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Amériques : coronavirus, la fièvre des prisons
Accès aux soins, aménagements de peine, mouvements de protestation, liens avec l'extérieur : quelles sont les conséquences de la pandémie sur les conditions de vie en prison en Amériques ? // Mise à jour le 31 décembre 2020 à 20h00 CEST.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
24 novembre. L’équipe “santé mentale” du Procureur pénitentiaire de la nation (PPN) et ses délégations régionales entament un travail de monitoring sur l’accès des détenus aux soins psychiques et psychologiques pendant la pandémie dans différents établissements pénitentiaires fédéraux.
7 octobre. Le MNP présente son rapport annuel au Congrès national. Il alerte du manque de matériel d’hygiène, de l’insalubrité des lieux et de la surpopulation. Les produits d’hygiène ne sont pas distribués, les mesures sanitaires ne sont pas appliquées. Le MNP fait état du manque de matériel de protection pour le personnel et pour l’équipe médicale. Les personnes détenues ne disposeraient pas de suffisamment d’information sur le virus.
7 août. Le gouvernement inaugure des travaux d’infrastructure dans trois prisons de la province de Buenos Aires. L’objectif est de construire 1 350 nouvelles places d’ici la fin de l’année. Ce plan entend répondre aux impératifs de réduction de la surpopulation carcérale et fait suite aux revendications des prisonniers au cours des émeutes survenues pendant la crise sanitaire.
7 juillet. Les détenus de la prison de Bahía Blanca installent un hôpital de campagne dans l’école de l’Unité 4 afin de se préparer en cas d’épidémie. Les personnes détenues sont formées afin d’assister les malades. Quatorze prisonniers s’occupent de gérer cet hôpital improvisé composé de 46 lits. Aucun cas d’infection à la Covid-19 n’est pour l’instant mentionné.
5-8 juin. Dans le cadre du “Plan de surveillance dans le contexte de la Covid-19“, le Comité national de prévention de la torture (Comité Nacional de Prevención de la Tortura - CNPT) visite les établissements fédéraux I et II. Un membre du Procureur pénitentiaire de la nation (PPN) participe à la visite de la prison fédérale de Marco Paz et à celle de la prison Ezeiza avec la directrice générale de la Protection des droits humains, Andrea Triolo. Ces visites visent à constater les mesures adoptées au cours de la pandémie, s’entretenir avec les autorités et des personnes détenues.
27 mai. Le président annonce la construction de 12 unités sanitaires (288 lits) destinées à la population carcérale de la province de Buenos Aires. Quatre autres unités seront destinées aux détenus des prisons fédérales. Les unités sanitaires seront construites à l’intérieur des établissements pénitentiaires et compteront des espaces aménagés pour les patients nécessitant l’isolement. Le président évoque le problème de la surpopulation carcérale et déclare : “Il est inhumain d’entasser ainsi des gens”.
12 avril. Des personnes détenues produisent des masques et des surblouses pour les policiers, médecins, infirmiers, pompiers et fonctionnaires judiciaires. Les ateliers se tiennent dans les prisons de San Nicolás, Bahía Blanca, Urdampilleta, La Plata, Magdalena et Florencio Varela. Ils travaillent au moins huit heures par jour dans les ateliers textiles. Quelques masques seront destinés aux détenus.
11 avril. Des kits sanitaires sont distribués aux 18 000 agents pénitentiaires de la province de Buenos Aires. Le kit est composé de 250 ml de gel hydro-alcoolique, un savon neutre et dix paires de gants. L’administration pénitentiaire et le ministère de Justice de la province annoncent que 180 000 masques seront distribués au personnel pénitentiaire dans les prochains jours.
1er avril. Le ministère de la Sécurité et de la Justice et le ministère de la Santé établissent un protocole de prévention dans les prisons de la province du Río Negro. Les établissements recevront des médicaments, des produits d’hygiène et des produits désinfectants pour les locaux. Chaque détenu arrivant passe un examen médical afin d’identifier d’éventuels symptômes (toux, difficulté respiratoire, fièvre). Les visites sont de facto impossibles depuis le décret présidentiel de confinement.
25 mars. L’OIP Argentine fait état du manque de soins adaptés pour les détenus diabétiques et blessés. Elle signale que les personnes atteintes de problèmes digestifs éprouvent de la difficulté à s’alimenter. L’association considère que les prisons sont en état d’urgence sanitaire. Elle réclame une intervention rapide et adéquate.
Aménagements de peine
21 septembre. Au moins 2 906 personnes détenues sortent des établissements pénitentiaires fédéraux entre mars et juillet, selon le rapport du Procureur aux affaires pénitentiaires. Environ 29 % d’entre elles sont assignées à résidence et 26 % sont remises en liberté. Le nombre des sorties augmente de 61 % par rapport à la même période en 2018, alors que le nombre de personnes assignées à résidence est huit fois plus important.
31 juillet. Plus de 2 200 personnes détenues dans des prisons fédérales sont libérées depuis le début de la pandémie. Cela représente une diminution de 16 % de la population carcérale de ce type d’établissement. Environ 60 % des libérations concernent des personnes en fin de peine.
30 avril. Des milliers de personnes manifestent avec un “concert de casseroles” (cacerolazo) contre les libérations massives annoncées par les autorités mais non suivies des faits. Aucune indication de “libération massive” n’est observée. Paula Litvachky, avocate et directrice générale du Centre d’études légales et sociales, précise que moins de 500 détenus de la province de Buenos Aires, soit 1 % de sa population carcérale, ont été assignés à résidence entre mi-mars et mi-avril. Les demandes de libération des auteurs de délits graves sont examinées par les tribunaux au cas par cas. Litvachky affirme que “certaines décisions ont certainement été problématiques, mais elles sont extrêmement minoritaires”.
17 avril. L’administration pénitentiaire publie un “Guide d’orientation” destiné aux personnes détenues libérées pendant le confinement et à leurs proches. Le guide comprend des informations sur les institutions fournissant une assistance aux personnes détenues et à leurs familles, et d’autres ressources.
22 mars. Le ministère Public et le ministère de la Défense font état de 565 demandes d’aménagements de peine reçus en deux jours de la part de prisonniers de Buenos Aires, notamment des demandes d’assignation à résidence ou d’annulation d’ordonnance de mise en détention provisoire. Les demandes seront étudiées au cas par cas.
Liens avec l’extérieur¶
24 novembre. Le Procureur pénitentiaire de la nation (PPN) continue ses visites de monitoring dans les prisons fédérales. L’équipe “genre et diversité sexuelle” du PPN se rend dans deux établissements : la prison fédérale IV (Complejo Penitenciario Federal IV) et l’Unidad 31. Les membres de l’équipe s’entretiennent avec les autorités pénitentiaires à propos des nouveaux protocoles pour les visites et de la construction d’une nouvelle unité hospitalière. Dans la province de Ezeiza, la délégation du PPN réalise une visite de deux quartiers de la prison fédérale I (Complejo Penitenciario Federal I).
18 juin. Les autorités rapportent que, depuis l’autorisation des téléphones portables, plus de 22 000 personnes détenues ont enregistré un appareil auprès de l’administration.
3 juin. Le Procureur aux affaires pénitentiaires (Procuración Penitenciaria de la Nación) qualifie de “fondamentalement importants” les appels téléphoniques entre les détenus et leurs familles. Il recommande la mise en place de lignes téléphoniques permettant la réception d’appels dans les établissements pénitentiaires fédéraux. Les mesures de compensation mises en œuvre actuellement (appels vidéo, remise de cartes téléphoniques gratuites) permettant des appels vers l’extérieur sont, selon le Procureur, insuffisantes.
2 avril. La Cour de cassation (Tribunal de Casación penal) autorise l’utilisation des téléphones portables, des tablettes et des ordinateurs portables dans les établissements pénitentiaires de Buenos Aires. La mesure est valable pendant la durée de suspension de visites. L’utilisation des réseaux sociaux, sauf Whatsapp, demeure interdite. Les détenus déjà en possession d’un téléphone portable peuvent le signaler et régulariser l’utilisation.
18 mars. L’administration pénitentiaire de Santa Fe annonce la suspension de toute visite jusqu’au 31 mars.
Mouvements de protestation¶
24 novembre. Le MNP fait état de 80 mouvements de protestation, depuis mars, dans les établissements pénitentiaires concernés par des mesures de restriction. La plupart de ces mouvements ont eu lieu avant la mise en place de canaux de dialogue entre les détenus et les autorités. Ces dialogues permettent, selon le MNP, une gestion pacifique des conflits.
19 octobre. Un détenu positif à la Covid-19 prend en otage un surveillant dans la cellule où il était isolé, à la prison de Piñero. Le détenu affirme se sentir angoissé et demande de parler à quelqu’un. Des autorités pénitentiaires se rendent sur place, discutent avec le détenu et le retour à la normale survient en deux heures.
16 juillet. Les détenus de la prison de San Salvador de Jujuy se mutinent après la crainte de cas positifs et la découverte d’un prisonnier malade dans un autre établissement. Les autorités affirment qu’aucun cas positif n’est à signaler à la prison de San Salvador de Jujuy. Les détenus réclament de meilleures conditions de détention. La police intervient après trois heures d’émeute. Deux prisonniers meurent. Le nombre de blessés n’est pas communiqué.
juillet. Des personnes détenues dans le 1er commissariat de Marcos Paz s’inquiètent d’un cas positif. Ils le font savoir et ce sont 28 d’entre eux qui sont passés à tabac par la police. L’OIP Argentine dénonce cette violence et demande qu’un médecin légiste examine les blessures infligées (attention contenu sensible) et l’état de santé de chacun des prisonniers.
Plus de 8 300 personnes seraient détenues dans des commissariats en Argentine.
27 avril. Des centaines de personnes détenues dans la province de Santa Fé entament une grève de la faim.
24 avril. Une mutinerie éclate à Villa Devoto suite à la confirmation d’un cas positif à la Covid-19 chez les surveillants. Les détenus demandent des mesures sanitaires d’urgence et la mise en œuvre de procédures de libération. Certains détenus montent sur les toits, mettent le feu à des matelas et prennent le contrôle de deux étages. L’une de leurs banderoles affiche : “Nous refusons de mourir en prison”. Le mouvement dure neuf heures. Des représentants des détenus acceptent de rencontrer les autorités pour discuter de leurs revendications. Aucun blessé n’est signalé.
23 avril. Les autorités pénitentiaires de la province de Buenos Aires dénombrent 1 184 détenus en grève de la faim. Ceux-ci sont détenus dans les établissements suivants : Unidad 41 de Campana (332 détenus), La Plata (141), Unidad 48 de San Martín (97), Alcaidia de Olmos (70), Unidad 39 de Ituzaingó (42), Sierra Chica (26), Hornos (22), et Florencia Varela (25). Ils demandent leur assignation à résidence, comme l’avait ordonné la Cour de Cassation.
24 mars. Cinq prisonniers meurent suite aux mutineries du 23 mars. Quatre d’entre eux sont morts à la prison de Santa Fe, où un corps d’opérations spéciales (Tropa de Operaciones Especiales) est intervenu. Une enquête sur les circonstances des décès est en cours.
23 mars. Les détenus des prisons Florencio Varela, Coronda, Las Flores, Batán se soulèvent. Certains détenus montent sur les toits, d’autres tentent de s’évader. Une personne détenue décède et plusieurs sont blessés. Ils réclament des mesures sanitaires de prévention contre le coronavirus. Ils dénoncent le manque de mesures qu’ils jugent élémentaires comme la mise en quarantaine des détenus rentrant en détention après des permissions de sortir ou l’application des gestes barrières de la part du personnel lors des changements d’équipe.
Appels et recommandations¶
6 novembre. Le MNP argentin rencontre des autorités judiciaires de la province de Buenos Aires. Ils discutent de la situation actuelle des prisons de cette province, ainsi que d’une possible coopération interinstitutionnelle pour remédier aux problèmes constatés. Le MNP affirme que “la situation actuelle des prisons de Buenos Aires constitue une grave violation aux droits humains”. Il rappelle aux autorités qu’une enquête sur la répression des mouvements de protestation doit être menée et que les responsables doivent être sanctionnés.
2 novembre. Le MNP appelle les autorités de la province de Buenos Aires à rétablir un dialogue interinstitutionnel pour faire face aux violences commises sur les détenus par des agents. Il regrette la situation de surpopulation des prisons de Buenos Aires et appelle les autorités à abolir l’utilisation des locaux de garde à vue comme des lieux de détention prolongée. Le MNP rappelle aux autorités que “la pandémie de Covid-19 ne peut pas être la raison de la suspension ou retard des décisions judiciaires sur les permissions de sortir, la liberté conditionnelle ou tout autre droit inhérent à l’aménagement de peine”.
4 août. La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) et l’ONU dénoncent la décision de la justice fédérale d’isoler des détenus pour une durée indéterminée. L’administration pénitentiaire justifie cette mesure par la nécessité d’éviter la contagion. L’ONU et la CNDH critiquent les conditions de détention dans ces cellules d’isolement : les détenus sont complétement coupés de l’extérieur et n’ont aucun accès aux soins médicaux.
28 mars. L’association Espacio de Derecho Popular, des membres de la société civile, des proches des personnes détenues et des juristes déposent ensemble un Habeas Corpus Correctivo Colectivo. Celui-ci demande la mise en place de mesures pour garantir le droit à la santé et à l’intégrité physique des personnes privées de liberté. Il concerne les détenus des établissements pénitentiaires de la province de Córdoba : les prisons de Bouwer, l’établissement de Monte Crito et l’Unidad de Contención del Aprehendido (UCA). Cet habeas corpus appelle à des mesures d’urgence, notamment :
• l’adoption immédiate de mesures sanitaires et d’hygiène dans les établissements, par le biais de protocoles officiels respectifs et de leur contrôle par les autorités compétentes
• la fourniture de matériel d’hygiène et de désinfection, de médicaments et l’accès à des contrôles médicaux périodiques
• le maintien du contact des personnes privées de liberté avec le monde extérieur, que ce soit avec leurs avocats ou avec leur famille, à travers de moyens alternatifs aux visites (appels téléphoniques ou des vidéoconférences gratuits, par exemple).
25 mars. La situation dans les prisons de Buenos Aires est, suite aux soulèvements, particulièrement tendue. L’OIP s’en inquiète dans un courrier adressé au Secrétaire adjoint des droits humains de la Cour suprême de la province de Buenos Aires. Elle critique :
• la suspension des permissions de sortir en lieu et place d’une possible assignation à résidence
• la suspension de toute visite des proches, grâce auxquelles les personnes détenues recevaient de la nourriture et des médicaments.
13 mars. La section argentine de l’Observatoire international des prisons (OIP) adresse un courrier, le 13 mars 2020, à la ministre de la Justice et des droits humains. L’association y exprime ses inquiétudes concernant la situation sanitaire actuelle et se préoccupe de la “situation explosive du système pénitentiaire”. L’OIP s’inquiète notamment de l’hygiène et du manque nourriture dans les prisons du pays, qui se trouvent déjà dans un contexte de risques sanitaires liés à la dengue et à la rougeole. Elle demande la convocation du Conseil Fédéral en matière carcérale afin de d’élaborer une stratégie. L’objectif est d’éviter une situation similaire à celle des prisons italiennes.
Cas identifiés¶
28 décembre. Le virus continue de se propager dans les prisons du pays, avec un taux de létalité important (3,5 %). Au total, 1 754 personnes détenues ont été testées positives et 62 sont décédées.
24 novembre. Le nombre de cas positifs parmi les personnes détenues est désormais de 1 629. La province de Córdoba est la plus touchée par le virus, avec 403 détenus testés positifs. Le nombre de décès des suites de la Covid-19 s’élève à 60. Près de la moitié de personnes décédées (28) était incarcérée dans des établissements pénitentiaires de la province de Buenos Aires.
28 octobre. Le MNP fait état de 1 539 cas positifs à la Covid-19 et 53 décès parmi les détenus.
7 octobre. Le MNP se préoccupe du taux de mortalité des personnes détenues infectées par la Covid-19. Il est deux fois plus important que celui constaté à l’extérieur, alors même que le taux de contagion est lui deux fois moins important. Cela s’expliquerait, selon le MNP, par les conditions insuffisantes d’accès aux soins en détention.
24 septembre. Le MNP (Comité Nacional para la Prevención de la Torture, CNPT) fait état de 756 détenus positifs, dans les systèmes pénitentiaires provinciaux (366) et le fédéral (390). Trente-six détenus sont décédés des suites de la Covid-19.
21 septembre. Le Procureur aux affaires pénitentiaires s’inquiète de la propagation de la Covid-19 dans les prisons fédérales du pays, en augmentation. Il fait état, dans son dernier rapport, d’un total de 374 cas positifs et 13 décès parmi les détenus.
31 août. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève, dans les prisons fédérales, à 390. Treize d’entre elles décèdent. Les établissements Complejos I de Ezeira, II de Marcos Paz et CABA de Devoto concentrent la plupart des cas. La moyenne d’âge des détenus décédés est de 67 ans.
6 août. Sept personnes détenues dans des prisons fédérales sont décédées des suites de la Covid-19 et 221 sont testées positives depuis le début de la pandémie.
Jorge Rigre Acosta et Miguel Etchecolatz, tous les deux figures de la dernière dictature militaire condamnées pour crime contre l’humanité, sont testés positifs à la prison de Ezeiza.
25 juillet. Vingt-huit prisonniers et sept surveillants sont testés positifs à la prison militaire Campo de Mayo. Deux anciens militaires incarcérés sont décédés.
13 juillet. Dans les prisons fédérales, le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 53.
19 avril. Les autorités confirment pour la première fois le cas d’un prisonnier testé positif. Il a été admis à l’hôpital Presidente Perón. Le détenu, traité pour une insuffisance rénale chronique, exécute une peine à perpétuité à la prison Florencio Varela. Il aurait été contaminé à l’hôpital pendant son traitement. Dix membres du personnel pénitentiaire et cinq détenus ayant été en contact avec le malade sont isolés. Ils ne présentent pas de symptômes. 13 avril. Un agent affirme que quatre personnels de santé la prison de Devoto, à Buenos Aires, sont testés positif. Quinze autres médecins et infirmiers sont placés en observation. Ils sont isolés chez eux ou dans une clinique.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
25 septembre. Le ministre de la Sécurité annonce que les cas de contamination au sein du personnel sont très bas. Quelques jours auparavant, le Correctional Commissionner indiquait qu’aucun cas n’avait été détecté. Le personnel pénitentiaire se dit très inquiet d’une éventuelle propagation du virus parmi les équipes.
