Analyse

L’obstination du gouvernement fédéral à minimiser la pandémie et ses conséquences provoque la mise en place tardive de mesures dans les établissements pénitentiaires. Ces derniers faisaient déjà l’objet de vives critiques concernant le respect des droits fondamentaux, l’accès aux soins et la surpopulation.
Le Conseil national de Justice (CNJ) recommande, dès le début de la crise sanitaire, de libérer des prisonniers. Malgré ces recommandations, le contexte général et le contexte politique durant la pandémie constituent de sérieux obstacles à la lutte contre la pandémie. Le virus affecte sévèrement le système pénitentiaire. Les organisations de la société civile et les chercheurs émettent des doutes sur le nombre de contaminations et de décès communiqués par l’administration pénitentiaire. Une politique de “sous-déclaration” est pointée du doigt. Le CNJ commence, en juin 2020, à collecter ses propres données de façon hebdomadaire. Des voix critiquent l’absence d’un dépistage de masse : seul 3,5 % de la population carcérale fait l’objet, entre le début de la pandémie et août 2020, d’un dépistage.
Des mesures sont prises unilatéralement par les États et varient considérablement de l’un à l’autre. La suspension des visites dans nombre d’entre eux engénère tensions et conflits. Les organisations de la société civile et les associations de familles de prisonniers s’inquiètent de la multiplication des mauvais traitements et des actes de torture, qu’ils pensent directement liés au fonctionnement hermétique d’établissements encore plus isolés qu’auparavant et au manque de transparence de la part de l’administration.
De nombreux États adoptent des mesures compensatoires, notamment la possibilité pour les prisonniers de recourir à la visioconférence, mais tous les établissements ne les appliquent pas.

Prison Insider et le Centre d’études sur la Justice et la Société (Chili) proposent une analyse de la première année de pandémie dans les prisons de onze pays. Le Brésil est l’un d’entre eux.

Les autorités des États décident, la plupart du temps, des libérations anticipées au cas par cas.

Des mouvements de protestation dénoncent principalement le manque de mesures sanitaires, l'augmentation des mauvais traitements, des actes de tortures et la suspension des visites