Explorer
France : pas de pitié pour les prisonniers
Enquête sur un durcissement des mentalités françaises à l'égard du traitement réservé aux prisonniers, par la fondation Jean Jaurès.
L’opinion des Français sur le traitement réservé aux prisonniers se durcit.
La Fondation Jean Jaurès lance, en 2000, sa première étude d’opinion publique sur les prisons. L’opération se renouvelle en 2016, puis en 2018. Si les sondés ont une vision relativement claire et fidèle de la situation des prisons, ils soutiennent un durcissement des conditions d’incarcération1.
“50 % des répondants estiment que les détenus sont “trop bien traités”, soit 32 points de plus qu’en 2000. Et la proportion jugeant qu’ils ne sont “pas assez bien traités” recule de 27 points en 18 ans.”
Trente-sept établissements pénitentiaires sont condamnés, par la justice française et/ou la Cour européenne des droits de l’homme, en raison de traitements inhumains ou dégradants. Un consensus existe autour de l’état alarmant des prisons. Des prisonniers sont soumis chaque jour à des conditions indignes d’incarcération. La sévérité prônée par les sondés aura pour effet, selon les auteurs de l’étude, d’accroître la violence et l’insécurité. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté 2 explique, en 2017, que “tout a été écrit sur la situation des prisons”. Les solutions connues de tous (moindre recours à l’incarcération et aux courtes peines, développement des peines alternatives, dépénalisation de certaines infractions) ne sont pas mises en place. Elle en appelle désormais à la volonté politique.
Consulter le rapport synthétique
“Les Français veulent des conditions de détention plus sévères pour les détenus et moins de moyens pour les prisons”, France Info, 9 février 2018. ↩
L’institution du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) veille à ce que les personnes privées de liberté soient traitées avec humanité et dans le respect de la dignité inhérente à la personne humaine. Plus d’informations sur ses missions. ↩
Les Français et les prisons
50% des Français jugent que les détenus bénéficient de trop bonnes conditions de détention. C'est 32 points de plus qu'en l'an 2000.