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Source : Sciences et Avenir (01/04/2022)
Voir le panoramaKenya: un "marais artificiel" purifie les eaux usées fétides d'une prison
L'odeur ne venait pas directement de cet établissement pénitentiaire de haute sécurité qui héberge des milliers de détenus mais de son système d'eaux usées, qui, saturé, était bouché et fuyait.
Quelque part sur la route qui longe la côte kényane au nord de Mombasa, où s’égrènent villages, plages et complexes hôteliers, les usagers de la route étaient jusqu’à récemment submergés par une odeur pestilentielle. Chacun connaissait alors sa localisation exacte. “Vous saviez toujours que vous étiez proche de la prison Shimo la Tewa”, confirme Stephen Mwangi, un scientifique travaillant pour le gouvernement, qui vit depuis des décennies dans cette partie de la côte au bord de l’océan Indien.
Chaque jour, des dizaines de milliers de litres d’eaux usées se frayaient un chemin jusqu’à la crique toute proche de Mtwapa, qui se jette dans l’océan.
La pollution menaçait les réserves de poissons, les hôtels du bord de mer, de même que, plus au large, les récifs coralliens du parc marin de Mombasa, un haut lieu touristique local. Les habitants se pinçaient le nez lorsqu’ils atteignaient le pont traversant la crique mais dans l’enceinte de la prison, la puanteur était insoutenable.
Les logements administratifs utilisés par les gardiens et les infirmiers avaient été déclaré inhabitables et abandonnés en raison de la menace sur la santé de ces occupants.