Manifestement, il va faire chaud aujourd’hui à Rio de Janeiro. A la prison d’Evaristo de Moraes, il y a plus de trente cellules divisées en cinq galeries, ce qui représente plus de 1 800 détenus. Il y a 40 lits et un peu plus de 60 personnes par cellule. Tout le monde dort, à l’exception du prisonnier désigné pour surveiller la cellule pendant la nuit. Collé aux barreaux, il est attentif à tout ce qu’il se passe à l’extérieur. Il est appelé “ligação” (“liaison“ en français).
Pendant que tout le monde dort, il fait le guet. Il est à peine 7 heures du matin lorsqu’il crie : “contrôle ! Levez-vous ! Le gardien est dans le couloir !”
Rapidement, la lumière s’allume, les prisonniers se lèvent. Ils enfilent leur chemise et leur pantalon (il arrive que le bermuda soit interdit). Les mains dans le dos, ils baissent la tête.
De l’autre côté des barreaux, dans le couloir, les surveillants s’apprêtent à ouvrir la porte. Seul l’un d’entre eux est autorisé à entrer pour effectuer le comptage. Sa vérification va des toilettes aux trous dans le sol, en passant par les objets cachés, un passage en revue d’éventuelles attaques et tentatives d’évasion. Pendant que le surveillant est à l’intérieur de la cellule, une équipe l’attend à l’extérieur en observant ses occupants.
Le comptage est terminé. Le nombre correspond bien à celui indiqué sur le tableau. Tout est en règle, tout est OK. Le silence est obligatoire jusqu’à ce que l’équipe quitte le couloir. Un rideau de fer se ferme derrière elle, les prisonniers peuvent entamer leur journée.