16 juillet. La compagnie de télécommunications des Bahamas (BTC) fait don d’équipements de protection individuels à l’administration pénitentiaire : masques réutilisables, visières de protection, combinaisons et du désinfectant pour les mains.
Aménagements de peine¶
16 juillet. Quarante-huit détenus bénéficient d’une libération anticipée. Tous arrivaient à la fin de leur peine.
Liens avec l’extérieur¶
1er décembre. Les visites sont toujours interdites à la prison de Fow Hill Road. Elles sont suspendues en mars, suite au premier cas de Covid-19 confirmé dans le pays. L’administration pénitentiaire affirme qu’elle ne prendra “aucun risque”. “Une seule visite pourrait transformer toute la prison en chaos”, affirme un responsable de l’administration pénitentiaire.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
19 avril. Les autorités renforcent le protocole de santé en milieu pénitentiaire. Cette procédure est normalement mise en place à chaque épidémie de grippe. Les visites sont suspendues. Les prisonniers arrivants sont examinés et interrogés sur leur état de santé. Ils sont placés dans une aile séparée et testés régulièrement. Leur isolement dure 14 jours avant qu’ils ne soient autorisés à rejoindre les autres détenus. Les personnels voient leur température relevée à chaque service.
Cas identifiés¶
31 décembre. Deux surveillants sont testés positifs à la prison de Island’s Dodds. Les autorités annoncent un dépistage massif de tous les surveillants et prisonniers de cet établissement. Les forces de l’ordre (Barbados Defence Force) sont mobilisées pour assurer les tâches sécuritaires, tandis que plusieurs surveillants sont mis en quarantaine en attente des résultats de tests.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
15 décembre. La prison centrale de Belize reçoit des dotations d’équipements de protection de la part de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et du gouvernement canadien, suite à l’identification d’un important “cluster” dans cet établissement.
10 octobre. Les autorités ordonnent le confinement généralisé de la prison de Hattieville suite à l’augmentation des cas de Covid-19. La Kolbe Foundation, responsable de l’administration de cet établissement depuis 2002, déclare que des quartiers sont aménagés pour la mise en quarantaine des détenus testés positifs.
3 juin. L’agence Caricom Impacs fournit du matériel sanitaire afin de renforcer les mesures sanitaires prises au sein du principal établissement du pays. Aucun cas n’est actuellement à déplorer.
21 mars. Une zone de confinement est installée dans des bâtiments non utilisés dans la prison centrale de Hattieville. Des mesures d’hygiène supplémentaires sont mises en place.
Aménagements de peine¶
16 octobre. Le gouvernement examine la possibilité d’accorder des libérations à certains détenus afin de réduire la surpopulation carcérale. Au moins 630 détenus seraient éligibles à une libération conditionnelle.
Liens avec l’extérieur¶
21 mars. Les visites des proches et des avocats sont suspendues dans la prison centrale de Hattieville. Les 1 100 personnes détenues concernées pourront maintenir le contact par téléphone. Les proches restent autorisés à venir déposer de l’argent.
Cas identifiés¶
16 octobre. Les autorités rapportent 61 cas positifs à la Covid-19 : 37 membres du personnel pénitentiaire et 24 détenus. Au total, 128 personnels et 271 personnes détenues ont été testés.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
24 mars. Des mesures d’hygiène accrue sont mises en place dans l’établissement pénitentiaire de Westgate.
Liens avec l’extérieur¶
19 mars. Les autorités annoncent la suspension de toutes les visites et la discussion d’un plan alternatif. Il est recommandé aux agents pénitentiaires “d’agir avec prudence et d’être attentif aux mouvements et aux rassemblements”.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
9 juillet. La prison de San Pedro à La Paz reçoit une donation de matériel de protection de la part de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime en Bolivie. Les autorités mettent en place des zones d’isolement et de diagnostic dans les établissements. Des lignes téléphoniques permettent d’avertir les familles des prisonniers.
5 avril. Des équipes de désinfection sont envoyées à la prison San Pedro de Oruro. L’établissement se voit fournir des vêtements de biosécurité. Le directeur de l’administration pénitentiaire annonce que ce matériel sera également livré aux autres établissements. Les visites sont suspendues dans les 56 établissements pénitentiaires du pays. L’introduction de colis alimentaires, préparés par les proches, est maintenue.
Aménagements de peine¶
26 mai. La Cour suprême de justice, le ministère public, la défense publique et l’administration pénitentiaire établissent un calendrier des visites et prévoient d’intensifier certaines procédures administratives. Elles espèrent ainsi accélérer la libération des détenus, conformément au décret présidentiel du 04 mai (Décret 4226 d’Amnistie et Grâce pour raisons sanitaires et urgence sanitaire national).
11 avril. Le gouvernement accorde une grâce aux détenus âgés de plus de 58 ans. La grâce bénéficiera également aux mères âgées à partir de 55 ans. La mesure exclut toute personne condamnée pour féminicide ou pour viol sur mineur.
Mouvements de protestation¶
27 juillet. Les prisonniers de quatre établissements pénitentiaires de Cochabamba se soulèvent suite à la confirmation de trois nouveaux décès parmi les détenus de ce département. Ils exigent l’accès à des soins médicaux, l’approvisionnement de médicaments et la réalisation de tests de dépistage.
19 juin. Des détenus se mutinent à San Roque suite au décès d’un prisonnier porteur des symptômes de la Covid-19. Ils réclament une amélioration des soins médicaux. Ils jettent des pierres et divers objets à l’extérieur de la prison. Le quotidien local El Correa del Sur rapporte qu’un prisonnier est blessé au cours l’émeute avant d’être transféré à l’hôpital. Le mouvement dure environ deux heures. Des policiers et des pompiers sont déployés pour y mettre un terme. Une vidéo prise depuis l’intérieur de la prison montre la présence de fumée.
11 mai. Un mutinerie éclate à la prison de Palmasola (Santa Cruz) suite au décès d’un détenu testé positif à la Covid-19. La contagion a été identifiée après une autopsie. Les manifestants demandaient plus de soins médicaux et de meilleures conditions de détention pour faire face au virus. Ils affirment que l’application des gestes barrières est presque inexistante en détention : Palmasola est la plus grande prison du pays, avec une capacité d’accueil de 800 places pour un total actuel de 6 000 personnes détenues.
La mutinerie a été réprimée par les forces de police.
12 avril. Les détenus montent sur les toits de la prison de Oruro, au sud de La Paz, lors d’une mutinerie. Ils exigent un meilleur accès aux soins médicaux. Un prisonnier raconte qu’un codétenu est mort la veille de la mutinerie car ce dernier n’a pas reçu les soins adéquats. Le ministère de l’Intérieur dément tout acte de négligence.
Appels et recommandations¶
9 juillet. Les autorités pénitentiaires demandent aux juges d’accélérer l’application du décret présidentiel visant au prononcé d’amnisties. Elles révèlent que seules 300 personnes détenues ont bénéficié du décret. Les 48 prisons du pays comptent 18 000 détenus, dont 80 % de prévenus.
Cas identifiés¶
27 juillet. Dans le département de Cochabamba, le nombre de détenus morts de suites de la Covid-19 s’élève à huit.
9 juillet. Le directeur de l’administration pénitentiaire indique que 91 détenus sont porteurs de la Covid-19.
8 juillet. La direction de l’établissement de San Pedro confirme la mort de sept prisonniers, vraisemblablement des suites de la Covid-19. Cette prison, gravement surpeuplée, accueille 1 400 prisonniers dans 400 places. Parmi eux, 20 sont placés à l’isolement, suspectés d’avoir contracté le virus.
Aucune mesure coordonnée entre le ministère de la Justice et les administrations pénitentiaires des États n’est mise en place pour faire face à la crise sanitaire. Les mesures diffèrent selon les types d’établissement, notamment entre ceux gérés par le gouvernement central (les prisons fédérales) et ceux sous la gestion de chaque État fédéral :
- prisons fédérales : le ministre de la Justice annonce, le 16 mars, la suspension des visites des proches pendant 15 jours et celles des avocats pendant 5 jours.
- prisons gérées par les États : les mesures varient. Elles vont de la suspension totale ou partielle des visites, à l’affichage ou à la transmission d’une note d’information et de prévention. Dans certains établissements, les visiteurs sont sélectionnés.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
23 décembre. La Pastoral Carcerária dénonce des violations des droits des personnes détenues lors du transfert de 1 154 prisonniers de la prison Coronel Odenir Guimarães (État de Goiás). L’organisation religieuse affirme que le transfert a été mené sans le port du masque, sans équipement de protection individuelle et sans qu’il soit possible respecter les mesures de distanciation nécessaires.
11 décembre. Le gouvernement retire la population carcérale du plan national de vaccination. Les personnes détenues faisaient partie du groupe de personnes à risque et prioritaires mentionnées dans le premier cycle de vaccination, lors de la présentation du plan le 1er décembre. Dans sa nouvelle version, la population carcérale est la seule catégorie effacée du groupe prioritaire. Aucune explication sur une telle décision n’est communiquée. Infovirus rappelle que, au-delà des risques causés par la surpopulation, de nombreux détenus souffrent d’hypertension, de tuberculose, ou d’autres facteurs de comorbidités graves.
8 décembre. La plateforme Desencarcera RJ reçoit, entre le 25 novembre et le 2 décembre, 98 plaintes sur le manque d’eau et de nourriture dans 12 établissements de l’État de Rio de Janeiro. Des témoignages rapportent des coupures d’électricité dans au moins quatre établissements. La commission locale du MNP (Mecanismo Estadual de Prevenção e Combate à Tortura/RJ) signale que parmi les 141 personnes décédées au cours de la pandémie, 20 étaient malnutries et déshydratées.
26 novembre. Infovírus critique le manque d’accès aux soins de santé physique et mentale dans les établissements de l’État de Minas Gerais. Au moins 26 détenus se seraient suicidés au cours du premier semestre 2020.
10 novembre. Dans le Minas Gerais, un collectif local de proches de détenus dénonce les conditions de détention et de visites. Les détenus seraient laissés sous la pluie et sans vêtements appropriés pendant les visites à la prison de Nelson Hungria, dans la ville de Contagem. Des détenus de la prison de Dênio Moreira de Carvalho rapportent des violences physiques, verbales et des menaces de la part du personnel. Ils affirment que les surveillants portent illégalement des armes à feu en toutes situations. Ils dénoncent aussi la non-distribution des colis envoyés par les familles et rapportent le manque de soins pour les détenus positifs à la Covid-19. 22 octobre. Dans le Paraná, un collectif local de proches de détenus dénonce le manque d’accès à l’eau, à la nourriture et à l’électricité dans la prison agricole de la ville de Piraquara.
30 septembre. Un détenu de la prison de Caucaia avec des difficultés respiratoires meurt après avoir été abandonné par des agents d’escorte devant une unité de soins. Ces derniers auraient déclaré que la personne en question était une personne isolée et sans ressources (indigente). Le collectif A voz do cárcere se mobilise pour demander une nouvelle autopsie et organiser son enterrement.
14 septembre. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux dénonce le manque de soins médicaux des détenus dans l’État d’Alagoas. Les images montrent des détenus malades gisant à même le sol, sans assistance. Les surveillants les avaient sortis de leurs cellules, surpeuplées, où les détenus n’avaient plus à respirer.
1er septembre. Dans l’État de Maranhão, l’Unité de monitoring et suivi des établissements pénitentiaires, organe judiciaire d’inspection, visite les prisons de quatre villes : Rosário, Itapecuru, Chapadinha et Tutóia. L’un des juges présents fait état d’une “amélioration du cadre général du système pénitentiaire de l’État”. Il constate néanmoins “des problèmes communs tels que le nombre excessif de prévenus et la nécessité d’améliorer l’infrastructure des prisons, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en eau, la rénovation des cellules et l’extension des cours de promenade”.
7 août. Dans le Minas Gerais, des anciens détenus de la prison Professor Jacy de Assis témoignent de leurs conditions de détention durant la pandémie. Ils affirment que, depuis la suspension des visites, les actes de torture physique et psychologique se sont intensifiés. Les proches relatent des appels au secours entendus depuis les abords de la prison. Les personnes récemment libérées dénoncent des actes de violence, notamment de la part du Groupe d’intervention rapide (GIR). Celui-ci est accusé de faire usage de gaz et bombes lacrymogènes de façon injustifiée et disproportionnée. “À cause de cette pandémie, nous ne pouvons pas communiquer avec nos familles. Nous nous tiendrons la main, il n’y a aucune raison de subir des représailles. Nous voulons juste nous battre pour nos droits”, affirme un détenu.
3 août. La Cour Suprême annule le veto du président Bolsonaro, qui levait le port obligatoire du masque en détention. La Cour considère que la décision du président est “inappropriée”. Le port du masque devient désormais obligatoire pour le personnel pénitentiaire.
17 juillet. Des femmes détenues à la prison de Aparecida de Goiânia écrivent une “lettre d’appel au secours” suite à la confirmation de 11 femmes détenues malades sur les 12 testées. Elles dénoncent la précarité de l’accès aux soins, le manque de produits d’hygiène et d’eau. Elles affirment que la nourriture servie lors de repas est avariée. Le président du Comité de droits humains de l’OAB déclare que la Covid-19 a renforcé les problèmes dénoncés par le Comité depuis des années. L’administration pénitentiaire affirme que les détenues testées positives sont isolées et asymptomatiques.
6 juillet. Le président élargit aux établissements pénitentiaires son veto à la législation sur le port du masque. Celui-ci n’est désormais pas obligatoire dans les prisons et l’administration n’est plus obligée d’afficher les conseils d’utilisation du masque dans les établissements.
27 mai. Les autorités construisent un hôpital de campagne de 1 000 m² à l’intérieur de la prison de Papuda, à Brasília. L’hôpital devrait continuer de fonctionner après la pandémie.
Un détenu en régime semi-ouvert dans cet établissement dénonce les conditions de vie et le manque de tests. Il réclame un soutien psychologique pour les détenus et affirme que les tensions sont à l’origine des quelques tentatives d’évasion. D’autres détenus de Papuda dénoncent le manque de produits d’hygiène et de désinfection, ainsi que la promiscuité dans la cour de promenade.
19 mai. Le CNPCP refuse l’utilisation de containers pour isoler les détenus vulnérables. Il autorise toutefois la construction d’“installations exceptionnelles”, sans préciser de critères architecturaux. Des anciens membres du CNPCP critiquent la décision. Ils fustigent des règles fluctuantes, affirment que de telles installations pourraient augmenter les risques de contagion. Enfin, ils s’inquiètent de l’installation de structures précaires dans le parc pénitentiaire.
11 mai. Le président du syndicat du personnel pénitentiaire de Sao Paulo (Sifuspesp) s’inquiète de l’augmentation de cas parmi les membres du personnel. Il évoque la difficulté rencontrée par nombre d’entre eux pour accéder à des tests de dépistage. Certains font l’objet d’une mise à l’index dans des villes où les maires déclarent que le système pénitentiaire est “le vecteur de la maladie”. Le responsable syndical affirme que plusieurs collègues adhèrent au discours du président Bolsonaro de minimisation de l’importance de la pandémie. Certains d’entre eux refusent d’utiliser le matériel de protection. La stratégie du syndicat est de sensibiliser le personnel à l’importance de respecter le confinement, et son président de déclarer : “C’est nous qui l’amenons [le virus] dedans”.
8 mai. Un syndicat du personnel pénitentiaire de Rio, Sindsistema, saisit la justice pour que les personnels âgés de plus de 60 ans, les femmes qui allaitent leurs enfants et les femmes enceintes puissent bénéficier d’un arrêt de travail ou télétravailler. La Justice lui donne raison mais l’administration pénitentiaire fait appel. Elle affirme que le métier d’agent pénitentiaire ne permet pas le télétravail et que le manque de personnels représente un “risque d’effondrement” du système pénitentiaire, ainsi que des risques de mutineries et d’évasions. L’administration remporte l’appel. Le président du Sindsistema critique la décision. Il annonce que plus de 100 agents pénitentiaires à Rio sont en arrêt maladie à cause de la Covid-19. Deux d’entre eux sont dans un état grave et un est décédé.
20 avril. Le ministère de la Justice étudie la possibilité d’installer des containers afin d’isoler temporairement les détenus vulnérables non-contaminés. Le coordinateur de l’ONG Conectas critique cette idée. Il rappelle que le gouvernement fédéral a tardé à prendre des décisions pour éviter la contagion dans les prisons du pays et qu’il a “entamé une offensive” contre les recommandations de libérations du CNJ.
7 avril. L’administration pénitentiaire affirme que les établissements manquent de médecins. Les données officielles révèlent un ratio de 1 médecin et 1,83 infirmiers pour 1 000 détenus. L’administration affirme, malgré ces chiffres, qu’“il n’est pas juste” de parler de précarité du milieu pénitentiaire.
1er avril. Des femmes détenues au centre pénitentiaire de Anísio Jobim (Manaus) produisent des masques de protection. Ceux-ci sont destinés au personnel pénitentiaire et aux agents de sécurité publique. Quarante machines à coudre sont fournies. L’objectif est la production de 10 000 masques par jour. L’initiative pourrait être étendue à tous les établissements pénitentiaires de l’État d’Amazonas.
L’administration de cet État signe un accord avec une entreprise de distribution de carburants et une usine chimique pour la fourniture d’alcool pour la désinfection des établissements pénitentiaires.
25 mars. Les détenus de Sao Paulo confectionnent des masques de protection. La production quotidienne est évaluée à 26 000 masques.
20 mars. Le ministre de la Justice affirme que le gouvernement souhaite vacciner les détenus contre la grippe commune. La mesure permettrait d’éviter la confusion entre les symptômes de la grippe et ceux du coronavirus. Le ministre se déclare contre la libération de détenus. Il juge préférable l’évaluation au cas par cas.
Système judiciaire¶
24 novembre. Le CNJ autorise la réalisation des audiences (audiência de custódia) par visio-conférence. Celles-ci auront lieu après un examen de la personne détenue pour identifier des éventuels signes de violence. Les salles de visio-conférence doivent être équipées d’une caméra permettant au juge une vision complète du local où se trouve l’accusé. Plus de 70 organisations, notamment des associations de commis d’office et des associations de droits humains, s’opposent à cette décision. Elles affirment, dans une lettre au président du CNJ, que sans le contact présentiel, le juge ne pourra pas vérifier si la personne détenue a été soumise à la torture. Le juge ne serait pas en mesure, selon ces organisations, d’évaluer la véritable nécessité du maintien de la détention provisoire. Le président du CNJ justifie la décision en affirmant que la situation actuelle demande des mesures exceptionnelles. Il réitère que les visio-conférences suivront des protocoles qui, selon lui, permettront d’éviter que des violences aient lieu.
