Explorer
Source : France Bleu
Voir le panoramaFrance : une prison d'un nouveau genre verra le jour à Orléans en 2022
SAS : structure d’accompagnement vers la sortie. C’est ce nouveau type d’établissement pénitentiaire qui sera construit d’ici 2022 à Orléans, censé mieux préparer les détenus en fin de peine à leur retour à la vie civile. Le projet fait l’objet actuellement d’une enquête publique.
Le projet de nouvel établissement pénitentiaire à Orléans prend forme : l’enquête publique vient de débuter, elle dure jusqu’au 5 juillet. Officiellement, on ne parle pas de prison mais de “SAS” pour structure d’accompagnement vers la sortie : un lieu pour mieux préparer les détenus en fin de détention à leur retour dans la vie civile. La construction est prévue dans le quartier des Groues, pour une mise en service en 2022.
120 places pour des détenus en fin de peine
L’emprisonnement doit être une peine utile, explique-t-on au ministère de la Justice. L’enjeu de bien préparer la sortie des détenus est donc essentiel, d’où la création de ces établissements d’un nouveau type : les SAS, les structures d’accompagnement vers la sortie. Y seront accueillis les détenus dont la peine ou le reliquat de peine est inférieur ou égal à un an de prison, et dont le risque d’évasion est évalué comme “faible”.
Equipes d’encadrement dédiées, intervenants extérieurs pour lutter contre les addictions et aider à retrouver un emploi et un logement, autonomisation des détenus qui pourront faire eux-même la cuisine, au total 2 000 places doivent être créées dans des structures de ce type en France dans les prochaines années.
Orléans fera donc partie des premiers projets à voir le jour. 120 places, sur une friche des Groues d’1,4 hectare situé près de la chaufferie bio-masse et du poste de transformateurs électriques Enedis actuellement en construction - non loin également d’une petite zone d’habitations : “La cité du colonel de Queyriaux”, qui compte 17 logements sociaux des Résidences de l’Orléanais. “Moi, je suis là depuis 1997, témoigne Pierre Laurin, un résident de 62 ans, c’est moi le plus ancien. Ça ne me gêne pas qu’on construise ici un truc pour aider les détenus à trouver ensuite un logement ou du travail ; ils ont fait une bêtise, ils paient leur peine. Que ce soit ici ou ailleurs, ça ne me gêne pas du tout, si c’est bien…”
A l’inverse, l’association Pôle Nord, s’inquiète pour l’image du quartier. “On peut parler de SAS, mais ça reste une prison, souligne Irène Chomiki, la présidente de l’association. C’est un établissement où on héberge des gens privés de liberté, donc… Il ne suffit pas de changer le mot pour changer la réalité. On ne voit pas arriver dans ce quartier ce nouvel équipement avec sérénité : le quartier a déjà une image pas très positive, et ce n’est pas un équipement valorisant. D’autant que ça s’accumule : la chaufferie, les transformateurs électriques… On aurait préféré le centre aqualudique (qui sera édifié sur le site de l’ancienne prison) !” Et Irène Chomiki tire la sonnette d’alarme : “Le Nord d’Orléans se paupérise et a vraiment besoin d’être valorisé. L’aménagement de l’ancien terrain militaire des Groues aurait dû être une chance unique pour requalifier le Nord d’Orléans, mais ce n’est pas ce qui se dessine.”
Début de travaux en 2020, mise en service en 2022
De son côté, l’APIJ, l’agence publique pour l’immobilier de la justice, qui mène le projet, promet que le bâtiment s’intégrera parfaitement dans le paysage :
“L’écriture architecturale doit être porteuse du message d’un retour imminent à la vie civile”, peut-on même lire dans le dossier de présentation. La structure sera entourée d’une clôture de 2,5 mètres de haut mais n’aura pas de mirador. L’APIJ s’engage aussi à limiter les risques de nuisance et souligne que le lieu est idéal : à 6 km de la prison de Saran, à 2 km du palais de justice et à 500 mètres de l’arrêt de bus “Les 2 ponts” rue des Murlins.
Les travaux doivent débuter au 2ème semestre 2020 pour une mise en service en 2022. Le coût de la réalisation n’est pas précisé, mais à titre de comparaison, on sait que le projet de SAS de Montpellier, qui sera légèrement plus grande (150 places), est évalué à 12 millions d’euros… Une réunion publique est prévue le mardi 25 juin, salle Yves Montand à Orléans à 18h30.
Lire l’article entier