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Bienvenue à LTP

On emprisonne encore, en Biélorussie, les personnes souffrant d’alcoolisme. Voilà des endroits étranges issus de l’époque soviétique, où le temps semble s’être arrêté.

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Le directeur du Labour Treatment Profilactorium nº1 (LTP, centre de traitement et d'isolement forcé pour les personnes souffrant d'alcoolisme ou de toxicomanie), en Biélorussie, montre une liste de prisonniers. Il a préféré rester anonyme. Les LTP font partie du système pénal. La Biélorussie compte parmi le peu de pays qui recourent à l'incarcération pour punir les personnes souffrant d'addiction. Il y a huit LTP en Biélorussie, chacun accueillant environ 1 600 prisonniers. Parmi les LTP, un seul est réservé aux femmes. Le traitement principal consiste en du travail et des infusions à la camomille. – © Irina Popova
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© Irina Popova
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Le premier LTP ouvre, en 1967, en URSS, dans l'actuel Kazakhstan. Un prisonnier, dans le cadre de son traitement, prépare la nourriture pour le bétail. – Irina Popova
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© Irina Popova
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Sur ordre du tribunal, les personnes sont envoyées dans les LTP pour des périodes allant de six mois à deux ans. Elles n'ont pas la possibilité de faire appel de cette décision. Des défenseurs des droits humains en Biélorussie désignent les LTP comme faisant partie du "système soviétique de psychothérapie punitive".
Les hommes font la queue pour obtenir leur pain au déjeuner. La consommation de nourriture est contrôlée, elle est strictement limitée par personne. – © Irina Popova
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© Irina Popova
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Les cartes d'identité de chaque prisonnier sont conservées dans des boîtes spéciales. Elles contiennent les informations principales : peine à purger, types de travaux à effectuer, ainsi que les endroits où la personne détenue doit se rendre lors de ses heures de travail obligatoire. Il existe huit LTP en fonctionnement en Biélorussie. Chacun héberge environ 1 600 prisonniers, et un seul est réservé aux femmes. Le traitement principal consiste en des travaux manuels et du thé à la camomille. – © Irina Popova
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© Irina Popova
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Les zones de vie commune comprennent un dortoir, une salle de travail éducatif, des casiers, une blanchisserie, une unité médicale, un "clubhouse" et un barbier.
La photographie montre la porte d'une cellule d'isolement. – © Irina Popova
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C'est un mélange étrange de centre de désintoxication et de prison : les centres de traitement par le travail (LTP) dédiés aux personnes souffrant d'alcoolisme ou de dépendance à la drogue sont directement hérités de l'époque soviétique. Ils font encore partie du système pénal en vigueur. Femmes et hommes peuvent y être incarcéré.e.s pour des durées prolongées. La commission d'un crime n'est pas nécessaire pour être envoyé en LTP.
Ici, les prisonniers sont photographiés lors de leurs heures de travail obligatoire. Ils retirent des fils de cuivre de leur gaine. – © Irina Popova
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Le système des LTP est aboli, après la chute de l'URSS, dans la plupart des anciennes républiques soviétiques. Boris Eltsin supprime, en 1993, tous les LTP en Russie.
La vie dans les LTP signifie, pour les prisonniers, d'être entouré de signes, de panneaux, de consignes et de règles. Un homme se lave les mains avant de passer à table sous un panneau indiquant : "économisez l'eau, fermez le robinet". – © Irina Popova
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Eduard Goroschenya (surnommé "Bedya") lit une vieille coupure de journal, sa seule source d'information sur le monde extérieur. Eduard était un ancien patron de la mafia locale in Bobruisk. Il purge sa sixième peine de deux ans dans un LTP. Il a replongé à chaque fois, en l'espace de quelques jours. – © Irina Popova
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Les prisonniers mangent de la soupe au moment de la pause déjeuner. L'apport calorique est strictement contrôlé et toutes les consommations sont vérifiées. La nourriture servie est très basique. – © Irina Popova
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© Irina Popova
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© Irina Popova
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Les hommes font une pause au cours de leurs travaux manuels.
Actuellement, les seuls LTP en fonctionnement se trouvent en Biélorussie, au Turkménistan et en République moldave du Dniestr (Transnistrie). – © Irina Popova
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Un homme se tient face à un mur, en attendant que ses heures de travail obligatoire s'écoulent. Les inscriptions sur le mur détaillent les horaires prévus pour les pauses ainsi qu'un message d'avertissement : "Interdit de s'asseoir sur le bois". – © Irina Popova
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Ces hommes lavent les murs de l'usine - cela fait partie de leurs heures de travail obligatoire et de leur "traitement". La plupart des prisonniers effectuent un travail peu qualifié, sans aucune possibilité d'étudier ou d'acquérir des compétences. – © Irina Popova
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© Irina Popova
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Je veux juste poser toutes ces questions en racontant une histoire sur un endroit étrange, où tant d’hommes étranges sont enfermés durant un long moment pour une étrange raison : les isoler du reste de la société.