9 septembre. Dans l’État de Roraima, les audiences (audiência de custódia) reprennent. Avant septembre, elles avaient lieu seulement pour les cas présentés comme urgents. Les audiences se dérouleront selon les mesures sanitaires suivantes : installation de plexiglas entre les participants, relevé de température, distribution de masques et de gel hydro-alcoolique, ainsi que la désinfection des locaux entre chaque audience.
1er juillet. À Joinville, le juge d’exécution des peines décide de reprendre les audiences en personne. Il affirme que “la vidéoconférence est un moyen, mais elle peut entraîner des limitations au plein exercice de la défense”.
23 juin Plus de 150 magistrats, avocats et organisations de la société adressent une lettre à la CNJ pour protester contre la tenue d’audiences (audiências custódia) par visioconférence. Ils demandent le veto de la CNJ à une telle proposition. Ce fonctionnement ne permettrait pas au magistrat d’identifier des éventuels signes de torture et de proposer à la personne accusée un environnement propice à l’écoute.
Aménagements de peine¶
23 septembre. Le nombre de personnes détenues dans l’État de São Paulo est le plus faible enregistré depuis sept ans. Environ 216 000 personnes sont détenues en septembre 2020. Elles étaient près de 234 000 en mai 2019. La pandémie serait, selon des experts, l’une des raisons de cette diminution. Le nombre d’arrestations baisse de 25,2 % entre janvier et juillet 2020. À ce jour, 5 551 personnes détenues ont été remises en liberté grâce à une ordonnance judiciaire relative à la Covid-19.
25 août. Dans l’État d’Alagoas, les autorités font état de 1 148 libérations entre le 17 mars et le 10 août. Environ 600 personnes ont été libérées en suivant la recommandation numéro 62 du CNJ, soit 6,5 % de la population carcérale de cet État.
7 août. Dans Santa Catarina, la Cour de justice refuse la demande d’ habeas corpus collectif pour les personnes détenues à risque. La demande, formulée par la Défense publique, visait l’assignation à résidence des personnes condamnées pour des infractions dites mineures, ainsi que pour les personnes placées en régime semi-ouvert. Les aménagements de peine doivent, selon la décision de la Cour, être examinés au cas par cas.
4 août. Un groupe de chercheurs de l’Université fédérale de Santa Catarina (UFSC) et de l’Université fédérale de Santa Maria (UFSM) examine les décisions des magistrats concernant les demandes d’aménagement de peine dans l’État du Rio Grande do Sul. Il rapporte que, en mai, 92 % des 486 demandes ont été refusées.
23 juillet. À Bahia, les autorités judiciaires rapportent que 3 153 ordonnances de remise en liberté ont été émises entre les mois de mars et de juin. La plupart des bénéficiaires de ces mesures étaient placés en régime semi-ouvert ou étaient incarcérés pour des délits dits mineurs.
12 juin. Le CNJ rapporte qu’au moins 32 500 détenus ont été libérés (assignés à résidence ou placés sous surveillance électronique) depuis le début de la pandémie, soit 4,8 % de la population carcérale du pays.
8 juin. Les autorités judiciaires de Sao Paulo répondent favorablement à 3 % des demandes de libérations (soit 726 libérations sur 25 800 demandes). La difficulté de prouver que le détenu fait partie du groupe à risque est, selon les avocats, l’un des principaux obstacles rencontrés.
8 mai. Dans l’État de Sao Paulo, 3 190 personnes détenues sont remises en liberté. Parmi elles, 72 % sont en détention provisoire et 10 % sont des femmes. L’avocate et directrice de l’ONG Institut de défense du droit à la défense (Instituto de Defesa do Direito de Defesa, IDDD) affirme que ce nombre est “dérisoire”. Elle rappelle que la population carcérale de Sao Paulo compte au moins 25 000 détenus appartenant aux groupes à risque. L’Ordre des avocats du Brésil (OAB) émet une demande pour qu’une liste des noms des détenus vulnérables soit mise à disposition des juges afin de faciliter l’examen des demandes de liberté conditionnelle.
7 avril. Le directeur général de l’administration pénitentiaire demande aux autorités du pays, à travers un message privé, de lui transmettre toute information relative à la commission de crimes graves et violents de la part de personnes libérées pendant la crise. L’administration pénitentiaire demande, cette fois-ci par voie officielle, que les organes de renseignement des États l’informent de la localisation et des données disponibles sur les personnes libérées. Le positionnement de l’administration pénitentiaire suit celui du gouvernement du président Bolsonaro. Celui-ci se prononce régulièrement contre les mesures de libération de détenus en raison la crise sanitaire.
6 avril. L’administration pénitentiaire estime qu’environ 30 000 détenus ont été libérés ou ont obtenu un aménagement de peine, conformément aux recommandations du CNJ. Certains d’entre eux sont placés sous surveillance électronique. Ils étaient environ 60 000 à exécuter ainsi leur peine avant la crise sanitaire.
19 mars. La Congrégation des défenseurs publics (Condege) dépose, auprès du président Jair Bolsonaro, une demande de grâce présidentielle à caractère urgent. Les grâces bénéficieraient aux personnes à risque, ainsi qu’aux femmes détenues avec des enfants en bas-âge et aux femmes qui allaitent leurs enfants. La demande inclut les personnes à risque condamnées pour trafic de drogues ou exécutant des peines supérieures à huit ans. Le Condege sollicite, en cas de refus de la demande originale, qu’au moins les femmes détenues avec des enfants âgés de deux ans au moins bénéficient d’une libération. Il souligne que “si rien n’est fait, on assistera à des morts massives dans les établissements pénitentiaires”.
16 mars. Le tribunal de Justice de l’État du Minas Gerais publie un arrêté pour que les prisons puissent faire face à la pandémie. Il recommande que toutes les personnes en régime ouvert et semi-ouvert soient assignées à résidence. Cette consigne n’est pas applicable à celles à qui il est reproché la commission d’une faute disciplinaire grave. Les personnes incarcérées pour des infractions dites “mineures”, comme le non-paiement des pensions alimentaires, doivent également bénéficier d’une assignation à résidence. Le Tribunal recommande d’évaluer la situation des détenus dits “à risques” pour qu’ils accèdent à une mesure alternative à l’incarcération. Sont concernées : les personnes diabétiques, souffrant de troubles cardiaques, âgées de plus de 60 ans, en post-opération, porteuses du VIH/SIDA ou de la tuberculose, souffrant d’insuffisance rénale. Le Tribunal souligne que ces mesures visent à garantir la santé des détenus et du personnel pénitentiaire. Il pointe l’actuel manque de lits dans les infirmeries des prisons.
Liens avec l’extérieur¶
30 décembre. Infovirus publie une série de témoignages d’anciens détenus et de proches de personnes incarcérées à la prison de Papuda (District fédéral). Les témoignages dénoncent le manque de soins et de nourriture, ainsi que des cas de torture et de mauvais traitements. Ils révèlent une aggravation importante des conditions de détention depuis le début de la pandémie, notamment avec la suspension des visites. Celles-ci sont, selon les témoignages, centrales pour l’approvisionnement de nourriture et de biens, et permettent le signalement des violations commises en détention. Le coordinateur du projet Infovírus affirme que “la pandémie dans les prisons est une tragédie.
26 novembre. Dans le Minas Gerais, les visites des familles sont à nouveau suspendues, dans certains établissements, suite à l’augmentation des cas parmi les personnes détenues. Les prisons concernées sont celles de Uberaba, Araxá, Furtal, Carmo do Paranaíba et Itapagipe.
9 novembre. Le système pénitentiaire fédéral annonce de retour progressif des visites. Chaque détenu pourra bénéficier d’une visite en présence de son proche, d’une durée d’une heure par mois. Les visites sont limitées à un adulte et un mineur par personne détenue. Les visioconférences, mises en place en août, sont maintenues.
4 novembre. Les autorités de l’État de São Paulo annoncent la reprise progressive des visites dans la plupart des établissements à partir du week-end du 7 et 8 novembre. Les visites respecteront une rotation, selon un calendrier communiqué par les autorités. Elles sont limitées à un visiteur par détenu pour une durée de deux heures. Elles auront lieu dans des lieux ouverts ou, en cas de pluie, dans des locaux aérés. Les visiteurs ne peuvent avoir moins de 18 ans ou plus de 59 ans. Le port du masque est obligatoire. Les visiteurs n’ont toujours pas le droit d’apporter à leurs proches des produits ou de la nourriture. La réception de colis continuera à se faire par correspondance.
14 octobre. Dans l’État de São Paulo, des familles de personnes détenues rencontrent l’administration pénitentiaire. Elles demandent la reprise des visites physiques. Elles font état de difficultés pour communiquer par visioconférence ou messagerie électronique. Les syndicats du personnel pénitentiaire de São Paulo s’opposent à la reprise des visites.
5 octobre. Dans le Rio Grande do Sul, au moins six détenus entament une grève de la faim et des familles manifestent pour la reprise des visites, suspendues depuis le 23 mars. Les autorités affirment que celle-ci est prévue pour le 16 octobre et que chaque établissement présentera son propre calendrier.
30 septembre. Les visites reprennent progressivement dans 38 établissements pénitentiaires de l’État du Pará. Les premières visites ont lieu entre le 21 et le 25 septembre et suivent un protocole sanitaire établi par le département de santé du Pará. Les visiteurs doivent porter un masque et tout contact physique est interdit.
22 septembre. Peu d’informations circulent sur les conditions de détention dans les prisons de la région nord du pays, selon Infovírus. Les mesures de prévention telles que la suspension des visites des familles et d’avocats mettraient en péril le contrôle des établissements pénitentiaires par des regards extérieurs.
19 septembre. Dans l’État de Alagoas, une décision judiciaire ordonne à l’administration pénitentiaire de mettre un place un nouveau calendrier pour les familles de détenus permettant d’organiser l’envoi de colis alimentaires. Un protocole sanitaire est mis en place pour la réception de ces colis.
5 septembre. Sur les 52 établissements du parc pénitentiaire de l’État du Maranhão, 42 disposent de l’équipement nécessaire aux visites par visioconférence. Des notebooks sont fournis grâce à un partenariat entre les autorités de cet État et l’ONG Humanitas360. Plusieurs personnes font part de leur “soulagement” quant à la possibilité de voir leur proche incarcéré, mais déplorent le peu de temps accordé à ce type de visite. L’épouse d’un détenu affirme que leur durée est limitée à cinq minutes et que des problèmes de connexion surviennent. Elle indique avoir vu par vidéo la cellule surpeuplée dans laquelle vit son mari, incarcéré à São Luís. Les autorités annoncent que les visites par visioconférence resteront possibles après la pandémie, notamment pour les personnes détenues loin de leurs proches.
2 août. Dans l’État de Espírito Santo, le collectif des proches de détenus Desencarcera ES reçoit régulièrement des signalements concernant des violations des droits dans différents établissements. Certains détenus affirment qu’ils n’ont pas eu la possibilité de prévenir leurs familles de leur hospitalisation.
14 juillet. Des juges réalisent des visites de contrôle dans des établissements pénitentiaires de différents États, suivant les orientations du CNJ. Ils soulignent l’importance de ces visites dans un contexte d’isolement accru des personnes détenues depuis la suspension des visites. L’un des visiteurs, le juge Geraldo Fernandes, rappelle l’importance du contact entre les autorités, les prisonniers et leurs familles : “La présence du juge à l’intérieur de l’établissement montre que ces personnes ne sont pas oubliées. Les conditions de santé et de dignité sont également vérifiées. Il est très important d’établir ce contact car il permet également de clarifier les fake news. J’y étais personnellement, et cela rassure les familles”.
12 juillet. Au Espírito Santo, des familles de détenus demandent un meilleur accès à l’information. Elles dénoncent des violations des droits. Les autorités locales annoncent, suite à une manifestation organisée par ces familles, que :
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des règles concernant les appels seront mise en place dans un délai de 30 jours
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un protocole de visites sera élaboré par l’administration en partenariat avec les associations de familles de détenus
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un canal permanent sera mis en place dans 15 jours pour faciliter la communication entre ces associations et le secrétariat de Justice (Sejus).
1er juillet. Au District fédéral, les familles affirment rencontrer des difficultés pour contacter leurs proches détenus et avoir des informations sur l’état de santé de ceux testés positifs. Elles dénoncent la situation de précarité dans les prisons PDF-I et PDF-II. Certains détenus dorment à même le sol, ne disposent pas de produits d’hygiène en quantité suffisante et rapportent des retards de deux mois pour la réception des colis envoyés par leurs proches. La Commission de droits humains (CDH) de l’Assemblée législative du District fédéral rapportent avoir reçu plus de 300 plaintes de la part des familles.
27 juin. À Santa Catarina, le juge d’application des peines visite la prison de Joinville et rapporte des problèmes dans la remise des produits d’hygiène personnelle envoyés par les proches. Les prisonniers manquent de vêtements, draps, serviettes et déodorants. Le juge constate que le dispositif de visioconférence n’est pas accessible à tous. Les détenus ont le droit, depuis la suspension des visites, à un appel vidéo tous les quinze jours.
25 juin. Dans le Minas Gerais, le Groupe de proches et familles des personnes privées de liberté et des mouvements pour la “désincarcération” manifestent à la Cité administrative de Belo Horizonte. Les manifestants demandent plus d’information. Ils pointent le manque d’eau, de nourriture, de draps et des produits d’hygiène dans les prisons de cet État.
À Roraima, les familles et les proches dénoncent également le manque d’information transmises par les autorités. “On ne connaît absolument rien sur ce qui se passe là-dedans”, déclare un proche.
16 juin. Des proches et des familles rapportent qu’ils doivent compter sur des “on-dit” de la part du personnel pénitentiaire et médical pour obtenir des nouvelles concernant l’état de santé des détenus. Carolina, mère d’un détenu incarcéré à Rio de Janeiro, raconte que les familles partagent des nouvelles sur un groupe informel sur WhatsApp. Quand quelqu’un apprend, par exemple, qu’un détenu est décédé, il partage l’information sur le groupe. “La terreur que nous subissons nous rend malades”, déclare-t-elle.
1er juin. À Sao Paulo, les autorités judiciaires ordonnent que l’administration garantisse a minima le droit des détenus aux visites. La décision établit que l’échange de courriers ne peut être le seul moyen de communication.
25 mars. L’administration de l’État de Sao Paulo suspend jusqu’à nouvel ordre la possibilité pour les familles d’apporter des colis (appelés jumbos). Ces colis contiennent souvent des produits d’hygiène, de la nourriture et d’autres produits de subsistance. La mesure, appliquée à 230 000 détenus, répond aux inquiétudes du personnel pénitentiaire face au risque de contamination lié au rassemblement de proches devant les prisons. Les colis pourront dorénavant être envoyés par la poste, ainsi que des virements d’argent. Le syndicat du personnel pénitentiaire de São Paulo (Sifupesp) affirme que ces mesures sont peu adéquates: “le ´jumbo´ existe pour répondre au manque de l’État, mais c’est l’État qui doit être le responsable”.
Mouvements de protestation¶
19 octobre. Des vidéos d’un affrontement entre détenus, à la prison de Carirí (Tocantins) circulent sur les réseaux sociaux. Les faits auraient eu lieu après qu’un groupe de détenus a décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre les mauvaises conditions de détention. Un autre groupe aurait refuser d’y participer. Les autorités annoncent que “l’ordre est rétabli dans l’établissement”, mais n’ont pas communiqué sur des éventuels blessés à l’issue de l’incident. Des manifestations de familles de détenus ont lieu devant plusieurs autres établissements de l’État du Tocantins et devant le siège du gouvernement. Les manifestants demandent la reprise des visites, suspendues depuis le 14 mars.
28 septembre. Une mutinerie éclate à la prison de Ponte Nova (Minas Gerais). Des vidéos de la mutinerie, publiées sur les réseaux sociaux, montrent des cellules en feu et des détenus qui tapent sur les barreaux. Des familles affirment que les détenus se soulèvent contre les mauvais traitements qui leur sont infligés et contre la suspension des visites. La mutinerie est contrôlée et aucun incident grave ne serait signalé.
24 septembre. Des détenus de la prison Nelson Hungria publient une lettre ouverte. Ils réclament la reprise des visites, la fin des agressions et des abus. Ils appellent à l’ouverture d’un dialogue avec les autorités.
22 septembre. Dans le Paraná, 36 détenus positifs à la Covid-19 s’évadent de la prison de Cambará. Deux d’entre eux sont repris. Les détenus ont utilisé un tunnel d’environ 30 mètres pour s’échapper. L’établissement avait révélé la semaine précédente que 118 personnes détenues étaient positives à la Covid-19.
28 août. Environ 200 femmes et des familles de détenus, manifestent dans les rues de Maceió (Alagoas). Elles dénoncent des cas de torture en détention et affirment que les personnes détenues sont “obligées de boire leur propre urine, n’ont pas droit à la promenade et ne reçoivent pas de nourriture”. Elles réclament la reprise des visites et de la remise de colis.
21 juillet. Dans l’État de Goiás, les personnes placées en détention provisoire à la prison de Rio Verde se mutinent. Elles dénoncent le manque de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Elles alertent sur la présence de cas de Covid-19 au sein de l’établissement. La police militaire intervient pour mettre fin au mouvement. Les policiers font usage, selon l’administration pénitentiaire, d’armes non-létales. Un détenu est blessé.
14 juillet. Des membres du corps de la police pénitentiaire (policiais penais) protestent devant la prison de Piraquara. Quinze fonctionnaires de cet établissement sont en arrêt maladie. Les manifestants demandent le recrutement “d’urgence” et le dépistage massif du personnel et des détenus.
25 mai. L’administration pénitentiaire obtient un crédit supplémentaire de 19 millions de reais (3,1 millions d’euros) pour l’achat de matériel “non létal” (grenades, munitions, gaz poivre…) dans le but de “réapprovisionner les unités en matière de prévention des émeutes, suite à la suspension des visites”. Les autorités estiment que le manque de contact entre les détenus et les proches sont à l’origine des tensions et de futures rébellions. Infovírus, observatoire sur la Covid-19 dans les prisons du Brésil, critique l’action de l’administration pénitentiaire. Il regrette son refus de mettre à disposition des listes de prisonniers à risque, de ne pas procéder à des dépistages de grande ampleur et d’allouer davantage des ressources à la répression.
Pour en savoir plus, consulter le fil d’actualités de Infovírus, une initiative d’universités et chercheurs brésiliens qui suit les évolutions de la pandémie dans les prisons du pays.
