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Source : DH
Voir le panoramaBelgique : l’enfer de la prison de Saint-Gilles vu par un détenu
Au lendemain des critiques hollandaises sur les prisons belges, témoignage sur l’une de nos plus vieilles prisons. Les Pays-Bas ont décidé mardi de suspendre les remises de suspects à la Belgique tant qu’ils n’auront pas obtenu de la clarté quant aux conditions de détention dans les prisons belges. Pour la justice néerlandaise, impossible de ne pas s’interroger sur l’état de nos prisons après le dernier rapport du Comité européen pour la prévention de la torture.
François, 42 ans, a passé cinq mois à Saint-Gilles. Surpopulation, insalubrité, mauvaise alimentation, le Bruxellois ne sait pas par où commencer pour décrire la vie de centaines de détenus - précision importante - présumés innocents.
Cellule
À Saint-Gilles, le règlement intérieur a remplacé le mot cellule par espace de séjour. Espace est-il le mot qui convient pour 8 m2 - réduits à 4 m2 de surface au sol réellement disponibles - à partager avec le codétenu ? François a fait ce calcul amusant que l’espace de séjour des détenus à Saint-Gilles serait inférieur aux normes que la région wallonne prescrit pour les poules pondeuses (0,15 m2 par poule pondeuse), compte tenu de la taille de chacun.
Tabagisme
Malheur aux non-fumeurs contraints de vivre avec un fumeur, à deux dans 8 m2, jusqu’à 28 heures d’affilée. À l’Aile E, le préau du lundi matin débute à 8 h 30 et s’achève à 10 h 30. Le suivant est fixé au mardi à 14 h 30 : 28 heures d’enfermement.
Mauvaise nourriture
François a appliqué le compteur de points créé par une marque célèbre de régime alimentaire pour maigrir. Alors que ce régime recommande un minimum quotidien de 39 points, François a ainsi calculé que le détenu reçoit à Saint-Gilles l’équivalent de 23 points : c’est viande bouillie un jour sur deux, deux légumes par semaine, deux fruits par mois, mais un excès important de féculents et du potage à base de restes de la veille. Le réveil est à 5 h 45. À 6 h 30 est servi un bol d’eau brune appelée café. Plus rien d’autre avant midi, le détenu étant invité à garder quelques-unes des tranches de pain reçues la veille au souper du soir.
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