Analyse Rapport

Belgique : c'est pas la joie

Rapport annuel sur la prison de Saint-Gilles : des avancées qui font pâle figure

La prison de Saint-Gilles (Belgique) dispose de 587 places. Elle héberge, en 2017, jusqu’à plus de 900 prisonniers. La surpopulation, en hausse, entraîne de nombreuses difficultés : locaux délabrés, conditions de travail déplorables, manque de personnels, courriers adressés au juge laissés sans réponse…

La Commission de surveillance de la prison de Saint Gilles publie, le 16 avril 2018, son rapport annuel. Elle constate des avancées, comme la reprise d’activités collectives et la réfection des douches. Elle pointe de nombreuses lacunes et relève que “les personnes détenues [rencontrées] sont en grande souffrance, et parlent de leur détention à la prison de Saint-Gilles comme une accumulation de frustrations et d’humiliations.”

La section belge de l’Obervatoire international des prisons se joint aux conclusions. Il souligne :

Les constats, nombreux et inquiétants, trahissent le manque d’investissements humains et matériels du ministère de la Justice pour garantir des conditions de détention décentes pour les personnes détenues et des conditions de travail correctes pour les agents pénitentiaires.

Il dénonce la logique de “la rationalité sécuritaire” qui prévaut face au respect des droits fondamentaux des personnes détenues.

Lire le compte-rendu du rapport, rédigé par la section belge de l’OIP.

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Rapport annuel 2018

"La détention à la prison de Saint-Gilles répond prioritairement aux impératifs de la rationalité sécuritaire, plutôt qu’à l'idéologie humaniste et la sécurité dynamique", constate la commission.