3 mai. Une mutinerie éclate à la prison Puraquequara, à Manaus. Les prisonniers protestent contre la suspension de visites. Sept membres du personnel sont pris en otage par les détenus. Les manifestants affirment, dans une vidéo, que des prisonniers sont malades. Les autorités déclarent toutefois qu’aucun cas de Covid-19 est confirmé dans cet établissement.
17 mars. L’administration de l’État de Sao Paulo rapporte des actes de protestation et l’évasion de centaines de prisonniers. Les autorités avaient annoncé la suppression des mesures de semi-liberté. Les prisons de Mongagua, Tremembe, Porto Feliz et Mirandopolis sont touchées. L’administration évoque “peut-être 1 000 prisonniers dans la nature”.
Appels et recommandations¶
24 août. Dans l’État d’Amazonas, des organisations de la société civile et des proches de détenus interpellent les organes de contrôle des prisons. Elles dénoncent le manque de transparence concernant la gestion des soins en prison. Elles affirment que, tout au long de la pandémie, les autorités n’ont pas communiqué sur leur processus de dépistage. Elles demandent que des chercheurs et des experts en santé puissent accompagner l’administration pénitentiaire. Elles appellent les autorités à dépister au moins une personne par cellule.
8 août. La Commission interaméricaine de droits humains (CIDH) s’inquiète des conditions de détention dans les prisons brésiliennes. La CIDH fait état d’un fort indice de contagion en détention, ainsi que de l’augmentation des décès des suites de la Covid-19. Elle affirme que les conditions de détention actuelles ne permettent pas à l’État de garantir l’accès à la santé ainsi que l’intégrité physique des détenus. La CIDH demande à l’État brésilien d’adopter des mesures visant à réduire la surpopulation carcérale, notamment à travers la mise en place de peines alternatives à l’incarcération.
2 juillet. Le CNJ émet des nouvelles orientations aux autorités sur le traitement des personnes détenues pendant la crise sanitaire. Les lignes directrices portent sur les “politiques de citoyenneté” qui doivent être garanties, par la loi, à la population privée de liberté, telles que l’éducation, la culture, le travail, l’accès aux soins, ainsi que l’assistance religieuse, matérielle et juridique. Le Conseil souligne également l’importance de la participation de la société civile et de l’activité de contrôle des établissements pénitentiaires.
1er juillet. Le président de la CDH visite la prison Papuda. Il rapporte avoir vu des locaux insalubres et des cellules surpeuplées. Toute photographie ou capture vidéo lui était proscrite. Il s’inquiète d’une nouvelle vague de contagion dans cet établissement et dénonce l’accès aux soins médicaux, jugés précaires.
23 juin. Plus de 200 entités nationales dénoncent, auprès de l’ONU et de l’OEA, la gestion de la crise de la Covid-19 dans les prisons du pays. Le document présente des données et des preuves de violations de normes et recommandations internationales dans six domaines principaux : l’accès aux soins, les aménagements de peine, la communication, le registre des décès, les mutineries et l’utilisation de structures temporaires inadéquates à titre d’hébergement. L’appel conjoint montre que l’arrivée de la Covid-19 a aggravé les problèmes d’un système carcéral déjà fragilisé.
18 juin. À São Paulo, les familles et les proches des personnes détenues publient une lettre ouverte aux autorités. Ils dénoncent des violations des droits des détenus et pointent les dysfonctionnements constatés dans l’envoi et la réception de colis. Les envois postaux, désormais obligatoires, ne sont pas une solution viable en raison de leur coût élevé. Les détenus dépendent des colis envoyés par leurs proches pour obtenir de la nourriture et des produits d’hygiène.
12 juin. Le CNJ prolonge de 90 jours l’application de ses recommandations annoncées en mars en faveur de libérations et de peines alternatives à l’enfermement (Recommandation nº 62).
21 mai. Le CNJ publie des orientations pour les visites de contrôle des autorités judiciaires en matière de sélection des établissements, de périodicité et de procédures. Le CNJ souligne que ces visites doivent être considérées comme “des activités continues et permanentes pour les garanties et la préservation des vies”. Le document a été rédigé en partenariat avec le PNUD.
28 avril. Plus de 70 organisations de la société civile dénoncent auprès de l’ONU et de la CIDH la proposition d’installation de containers pour l’isolement des détenus vulnérables non-contaminés. Cette proposition, élaborée par l’administration pénitentiaire, est soumise à l’approbation du Conseil national de la politique criminelle et pénitentiaire (CNPCP). Les organisations signataires affirment que “ces équipements ne disposent pas d’une ventilation adéquate, exposent les prisonniers à des températures élevées et violent le principe de la dignité humaine, exposant les personnes privées de liberté à des traitements dégradants.”
24 mars. L’association nationale des défenseurs publics (Anadef) appelle les autorités à assigner à résidence ou à prononcer des peines alternatives pour les personnes vulnérables ou incarcérés pour des délits jugés mineurs. L’association rappelle la nécessité de garantir la distribution de gel hydroalcoolique, de savons et d’autres équipements sanitaires aux détenus et aux personnels.
18 mars. Le gouvernement recommande l’utilisation de rideaux et de marques au sol pour délimiter la distance minimale de deux mètres dans les cellules collectives. Cette mesure doit être prise quand l’établissement n’est pas en capacité d’isoler les personnes malades ou présentant des symptômes de la Covid-19. Le gouvernement propose des orientations générales pour les chefs d’établissements, notamment la séparation des détenus âgés de plus de 60 ans et ceux atteints d’une maladie chronique, l’augmentation du temps de promenade, la restriction des visites et la création d’espaces dédiés aux personnes présentant des symptômes.
17 mars. Le Conseil national de Justice (CNJ) publie des recommandations aux autorités judiciaires afin de réduire la population carcérale. Il recommande notamment :
• l’assignement à résidence des personnes détenues pour non-paiement de pensions alimentaire
• l’application de mesures socioéducatives en milieu ouvert pour les mineurs
• la réévaluation des décisions de détention provisoire concernant les mineurs, les femmes enceintes, les personnes détenues dans des établissements surpeuplés et les personnes accusées d’infractions commises sans violence.
Le CNJ recommande également la réalisation d’audiences par visioconférence, quand l’accusé est en détention, ou le report de l’audience quand il est en liberté.
Cas identifiés¶
23 décembre. A l’issue de l’année, 54 807 personnes sont testées positives (41 971 détenus et 12 836 membres du personnel), soit 10,2 % de plus que le mois précédent. Au moins 222 personnes sont décédées des suites de la Covid-19 : 129 personnes détenues et 93 membres du personnel.
16 décembre. Le nombre de personnes détenues positives à la Covid-19 augmente dans l’État de Goiás: 214 nouveaux cas sont enregistrés entre novembre et décembre.
9 décembre. Le virus continue à se propager dans les prisons du pays. Le nombre de personnes détenues infectées augmente de 10,5 % en un mois. Elles sont désormais 40 479 testées positives depuis de le début de la crise. Au mois 126 détenus sont décédés des suites de la COVID-19.
13 novembre. Dans l’État de Piauí, le nombre de détenus positifs à la Covid-19 augmente de 52 % entre septembre et novembre. Ils sont, à cette date, au nombre de 735.
4 novembre. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 35 560. Au moins 119 détenus sont décédés des suites de la Covid-19. Les cas positifs se concentrent notamment dans les prisons des régions Nord-Est (30,8 %) et Sud-Est (29,9 %).
19 octobre. Le nombre de personnes détenues et membres du personnel testés positifs augmente de 22,9 % par rapport au mois précédent : 33 668 détenus et 10 882 personnels sont infectés à ce jour. Au total, 203 décès sont rapportés (117 détenus et 86 personnels).
14 octobre. Dans l’État de São Paulo, les autorités annoncent le décès de 30 personnes détenues et 31 membres du personnel pénitentiaire. Environ 11 % de la population carcérale de cet État a été testée.
26 septembre. Un foyer de Covid-19 est identifié à la prison de Pato Branco (Paraná). L’ensemble des 257 personnes détenues de cet établissement sont testées et 41 sont positives. Les entrées et sorties de détenus sont interdites pendant les 15 prochains jours. Des exceptions sont faites pour les soins médicaux à l’extérieur.
30 septembre. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 28 233, 111 décèdent. Le CNJ dénombre 9 788 cas positifs parmi le personnel pénitentiaire, 84 sont morts.
18 septembre. Dans l’État du Espírito Santo, un détenu sur trois est testé positif à la Covid-19. Environ 22 000 personnes sont détenues dans cet État.
9 septembre Le nombre de détenus testés positifs s’élève à 21 949, celui des décès à 106. Plus de 8 500 membres du personnel ont été infectés et 78 sont morts.
7 août. Dans São Paulo, 259 détenus et 31 membres du personnel sont testés positifs à la prison de Hortolândia. Les cas ont été révélés suite à un dépistage massif de 1 570 détenus. Plus de 1 700 personnes sont détenues dans cet établissement et 97 personnels y travaillent.
6 août. Dans l’État de Paraná, le nombre de détenus positifs à la Covid-19 s’élève à 471. Cent soixante-quatre membres du personnel sont testés positifs, un décède. Le directeur de l’administration pénitentiaire affirme que “l’évolution [de cas positifs] observée dans la société n’est pas proportionnelle à celle dans les prisons” et considère que “les chiffres ne sont pas alarmants”.
5 août. Le nombre de personnes testées positives dans le système pénitentiaire s’élève à 19 683, dont 150 décès : 13 305 prisonniers (82 décès) et 6 378 membres du personnel (68 décès). Ce nombre représente une augmentation de 82,3 % par rapport au mois précédent. À ce jour, 3,5 % de la population carcérale et 18,5 % du personnel pénitentiaire ont fait l’objet d’un dépistage.
3 août. À Paraíba, 20 % de la population carcérale de l’hôpital psychiatrique pénitentiaire est testée positive.
30 juillet. Le nombre de détenus testés positifs s’élève à 11 386, dont 73 décès. La plupart des cas se concentrent dans les régions Sud-Est et Nord-Est.
21 juillet. Au Goiás, le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 365, sur 1000 test effectués.
17 juillet. Au Rio Grande du Sul, 233 détenus sont testés positifs à la prison de Charqueadas. Deux décèdent.
12 juillet. À Santa Catarina, 229 personnes détenues à la prison de Itajaí sont testées positives.
1er juillet. Au District fédéral, le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 1 348.
30 juin. Dans l’établissement d’Acre, 31 prisonniers et plus de 230 membres du personnel sont testés positifs.
22 juin. Le nombre de cas positifs parmi les détenus et le personnel pénitentiaire augmente de 241 % en un mois. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 4 256, et 58 décès sont rapportés. La plupart des cas identifiés se concentrent dans les régions Centre-Ouest (29,5 %), Sud-Est (28,8 %) et Nord-Est (23,3 %) du pays.
La contagion affecte particulièrement le personnel pénitentiaire. Ils sont 3 526 à être testés positifs. Le nombre de décès s’élève à 48.
16 juin. Au Paraná, au moins 35 détenus atteints de la Covid-19 sont transférés à la prison de Campo Mourão. Celle-ci n’était pas encore ouverte officiellement.
14 juin. Au Paraná, 142 personnes détenues à la prison de Toledo sont testées positives, soit 77 % des personnes testées. Les détenus sont isolés et toute nouvelle admission en détention est suspendue. Le chef de l’hôpital pénitentiaire du Paraná réalise une visite de contrôle à la prison de Toledo pour évaluer l’état de santé des détenus et leurs conditions de détention. Il déclare que les malades présentent des symptômes faibles et stables. Aucun d’entre eux n’aurait besoin, à ce jour, d’un suivi à l’hôpital. L’administration pénitentiaire affirme que les détenus sont quotidiennement examinés et que l’établissement est désinfecté trois fois par jour.
12 juin. Le nombre de personnes détenues testées positives augmente de 800 % entre le 1er mai (245) et le 12 juin (2 212). Cinquante-trois détenus décèdent. Une augmentation importante est également observée chez le personnel pénitentiaire : 327 cas positifs en mai contre 2 944 à ce jour. Le nombre de personnels décédés s’élève à 41.
27 mai. Au moins 671 détenus sont testés positifs et un est décédé à la prison de Papuda, à Brasília.
19 mai. À Sao Paulo, un établissement sur trois compte des cas positifs parmi les personnes détenues.
À Pernambuco, le nombre de cas confirmés chez les détenus et les surveillants passe de 20 à 80 en quatre jours.
18 mai. À Rio, les dernières statistiques hebdomadaires sur les décès dans les prisons de cet État révèlent que le nombre de personnes décédées des suites de maladies respiratoires a doublé par rapport à la même période en 2019. Les avocats de la Défense Publique (Defensoria Pública) signalent que ces chiffres constituent une preuve supplémentaire de la sous-déclaration du nombre de morts causé par la Covid-19.
14 mai. À Sergipe, un détenu âgé de 32 ans est décédé des suites de la Covid-19. Le directeur régional de l’administration pénitentiaire de cet État a été testé positif le 11 mai.
11 mai. Au moins 35 % des prisons de l’État de Sao Paulo (62 sur 176 établissements) ont des cas suspects ou confirmés de Covid-19 parmi les détenus et le personnel pénitentiaire. Au total, ce sont 79 détenus qui sont mis en quarantaine et 232 membres du personnel en arrêt de travail. Treize décès sont confirmés : 7 prisonniers et 6 personnels.
8 mai. Dix-sept détenus sont testés positifs à la prison de Parintins, dans l’État d’Amazonas.
7 mai. Quatre détenus sont morts des suites de la Covid-19 à Rio.
5 mai. De nombreuses organisations de la société civile émettent des doutes sur les chiffres communiqués par le Département pénitentiaire national (DEPEN) via sa base de données (en portugais).
28 avril. Le nombre de cas positifs en prison s’élève à 104. Quatre détenus sont décédés : trois à Sao Paulo et un à Rio de Janeiro.
22 avril. Des gouverneurs affirment que les tests de dépistage sont rares dans les prisons de leur État. Moins de 0,1 % de la population carcérale du pays ont fait l’objet d’un dépistage. Des tests ont été mis à disposition à Brasilia et, en quelques jours, 38 cas ont été identifiés.
21 avril. Un détenu décède à Sorocaba (État de São Paulo). Le nombre de cas positifs en prison s’élève à 93. Un total de 647 détenus sont testés.
19 avril. Le nombre de cas positifs chez les détenus s’élève à 59. La plupart des détenus malades (41) sont enfermés dans des prisons du District Fédéral (Brasilia). Plus de 140 autres cas sont suspectés dans les prisons du pays.
17 avril. Les autorités confirment le décès d’un premier détenu des suites de la Covid-19. L’homme est mort le 15 avril dans l’unité médicale du centre pénitentiaire Complexo de Gericinó. Il exécutait une peine en régime fermé dans le quartier pour personnes âgées de la prison Instituto Penal Candido Mendes (Rio de Janeiro).
16 mars. Les autorités de la prison Milton Dias Moreira (Rio) informent que quatre détenus sont amenés à l’hôpital avec des symptômes de la Covid-19. Le gouverneur de l’État de Rio demande, le lendemain, leur retour. Cet établissement pénitentiaire est le plus surpeuplé de l’État.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
19 décembre. Les personnes détenues dans les établissements fédéraux confectionnent, entre avril et début décembre, plus de 820 000 masques. Les prisonniers employés par CORCAN (l’agence du travail liée à l’administration pénitentiaire) ont également produit des surblouses. CORCAN est critiquée pour son manque de modernité, une attribution “sexiste” des tâches et les faibles revenus distribués aux prisonniers.
15 décembre. La probabilité d’être infecté par la Covid-19 est 13 fois plus élevée en prison qu’à l’extérieur.
4 décembre. En Ontario, après la détection de trois cas parmi les personnels, la prison pour femmes de Grand Valley voit ses conditions de détention changer. Un seul déplacement de 15 minutes hors de la cellule est autorisée. L’administration pénitentiaire indique que ces mesures restrictives visent à isoler la source de la contamination.
16 novembre. À la prison de New Carlisle, la hausse du nombre de cas jette une lumière crue sur les conditions de détention : l’établissement est qualifié de ”l’un des pires du Québec”. La moitié de l’établissement est aménagé en dortoir, les mesures de distanciation physique ne peuvent pas être mises en œuvre. Un syndicat pénitentiaire témoigne : ”C’est un établissement qui est désuet, qui est vétuste, il y a des portes à barreaux, il y a plusieurs problématiques au niveau de la ventilation, qui je vous dirais, est pratiquement inexistante”. Une dizaine de surveillants sont placés en quarantaine de façon préventive après la découverte de quatre cas parmi les agents. Du personnel d’un autre établissement vient prêter main forte.
12 novembre. Le recours à l’isolement pour endiguer les contagions “esquinte” la santé mentale des personnes détenues, selon l’association Elizabeth Fry Society. Celle-ci affirme que les personnels sanitaires, peu familiers avec le milieu carcéral, adoptent des mesures extrêmement restrictives incompatibles avec la notion de soin.
23 octobre. Les personnes détenues à la prison de Trois-Rivières circuleraient entre les différentes ailes sans restriction. Un prisonnier témoigne : ”ce sont les détenus qui font la vaisselle et ils circulent d’un secteur à l’autre. L’isolement n’est pas complet partout”. Les détenus partageraient aussi quotidiennement les douches et les toilettes.
3 août. Le Québec met en œuvre un plan de déconfinement dans les établissements pénitentiaires provinciaux. Le port du masque, obligatoire pour les personnels, est laissé au libre choix des détenus lors de leurs déplacements dans les parties communes. Des syndicats d’agents pénitentiaires dénoncent ce qu’ils considèrent comme “une preuve de négligence”.
21 juillet. Le risque d’attraper la Covid-19 est beaucoup plus élevé en prison qu’à l’extérieur. La probabilité est multipliée par neuf dans les prisons fédérales et par cinq dans les prisons provinciales.
17 juillet. En Alberta, des prisonniers se plaignent de ne pas avoir accès à des masques et à des produits d’hygiène. Ils indiquent que le personnel pénitentiaire ne porte pas de masque et ne respecte pas la distanciation physique.
19 juin. Ivan Zinger, contrôleur des prisons fédérales, invite l’administration pénitentiaire à assouplir les mesures sanitaires actuellement en vigueur, à l’origine de tensions en détention. Il indique que des détenus sont placés à l’isolement de manière prolongée, que les ateliers, les offices religieux et les programmes sont suspendus, y compris dans des établissements qui n’ont connu aucun cas positif.
17 juin. Un détenu de la prison de Mission (Colombie Britannique) témoigne des mesures sanitaires prises en détention. Il indique que les agents ont par exemple tardé à mettre en place la distanciation physique. Une fois l’établissement en quarantaine, les conditions de détention se seraient rapidement détériorées : deux repas servis par jour de manière irrégulière, absence de douche, aucun appel téléphonique. Des consignes auraient été données aux personnels pour qu’ils ne portent pas leurs équipements de protection afin de ne pas inquiéter les personnes détenues.
