Nos yeux se tournent naturellement vers l’avant. Un rapport d’activités invite à regarder derrière. Faire le constat du chemin parcouru. Rectiligne ou sinueux. Le rétroviseur est utile.
Nos travaux de 2017 sont à saluer. Avec de dérisoires moyens, nous avons su augmenter de façon significative le nombre des pays accessibles à l’information, nous avons mis en ligne des témoignages importants (ceux-là même que le Groupe d’information sur les prisons (GIP) de Michel Foucault voyait comme fer de lance de son argumentation), nous avons publié de nouvelles images souvent plus explicites que nos rapports, nous avons multiplié les entrées différentes, au risque, en l’état, de la dispersion.
Nos travaux sont difficiles, ingrats et nécessaires. Nous savons qu’ils ne seront reconnus et appréciés qu’après une certaine forme d’aboutissement, de volume produit, de qualité globale. Mais l’essentiel est là : dans l’embryon.
Nous saluons ici celles et ceux qui ne volent pas au secours de la victoire. Ils appartiennent à une galaxie lumineuse : une petite équipe de permanents, des correspondants et contributeurs multiples, des administrateurs, des bénévoles, des donateurs, quelques fondations et mécènes (mécénat de compétences, en nature, financier), des premières collectivités, des premières institutions, des parrains. Nommons aussi celles et ceux qui ont apporté leur pierre à l’édifice puis sont partis vers d’autres territoires.
Comme tant d’autres, nous ne nous résignons pas à l’horreur. Et puisque à l’instant où vous lisez ces lignes, l’horreur se tapit encore au fond de noirs cachots, murés comme des tombeaux, nous allumons des lampes-tempête. Pour la débusquer.