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Source : Slate
Voir le panoramaLes jurés américains rejettent de plus en plus la peine de mort
Alors que 300 condamnations à mort étaient autrefois prononcées chaque année aux États-Unis, il n’y en a eu que 30 l’année dernière.
Ces dix dernières années, les procureurs du comté de Wake, en Caroline du Nord, ont réclamé la peine de mort dans huit procès différents. À chaque fois, les jurés ont rejeté la sentence, comme dernièrement au mois de mars. La dernière condamnation à mort à avoir été prononcée dans le comté de Wake remonte à une dizaine d’années. «À un moment, il faut savoir prendre du recul et se demander si la communauté ne serait pas en train de nous envoyer un message à propos de ça», a déclaré Lorrin Freeman, procureur du Wake County, a des journalistes en février dernier.
La peine de mort a été abolie dans dix-neuf États des États-Unis. Dans les États où elle est encore en place, les jurés sont de plus en plus réticents à l’appliquer. L’année dernière, 30 personnes ont été condamnées à mort aux États-Unis et seuls 27 comtés de plus de 3 000 habitants ont envoyé quelqu’un dans le couloir de la mort. Pour comparaison, au milieu des années 1990, plus de 300 personnes étaient condamnées à mort chaque année dans plus de 200 comtés.
Même au Texas, qui est l’État qui a prononcé le plus de condamnations à mort de l’époque moderne, les jurés commencent à rejeter la peine de mort. Les procureurs texans demandent la peine de mort moins souvent et, lorsqu’ils le font, ils parviennent rarement à convaincre les jurés de l’appliquer. Sur 15 procès où était demandée la peine de mort en 2015, elle n’a été choisie que huit fois.
Une baisse du nombre de meurtres
Qu’est-ce qui a changé dans l’esprit des jurés? Ce n’est pas parce qu’ils sont opposés par principe à la peine de mort. Le simple fait d’être contre la peine de mort peut suffire à vous empêcher d’être juré lors d’un procès où la peine capitale peut être requise. Ces jurés sont donc des personnes qui sont prêtes à imposer la peine capitale, mais qui décident de ne pas le faire après avoir entendu l’histoire d’une personne accusée de meurtre, avec par exemple des preuves sur ses problèmes mentaux, sur des abus qu’il ou elle aurait subis durant l’enfance et autres circonstances atténuantes.
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