15 juin. En Ontario, des détenus de la prison de Lindsay exposent leurs conditions de détention. Ils estiment qu’elles sont pires que dans d’autres établissements et qu’elles se dégradent pendant la pandémie. Ils rapportent le manque d’accès à l’eau potable, une nourriture dont la qualité décline, l’absence de contacts avec les proches et le manque d’activités. Les produits d’hygiène sont en nombre insuffisant et l’air est peu ventilé. Certains régimes spécifiques ne sont pas assurés. La fermeture des cellules s’effectuerait plus tôt quand dans d’autres établissements.
24 mai. Les détenus du secteur C de la prison de Bordeaux expliquent, dans une lettre ouverte : “Il n’y a toujours pas d’infirmerie, de bibliothèque, ni de visite et jusqu’à présent, nous n’avons toujours pas eu le droit de nettoyer nos cellules depuis deux mois”.
6 mai. Un avocat en droit pénitentiaire détaille : ”nos clients sont en isolement en cellule 23 h 30 sur 24 (…). Ça, ça veut dire qu’ils ont 30 minutes par jour pour accéder au téléphone et prendre leur douche. Tous les trois jours, ils ont 30 minutes de plus pour [se rendre en cour de promenade].”
3 mai. Un directeur de syndicat de personnels pénitentiaires fustige le manque de tests et la faible réactivité des autorités à la crise. Seuls 44 tests auraient été conduits à la prison de Bordeaux sur une population carcérale de 960.
20 avril Le nombre de lits disponibles dans les centres de semi-liberté (halfway houses) a décru de 20 % en raison des récentes mesures sanitaires. Les personnels qui y travaillent subissent ”une pression immense” avec ”peu ou pas” d’équipements de protection.
15 avril. Des personnels pénitentiaires exposent leurs conditions de travail. Ils indiquent avoir dû “outrepasser” les directives nationales afin de “rassurer leurs équipes et éviter que certains ne ‘déposent les clés’”. Des dizaines de détenus sont amenés à la promenade en dépit des recommandations. Ils sont 50 et 80 détenus en fonction des établissements. Les personnels fustigent “une méconnaissance flagrante du terrain de la part de l’échelon national”.
7 avril. Un syndicat de surveillants pénitentiaires exprime son inquiétude relative aux conditions de travail des agents. Il mentionne la “surcharge de travail, le sous-effectif et la pression énorme”.
30 mars. L’établissement de Port-Cartier met en place un certain nombre de mesures : les personnes qui ont été en contact avec des porteurs du virus en sont informées ; l’ensemble des surfaces sont désinfectées ; le port de masques commence à être instauré ; la température des personnels est relevée.
29 mars. Le Premier ministre déclare qu’un plan sera annoncé par le ministre de la Santé dans les jours à venir.
27 mars. Le Premier ministre Justin Trudeau reconnaît, la semaine précédente, que les personnes détenues ont plus de risques de contracter et de participer à la propagation du virus. Aucune mesure n’est annoncée.
22 mars. L’administration pénitentiaire annonce, l’interruption du déploiement d’un programme d’échanges de seringues durant l’épidémie. Celui-ci est proposé dans neuf des 49 prisons fédérales du pays.
Aménagements de peine¶
4 décembre. Le nombre de femmes détenues dans le système fédéral diminue, entre mars et novembre, de 9,8 %. L’administration pénitentiaire indique travailler avec le Parole Board pour identifier des personnes détenues éligibles aux mesures d’aménagements de peine.
29 juin. En Alberta, la population carcérale baisse de 35 % depuis le début de la pandémie. Plus de 1 200 personnes détenues ont été libérées. Un calcul opéré par le média Vice conclut à une baisse de 15 % au niveau national.
8 juin. Le gouvernement de la province de Québec n’indique pas de volonté de procéder à des libérations conditionnelles. La mise à l’arrêt des formations pourrait en partie l’expliquer. Ces programmes sont parfois nécessaires pour justifier l’octroi d’une libération conditionnelle. D’autres prisonniers ne disposent plus de promesse d’embauche à l’extérieur, garantie considérée comme importante. D’autres provinces ont procédé à la libération de 25 à 55 % de leur population carcérale.
7 avril. Les possibilités de libérations anticipées sont désignées comme “extrêmement limitées”. En cause, l’incertitude qui pèse sur les conditions de vie des personnes potentiellement libérables. Le nombre d’agents en mesure de faire les évaluations de risques précédent une libération est présenté comme insuffisant.
Liens avec l’extérieur¶
17 novembre. À la prison de Trois-Rivières, les visites par visioconférence sont suspendues depuis un mois. Cette situation est dénoncée par les personnes détenues et leurs proches. Le ministère de la Sécurité publique indique que le personnel est en nombre insuffisant et avance des ”contraintes sécuritaires, opérationnelles et technologiques” pour justifier cette situation.
23 octobre. Les visioconférences seraient suspendues à la prison de Trois-Rivières. Un prisonnier indique que seuls les appels sont autorisés : ”Ça fait un moment que je suis là et je n’ai plus de contacts avec ma famille parce qu’ils ont enlevé le droit aux vidéoconférences. J’ai deux enfants et là, je peux seulement faire des appels.”
27 septembre. Au Québec, les visites dans les prisons fédérales sont suspendues. Cette décision sera réexaminée chaque semaine en fonction des récentes évolutions sanitaires. Aucune mesure n’est pour l’heure prononcée concernant les prisons provinciales.
16 juillet. Les visites reprennent dans les prisons fédérales après quatre mois de suspension. Les personnes doivent programmer leur visite 48 heures à l’avance. Le nombre de personnes autorisées est limité. Elles sont soumises à un relevé de température à leur arrivée. Elles doivent porter un masque et maintenir une distanciation physique.
4 juin. À Ottawa, les aumôniers ne sont plus autorisés à rendre visite aux prisonniers. Ils estiment que les besoins spirituels des personnes détenues ne sont pas satisfaits. Les visites virtuelles de substitution sont peu utilisées, jugées insuffisantes, et certains prisonniers ne sont pas au courant d’une telle possibilité.
2 juin. Les dispositifs de visite par visioconférence seraient en nombre insuffisant à la prison de Millhaven. La suspension des visites conduit l’ensemble des proches à effectuer les visites à distance. Un seul ordinateur leur est dédié. Le nombre de demandes aboutit à une attente de deux semaines pour obtenir un créneau.
26 mars. Tous les programmes sont suspendus. Une avocate explique : ” Mes clients déplorent d’être complètement isolés. Ils n’ont plus de contacts avec leurs proches, sauf par téléphone. Tous les programmes, notamment de sorties avec ou sans escorte, ont été suspendus.”
18 mars. La plupart des visites sont suspendues, dans l’Ontario, jusqu’à nouvel ordre. Aucun cas n’est identifié au sein des prisons.
Mouvements de protestation¶
25 octobre. Les personnes détenues à la prison de Hull protestent contre le confinement généralisé de l’établissement décidé par la santé publique régionale. Ils mettent feu à du papier toilette et tapent bruyamment sur les barreaux ”dans un vacarme ponctué de cris et de brassages de portes”.
15 juin. En Ontario, une centaine de détenus de la prison de Lindsay annoncent entamer une grève de la faim. Ils protestent contre leurs conditions de détention. Ces dernières ont fait l’objet, l’année passée, de 770 plaintes adressées à l’Ombudsman. Les conditions se seraient en sus détériorées au cours de la pandémie.
6 mai. Une grève de la faim débute à la prison de Bordeaux. Les autorités indiquent qu’il n’y a pas de “mouvement de masse” pour l’instant. Cette annonce est contredite par un prisonnier qui décrit ses conditions de détention : ”ça va péter, si ça continue comme ça ! (…) Des détenus qui s’engueulent. D’autres qui envoient promener les gardiens. Le [quartier] est dégueulasse. Les gars lancent de l’eau et des déchets. Il y en a qui perdent la tête complètement.”
3 mai. Des personnes détenues à la prison de Bordeaux auraient menacé les responsables pénitentiaires de déclencher des émeutes. Elles soupçonnent les agents d’avoir participé à la propagation du coronavirus en détention. Plusieurs sources confirment des tensions.
Appels et recommandations¶
15 décembre. Le journal Maclean’s signe un éditorial demandant l’inscription dans la durée de certaines réformes introduites pour lutter contre la pandémie. Parmi celles-ci : la fin des courtes peines d’emprisonnement, le replacement des prisons au cœur des communautés avec la fin des établissements éloignés géographiquement, une attention portée à la réinsertion des sortants de prison. Il conclut : ”avec tous les dommages qui en ont résulté, la Covid-19 offre un regard inédit sur ce qui serait possible si nous voulions garder les personnes hors des prisons plutôt de les y maintenir.”
17 août. Melissa Munn, professeur au Okanagan College, appelle à la réactivation de la presse carcérale. “Dans un contexte où la crise de la Covid-19 et les violences policières influencent l’opinion publique, la presse pénale est l’un des seuls mécanismes permettant aux détenus de s’exprimer et documenter leur expérience.”
21 juillet. Un membre du Vancouver Prison Justice Day Committee s’alarme des conditions de détention et du danger qu’elles représentent pour la santé des personnes détenues. Il plaide pour des mesures de libération pour raisons médicales.
17 juillet. L’Alberta Prison Justice Society (APJS), une association d’avocats, adresse une lettre aux autorités sanitaires et au ministre de la Justice de l’Alberta, dans laquelle ils expriment leurs inquiétudes. Ils font état de violations répétées du protocole sanitaire de la part des agents. Ils demandent la réalisation de visites de contrôle inopinées et la publication des résultats.
8 juin. Une organisation abolitionniste (groupe anti-carcéral) appelle le gouvernement de Québec à libérer plus de détenus. Elle indique que les conditions de détention ne permettent pas de garantir leur sécurité.
2 juin. Une proche d’un détenu de Millhaven (Ontario) demande à l’administration pénitentiaire d’élargir les créneaux de visite par visioconférence et de se procurer un second ordinateur pour assurer le maintien des liens au cas où l’unique poste tomberait en panne.
24 mai. Les détenus du secteur C de la prison de Bordeaux adressent une lettre ouverte aux autorités du Québec. Ils y décrivent leurs conditions de détention “déplorables”. Ils indiquent être confinés 22 heures sur 24 en cellule, sortir par groupe de 20 pour une promenade ”dans un sous-sol qui est à peine de la grandeur d’un sous-sol de maison”. Ils font part de leur peur de mourir en prison.
25 avril. Les restrictions imposées aux personnes détenues rendent les conditions de détention “extrêmement difficiles” et “violent de manière évidente les droits fondamentaux”, selon un rapport du contrôleur des prisons. Les détenus ne disposent d’aucun moment de promenade dans la journée. Seul un déplacement de 20 minutes est autorisé pour prendre une douche ou téléphoner.
13 avril. Un responsable syndical représentative d’agents pénitentiaires demande la diminution des mouvements de personnels entre les établissements et en leur sein, “comme cela est déjà le cas ailleurs”. Il demande également la mise à disposition de masques pour les prisonniers.
30 mars. Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Bill Blair, invite les administrations pénitentiaires et les différentes commissions de libération à faciliter la libération de certains prisonniers.
La directrice de la Société John Howard du Canada désigne trois catégories de détenus à libérer en priorité : ceux présentés comme “à faible risque” pour la société et qui ont déjà bénéficié d’un aménagement de peine, ceux qui sont en capacité d’être accueillis dans leur famille et surveillés électroniquement, et les prisonniers les plus vulnérables.
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada (SACC) s’oppose à cette proposition et invoque le “manque de respect complet pour la sécurité publique”.
Des avocats s’inquiètent du placement à l’isolement des détenus. Ils indiquent que ce n’est “pas viable à long terme” et que cela entraîne de “graves effets psychologiques à long terme”.
29 mars. L’Ombudsman des prisons fédérales, Ivan Zinger, enjoint le gouvernement à libérer les prisonniers ne présentant aucun risque pour la communauté.
27 mars. Un sénateur appelle à la libération de prisonniers. Selon lui, les personnes sont détenues dans un “environnement dangereux”.
26 mars. L’Association des avocats et avocates en droit carcéral du Québec (AAADCQ) réclame la remise en liberté immédiate des personnes détenues pour un crime non violent, ou condamnées à une peine de moins de six mois, des femmes enceintes, des détenus ou détenues de plus de 70 ans, et des détenus ou détenues qui souffrent de maladies chroniques.
Cas identifiés¶
14 décembre. En Saskatchewan, le principal établissement pénitentiaire fédéral compte 24 cas positifs parmi les personnes détenues. Tous sont isolés pour endiguer toute contamination.
9 décembre. Au Québec, 12 des 25 détenus de la prison de Percé sont positifs à la Covid-19. Un responsable d’un syndicat pénitentiaire indique que 30 % des personnels ne peuvent venir travailler en raison des mesures d’isolement auxquelles ils sont soumis.
En Gaspésie, l’épidémie enregistrée à la prison de New Carlisle est considérée, par les autorités sanitaires, comme terminée.
4 décembre. En Ontario, la prison pour femmes de Grand Valley compte trois cas positifs parmi le personnel. Les huit femmes détenues testées positives au début de la pandémie sont toutes guéries.
16 novembre. À la prison de New Carlisle (Québec), 23 détenus et quatre surveillants sont porteurs de la Covid-19. Cette hausse du nombre de cas est qualifiée d’“éclosion majeure” : près de 50 % des personnes détenues dans cet établissement sont testées positives.
12 novembre. Trois prisons fédérales enregistrent cinq cas positifs : deux à Drummondville (Québec), deux à la prison pour femmes de Edmonton, et un à Stony Mountain (Manitoba). Toutes les personnes infectées sont placées à l’isolement et surveillées.
25 octobre. La prison de Hull compte trois agents et six détenus positifs.
23 octobre. La prison de Trois-Rivières compte 10 agents et 13 personnes détenues testés positifs. Les cas sont en forte progression au cours de la dernière semaine. Un dépistage de grande ampleur serait en cours.
13 octobre. Dans la province de Manitoba, sept détenus et deux membres du personnel sont testés positifs à la prison de Headingley. Près de 150 personnes en lien avec l’établissement sont appelées à rester chez elles.
17 juillet. Les prisons provinciales d’Alberta comptent huit cas d’infection à la Covid-19 parmi les détenus.
29 juin. Le nombre total de cas identifiés en prison s’élèverait à 576. La plupart seraient des détenus au sein du système pénitentiaire fédéral. En Alberta, les prisons provinciales comptent deux cas d’infection à la Covid-19. Le fait que cet État soit relativement épargné s’expliquerait par des prisons occupées à 60 % de leur capacité en moyenne.
19 juin. Un seul cas “actif” parmi les prisonniers du système fédéral est rapporté à cette date. Un peu moins de 3 % de la population incarcérée au niveau fédéral a été touchée au cours de l’épidémie puisque 360 cas ont été détectés dans cinq établissements.
9 juin. Les autorités indiquent que l’ensemble des prisonniers malades du Covid-19 dans les prisons fédérales sont en rémission. Deux décès sont rapportés ainsi qu’un cas “encore actif”.
21 mai. Un détenu âgé de 72 ans décède à la prison de Bordeaux. C’est le premier décès dans une prison provinciale. Des proches estiment qu’il n’a pas reçu les soins nécessaires. Geneviève Guilbault, vice-première ministre du Québec et ministre de la Sécurité publique, indique le contraire.
6 mai. Un détenu meurt dans une prison fédérale de Québec. Un prisonnier de ce même établissement témoigne : ”Dans mon aile, on l’a tous, sauf un gars. Il y en a quatre à l’hôpital et le bruit court qu’un prisonnier est mort, mais on n’a pas de confirmation. C’était à prévoir”
13 avril. La prison Mission Institution compte 41 personnes détenues et six agents porteurs de la Covid-19. Huit détenus sont hospitalisés.
11 avril. Plus de 100 personnes détenues et membres du personnel des établissements fédéraux sont testés positifs. L’administration pénitentiaire fait état de 61 prisonniers et de 56 agents porteurs de la Covid-19 dans six établissements différents. Une prison de Colombie-Britannique (Mission Institution) compte de nombreux cas : 25 détenus et 4 agents. L’établissement est placé en quarantaine. Une quinzaine de tests sont en cours.
Au Québec, la prison pour femmes de Joliette dénombre 33 agents contaminés et 16 détenues. C’est l’établissement qui compte le plus de personnels porteurs de la Covid-19 dans le pays.
31 mars. Neuf agents sont également testés positifs à la prison de Port-Quartier. Il leur est demandé de rester chez eux et de suivre les consignes des autorités sanitaires.
30 mars. L’administration pénitentiaire publie régulièrement les cas de prisonniers testés positifs parmi les établissements fédéraux. Trois cas sont signalés. Deux dans la province de Québec, un dans l’Ontario.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
3 octobre. La gendarmerie procède au transfert de 40 détenus de deux établissements de Santiago vers la prison El Manzano (Biobío). Les autorités affirment que les détenus transférés suivent le protocole sanitaire suivant : mise en quarantaine à Santiago, réalisation d’un test PCR, puis placement dans une cellule individuelle pendant 14 jours. L’ONG Leasur critique l’action. Elle affirme que l’utilisation de transferts comme mesure de désengorgement des prisons de la capitale n’est pas “optimale” pour la sécurité sanitaire des détenus et met en péril les liens familiaux.
12 septembre. L’Institut national de droits humains (INDH) de Los Ríos visite la prison de Valdivia. Il constate le manque d’électricité et d’eau, ainsi que des problèmes de moisissure et d’inondation. La gestion de la prison de Valdivia est déléguée à une entreprise Compass. Suite à la visite, l’INDH rapporte cette situation au juge des garanties. Celui-ci ordonne lla mise en place de mesures sanitaires nécessaires au cours des dix prochains jours. Le juge signale que les conditions de détention violent les standards nécessaires au respect de la vie et de l’intégrité physique des personnes détenues.
19 août. Des détenus de la prison de Valparaíso témoignent de l’absence de mesures sanitaires dans cet établissement. Ils critiquent, outre la surpopulation, un manque d’accès à l’eau potable, à la nourriture et à des produits d’entretien. Certains détenus infectés cohabiteraient avec les arrivants.
17 juillet. La surpopulation carcérale couplée à la propagation de l’épidémie sature les deux unités d’isolement et de quarantaine de la prison de Valparaíso.
