actu_afrique_ouest.png

Source : Le Monde Afrique

Voir le panorama
Actualité

Au Bénin, la réinsertion des détenus reste une chimère

“Je me retrouve encore une fois ici. Dans cette prison. Attendant la décision du procureur.” Vêtue d’un uniforme délavé, une prisonnière, la trentaine environ, raconte, en larmes, son histoire. Elle a beaucoup hésité avant d’accepter de se confier. C’est pour la seconde fois qu’elle se retrouve à la prison civile de Cotonou, l’une des plus anciennes du Bénin, construite en 1962 et située en plein cœur de la capitale économique du pays. Son histoire, elle la démarre ainsi :

“Avant, j’avais un commerce, je vendais des produits vivriers. Mais ce commerce est parti en fumée quand je suis venue ici [en prison] pour la première fois. Ensuite, j’ai eu du mal à me relancer à la sortie. Une amie m’a introduite dans un réseau de prostitution. Un soir de passe, je me suis battue avec un client libanais qui, après l’acte, refusait de me payer. Il m’a cognée et moi je l’ai poignardé avec un couteau que je gardais dans mon sac. Des témoins de la scène ont fait appel à la police.”

Elle attend depuis plus d’un an son jugement dans cette prison de centre-ville, qui compte aujourd’hui plus de 1 000 détenus (hommes et femmes confondus), pour une capacité d’accueil de 300 détenus.

Lors de son premier séjour en prison, cette détenue a pu bénéficier d’un programme de formation. “J’ai passé plus d’un an ici avant d’intégrer un programme de formation de l’Association pour le développement des initiatives locales (ADIL) et j’ai appris la couture, dit-elle. Avec le temps, j’ai reçu de l’aide externe, ma caution a finalement été payée et je suis sortie.”

Lire l’article entier.