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Chine : les autorités confirment la détention de Gulshan Abbas, femme médecin ouïghoure, pour "terrorisme"

Gulshan Abbas a été arrêtée en septembre 2018 et condamnée à 20 ans de prison par le régime chinois.

Gulshan Abbas avait disparu en détention il y a deux ans. La Chine a confirmé ce jeudi que la médecin ouïghoure était détenue pour “terrorisme”. Sa famille avait affirmé mercredi à une commission du Congrès aux Etats-Unis que cette femme de 58 ans avait été condamnée à une peine de vingt ans pour son activisme en faveur de la cause ouïghoure.

Gulshan Abbas, qui parle couramment le mandarin, a été arrêtée en septembre 2018, selon le témoignage de sa sœur, Rushan Abbas, qui fait activement campagne pour la libération de sa sœur aux Etats-Unis. “Aujourd’hui, ma famille partage les terribles nouvelles que nous avons reçues le jour de Noël : ma sœur, le docteur Gulshan Abbas, a été condamnée à 20 ans de prison par le régime chinois”, a tweeté Rushan Abbas mercredi.

“Gulshan Abbas a été condamnée en vertu de la loi par les organes judiciaires chinois pour avoir participé au terrorisme organisé, aidé des activités terroristes et sérieusement porté atteinte à l’ordre social”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin aux journalistes, sans donner d’autres précisions. “Nous appelons les politiciens américains à respecter les faits, à arrêter de fabriquer des mensonges diffamant la Chine, et à s’abstenir d’utiliser la question du Xinjiang pour s’ingérer dans les affaires de la Chine”, a-t-il ajouté.

Les Ouïghours, des musulmans parlant une langue turcique, constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région dans le nord-ouest de la Chine qui a notamment des frontières communes avec l’Afghanistan et le Pakistan. Les autorités chinoises ont engagé dans cette région une politique de surveillance maximale après de nombreux attentats meurtriers, commis contre des civils et attribués à des séparatistes et islamistes ouïghours.

Des organisations de défense des droits de l’Homme accusent Pékin d’avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des “camps de rééducation”. Pékin parle de “centres de formation professionnelle” destinés à éloigner la population de l’extrémisme religieux.