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Source : Seneweb
Voir le panoramaSénégal : visite guidée dans les dédales de la prison de Rebeuss
La maison d’arrêt de Rebeuss a été, ce mardi 20 septembre 2016, le théâtre d’affrontements sanglants entre gardes pénitentiaires et détenus qui avaient commencé une mutinerie. Les prisonniers n’en peuvent plus des longues détentions et surtout du surpeuplement de cette prison mythique, rendant très difficiles les conditions de détention. Seneweb vous guide dans les dédales de cette sinistre prison pour mieux vous aider à comprendre.
Assis sur un lit d’hôpital, un homme grimace. Il a le torse nu, les traits tirés, les dents jaunies et une peau lézardée. Un homme en blouse blanche, une paire de ciseaux à la main, s’affaire sur son dos. Il lui nettoie une plaie ouverte qui laisse couler un liquide purulent, avant de lui faire un pansement. On n’est pas dans un hôpital. Mais à la prison centrale de Rebeuss, posée en face de la Corniche Ouest de Dakar. Précisément à l’infirmerie de la détention. L’homme est un détenu, atteint d’un méchant abcès. Le toubib, en blanc, est un des infirmiers de la prison. Des infirmiers submergés de travail.
En effet, la prison de Rebeuss, construite en 1929, n’est pas seulement un lieu de privation de liberté. Elle est aussi un mini hôpital. Les infirmiers consultent en moyenne 200 patients par jour. Une cinquantaine d’entre eux est retenue en observation. Ils sont installés sur des lits en fer dans deux chambres, séparées des cellules où des ventilateurs tournent à fond. Certains, individuels, sont braqués sur leurs propriétaires. D’autres, fixés sur les murs, balaient la salle. Le paludisme et les infections dermatologiques sont les principales maladies dont souffrent ces détenus.
La joie d’une liberté recouvrée
Au même moment, un jeune homme, la trentaine, chemine dans le long couloir de la Détention (lieu où sont gardés les détenus) qui sépare les cellules. Extirpé d’une chambre grouillante de la prison centrale de Rebeuss, il est habillé d’un tee-shirt rouge et d’un jean bleu à la propreté douteuse. Il tient à la main un sachet bleu en plastique contenant ses effets personnels. Conduit au greffe par un gardien de prison, il est soumis à une dernière formalité d’usage avant de sortir, quelques minutes plus tard, avec une feuille blanche à la main. Un document nommé «levée d’écrou» ou “certificat d’expiration de peine”, qui «annule» le mandat de dépôt qui l’a amené dans cette geôle. Ce parchemin lui ouvre grandement les portes de la liberté. Sourire au coin des lèvres, il passe par le poste de police de la “Détention”, traverse la cour du bloc administratif carrelé, enjambe le lourd portail d’entrée de la maison d’arrêt de Rebeuss et se retrouve dans la cour extérieure, en face du jardin potager de cet établissement pénitentiaire. Il lui reste à faire quelques vigoureux pas, traverser un dernier portail, celui qui fait face à la Corniche ouest, et le voilà humant l’air pur de la liberté. Il est accueilli à la porte par des hommes et des femmes en pleurs qui le serrent dans leurs bras.
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