10 juillet. Les autorités pénitentiaires de la prison de Punta Arenas isolent le module A1 dans sa totalité après la confirmation d’un cas parmi les fonctionnaires.
28 juin. L’arrivée à la prison de Rancagua de 79 détenus transférés de Santiago aurait provoqué une augmentation des cas, selon une organisation professionnelle de gendarmes. Les autorités rapportent que les personnes infectées sont maintenues dans un quartier dédié et isolées du reste de la population carcérale. Le chef d’établissement ordonne un régime de quarantaine pour l’ensemble de la prison : les détenus sont interdits de promenade et doivent rester dans les dortoirs.
2 juin. Le service des droits humains de l’Ordre des médecins s’inquiète des conséquences de la pandémie dans les établissements pénitentiaires. Il affirme que “le virus a évolué dans une situation sanitaire hors de contrôle qui menace d’aggraver le problème de santé publique existant”. L’Ordre des médecins a visité, depuis le 1er avril, cinq établissements pénitentiaires : Puente Alto, Valparaíso, La Serena, Santiago Sur et Valdivia. Il déclare avoir entamé des discussions avec la Gendarmerie et le ministère de la Justice. Il indique avoir demandé de l’aide au ministère de la Santé, sans réponse à ce jour.
1er avril. Le directeur de l’Institut national de droits humains, Sergio Micco, se prononce sur les atteintes aux droits humains dans les prisons : “Nous avons avancé, mais nous sommes à des années-lumière de ce qu’exige la dignité humaine”. Il affirme que “quand on parle d’une distance sociale d’un mètre, cela est une blague très cruelle”, dans un contexte où des dortoirs de 20m2 hébergent 60 détenus.
Aménagements de peine¶
16 octobre. La gendarmerie annonce que les personnes graciées selon la loi de Indulto Conmutativo (article 11 de la loi numéro 21.228), dans le contexte de la pandémie, sont tenues de retourner en détention. Les personnes bénéficiant d’une liberté conditionnelle sont elles exclues de cette obligation.
5 juin. Les autorités judicaires rapportent qu’un tiers de la population carcérale a été libéré entre le 18 mars et le 31 mai (13 321 personnes). Parmi les personnes libérées, environ 5 000 étaient placées en détention provisoire.
16 mars. Le gouvernement annonce une proposition de loi pour favoriser l’assignation à résidence pour les personnes âgées incarcérées pour des infractions “mineures”. Il met sur pied un groupe de travail pour proposer des mesures de prévention.
Liens avec l’extérieur¶
30 décembre. Les autorités réduisent de cinq à deux les jours hebdomadaires pour le dépôt de colis pour les personnes détenues à la prison de Colina I. Les proches rapportent qu’une telle décision entraîne une longue attente dans les queues, sous la chaleur et sans accès aux sanitaires.
24 décembre. Les enfants âgés de moins de 14 ans sont exclus du plan national de reprise des visites, mis en place en décembre. Cela signifie qu’environ 67 % des femmes détenues ne pourront toujours pas voir leurs enfants, selon l’association Red de Acción Carcelaria. L’ONG Leasur s’inquiète de cette décision : “Malheureusement, les graves conséquences de cette situation, comme la perte du lien étroit d’un enfant avec sa mère, peuvent être irréparables.”
28 novembre. Des membres des familles de prisonniers de Colina II adressent une lettre au directeur général de la Gendarmerie. Ils demandent la reprise des visites dans des “conditions dignes, réalistes et en accord avec le contexte de chaque établissement”.
2 novembre. L’ONG Leasur publie un rapport sur l’utilisation de téléphones portables dans les établissements pénitentiaires. Elle indique que, entre avril et août, 2 120 portables et 249 ordinateurs sont autorisés en détention pour la réalisation de visioconférences.
14 juillet. L’ONG Leasur lance la campagne “Téléphones humanitaires” pour informer et débattre de l’importance du maintien de liens de communication entre les prisonniers et leur famille. Celle-ci fait suite à l’installation de systèmes alternatifs aux visites incluant des téléphones portables, des appels vidéo et la mise en place de téléphones fixes.
1er juin. Le chef d’établissement de Mulchén décrit les modalités de contact des détenus avec leurs proches depuis le début de la pandémie : “Pour les visites, nous avons deux options : les appels vidéo, pour lesquels nous disposons d’un ordinateur dans la zone des visites, où se trouve un membre du personnel en charge ; et l’accès à un téléphone portable, dans la même zone, afin qu’ils puissent parler à leurs proches. Tout doit être consigné dans un registre.” Il ajoute que les détenus répondent positivement à ces mesures “extraordinaires”. Les prisons de Yumbel et de Mulchen sont les seules du pays dotées d’une connexion internet dédiée exclusivement à la télé-visite.
Mouvements de protestation¶
5 juillet. Les détenus de Rancagua à O’Higgins dénoncent les mauvaises conditions sanitaires. Ils dénoncent, dans une vidéo, les conditions d’hygiène déplorables et le non-respect de leurs droits fondamentaux. Le président national de l’association des gendarmes assure que le personnel pénitentiaire ne peut être fautif puisque le maintien de la propreté est à la charge des prisonniers.
28 juin. Des personnes détenues à la prison de Rancagua protestent suite à la confirmation de 12 nouveaux cas d’infection à la Covid-19 dans l’établissement. Elles reprochent aux autorités pénitentiaires d’avoir autorisé des transferts, suspectés d’être à l’origine des nouvelles contagions.
19 mars. Des détenus tentent de s’évader de prison Santiago 1 par peur de la contagion. La gendarmerie et les services de renseignement empêchent la tentative. Environ 200 détenus, frustrés par l’échec de l’évasion, provoquent une mutinerie. Certains d’entre eux brûlent des matelas. Des nombreux proches de détenus se rassemblent devant l’établissement pénitentiaire pour dénoncer les conditions sanitaires précaires. Environ 4 000 personnes sont détenues à la prison Santiago 1, la plus grande du pays.
Appels et recommandations¶
24 octobre. L’ONG Leasur publie, suite à la demande de détenus, des recommandations concernant la reprise des visites à la prison Colina II. Le document est produit par l’équipe “santé et prison” de Leasur et s’appuie sur des conseils techniques de différents professionnels. Leasur se réunit avec le directeur de Colina II pour lui remettre le document et discuter les prochaines étapes pour la reprise des visites. Les recommandations seront également présentées au ministère de la Santé et à la Gendarmerie.
17 juillet. Des députés démocrates-chrétiens s’inquiètent de la propagation de l’épidémie dans les centres pénitentiaires des régions de Aysén et Valparaíso. Ils exigent que les ministères de la Justice et de la Santé adoptent urgemment des mesures pour freiner les contaminations. Ils dénoncent la promiscuité et souhaitent que les malades soient transférés dans des établissements de soins.
16 juin. L’ONG LEASUR et plusieurs organisations de la société civile adressent une lettre au ministère de la Justice et des Droits humains et à la Gendarmerie pour dénoncer la négligence dans les prisons du pays et les risques encourus par les personnes détenues. Elles s’opposent à la décision des autorités d’effectuer des transferts entre établissements et entre régions. Elles mettent en lumière l’augmentation importante des cas parmi les prisonniers et membres de la Gendarmerie. Les signataires exigent plus de transparence, notamment autour des raisons ayant motivés ces transferts.
15 avril. Les personnes détenues dans la prison de Colina I soumettent une lettre aux autorités du pays. Ils exigent des mesures visant la réduction de la surpopulation, notamment :
• la libération des personnes en détention provisoire, en garantissant le principe de présomption d’innocence
• la libération conditionnelle pour toute personne remplissant les prérequis
• la recherche de solutions supplémentaires de mise en liberté pour les personnes en situation de handicap, celles souffrant de maladies chroniques et pour les détenus présentant un “comportement irréprochable”.
1er avril. Amnesty International demande aux autorités d’accélérer la mise en place de mesures de réduction de la surpopulation carcérale. L’ONG réitère son appel à libérer “toutes les personnes détenues pour avoir exercer leur droit de réunion pacifique, ainsi qu’à un réexamen immédiat de toutes les mesures de détention provisoire actuellement en vigueur”. La directrice d’Amnesty International Chili critique la politique de criminalisation des manifestations sociales, renforcée depuis octobre 2019 et responsable de l’incarcération de centaines de personnes pour des infractions mineures. L’organisation recommande aux autorités d’envisager la libération conditionnelle de toutes personnes à risque. Elle appelle à l’allocation de ressources pour garantir l’assainissement des établissements et l’accès à l’eau, aux produits d’hygiène et aux soins.
Cas identifiés¶
10 décembre. Le nombre de détenus positifs s’élève à 2 008. Dix-sept sont décédés des suites de la COVID-19.
18 novembre. Le nombre de cas positifs dans le système pénitentiaire s’élève à 3 500 : 1 912 personnes détenues et 1 588 membres du personnel. Dix-neuf personnes sont décédées des suites de la Covid-19 (17 détenus et 2 personnels).
28 octobre. Le nombre de personnes détenues testées positives à la Covid-19 s’élève à 1 853. Les membres du personnel infectés sont au nombre de 1 512. Dix-huit personnes sont décédées : 16 détenus et deux agents.
29 août. Les communautés Mapuche dénoncent une flambée de cas dans la prison de Lebu. Plusieurs prisonniers politiques de cet établissement ont entamé une grève de la faim. Les communautés reprochent aux autorités de taire ou minimiser les symptômes rapportés par les détenus. La prison compte au moins trois cas de prisonniers malades.
26 août. Les prisons du pays comptent 2 942 personnes infectées et 14 décès parmi les détenus et les membres du personnel.
24 juillet. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 1 234, dont 11 décès. Les membres du personnel pénitentiaire sont également touchés par la propagation du virus : 1 103 sont testés positifs et deux sont décédés.
21 juillet. L’aumônière Nelly León rapporte que près de la moitié des femmes détenues au quartier catholique (patio catolico) de la prison pour femmes de San Joaquín sont testées positives. Les personnes détenues dans les quartiers dits catholiques ont accès à davantage d’activités religieuses et à de meilleures infrastructures. León est confinée avec les détenues depuis le mois de mars.
17 juillet. Les autorités confirment la présence de huit nouveaux cas dans la prison de Aysén.
16 juillet. Les autorités pénitentiaires font état d’au moins 80 personnes détenues et 41 fonctionnaires infectés au sein de la prison de Valparaíso. Une personne sur dix est testée. L’Observatoire social pénitentiaire accuse les autorités d’un manque de transparence sur la situation sanitaire.
6 juillet. La direction régionale de la gendarmerie de O‘Higgins confirme 44 nouveaux cas positifs dans la prison de La Gonzalina à Rancagua. Après l’apparition des premiers cas dans cette prison, 210 prisonniers sont testés : 166 sont négatifs, 43 positifs. Un test n’est pas concluant. Les personnes détenues testées positives sont placées en quarantaine et reçoivent quotidiennement des visites du personnel de santé.
4 juillet. Les autorités sanitaires confirment la propagation de la Covid-19 dans la prison de Tocopilla, touchant les prisonniers et le personnel pénitentiaire. Sur les 42 personnes détenues, 27 sont contaminées. Les cas positifs sont isolés et mis en quarantaine.
17 juin. La gendarmerie rapporte que 572 détenus et 769 membres du personnel sont testés positifs.
3 juin. La Gendarmerie confirme le premier décès d’un détenu des suites de la Covid-19.
27 avril. Les autorités confirment 162 cas positifs à la Covid-19 chez les personnes détenues. Par ailleurs, 164 membres du personnel pénitentiaires sont également testés positifs.
13 avril. La gendarmerie rapporte que le nombre de personnels et de détenus contaminés s’élève à 83 (24 détenus et 59 personnels), soit deux fois plus que la semaine précédente.
Pour en savoir plus, consulter le fil d’actualités (en espagnol) de l’ONG LEASUR consacré au Covid-19.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
10 octobre. L’administration pénitentiaire informe que le taux d’occupation est passé de 152 % à 123 % depuis le décret d’avril sur les aménagements de peine. Le directeur de l’administration pénitentiaire affirme que la réduction de la surpopulation leur a permis “d’humaniser davantage la peine”. Certains établissements présentent toujours un taux d’occupation préoccupant. C’est le cas, par exemple, de la prison de Riohacha, où le nombre de détenus est deux fois plus important que le nombre de places. Les autorités rapportent que presque 34 000 personnes (détenus et surveillants) ont été testés à ce jour.
23 juillet. La stratégie mise en place par le secrétariat de la santé publique de Cali dans le centre pénitentiaire de Villahermosa fait ses preuves : l’épidémie recule grâce aux mesures sanitaires prises (dépistages, identification des personnes vulnérables, isolement des personnes symptomatiques). Des stations de lavage de mains sont installés, du gel hydroalcoolique est distribué.
10 juillet. L’administration pénitentiaire rapporte avoir procédé au dépistage de 10 675 personnes détenues (281 femmes et 10 394 hommes) et 3 231 membres du personnel (2 624 femmes et 607 hommes). Les campagnes de désinfection se poursuivent dans les 132 prisons du pays.
2 juin. Le taux d’occupation connaît une baisse de 12 % entre le 30 mars (151 %) et le 2 juin (139 %). Une telle diminution serait attribuée aux mesures mises en place pour lutter contre la pandémie.
13 mai. Le journal El Tiempo diffuse une vidéo de l’intérieur d’une cellule surpeuplée dans laquelle les détenus s’efforcent de s’isoler et d’éviter les sorties. Les cellules mesurent entre 9 et 36 m2 et hébergent de 8 et 14 personnes. Les détenus ont reçu des masques et quelques produits grâce à des dons.
16 mai. Les autorités judiciaires ordonnent le transfert de 57 personnes détenues de la prison de Villavicencio. Les bénéficiaires de cette ordonnance souffrent de maladies chroniques et présentent un risque aigu de contraction de la Covid-19, compte tenu du nombre élevé de cas identifiés dans cet établissement. Plus d’un tiers de la population carcérale de Villavicencio a été testé positif.
12 mai. Le chef d’établissement de Villavicencio dénonce, lors d’une session virtuelle de l’Assemblée départementale, un abandon de la part des autorités nationales et locales. Il affirme que l’établissement n’a pas les moyens d’isoler tous les détenus testés positifs. Il rapporte que 134 personnes âgées testées négatives sont regroupées et isolées dans un local aménagé, mais que celui “n’est pas idéal”. Le chef d’établissement raconte que certains membres du personnel payent avec leurs propres moyens des médicaments pour les personnes détenues. Il ajoute que des médecins et des infirmiers ne veulent pas travailler en prison car les autorités ne les fournissent pas le matériel de protection nécessaire. Le ministère de la Justice a installé une tente à usage médical à la prison de Villavicencio avec une capacité de 20 patients, alors que 867 personnes (détenus et surveillants) sont testées positives.
1er mai. Au moins 421 cas positifs à la Covid-19 (détenus ou personnel pénitentiaire) sont identifiés dans cet établissement. L’administration pénitentiaire décide d’envoyer une équipe médicale à la prison de Villavicencio. Elle est en charge d’assurer le respect du protocole d’isolement et de recruter des professionnels de santé pour examiner les détenus. Une telle décision est prise suite à la tentative d’évasion qui a eu lieu dans cet établissement.
24 avril. Le juge d’application des peines de Santander ordonne aux autorités pénitentiaires d’allouer, dans un délai de 48 heures, les ressources budgétaires nécessaires en vue d’améliorer les conditions sanitaires de six établissements. Le juge affirme que les mesures prises dans les prisons de Santander “ne suffissent pas à éviter les contagions”. L’arrêt ordonne également l’acquisition de matériels (masques, gants, désinfectants, savons…) pendant toute la durée de l’urgence sanitaire.
15 avril. Le personnel de la prison de Villavivencio publie sur les réseaux sociaux une vidéo pour dénoncer “l’abandon total” des autorités. Ils affirment que l’entité en charge de l’administration des ressources pour les établissements pénitentiaires (Uspec) ne garantit pas les services essentiels, tels que les soins aux détenus. La prison compte, selon les personnels, une infirmière en chef et un auxiliaire pendant la journée, alors que 1 780 personnes y sont détenues. Ils affirment que l’Uspec n’a aucun plan d’urgence pour faire face à la crise.
11 avril. Les établissement pénitentiaires de Bogotá, Picaleña, Jamundí et Armenia installent des “chambres de désinfection” activées par un capteur de mouvement. Ce dispositif libère un composant d’alcool, de l’eau et du Benzaldina. Ils ont été fabriqués par le personnel et les détenus. L’administration pénitentiaire souhaite que chaque établissement puisse installer un dispositif similaire.
23 mars. Equipo Jurídico Pueblos rapporte que des prisonniers présentent des symptômes caractéristiques du coronavirus. Une femme détenue à la prison Buen Pastor (Bogotá) est isolée après avoir contracté une forte fièvre. Plusieurs personnes détenues du quartier Torre 5 de l’établissement de haute sécurité de Valledupar ont de la fièvre et font des malaises. Dix d’entre eux sont placés à l’isolement. Ils réclament que l’administration pénitentiaire prenne les mesures nécessaires pour garantir les soins. Les prisonniers du quartier Torre 4 de La Tramacúa sont enfermés dans leur cellule par mesure de précaution. Le personnel de surveillance circulerait, selon les détenus, sans respecter les gestes barrières.
Equipo Jurídico Pueblos affirme que ces situations contribuent à la panique des personnes détenues et de leurs proches. La situation reste tendue dans de nombreux établissements. Elle est aggravée, selon l’association, par des punitions collectives et le manque de communication avec les proches.
Aménagements de peine¶
23 décembre. Le taux d’occupation diminue de près de 20 % depuis le début de la pandémie. Telle baisse serait atteinte grâce au décret présidentiel numéro 546, publié en avril, facilitant l’assignation à résidence.
18 novembre. Au total, 1 151 personnes détenues sont libérées grâce à l’ordonnance du 14 avril. Le ministère de la Justice y prévoyait la libération d’environ 5 000 personnes. Plus de 19 000 personnes sont libérées, depuis avril, grâce à des mécanismes d’aménagements de peine ordinaires.
10 octobre. Plus de 23 000 personnes détenues sont remises en liberté à ce jour, suite au décret du mois d’avril. Les bénéficiaires sont notamment des personnes âgées de plus de 60 ans, des femmes qui allaitent leurs enfants, des personnes en situation de handicap et des personnes condamnées à cinq ans de prison maximum ayant déjà exécuté 40 % de leur peine.
