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Source : Street Press
Voir le panoramaFrance : dans l'enfer de la prison de Fresnes
Puces, infections, violences, fouilles à nu, plus de 20 prisonniers enfermés dans d’anciens boxs à chevaux… StreetPress a pu consulter les témoignages de détenus qui déposent une requête contre Fresnes devant la Cour européenne des droits de l’homme.
“Je crains pour mon intégrité physique. Je crains pour mon intégrité psychologique. Je crains le personnel pénitentiaire. Je crains pour ma vie. Je ne me sens pas en sécurité du tout”, écrit Franck (1), un détenu de la maison d’arrêt de Fresnes dans un questionnaire retourné à l’Observatoire International des Prisons. Il détaille les brimades, les rats, les puces de lit. Un récit court et tenu qui raconte à lui seul un morceau de l’enfer de Fresnes. “Il faut casser cette prison et la reconstruire”, conclut Franck :
“Les gens souffrent énormément. Les droits de l’homme s’arrêtent à l’entrée de Fresnes. On n’a aucun droit.”
Comme Franck, au cours des six derniers mois, dix détenus ont déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme pour dénoncer leur condition d’incarcération. StreetPress a pu consulter leurs témoignages écrits. La démarche est soutenue par l’Observatoire Internationale des Prisons (OIP), une ONG qui vient en aide aux prisonniers. Car Fresnes n’est pas une prison comme les autres. Discipline de fer, cours de promenade minuscules et dangereuses, violence des gardiens, usage immodéré et parfois abusif des salles d’attente, fouilles à nu systématiques… Les spécificités de la maison rendent le séjour des détenus particulièrement difficile. Bienvenue dans l’enfer de Fresnes.
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