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Source : Madame Figaro

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De sas en sas : une journée particulière en prison

Un film, une pièce de théâtre, un album en 2017… Qu’est-ce qui fait courir Rachida Brakni, hormis le fait d’avoir été coureuse de demi-fond dans une vie antérieure ? La passion, tout simplement.

Madame Figaro .- Pourquoi ce premier film ?

Rachida Brakni. - La prison, j’ai cette idée en tête depuis longtemps. Il m’est arrivé de rendre visite à un proche à Fleury-Mérogis. J’ai eu envie de raconter une histoire à partir de ce que j’y ai vu. La prison est un lieu de fantasme. On a tendance à réduire les détenus à des monstres. Il n’y a pas que des tueurs…

Qu’appelez-vous la peine indirecte ?

Lorsqu’on a un proche incarcéré, on se sent également puni. C’est cela la peine indirecte. Une espèce de transfert de responsabilité du prisonnier à sa famille, où la culpabilité a sa part. Le visiteur a le sentiment d’être incarcéré à son tour lors des journées de visite.

C’est le parcours du combattant…

Entre l’entrée dans la prison et le parloir, il peut s’écouler une heure et demie, voire deux heures. C’est très éprouvant. Les visiteurs passent de sas en sas. Et le sas est comme une bulle de non-droit. Je trouve ces femmes bouleversantes. Il y a une forme de pudeur et de solidarité entre elles. Leur abnégation me touche beaucoup. Au parloir, le temps est très court : entre vingt minutes et une demi-heure. Là, il s’agit de faire belle figure, de ne surtout pas ramener son quotidien. L’abnégation de ces femmes me touche beaucoup.

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