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Royaume Uni : "Nous redoutons que Julian Assange puisse mourir en prison"

Les alertes sur la santé de Julian Assange se multiplient. Plus de 60 médecins se sont inquiétés de l’état de santé du fondateur de WikiLeaks, détenu à Londres et menacé d’extradition vers les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage, dans une lettre ouverte publiée lundi 25 novembre. Leur missive est destinée à la ministre de l’intérieur britannique, Priti Patel, et à Diane Abbott, chargée des mêmes sujets au sein du Labour Party, principal parti d’opposition.

S’appuyant sur plusieurs rapports, dont celui du rapporteur de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la torture, Nils Melzer, qui a affirmé au début de novembre que la vie de Julian Assange était “désormais en danger”, les signataires souhaitent exprimer leur “sérieuse inquiétude collective et attirer l’attention de l’opinion publique et du monde sur cette situation grave”.

“Nous sommes d’avis que M. Assange a besoin d’urgence d’une évaluation médicale de son état de santé physique et psychologique”, écrivent les médecins qui exercent dans différents pays : Etats-Unis, Australie, Royaume-Uni ou encore Suède. Ils demandent que des soins lui soient prodigués dans un hôpital doté de personnel qualifié. Faute de quoi, “nous redoutons vraiment, sur la base des éléments actuellement disponibles, que M. Assange puisse mourir en prison”, avertissent-ils.

Julian Assange risque 175 ans de prison

Au début de novembre, le rapporteur de l’ONU sur la torture avait précisé à l’Agence France-Presse que son inquiétude actuelle était liée à de “nouvelles informations médicales transmises par plusieurs sources fiables affirmant que la santé de M. Assange est entrée dans un **cercle vicieux d’anxiété, de stress et d’impuissance, typique des personnes exposées à un isolement prolongé et à un arbitraire constant”**.

Détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud de Londres, Julian Assange est sous la menace d’une extradition vers les Etats-Unis où il encourt une peine allant jusqu’à cent soixante-quinze ans d’emprisonnement pour espionnage.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250 000 câbles diplomatiques et d’environ 500 000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Le 21 octobre, l’Australien de 48 ans est apparu désorienté au cours de sa première apparition en public en six mois, bredouillant pendant une audience à Londres et semblant avoir des difficultés à se rappeler sa date de naissance. A la fin de l’audience, il avait déclaré ne pas avoir compris ce qui s’était passé et s’était plaint de ses conditions de détention à Belmarsh. L’audience sur la demande d’extradition doit se tenir en février.

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