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Source : Le Nouvelliste
Voir le panoramaHaïti : le RNDDH dénombre, en 1 an, 71 morts au pénitencier national
Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a sorti un rapport accablant, ce 27 janvier, sur les conditions de détention inhumaines dans la Prison civile de Port-au-Prince. Il pointe aussi du doigt l’explosion du nombre de décès dans le plus grand centre carcéral du pays. De janvier 2016 à janvier 2017, l’organisme de droits humains en dénombre 71 décès.
Au pénitencier national, les détenus vivent dans des conditions difficiles. Ce rapport décrit avec force détails cette situation. “Il n’y a pas de toilettes dans les cellules, ce qui force les détenus à faire leurs besoins dans des emballages en polystyrène expansé et à les jeter par les fenêtres. Il n’y a pas d’éclairage, pas de ventilation. La promiscuité dans laquelle évoluent les prisonniers est aussi très grande : ils sont souvent jusqu’à quatre à partager une seule couchette”, précise l’organisme de droits humains.
71 prisonniers décédés, le RNDDH explique
Les conditions de santé des détenus se sont aussi détériorées, en particulier depuis décembre dernier. Plusieurs détenus, déjà affaiblis par les conditions de détention et par l’environnement physique de la prison, sont décédés des troubles dus à la malnutrition et des maladies contagieuses favorisées par la promiscuité.
Pour les faits, le RNDDH note que la prison civile de Port-au-Prince fait face à de récurrents problèmes d’approvisionnement en gaz propane à cause d’un retard de paiement de l’État haïtien qui s’élève à 8 millions de gourdes, et d’achat de nourriture. “Les problèmes d’approvisionnement en nourriture et en gaz propane sont dus aux retards systématiques dans le paiement des services et des frais de fonctionnement (frais de condiment). De nombreuses démarches ont été entreprises par les responsables de cette prison auprès de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) mais elles demeurent infructueuses et la situation alarmante dans laquelle vivent les détenus devient aujourd’hui chronique”, lit-on dans ce rapport. Les causes de décès déclarées par la prison en janvier 2017 sont : anémie, anémie sévère, arrêt cardio-respiratoire, détresse respiratoire, tuberculose pulmonaire, choc hypovolémie, gastro-entérite.
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