Togo : l’engagement politique réprimé

Conditions d’arrestation et de détention¶

Le CACIT constate le grand nombre d’arrestations et de détentions arbitraires résultant d’arrestations massives et indiscriminées de centaines de personnes. Au total, 560 personnes ont été arrêtées et détenues au niveau national. Cinquante-trois sont encore en détention.

De nombreux cas de traitements cruels, inhumains ou dégradants sont observés au cours d’arrestations et d’incarcérations massives. Trente-sept personnes sont arrêtées à Lomé les 19 et 20 août 2017 dans le cadre des manifestations d’un parti d’opposition.

Le rapport indique que : “de l’arrestation au dépôt en prison, elles ont subi des mauvais traitements et des intimidations. Elles ont été menottées, bastonnées à coup de matraques, de fouet et de Rangers (bottes militaires). Elles ont été affamées pendant 24 heures et n’ont reçu aucune visite.”

Procédures judiciaires¶

Le collectif dénonce la procédure sommaire et les conditions de jugement lors de procès collectifs, pour lesquels certains accusés n’ont pas eu d’accès à un avocat pendant toute la durée de la procédure.
Le rapport fait également état de l’arrestation et de la détention de défenseurs des droits humains, pour certains pendant plusieurs mois, sous divers chefs d’accusations dont la diffusion de fausses nouvelles et d’images.

Impunité¶

Le CACIT dénonce tout particulièrement l’absence de mesures prises par les autorités contre des violations avérées : “aucune enquête officielle n’a été ouverte par les autorités, y compris judiciaires, pour établir les circonstances et les responsabilités dans la survenance des violations et atteintes aux droits fondamentaux de cette période et en déduit un déni de justice à l’encontre des personnes victimes, y compris des militaires décédés.”

Le Collectif déplore, par exemple, dans un communiqué de presse du 11 juin 2018, qu’aucune des enquêtes précédemment annoncées par le gouvernement à la suite de décès lors d’opérations commanditées par les autorités n’aient été réellement effectuées. Le CACIT mentionne plusieurs décès en novembre 2014, février 2017, ainsi que la mort par balles du jeune Louis Anoumou le 8 juin 2018. Aucune investigation n’a porté, à ce jour, sur ces affaires.

Le CACIT presse le gouvernement togolais à mener des “enquêtes indépendantes, approfondies, crédibles, transparentes et impartiales sur les violations de droits humains commises”. Des recommandations sont également dirigées vers les acteurs politiques, la société civile et la communauté internationale pour davantage de sensibilisation, de vigilance et d’effort conjoint pour la promotion des droits humains et aux libertés publiques.

Pour consulter le rapport complet.