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Les Pays-Bas cherchent une utilité à leurs prisons vides

Le royaume ne compte plus que 9 000 détenus, deux fois moins qu’il y a dix ans.

Le secrétaire d’Etat néerlandais à la justice et la sécurité l’a promis à la fin de 2016 : il ne mettra pas à exécution un projet de fermeture d’établissements pénitentiaires. Même si un tiers des cellules du royaume sont vides et si, en théorie, de 2 000 à 3 000 membres du personnel pénitentiaire devraient être licenciés.

Confronté à la mobilisation des syndicats, Klaas Dijkhoff, un libéral bon teint, ne voulait pas prendre une mesure aussi impopulaire à quelques mois des élections législatives. Et les députés de plusieurs partis, eux aussi hostiles aux licenciements, lui ont demandé de réfléchir à la façon de remplir les 85 prisons du pays, dont 29 semblent condamnées depuis longtemps : les Pays-Bas n’ont plus assez de prisonniers.

Un récent rapport du Conseil de l’Europe sur la politique pénale indique que le royaume comptait, en septembre 2015, 53 détenus pour 100 000 habitants – bien moins que la France (98,3) mais aussi que la Suède (58,6) ou la Finlande (54,8), réputés pour être parmi les pays les plus sûrs au monde. Au début 2016, les Pays-Bas ne recensaient plus que quelque 9 000 détenus, deux fois moins qu’il y a dix ans.

Recours massif aux amendes

Alors, le parlement réclame des moyens pour la police afin d’améliorer le taux d’élucidation des affaires les plus graves – et donc, les arrestations –, plus de sévérité contre certaines formes de délinquance – notamment sexuelle, ou les faits de violence envers les enfants – ou encore l’exécution effective des peines pour quelque 12 000 condamnés maintenus en liberté.

Pour prolonger la vie des établissements pénitentiaires, les pouvoirs publics ont imaginé d’autres solutions. Certains servent de logements d’urgence ou abritent des demandeurs d’asile en attente d’une décision, d’autres sont loués à des pays étrangers, comme la Norvège et la Belgique. Cette dernière a décidé, dès 2009, de louer, pour 30 millions d’euros (gardiens compris) la maison d’arrêt de Tilburg afin d’y placer des prisonniers victimes de la surpopulation : si le nombre de détenus baisse constamment aux Pays-Bas, il augmente en Belgique, où le taux de surpopulation dépasse 30 % dans la plupart des établissements.

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