15 avril. Le président signe un décret qui prévoit l’assignation à résidence d’environ 4 000 détenus à risque. Cette mesure est annoncée quelques heures après la confirmation de plusieurs cas de la Covid-19 à Villavivencio. La mesure est valable pour six mois et peut être prolongée suivant l’avis des autorités sanitaires. Elle exclut toute personne condamnée pour crime contre l’humanité, crime de guerre, crime à l’encontre d’enfants ou d’adolescents, ainsi que celles condamnées pour corruption.
31 mars. Le ministre de la Justice décide que 10 850 prisonniers pourront exécuter leur peine dans des maisons de transition jusqu’à la fin de l’état d’urgence pénitentiaire. La décision bénéficiera aux prisonniers âgés, femmes qui allaitent leurs enfants, aux prisonniers très malades et celles condamnées à moins de cinq ans de prison ayant déjà exécuté 3/5 de la peine. Des experts en matière de politique pénale critiquent l’insuffisance de cette mesure face à la surpopulation carcérale (151,2 % en février 2020).
Liens avec l’extérieur¶
22 décembre. Les visites à la prison de Berlín, à Socorro (Santander), sont suspendues suite à la confirmation de plusieurs cas positifs.
18 novembre. L’administration pénitentiaire ordonne la reprise des permissions de sortir. Elle affirme que les visites de familles et d’avocats recommenceront prochainement.
10 octobre. Les visites sont toujours suspendues. Des locaux sont aménagés dans de nombreux établissements pour permettre des visites par visioconférence. L’administration pénitentiaire rapporte que plus de 25 000 visites et plus de 62 000 audiences ont été effectuées par visioconférence depuis le début de la pandémie. Un possible projet pilote de reprise de visites dans les établissements pénitentiaires militaires est à l’étude.
1er octobre. Les permissions de sortir de 72h reprennent progressivement et à tour de rôle. Les sorties suivent un protocole sanitaire (mise en quarantaine, test au retour en détention…). Cette mesure bénéficiera, en principe, à 469 détenus dans 132 établissements pénitentiaires.
27 juillet. Des salles de visioconférence ont été installées dans 132 établissements pénitentiaires du pays, notamment à Cali, Bucaramanga, Medellín et Bogotá. Le directeur de l’administration pénitentiaire affirme que plus de 88 000 visites par visioconférence ont eu lieu depuis le début de la pandémie.
13 juin. Les familles des personnes détenues de la prison Bosque de Baranquilla font part aux médias de leur inquiétude. Selon elles, l’administration les a informées que les détenus malades étaient isolés dans la chapelle, les salles de cours ou les cellules d’isolement. Elles dénoncent le manque de communication avec leurs proches et appellent les institutions à veiller au respect des droits fondamentaux des personnes détenues.
12 mars. Le Président de la République Iván Duque annonce la suspension de l’ensemble des visites dans les 133 prisons du pays. Cette décision vise à protéger les personnes détenues. Le syndicat majoritaire des agents pénitentiaires réclame la proclamation d’un état d’urgence en prison. Il déclare que le système pénitentiaire présente “de graves lacunes en termes d’accès aux soins” et ne bénéficie ni des “infrastructures appropriées, ni des ressources humaines, techniques et technologiques pour contrer la présence éventuelle de cette épidémie”.
Mouvements de protestation¶
24 novembre. Human Rights Watch (HRW) conclut, suite à une enquête, que les forces de l’ordre ont tiré sur des manifestants de la prison de La Modelo, le 21 mars, dans l’intention de les tuer. En mars, un mouvement de protestation dans cet établissement s’était soldé par la mort de 24 détenus et 76 blessés. “Les rapports d’autopsie n’enregistrent aucune indication de blessures par balle qui étaient uniquement destinées à blesser, plutôt qu’à tuer”, concluent les experts indépendants dans le rapport de HRW. Le directeur de HRW pour les Amériques appelle les autorités à “garantir que les responsables d’un usage excessif et injustifié de la force meurtrière soient tenus responsables de leurs actes”.
4 novembre. Des personnes détenues à la prison de haute sécurité de Cómbita (Boyacá) entament une grève de la faim. Elles dénoncent le non-respect des protocoles sanitaires par les surveillants, ainsi que l’insuffisance des mesures mises en place par l’administration. Les détenus demandent aux autorités de leur fournir des crédits téléphoniques, inaccessibles depuis mai.
Un représentant des détenus, Jesús Emilio Gallego, affirme que, le 30 octobre, 300 détenus (dont certains positifs à la Covid-19) sont regroupés dans un local de 20m x 10m et sans ventilation.
8 juillet. Les prisonniers de l’établissement d’Armenia entament une grève de la faim. Environ 50 personnes détenues protestent ainsi, réclamant le droit de sortir de leurs cellules après plusieurs jours de restrictions. La direction de ce centre pénitentiaire explique qu’il s’agit de mesures de protection essentielles à leur survie après la découverte d’un premier cas positif le 22 juin. Dix-neuf prisonniers sont toujours en quarantaine.
22 avril. Des familles de détenus se réunissent devant la prison La Picota pour soutenir le mouvement de protestation et pour demander la libération anticipée (liberación humanitaria) de leurs proches.
21 avril. Des détenus de la prison de Cúcuta (au nord de Santander) manifestent contre la “forte répression de la part de l’administration pénitentiaire”.
20 avril. Le Mouvement national carcéral (Movimento Nacional Carceralio) annonce une journée protestation dans la prison La Picota. Le mouvement s’organise suite à l’annonce de l’intervention des corps d’intervention de l’administration pénitentiaire, le CORES (Comando Operativo de Remisiones de Especial Seguridad) et le GRI (Grupo de Reacción Inmediata). Deux détenus de cet établissement ont été testés positifs.
15 avril. Les détenus de la prison Eron Picota annoncent une grève de la fin “jusqu’à que le gouvernement ne trouve une solution pour la question sanitaire des prisons du pays”.
7 avril. De nouveaux mouvements de protestation, coordonnés au niveau national, éclatent. Les détenus exigent l’amélioration des conditions sanitaires et la libération des personnes en fin de peine. Certains partagent des vidéos de la manifestation. D’autres, montrent la promiscuité des cellules et témoignent être enfermés à 170 dans un espace pour 48 personnes.
Sept surveillant et trois détenus de la prison de Pasto sont blessés lors des soulèvements.
25 mars. Le Mouvement national carcéral de la prison de Cúcuta (MNC/COCUCC) dénonce l’usage d’armes à feu et de gaz lacrymogène par l’administration pénitentiaire face à une protestation pacifique. Ce groupement de prisonniers rapporte que 39 détenus ont été blessés. Il appelle aux mesures suivantes : la libération des personnes détenues âgées et de celles atteintes de maladies graves, l’éligibilité de tous les détenus à la libération conditionnelle quel que soit leur motif d’incarcération et la réduction de moitié de toutes les peines prononcées.
22 mars. De nombreux détenus se soulèvent suite à l’annonce du gouvernement. Neuf prisons sont concernées par le mouvement de protestation : Picaleña, Jamundí, Pedregal, Cúcuta, Picota, La Modelo, Cómbita, Palmira et Buen Pastor de Bogotá. Les détenus dénoncent l’insuffisance des mesures de prévention, réclament la déclaration d’état d’urgence sanitaire et demandent l’adoption de mesures contre la surpopulation.
Les autorités rapportent une tentative collective d’évasion de la prison La Modelo, la plus surpeuplée du pays, pendant le soulèvement. Plus de 70 ONG, dont Equipo Jurídico Pueblos, dénoncent une réaction démesurée de la part des forces de l’ordre : absence de dialogue avec les détenus, utilisation d’armes à feu et emploi excessif de gaz lacrymogènes. Vingt-trois détenus meurent et 82 sont blessés.
Appels et recommandations¶
31 décembre. Les personnes détenues de la prison de Cómbita, dans le Boyacá, s’alarment de l’augmentation de la propagation du virus. Ils dénoncent le manque de nourriture et de soins adéquats pour les personnes infectées.
22 juillet. La fondation Sueños en Libertad dénonce la détérioration des conditions de détention. Elle s’inquiète de ce que les personnes détenues ne disposent d’aucune information de l’extérieur. La fondation organise une collecte pour fournir des produits d’hygiène aux prisonniers de La Paz etd’El Pedregal. Le défenseur des droits de Medellín (Personería) demande que des produits de prévention soient mis à disposition de la totalité des prisonniers de Medellín, où se trouvent près de 200 détenus contaminés.
Le syndicat de l’Institut national pénitentiaire et carcéral (Inpec) confirme que 25 prisons recensent des cas positifs. Il dénonce l’inadéquation des infrastructures d’isolement qui ne permettent pas de combattre l’épidémie efficacement. Les mesures de prévention et les ressources médicales sont jugées insuffisantes.
7 mai. La cour Constitutionnelle se prononce sur la situation de la prison de Villacicencio. Le chef de cet établissement et les juges disposent de trois semaines pour libérer les prisonniers susceptibles de l’être.
21 avril. L’association de familles de détenus “Libres e innocentes” dénonce les actions des autorités du pays. Elle affirme que “l’État colombien agit avec négligence face à l’arrivée de la pandémie dans les prisons” et qu’“il agit de manière criminelle en accélérant la contagion du virus”. L’association rappelle que les libérations annoncées restent “largement insuffisantes” pour résoudre le problème de la surpopulation.
Cas identifiés¶
23 décembre. À l’issue de l’année, environ 21 000 personnes sont testées positives : 19 068 détenus et 1 477 membres du personnel. Au moins 110 personnes détenues sont décédées des suites de la Covid-19 (104 hommes et 6 femmes)
22 décembre. Un cluster est identifié à la prison de Berlín, à Socorro (Santander). Au moins 22 prisonniers et cinq membres du personnel pénitentiaire sont testés positifs. Le chef de l’établissement affirme que toutes les personnes infectées sont placées en quarantaine dans des locaux dédiés.
19 novembre. Le coronavirus touche 11 fois plus les personnes détenues que celles en liberté. Le taux de contagion est, dans la société, d’une personne positive pour 1 000. Dans les établissements pénitentiaires, ce taux est de 11,3 personnes pour 1 000. La surpopulation carcérale en serait l’explication principale. Les établissements les plus affectés par la pandémie sont La Picota à Bogotá (1 706 détenus positifs), et La Picaleña à Ibagué (1 400). L’établissement pour femmes présentant le plus de cas est celui de El Buen Pastor à Bogotá (900). Au total, 69 personnes détenues sont décédées des suites de la Covid-19.
17 novembre. Le nombre de personnes détenues positives à la Covid-19 s’élève à 17 757. Les personnels pénitentiaires infectés par le virus sont au nombre de 1 467. La plupart d’entre eux sont des surveillants (77,8 %).
4 novembre. Le procureur général s’inquiète du manque de tests et du risque d’augmentation de la contagion en détention. Il affirme que, à ce jour, 30 % de la population pénitentiaire a été testée.
3 novembre. Les autorités confirment le dépistage de 133 cas positifs dans la prison de Neiva. Deux détenus décèdent des suites de la Covid-19 et deux autres sont actuellement hospitalisés. L’administration affirme que de nouveaux foyers du virus sont identifiés dans huit établissements pénitentiaires.
20 octobre. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 15 413. Les membres du personnel infectés sont au nombre de 1 320. L’administration pénitentiaire fait état de 84 décès parmi les détenus et 9 parmi le personnel.
30 septembre. Le nombre de cas parmi les personnes détenues s’élève à 13 594. Parmi les surveillants, 918 personnes sont testées positives.
30 juillet. Huit personnes sont testées positives à la prison de Cómbita, à Boyacá.
5 août. La prison de Cúcuta compte 20 cas positifs parmi les prisonniers. Un membre du personnel est décédé des suites de la Covid-19.
30 juillet. Au moins 188 détenus et huit gardiens sont positifs à la Covid-19 dans la prison de Picaleña, à Tolima.
28 juillet. La prison de Santa Marta compte 86 cas positifs. La majorité des personnes sont asymptomatiques.
22 juillet. Le centre pénitentiaire de La Paz à Itagüí compte 371 cas positifs, soit 49,6% du total des cas recensés dans cette municipalité. Sept cent vingt-neuf tests sont menés conjointement par l’hôpital La María, responsable de la santé de la prison, et par le service de santé municipal.
21 juillet. La direction de l’Institut national pénitentiaire et carcérale (Inpec) chiffre à 2 146 le nombre de personnes contaminées parmi les 132 prisons du pays (1 923 prisonniers, 161 surveillants, 13 fonctionnaires et 49 auxiliaires).
19 juillet. Le nombre de cas positifs à la prison de Jamundí s’élève à 46 (32 prisonniers et 14 membres du personnel). Les prisonniers contaminés seraient placés en quarantaine.
À la prison de Las Mercedes (Montería), 56 personnes sont testées positives (53 personnes détenues et trois membres du personnel). Les autorités ordonnent la fermeture des cours de promenade et la réalisation de 600 tests.
18 juillet. L’administration pénitentiaire déclare que la prison de Villavicencio ne présente plus de cas d’infection à la Covid-19. Les autorités informent cependant que les mesures de protection sont maintenues.
17 juillet. À la prison de Valledupar, 58 cas positifs sont annoncés : 50 prisonniers et huit agents.
16 juillet. La prison de La Paz à Itagüí enregistre un premier décès des suites de la Covid-19.
14 juillet. Les autorités confirment un premier cas positif dans la prison de Neiva. Il s’agit d’un agent pénitentiaire. Quatorze prisonniers suspectés d’être contaminés sont placés en isolement. Il s’agit du second cas confirmé dans un établissement pénitentiaire du département d’El Huila, après la confirmation d’un prisonnier testé positif dans la prison de Pitalito.
8 juillet. La direction de l’Institut national pénitentiaire (Inpec) rapporte que 88 prisonnières ainsi qu’une fonctionnaire de la prison mixte de Tuluá sont positives à la Covid-19. Ces dernières sont mises en quarantaine et prises en charge médicalement. Elle confirme également la mort de deux personnes privées de liberté dans la prison Villahermosa à Cali, présumément des suites de la Covid-19. Parmi les 722 personnes contaminées, 637 sont des prisonniers et 85 des fonctionnaires.
6 juillet. Les autorités annoncent la découverte de 32 cas positifs parmi les 145 prisonniers testés dans la prison de Buenaventura.
5 juillet. Le maire de Jamundí confirme qu’un prisonnier et trois fonctionnaires de la prison de Valle sont contaminés. Un gardien, particulièrement faible, est soigné à l’hôpital de Cali. Les protocoles sanitaires à l’intérieur de la prison sont renforcés. La prison travaille en collaboration avec l’hôpital Piloto pour éviter une propagation massive.
30 juin. Le directeur de la santé de la municipalité d’Espinal confirme que 103 nouveaux cas positifs ont été détectés en une seule journée dans la prison de Tolima. Sur les 413 contaminés, 19 sont des surveillants. Les prisonniers contaminés sont placés en quarantaine et les agents sont médicalement pris en charge chez eux. La prison d’Espinal contient près de la moitié des cas positif de la Covid-19 du département (934 en tout).
10 juin. Le nombre de cas confirmés parmi la population carcérale et le personnel de la prison de Cali passe de 18 à 199 en deux jours. Plus de 5 600 personnes y sont détenues, soit trois fois le nombre de places disponibles.
4 juin. Environ 10 % des personnes détenues à la prison de Ternera à Cartagena (241 sur 2 385) et 78 % de la population carcérale de Leticia (143 sur 183) sont testées positives.
3 juin. Les autorités confirment que 878 personnes détenues à la prison de Villavicencio sont testées positives, soit environ la moitié de la population de cet établissement. Ce nombre équivaut à la presque totalité des cas positifs (981) de l’ensemble du département de Meta.
16 mai. Deux détenus sont testés positifs à la prison Rodrigo de Bastidas, suite au dépistage de 39 détenus. La population carcérale y est de 1 271 détenus, soit trois fois sa capacité d’accueil.
12 mai. Un prisonnier est décédé à la prison de Leticia (Amazonas). Quatre-vingt-neuf autres détenus et un membre du personnel sont testés positifs.
8 mai. Le nombre de cas positifs confirmés à la prison de Villacicencio s’élève à 772, dont une quarantaine de surveillants.
27 avril. Le nombre de cas d’infection à la Covid-19 confirmés dans les prisons s’élève à 213. Trois détenus décèdent. La quasi-totalité des personnes infectées se trouve à la prison de Villavicencio (204). Les autres cas ont été identifiés dans les prisons de Picaleña (Ibagué), Leticia (Amazonas), La Picota (Bogotá), Las Heliconias (Caquetá) et Guaduas (Cundinamarca).
15 avril. Les autorités du département de Meta confirment quinze cas de coronavirus dans la prison de Villavivencio.
11 avril. L’administration pénitentiaire confirme les premiers décès des suites de la Covid-19 : deux hommes âgés de 63 et 78 ans à Villavicencio. Le premier décède le 5 avril, quatre jours après sa libération. Le second meurt le 7 avril, deux jours après son transfert vers l’hôpital.
Cas identifiés¶
31 décembre. Le nombre de cas positifs s’élève à 2 885 : 2 261 personnes détenues et 624 membres du personnel.
11 novembre. Le nombre de détenus testés positifs s’élève à 1 746. Douze détenus sont décédés des suites de la Covid-19.
22 octobre. Le nombre de cas de Covid-19 augmente depuis juillet. Ils sont désormais 1 291 parmi les détenus et 497 parmi le personnel pénitentiaire. Onze détenus sont décédés.
21 juillet. Neuf nouveaux cas sont recensés portant le nombre total de prisonniers infectés à 15.
3 juillet. Les autorités font état de deux personnes détenues testées positives et de trois surveillants pénitentiaires.
1er juin. Le ministère de la Justice confirme qu’un premier détenu est testé positif à la prison de La Reforma à Alajuela. Elle et ses quatre codétenus sont placés à l’isolement. Trois cents détenus sont placés en quarantaine de manière préventive.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
9 juin. Les opposants au régime dénoncent le confinement prolongé et l’aggravation des conditions de détention des prisonniers politiques. Parfois incarcérés en dehors de leur province d’origine, ils ne bénéficieraient pas d’une alimentation adéquate (en “état de putréfaction”), ni d’une prise en charge médicale. Les visites sont toujours interdites. Le confinement interdit tout déplacement d’une province à une autre. Les familles ne peuvent ainsi pas subvenir aux besoins des détenus et paliers les défaillances de l’administration pénitentiaire.
6 avril. L’administration pénitentiaire annonce la mise en place d’un plan de prévention pour les personnes détenues, les surveillants et tout autre personne intervenant en détention. Les mesures comprennent notamment un protocole d’hygiène et de désinfection, l’accès aux soins médicaux et la création de quartiers de confinement.
