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France : téléphones en prison - la politique carcérale de Macron décroche

Le garde des Sceaux a annoncé sa volonté d’installer un téléphone fixe dans chaque cellule de prison. Cette mesure, en apparence généreuse, est dangereuse pour la sécurité publique, selon Guillaume Jeanson, avocat et porte-parole de l’Institut pour la Justice (think-tank qui défend les droits des victimes).

Alors que beaucoup se réveillent encore nauséeux de cette Saint-Sylvestre fêtée cruellement à Champigny-sur-Marne, on apprend que Nicole Belloubet, ministre de la justice, entend équiper de téléphones fixes 50 144 cellules de prisons, réparties dans 178 établissements pénitentiaires. Pour mesurer l’importance de la petite révolution qui se profile, rappelons qu’on comptait 59 165 places de prison opérationnelles au 1er décembre 2017.

D’ici trois ans, ce seront donc quasiment tous les détenus des prisons françaises qui pourront appeler - 24h/24 - entre cinq et vingt numéros, préalablement autorisés par le juge ou l’administration pénitentiaire selon la nature et la durée de leur incarcération, cela sans avoir à quitter leur cellule.

Des appels en visioconférence devraient également leur être proposés, de même que la mise en place d’un système ressemblant à un bipeur, et qui permettra aux détenus d’être contactés par leurs proches.

Est-ce une surprise ? À dire vrai, Nicole Belloubet avait déjà vendu la mèche cet été, en estimant publiquement que l’idée de donner aux détenus “des portables contrôlés ou des lignes fixes” n’avait “rien d’absurde”. Des propos qui faisaient alors écho à ceux tenus le 17 juillet 2014 par Adeline Hazan, ancienne présidente du syndicat de la magistrature, le lendemain seulement de sa nomination au poste de contrôleur général des lieux de privation de liberté.

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