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Rendre la justice avant procès plus humaine
Jago Russell, directeur exécutif de l’organisation Fair Trials, explore les conséquences de la justice avant procès.
Dans le cadre du projet “Comprendre et réduire le recours à l’incarcération” mené dans dix pays, ICPR et Prison Insider mobilisent différentes personnes à l’expertise avérée. Celles-ci font part de leur point de vue. Découvrez-les.
LORSQU’UNE PERSONNE est placée en détention provisoire, elle a plus de risques d’être déclarée coupable, plus de risques de plaider coupable1 et de risques d’être condamnée à de la prison, avec une peine statistiquement plus longue. Dès lors, la décision de recourir ou non à la détention provisoire est un choix qui peut modifier le cours d’une vie. Et pourtant, la manière dont ces décisions sont prises témoignent bien souvent d’un mépris pour l’existence humaine. Chaque réforme guidée par la recherche d’efficacité, chaque système judiciaire sous-doté et engorgé rend la machine à incarcérer encore plus gourmande ; et voilà les accusés réduits à des unités désincarnées à traiter, des catégories abstraites et des risques à évaluer.
Lorsque le système judiciaire est ainsi conçu. ↩
Favoriser l’accès à un avocat dès la garde à vue permet de réduire de façon significative la durée d’incarcération
La tendance générale à la régression que poursuit la justice rend encore plus difficile l’humanisation des décisions de placement en détention provisoire
À quel point est-il plus compliqué de garder à l’esprit l’humanité d’un accusé s’il comparaît sur Zoom plutôt qu’en chair et en os ?
Jago Russell
Fair Trials
Jago Russell est directeur exécutif de l’organisation de défense des droits humains Fair Trials. Avant de rejoindre Fair Trials, il a travaillé comme spécialiste des questions politiques auprès de l’organisation caritative Liberty et comme juriste auprès du Parlement britannique. Avocat, il est auteur de nombreux ouvrages et a donné de multiples conférences sur des questions de justice et de droits humains
Le projet
Comprendre et réduire le recours à l’incarcération
Cette recherche comparée et projet d’orientation politique a été mené par l’Institute for Crime & Justice Policy Research (ICPR), basé à Birbeck (université de Londres). Ce travail a conduit ICPR à mobiliser de nombreuses organisations, personnes issues du milieu universitaire et intervenant en détention dans différents pays. Le croisement de ces regards permet d’entrevoir les causes et conséquences d’un recours excessif à l’incarcération. Au cours des dernières étapes de sa recherche, ICPR a collaboré avec Prison Insider pour rendre compte du quotidien des personnes détenues avant et durant l’épidémie de Covid-19. Des personnes à l’expertise avérée ont été ensuite sollicitées pour donner vie et matière aux principaux points soulevés par la recherche.
Ses résultats embrassent cinq grand thèmes, accessibles depuis le menu déroulant.
Toutes les informations ici publiées sont de la seule responsabilité d’ICPR.