Rapport

RDC : manque d'accès aux soins

La prison centrale de Goma, aussi appelée Munzeze, présente une surpopulation carcérale préoccupante. En septembre 2019, le député national Jean-Baptiste Kasekwa ainsi que le médecin responsable de la formation médicale de l’établissement alertent sur le manque de soins médicaux.

L’Observatoire congolais des prisons publie un communiqué en décembre 2019. Il rapporte six décès et une tentative de suicide la même année dans cet établissement.

Ces décès sont traités en information top secrète malgré l’obligation pour l’administration pénitentiaire d’informer immédiatement les familles. L’Observatoire congolais des prisons (OCP) fait état d’un manque d’accès aux soins préoccupant au sein de l’établissement : l’infirmerie ne dispose pas des médicaments nécessaires et les détenus les plus pauvres ne peuvent se procurer leurs médicaments à l’extérieur. Le médecin prescrit du paracétamol et de l’aspirine aux détenus quelle que soit leur maladie.

L’OCP fait également état d’un manque de mesures de surveillance et d’accès aux soins pour les maladies graves telles que la malaria, la tuberculose et le VIH. Les détenus se plaignent de retards dans la prise en charge médicale. Aucune aide d’urgence n’est possible après la fermeture de l’établissement à 16h30.

L’OCP indique aussi que l’alimentation des détenus malades n’est pas toujours assurée : ils passent parfois de 3 à 5 jours sans nourriture. La bouillie n’est pas proposée aux détenus souffrant de la malnutrition, appelés « Gonda-Gonda » (malnutris). Les détenus diabétiques ne bénéficient d’aucun régime spécial ou traitement particulier.

L’observatoire émet les recommandations suivantes :

  • approvisionner les dispensaires en médicaments
  • donner accès à un médecin de manière permanente, jour et nuit, au sein de la prison
  • appuyer la prison en fourniture médicale
  • doter la prison en équipement, en matériel nécessaire et en literie.