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Source : Huffington Post
Voir le panoramaFrance : ces détenues ont voté à l'intérieur de leur prison pour la première fois
Pour les élections européennes, 17 détenues ont voté ce lundi au sein de leur établissement, le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes.
Les élections européennes ont déjà commencé. Dans les prisons de France, les détenus étaient pour la première fois autorisés à voter par correspondance, lors d’un scrutin anticipé. À titre d’expérimentation, 5342 personnes écrouées avaient été invitées à exprimer leur suffrage au sein même de leur établissement pénitentiaire. Une première.
C’est le cas de 17 femmes au Centre pénitentiaire pour femmes (CPF) de Rennes, sur une population carcérale de 215 personnes. Elles ont glissé leur bulletin dans une enveloppe ce lundi 20 mai. Trois d’entre elles ont accepté de témoigner auprès du HuffPost après avoir voté, à l’abri d’un paravent installé dans une salle de la prison (voir vidéo en tête d’article).
En 2017, elles n’étaient que huit à avoir voté à l’élection présidentielle, par procuration ou par le biais d’une permission de sortir. “On a presque doublé le nombre de personnes autorisées à voter par rapport à 2017, donc c’est déjà positif”, se réjouit Yves Bidet, directeur de l’établissement. Pour lui, organiser ce vote au sein du centre pénitentiaire n’a pas présenté de difficultés particulières.
Retrouver une place dans la société
Au contraire, c’est pour lui un droit. “L’une des missions de l’administration pénitentiaire est d’accompagner les personnes détenues à retrouver leur place dans la société. Et en tant que citoyens notamment, affirme-t-il. 80% de la population pénale incarcérée environ 76.000 personnes possède encore ses droits civiques et ce vote par correspondance apporte un droit essentiel d’intégration.”
Comme dans d’autres établissement carcéraux, des conférences ont été organisées en amont pour les détenues par la Maison de l’Europe. Ainsi que des cours d’éducation civique, dispensés par les enseignants qui interviennent plusieurs fois par semaine auprès des femmes incarcérées. “Des cours sur ce qu’est l’Europe, à 27 ou à 28, sur les institutions, les représentants au Parlement… Des éléments didactiques et pédagogiques sur le fonctionnement de l’Europe”, énumère le directeur.
Professions de foi à la bibliothèque
À la bibliothèque, les professions de foi des différentes listes ont été mises à disposition des femmes détenues. À cause de la campagne éclair, elles n’ont eu que quelques jours pour les consulter. Car même en prison, les détenues s’informent et s’intéressent à l’actualité.
*“Par la télévision tout d’abord, elles peuvent avoir un poste dans leur chambre pour 14€ par mois, par la radio, liste le directeur. Elles n’ont pas Internet. Mais elles ont tous les journaux à la bibliothèque et reçoivent gratuitement Ouest France tous les matins.” *
Les enveloppes mises sous pli seront gardées dans le coffre de l’établissement jusqu’à leur collecte par un transporteur qui les emportera à la Chancellerie. Une commission électorale présidée par un magistrat de la Cour de Cassation procédera le 26 mai au dépouillement.
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