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Source : Le Point Afrique
Voir le panoramaBénin inside #3 : un jour en prison, donner, recevoir
Au nord du Bénin, la prison civile de Natitingou. Un vaste carré de terre rouge, quadrillé de murs blancs et surmonté d’un mirador. Quatre quartiers : les femmes, les hommes, les mineurs, et la direction. C’est ici que, chaque année, des étudiants français, venus pour beaucoup de HEC, dans le cadre de l’association Action pour le Bénin, donnent des cours aux mineurs. À l’intérieur, c’est une petite cour ensablée, munie d’une petite halle au toit de taule. C’est notre salle de classe. La taule est un peu trouée, les bancs cassés. Mais cela n’empêche pas tout le monde de se mettre au travail avec beaucoup de bonne volonté.
De la confiance et de la convivialité
On pourrait avoir un peu d’appréhension en arrivant ici, mais c’est sans doute la prison la plus détendue au monde. La confiance règne. “C’est l’ordre dans le chaos”, s’amuse Paul, enseignant volontaire et par ailleurs étudiant en mathématiques. “On ne prend jamais nos noms à l’entrée, on jette un coup d’oeil à nos sacs et on ne fouille pas nos poches. La sécurité ne semble pas être le souci numéro un ici…, comme si personne n’avait vraiment envie de s’évader. Les prisonniers entrent, sortent, font coucou par la porte de leurs quartiers. On ne sait jamais trop qui est prisonnier, qui est surveillant. Et on dirait que les portes sont toujours ouvertes !” ajoute-t-il. Il a raison. À l’entrée, les contrôles de sécurité prennent deux minutes, le temps d’inspecter nos sacs à dos, sans même fouiller nos poches. Un surveillant en civil tient vaguement un verrou dans une main, et la poignée de porte dans l’autre.
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