L’organisation Prison Policy Initiative dénombre, en décembre 2018, 4.5 millions d’individus qui exécutent leur peine en milieu ouvert (probation) ou actuellement en liberté conditionnelle (parole). Ce nombre vient s’ajouter aux 2.3 millions de prisonniers qui purgent leur peine aux États-Unis.
Les mesures d’aménagements de peine sont extrêmement pénibles à supporter, et ceux qui restent aux portes des prisons ont de grandes probabilités de les franchir un jour.
Environ 350 000 personnes exécutant leur peine en milieu ouvert se retrouvent en prison, chaque année, après avoir manqué à leurs obligations.
Et elles sont nombreuses :
- rembourser des parties civiles (avec une régularité qui ne tient pas nécessairement compte des revenus de la personne)
- se présenter régulièrement devant le conseiller d’insertion et de probation
- trouver et conserver un emploi ou une formation à temps complet
- se soumettre à des dépistages de consommation de drogue ou d’alcool
- respecter des couvre-feux stricts et se soumettre à la surveillance électronique (que la personne doit fréquemment financer)
- suivre des programmes spécifiques (de gestion de la colère par exemple)
- ne pas quitter telle ville, comté, ou État
- ne pas fréquenter des personnes possédant un casier judiciaire (y compris famille & amis)
Le manquement à l’une d’entre elles conduit directement derrière les barreaux quand, pour d’autres citoyens, elles n’auraient donné lieu qu’à un rappel à l’ordre ou à une amende.
“Habituellement, le placement en détention ne se justifierait pas pour des infractions si mineures ; elles seraient sanctionnées par des amendes, du travail d’intérêt général, du suivi addictologique, ou ne le seraient pas du tout”, souligne l’organisation.
Pour les personnes placées sous main de justice, l’unique réponse à ces manquements est l’incarcération. Or, la longueur du suivi et le nombre élevé d’obligations se concluent par une proportion importante d’échecs. De là découle le syndrome dit de la “porte tournante”, où aménagements de peine et peines de prison fermes se succèdent, avec, comme dommages collatéraux, des pertes d’emploi et de logement, des interruptions de traitement et des ruptures familiales.