Enfants. L’incarcération des enfants n’est pas utilisée en dernier recours : ils sont au moins 410 000 à être en prison chaque année.
Les enfants issus de milieux pauvres et défavorisés, des communautés migrantes et autochtones, des minorités ethniques et religieuses et de la communauté LGBTQ, ainsi que les enfants handicapés et, surtout, les garçons, sont surreprésentés en détention et tout au long des procédures judiciaires.
Les personnes appartenant à une minorité, comme les étrangers, les femmes et les populations les plus pauvres sont les plus susceptibles d’être placées en détention provisoire.
Les populations indigènes, y compris les enfants, les jeunes adultes et les femmes, sont surreprésentés dans les prisons d’Australie, de Canada et de Nouvelle-Zélande.
Couloir de la mort. Plus de 20 000 personnes sont dans le couloir de la mort. L’Irak a condamné à mort plus de 3 000 personnes pour terrorisme depuis 2013, y compris des ressortissants étrangers.
Détention provisoire. La détention provisoire est plus une norme qu’une exception : les prisonniers qui ne sont pas condamnés ou pas encore inculpés sont plus nombreux que les condamnés dans environ 46 pays.
Au Niger, 60 % de la population carcérale serait en attente de jugement, avec des chiffres similaires au Liberia où au moins 64 % des détenus étaient en attente de jugement en avril 2019. La proportion de personnes en détention provisoire est encore plus élevée au Cambodge où depuis novembre 2018, on compte 72 % de personnes en détention provisoire parmi la population carcérale. Ce phénomène n’affecte pas seulement les pays à faible revenu : la moitié des adultes incarcérés en 2017-2018 au Canada, l’était en détention provisoire.
En chiffres : surpopulation, nourriture et administration pénitentiaire¶
Surpopulation. Les prisons sont gravement suroccupées dans au moins 124 pays. Environ 102 pays et territoires auraient un taux d’occupation supérieur à 110 %, et 22 ont un taux d’occupation supérieur à 200 %. Les mauvaises conditions de détention et les difficultés engendrées par la surpopulation contribuent à une augmentation des violations des droits humains.
Budget. Le recours massif à l’incarcération coûte cher. La plupart des systèmes juidiciaires ne bénéficient pas d’un financement suffisant. Une grande partie des budgets pénitentiaires sont consacrés à l’infrastructure, au personnel et à la sécurité, tandis que les budgets pour l’alimentation et les soins de santé sont souvent très faibles.
Le Kazakhstan attribue 1,41 € par jour et par prisonnier pour la nourriture, un montant qui était deux fois inférieur les années précédentes. Au Cambodge, le montant alloué pour la nourriture par prisonnier et par jour serait inférieur à un euro (3 500 KHR) et presque le même montant est prévu en République centrafricaine selon les chiffres de 2020.
Suicides. Le taux de suicide est au moins deux fois plus élevé en prison qu’à l’extérieur. En Nouvelle-Zélande, les cas de suicide et d’automutilation augmentent au cours des dernières années, les personnes incarcérées étant trois fois plus susceptibles que la population générale d’être atteints de troubles mentaux.
Répression. L’utilisation de la force dans les établissements pénitentiaires est en constante augmentation. Des émeutes prennent fin suite à l’utilisation de la force au cours des dernières années. Selon les Nations unies, cela aurait entraîné “la mort de plusieurs dizaines de détenus”. Plus récemment, en mai 2019, quatre personnes sont tuées par balle lors d’une émeute dans une prison du Myanmar.