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Brésil : incarcération et surveillance électronique des détenus
Intensification de la surveillance, hausse du nombre de prisonniers
Cet article de Ricardo Campello est issu du Passe-murailles n°72, revue de l’association Genepi (voir en bas de page).
SÉNAT FÉDÉRAL, 29 mars 2007, Brasilia (Brésil).
Chambre des Sessions, Sénateur Magno Malta :
“La prison n’est plus un contrôle parfait. Elle est dépassée parce qu’elle est encore conçue dans un espace rigide. La limite territoriale déterminée par la prison n’est plus un aspect positif du contrôle pénal, mais un inconvénient, étant donné qu’il est insoutenable pour l’Etat de garder en prison les innombrables personnes condamnées. Quelques pays, tels que les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Portugal, utilisent déjà la surveillance des condamnés, demandant le port du bracelet électronique comme forme de contrôle des personnes soumises au régime ouvert. (…) Ce serait un contrôle établi par satellite, sans limite, suivant l’individu où qu’il soit. Ainsi, nous appelons nos illustres pairs à voter l’approbation de ce projet, qui, s’il est approuvé, permettra la baisse des coûts financiers pour les établissements pénitentiaires, le désengorgement des prisons et une resocialisation plus rapide des condamnés” (Brasil, 2007).
La prison se transforme progressivement en une sorte de bombe à retardement
Le Brésil compte la troisième population carcérale mondiale
Les systèmes électroniques de géolocalisation se développent en même temps qu’éclatent des massacres à l’intérieur des centres de détention
Ricardo Campello
Doctorant en sociologie
Ricardo Campello est doctorant à l’Université de São Paulo (USP) et au Centre de recherche sociologique sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP).
En savoir plus sur ses publications et ses participations à des évènements publics :
• Site internet du CESDIP
GENEPI
Association militant pour le décloisonnement des prisons
Le Genepi est une association estudiantine qui milite pour le décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs et des témoignages entre les personnes enfermées, les bénévoles et la société civile.
Cet engagement va de pair avec une conscience militante des enjeux politiques liés aux différents lieux d’enfermement. Chaque année, des centaines de bénévoles du Genepi écartent les barreaux de la prison pour recréer des liens entre la société et les personnes incarcérées.
L’association s’articule autour de 3 piliers entremêlés : l’Information et la sensibilisation du public (ISP), la Réflexion et formation, l’Action en détention (AD). À cela, s’ajoute une vie associative interne très riche et constructive en matière politique et militante. Puisque nous existons depuis mai 1976, depuis plus de 40 ans, l’association a connu un certain nombre d’évolutions de sa pensée et de son action, qui sont toutes inscrites dans les Prises de Position du Genepi.
Il est possible de se procurer la revue du Genepi, le Passe-Murailles, sur la boutique de l’association.