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Irina Popova

Photographe

Née en 1986 à Tver, en Russie, Irina Popova est photographe documentaire, écrivaine et éditrice.

Diplômée de l’école de journalisme de l’Université étatique de Tver, Popova a étudié la photographie à FotoDepartament à Saint-Pétersbourg, en 2007. De 2008 à 2010, elle a étudié la photographie documentaire et les média mixtes à l’école de photographie et multimédia Rodchenko de Moscou. Popova a travaillé comme écrivaine et photographe pour la revue Ogoniok à Moscou entre 2008 et 2009. En 2010, elle est partie aux Pays-Bas, où elle a été artiste en résidence à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam entre 2011 et 2012. En 2013, elle a cofondé le collectif Dostoevsky Photography Society. En 2013-2014, elle a organisé une exposition FFABRU/Photographes étrangers sur la Russie, dans le cadre du festival Open Border, à Amsterdam. Par la suite, l’exposition s’est tenue dans dix villes russes.

Irina Popova a participé à de nombreux festivals de photographie et expositions en Russie, Ukraine, France, Italie, Espagne, Birmanie, aux Pays-Bas et à Lisbonne, y compris la Photo quai Biennale à Paris et le festival international Noorderlicht et Breda Photo aux Pays-Bas. Son travail a été publié par Lenta.ru; Afisha Mir; Russian Reporter; Ogoniok; le Guardian; Geo International; le New York Times; Gup Magazine; et Lens Culture. Son travail se trouve dans les collections du Musée étatique de Russie, du Musée du Quai Branly de Paris et du Rijksakademie d’Amsterdam. En 2014, Popova a publié les livres photo Une autre famille et Si tu as un secret. Elle a reçu de nombreux prix et de nominations, y compris le Delphic Games of Russia (2006, 2007, 2008); Young Photographers of Russia (2008 and 2010); Best Photographer of Russia (2009); la mention honorable de l’UNICEF (2009); Award of Fund of Development of Photojournalism, Russia (2009); et a été nommée pour le Marie Claire Photo Award (2012), le Pride Photo Award (Amsterdam, 2013), le Photobook Dummy Award (Kassel, 2015)? et le Gomma Grant (2016). Elle a été publiée dans le magazine Photo, le Guardian, Sunday Times, la revue GUP, GEO International, FOAM. Son travail a été exposé à la Photo Quai Biennale (Paris, France, 2012), P///AKT Gallery (Amsterdam, 2013) et Hermitage Museum (Amsterdam, Pays-Bas, 2014), Pickpocket Gallery (Lisbonne, Portugal, 2014), Social Photo Fest (Pérouse, Italie, 2014), FotoArt Festival (Bielsko-Biala, Pologne, 2015), VOID Gallery (Derry, Irlande du Nord, 2015), Fotofest (Houston, Etats-Unis, 2015), UNSEEN Photo Fair (Amsterdam, 2015), Metenkov House of Photography (Ekaterinbourg, Russie, 2016) et Riga Photo Festival (Lettonie, 2017).

Elle habite actuellement entre Amsterdam et Saint-Pétersbourg.

Visitez son site ici.

Le livre “Welcome to LTP” peut être commandé ici.