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Source : Le Monde
Voir le panoramaFrance : à la prison de Riom, "le savoir permet de casser les murs"
Le tour de France des campus, étape 1. L’Université Clermont Auvergne mène une politique en faveur des “publics empêchés”, au premier rang desquels figurent les détenus de la maison d’arrêt de Riom.
Bienvenue au bout du monde ! Juliette Gatto n’a pas oublié cette exclamation d’une documentaliste de la vidéothèque de Riom, accueillant la jeune enseignante-chercheuse venue de Clermont-Ferrand dispenser des cours de psychologie sociale au centre pénitentiaire sis dans cette sous-préfecture du Puy-de-Dôme. “Mes étudiants, eux, me disaient : “Rendez-vous en terre inconnue”. C’était il y a bientôt dix ans. Et “ses” étudiants étaient des détenus, incarcérés alors dans un ancien couvent du XIe siècle reconverti en prison centrale depuis 1821. Depuis, Juliette Gatto en a formé des dizaines.
En cette rentrée 2019, celle qui est aujourd’hui maîtresse de conférences en psychologie et travail social au Laboratoire d’études sociologiques sur la construction et la reproduction sociales (Lescores) de l’université Clermont Auvergne (UCA), voit enfin son engagement de toujours partagé par sa hiérarchie. Le 3 septembre, elle a emmené quelques collègues de l’UCA “au bout du monde” – une quinzaine de kilomètres seulement au nord de leur lieu habituel d’enseignement –, dans cette prison installée depuis 2016 en bordure d’autoroute, à la sortie de la ville.
Car le 11 avril a été signée solennellement, à Riom, une convention de partenariat entre la directrice du centre pénitentiaire, Magalie Brutinel, et le président de l’université clermontoise, Mathias Bernard. Aux termes de cet accord inédit, six conférences de vulgarisation scientifique vont être proposées dans le courant de l’année universitaire aux quelque 500 détenus (dont trente femmes) incarcérés à Riom.
Le premier exposé, le 7 octobre, parlera pesticides. Suivront le genre, les “évolutions sociétales au regard de l’art contemporain”, la biodiversité, la citoyenneté européenne… Des interventions en phase avec l’actualité, menées à chaque fois par un enseignant-chercheur volontaire dont c’est la spécialité, face à une trentaine de détenus, volontaires également.
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