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Source : Paris Match
Voir le panoramaFrance : la prison ultrasécurisée d'Alençon prépare l'arrivée de détenus radicalisés
Des grilles à la place des barreaux, des espaces verts retirés des promenades afin que rien n’y soit caché : derrière ses murs plus élevés qu’ailleurs et ses miradors plus nombreux, la prison déjà ultrasécurisée de Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon, prépare l’ouverture d’un quartier pour détenus radicalisés, en renforçant encore la forteresse. Cette maison centrale flambant neuf inaugurée en mai 2013 est “une structure sécuritaire qui va être renforcée en plus. Si il y a un incident, on a déjà montré qu’on est en capacité de retenir” la violence, estime Jean-Paul Chapu, directeur de cette prison spécialisée - comme l’établissement jumeau ouvert en 2015 à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) - dans l’accueil les détenus qui ont posé problème ailleurs.
C’est dans ces deux prisons, les plus sécurisées de France, que doivent être créés les deux nouveaux quartiers de prise en charge des personnes radicalisées (QPR) annoncés en février par le gouvernement. Il n’en existe qu’un aujourd’hui en France, à Lille-Annoeulin (Nord). Ici à Condé, les surveillants sont habitués à revêtir casques et combinaisons pare-coups, qui ressemblent à celles de CRS, pour servir le repas à certains détenus en quartier disciplinaire. Car si les agressions sont “beaucoup moins nombreuses” qu’ailleurs, elles sont aussi “beaucoup plus violentes”, selon direction et syndicat. Mardi un détenu doit être jugé en correctionnelle pour avoir en février agressé de trois coups de stylo à la gorge un surveillant qui s’est vu prescrire 45 jours d’ITT.
Après des débuts difficiles, l’établissement est aujourd’hui “stabilisé”, assure toutefois la direction. “Il y a eu des aménagements de peine, ce qui n’était pas acquis d’avance. C’est une petite soupape”, explique M. Chapu. Condé va donc pouvoir à partir de “fin août/début septembre” accueillir jusqu’à une quarantaine de détenus en QPR, ou en quartier d’évaluation de la radicalisation (QER), par lequel passent durant quatre mois les détenus avant d’être orientés vers un QPR ou une cellule classique. Le nombre de détenus pourrait ainsi atteindre 140 avant 2019 dans cet établissement de 204 places.
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