Système judiciaire¶
1er avril. Trois personnes sont condamnées à dix mois de prison pour propagation de la Covid-19 et non-respect des mesures sanitaires. Les voyageurs cubains ne se soumettant pas à la quarantaine encourent une peine allant jusqu’à deux ans d’enfermement.
Aménagements de peine¶
30 avril. Le gouvernement ordonne la libération de 6 579 personnes détenues à la suite d’évaluations de bonne conduite. Les 421 prévenus sont renvoyés à leur domicile en attendant leur procès. Les autres détenus font l’objet d’une libération conditionnelle.
Liens avec l’extérieur¶
12 juin. Les autorités annoncent une réouverture prochaine des services de transport permettant une reprise des visites dans les établissements pénitentiaires du pays.
12 mai. Certaines épouses de détenus signalent ne pas avoir eu de nouvelles depuis plusieurs semaines. Elles affirment que les autorités ne respectent pas toujours le droit des détenus à passer un appel téléphonique chaque semaine ou à recevoir un colis alimentaire de leurs proches.
Appels et recommandations¶
12 mai. Les épouses des prisonniers politiques dénoncent une surpopulation ainsi que des conditions d’hygiène pouvant avoir de graves conséquences sur la santé des détenus. Certains détenus présenteraient déjà des facteurs de comorbidités comme des pathologies ou un âge avancé. Elles demandent leur libération.
4 avril. L’Organisation des États américains appelle les autorités à libérer les prisonniers politiques.
Cas identifiés¶
25 juillet. Le directeur d’épidémiologie du ministère de la Santé assure qu’aucun prisonnier n’a contracté le virus depuis le début de l’épidémie.
Liens avec l’extérieur¶
6 avril. Les visites sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Les proches sont autorisés à apporter de l’argent et des colis. Les aliments apportés sont lavés avec de l’eau salée ou de l’eau de javel avant d’être remis aux détenus. L’administration augmente le nombre d’appels autorisés. La température de toute personne entrant en détention est relevée. Chacune d’entre elles doit se désinfecter les mains. Les arrivants sont placés en quarantaine dans un quartier dédié. La surpopulation implique parfois le placement de deux ou trois prisonniers dans des cellules individuelles.
Aménagements de peine¶
3 juin. Le nombre des personnes détenues est, selon les autorités, le plus bas enregistré ces dernières années. Au moins 1 525 personnes ont été libérées depuis le 1er avril (fin de peine ou aménagements de peine). L’administration pénitentiaire affirme que la réduction effective de la population carcérale est due à son travail en coordination avec le Conseil de la magistrature et à l’exécution des recommandations des organisations internationales.
Mouvements de protestation¶
4 août . Une mutinerie éclate dans une prison de la ville de Guayaquil. Onze détenus sont tués et une vingtaine d’autres blessés. Six policiers sont blessés. Les autorités affirment que les actes de violences résultent d’un conflit entre deux gangs liés au trafic de drogues.
Appels et recommandations¶
20 juin. Plusieurs organisations humanitaires équatoriennes exigent que le gouvernement prenne des mesures pour éviter une propagation de la Covid-19 encore plus importante dans les établissements pénitentiaires. Parmi les 699 prisonniers contaminés, dix sont morts des suites du virus et dix morts supplémentaire sont suspectés d’avoir contracté le virus.
Cas identifiés¶
18 septembre. Environ 500 personnes détenues sont testées positives. À ce jour, les autorités comptent 3 000 tests rapides et environ 1 000 tests PCR réalisés dans les établissements pénitentiaires.
6 juillet. Environ 1 000 personnes, parmi les prisonniers et le personnel pénitentiaire, sont testées positives depuis le début de la pandémie. Plus de 2 400 personnes présentant des symptômes ont été testées. Le virus est présent dans 20 des 38 prisons du pays. Près de 80 % des cas se situent dans prisons de Ambato, Cuenca et Ibarra. Cette dernière compte 119 cas positifs et un taux d’occupation de 300 %.
20 juin. Le nombre de détenus testés positifs depuis le début de la pandémie s’élève à 699. Dix d’entre eux sont décédés.
Le directeur du service de réinsertion du pays (SNAI) signale que 70 % des prisonniers de l’établissement d’Ambeto sont contaminés par le coronavirus.
6 juin. Un détenu de la prison de El Turi décède des suites de la Covid-19. Il s’agit du quatrième décès depuis le début de la pandémie (un détenu à Quito et deux autres à la prison de Ambato). Environ 500 personnes détenues sont testées positives.
2 juin. Six détenus sont testés positifs à CRS Ibarra.
May. À la prison de Ambato, 70 % des 620 personnes détenus sont testées positives.
18 avril. Un prisonnier est mort des suites de la Covid-19 dans le centre de détention provisoire El Inca, à Quito. Les autorités confirment trois cas positifs chez les surveillants de cet établissement.
Le pays compte 2,3 millions de prisonniers et plus de 6 000 lieux d’incarcération. Les local jails - maisons d’arrêt sous autorité du shérif - sont au nombre de 3 134. Environ 4,9 millions de personnes y passent chaque année. Ces dernières ne sont pas en mesure de faire face à la pandémie, indique le Marshall Project.
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Niveau fédéral.
1er avril. Les autorités pénitentiaires fédérales prononcent un confinement (lockdown) de tous les établissements fédéraux pour une durée de quinze jours. Les rendez-vous médico-psychologiques et les activités d’enseignements sont, “dans la mesure du possible”, maintenus.
13 mars. Les visites de la part de proches sont suspendues, dans l’ensemble des établissements fédéraux pour une durée de 30 jours. Les prisonniers reçoivent un crédit de 500 minutes d’appel par mois au lieu des 300 habituelles. Les visites de la part des avocats sont suspendues pour une durée de 30 jours. Des exceptions peuvent s’appliquer.
Les transferts entre établissement fédéraux, les formations de personnels, les mutations de surveillants sont suspendus pour une durée de 30 jours. Des exceptions peuvent s’appliquer.
Le Federal Bureau of Prisons (FBOP) détaille les exceptions. Celles-ci concernent par exemple les consultations médicales et les enquêtes médico-légales. Il indique également les précautions à prendre en cas de déplacements. -
État par État.
Les mesures varient. La plupart des États suspendent les visites de la part des familles mais maintiennent celles des avocats. Les visites par téléphone sont préconisées. Des exceptions peuvent s’appliquer.
> Une carte établie par le Marshall Project précise, jour après jour, les dispositions prises. <
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
15 décembre. En Alaska, l’administration pénitentiaire n’a pas encore déterminé si les prisonniers allaient être prioritaires pour recevoir le vaccin. Cela s’inscrit dans un débat national sur les campagnes de vaccination. Dans le Colorado, le Gouverneur estime que ”d’aucune manière le vaccin ira aux prisonniers avant d’aller aux personnes qui n’ont commis aucun crime. C’est évident.”
14 décembre. Les personnels pénitentiaires des prisons fédérales reçoivent les premiers vaccins. Les noms des établissements concernés par cette première opération de vaccination ne paraissent pas certains.
13 décembre. Dans le Massachussetts, les personnes détenues et les personnels font partie des premiers groupes à être vaccinés. Les modalités d’injection restent à définir : les autorités entendent fournir plus d’informations une fois les équipements et les doses reçues.
9 décembre. Dans le Nevada, l’administration pénitentiaire présente les mesures qu’elle entend prendre pour lutter contre la propagation rapide du coronavirus en prison : signature d’un contrat de 10 millions de dollars pour opérer des tests hebdomadaires et massifs, plaidoyer pour une extension de la vaccination aux personnes détenues, distribution de masques, suspension des visites. Ces mesures ne sont pas jugées satisfaisantes par beaucoup de familles de détenus et d’organisations de la société civile.
8 décembre. Les personnes détenues sont considérées par les autorités de 38 États comme un groupe prioritaire pour recevoir le vaccin. Les plans de vaccination élaborés par les autorités placent souvent les personnels pénitentiaires avant les personnes détenues et seraient “peu clairs et peu précis”.
L’organisation Prison Policy Initiative estime que la population carcérale devrait baisser de 30 à 40 % pour permettre le respect des mesures sanitaires. Certains établissements, vétustes, ne permettent pas une bonne aération ou un renouvellement correct de l’air ambiant. Dans les prisons de St Cloud et Stillwater, des grilles ferment les cellules. L’air qui circule librement ne permet pas d’isoler les malades de manière satisfaisante.
30 novembre. Les personnes détenues ont quatre fois plus de probabilités d’être contaminées que les personnes vivant à l’extérieur. Leur vulnérabilité ne les rend pourtant pas prioritaires pour recevoir les premières doses de vaccin. Des organisations s’en inquiètent.
17 novembre. En Louisiane, des détenus porteurs de la Covid-19 à la prison d’Oakdale ne sont pas isolés du reste de la population. Des responsables pénitentiaires annoncent disposer d’un surplus d’équipements de protection. Des surveillants contredisent cette version. Certains indiquent ne pas porter de masque. Un organe de surveillance extérieur estime que des personnels ne comprennent pas la nécessité de respecter certaines mesures sanitaires.
16 novembre. L’État d’Alabama dépense dix millions de dollars pour du matériel de décontamination. Certaines dépenses permettent l’installation de distributeurs de gel hydroalcoolique, la fourniture de brumisateurs thermiques conçus pour “la décontamination lourde des grandes surfaces” ainsi que des pulvérisateurs à dos portatifs pour les moyennes surfaces (espaces communs, bureaux).
11 octobre. En Californie, les conditions de travail des personnes détenues ne font pas l’objet d’une attention particulière et échappent, des mois durant, aux protocoles sanitaires. Les prisonniers cuisinent, effectuent des travaux d’usine, confectionnent des masques et nettoient les locaux pour des salaires allant de 8 cents à 1$ par heure. Habituellement détenus dans des quartiers différents, tous sont mélangés sur leur lieu de travail, accentuant ainsi les risques de contamination. Certains craignent de perdre leur emploi ou risquent de voir leur date de libération repoussée s’ils refusent de travailler. Aucun décompte ne permet de connaître précisément le nombre de prisonniers travaillant sur les 15 121 cas positifs. À la prison d’Avenal, un foyer épidémique se serait déclaré aux ateliers. La prison compterait plus de 2 930 cas positifs et sept décès.
12 octobre. La pandémie a rendu l’accès aux soins difficile. Des traitements sont repoussés, des personnels médicaux sont réticents à entrer en détention par crainte de la Covid-19.
7 octobre. En Caroline du Sud, l’administration pénitentiaire s’apprête à installer des ioniseurs d’air. Le directeur de l’administration pénitentiaire, Bryan Stirling, se félicite d’être le premier État à faire un tel investissement, à hauteur d’un million de dollars. Il estime que ces purificateurs d’air, s’ils ne vont pas exterminer totalement le virus, limiteront grandement sa propagation.
Une inspection de l’établissement pénitentiaire de Lompoc (California) révèle de graves dysfonctionnements dans la lutte contre l’épidémie. Le savon n’est que très partiellement disponible. Des détenus sont contraints d’utiliser les mêmes serviettes pour faire leur toilette et nettoyer leur cellule. Les personnes contaminées sont placées en quarantaine dans des cellules d’isolement, habituellement utilisées comme mesure punitive. Elles y seraient enfermées seules 22 à 24 heures par jour, sans accès au téléphone ou à des moments en dehors de leur cellule. Ces conditions auraient dissuadé des détenus de révéler leurs symptômes à l’administration. Certains rapportent avoir subi des pressions de la part de l’administration afin de ne pas signaler ces dysfonctionnements.
29 septembre. Au Texas, un juge fédéral enjoint les autorités de fournir davantage de produits désinfectants pour les mains, notamment aux personnes détenues en fauteuil roulant dans un établissement réservé aux détenus âgés. L’administration pénitentiaire se disait réticente à fournir du gel hydro-alcoolique pour des raisons de sécurité.
23 septembre. En Virginie, les prisonniers vulnérables sont nombreux à être détenus à Deerfield. Beaucoup dorment dans des dortoirs où les mesures de distanciation physiques sont impossibles à respecter.
10 septembre. Dans l’Oregon, d’importants incendies conduisent à l’évacuation de trois prisons, soit 1 450 détenus, vers l’établissement de Salem qui en comptait déjà 2 000 dont 143 cas de Covid-19. Les autorités conviennent que cette situation pourrait favoriser la propagation du coronavirus. Les prisonniers, entassés dans des dortoirs de fortune, vivent dans une grande promiscuité. Certains éprouveraient des difficultés pour respirer en raison des fumées. L’attente pour la distribution des repas serait importante et l’atmosphère très tendue. L’avocat de plusieurs prisonniers récemment transférés indique : ”pour être honnête, je ne sais pas si mes clients sont morts ou vivants”.
9 septembre. Les autorités en charge des prisons fédérales (Bureau of Prisons) seraient passées outre l’état de santé particulièrement fragile de 93 des 126 prisonniers décédés des suites de la Covid-19. Comme le révèle le Sentencing Resource Counsel for the Federal Public Community Defender dans un communiqué de presse, un quart de ces derniers étaient âgés d’au moins 70 ans. Quatre décèdent après avoir été déclarés guéris. Le placement en quarantaine a parfois lieu dans des quartiers pourtant condamnés (à la suite d’ouragans notamment). L’administration “sous-estimerait” ou “minimiserait” le danger représenté par le coronavirus selon les conclusions de plusieurs tribunaux. Et ce, en dépit des préconisations des autorités de santé.
1er septembre. Dans l’Indiana, l’armée vient en renfort du personnel pénitentiaire, en sous-nombre. Des membres de la garde nationale seraient déployés dans des zones sans contact avec les détenus (control pods).
22 août. En Californie, plusieurs établissements pénitentiaires sont situés dans des zones soumises à ordre d’évacuation en raison des incendies qui font rage dans la région. C’est le cas de deux prisons proches de Vacaville. “Les prisonniers respirent le feu et la fumée, ils n’ont nulle part où aller”, témoigne la sœur d’un détenu. “Tout le monde a été évacué mais eux restent en prison. Va-t-on attendre la dernière minute avant de les faire sortir ?” Près de cent détenus de Vacaville avaient été déplacés sous tente pour éviter la propagation du virus dans les cellules. Ils y ont été remis du fait des incendies.
17 août. En Californie, un protocole sanitaire vague, la formation inadéquate des personnels et des thermomètres défectueux seraient à l’origine de la flambée de cas d’infection à la Covid-19, selon un rapport. L’enquête révèle du Bureau de l’Inspecteur général (Office of the Inspector General (OIG)) de l’État. L’enquête révèle que l’administration pénitentiaire n’avait pas transmis les résultats des tests effectués sur le personnel et ainsi entravé la mission de l’OIG.
14 août. La moitié des États n’exige pas le port du masque par le personnel pénitentiaire, bien que les masques soient distribués dans presque tous. Ceci expliquerait les taux de contagion encore élevés, selon Prison Policy Initiative. L’organisation condamne également le faible nombre de libérations.
4 août. La santé psychique des personnes détenues empire, selon l’agence de presse Real News Network, en raison des mesures liées à la pandémie. L’émission Rattling the bars s’alarme des conséquences de la suspension des visites familiales, des activités et du travail.
Un détenu témoigne: “La pire des choses avec ce virus, c’est l’angoisse pour les codétenus. Je me demande s’ils vont survivre.”
6 juillet. Le directeur médical pénitentiaire de la Californie est suspendu de ses fonctions, en raison du transfert de détenus malades de la prison de Chino vers celle de San Quentin. Le transfert avait provoqué une flambée de cas dans l’établissement de San Quentin.
8 juin. Au Texas, les détenus de la prison de Wynne contredisent les déclarations des autorités sur la gestion du coronavirus. Ils indiquent qu’aucun test n’est effectué depuis avril et que des prisonniers fiévreux sont renvoyés en détention ordinaire sans précaution. Cette prison a enregistré 20 décès.
7 juin. En Louisiane, les femmes sont détenues dans une grande promiscuité. Les lits ne sont pas suffisamment espacés au sein des dortoirs. Ces conditions résultent du déplacement de 1 000 prisonnières après l’inondation de l’établissement pour femmes de Louisiane (LCIW à St Gabriel) en 2016. Elles sont désormais détenues dans deux établissements surpeuplés. Des consignes leur sont transmises afin qu’elles dorment tête-bêche pour “accroître leur périmètre de respiration” et éviter la propagation du coronavirus.
20 mai. En Californie, des voix s’élèvent contre la gestion de l’épidémie en prison. Des protocoles sanitaires n’auraient pas été respectés dans au moins six établissements particulièrement touchés. Des prisonniers malades rapportent avoir manqué d’eau, de nourriture, d’accès aux soins, de contacts avec leur proches ou leur avocat lors de leur placement en quarantaine. Ils affirment ne pas avoir accès à la douche ou aux cours de promenade. Des détenus sont sanctionnés pour avoir porté un masque.
12 mai. En Arizona, les produits d’hygiène manquent. Les combinés téléphoniques ne seraient pas régulièrement désinfectés. Une prisonnière confie les nettoyer en humidifiant des serviettes hygiéniques qu’elle achète. D’autres personnes détenues rapportent utiliser leur propre savon et shampoing pour nettoyer les tasses et les couverts. Les prisonniers en charge de l’entretien des locaux indiquent ne disposer que d’une “bouteille de liquide rose” pour nettoyer l’espace commun, les cellules et ne pas recevoir de gants. Ceux qui travaillent en atelier ne sont pas en mesure de respecter les mesures de distanciation et les outils sont partagés.
6 mai. Dans le New Jersey, les produits d’hygiène et les mesures sanitaires sont jugées insuffisantes. Un prisonnier s’effondre lors d’un relevé de température. Des agents le vaporisent de spray désinfectant avant de le prendre en charge, rapportent des témoins. L’ACLU porte plainte.
19 avril. Le taux de contamination est, à la prison de Rikers Island, neuf fois plus élevé que dans le reste du pays. Un ancien détenu détaille les conditions de détention qu’il a subies : ”Dans mon dortoir on était peut-être 37, tout le monde se déplace, touche à tout”. Et d’indiquer les produits fournis : “De l’eau et du savon, c’est tout ce qu’on a eu, pas de désinfectant. Et pour les masques, on en a eu deux en 14 jours”.
13 avril. En Oregon, un prisonnier expose ses conditions de travail. Elles ne permettent pas, selon lui, de respecter les mesures de distanciation physique. Les fouilles sont pratiquées par des surveillants qui ne portent pas tous des gants. Les détenus travaillent “épaule contre épaule”, utilisent les mêmes sanitaires et touchent les mêmes objets. Ceux qui refusent de travailler s’exposent à des sanctions voire un transfert vers un établissement au régime de détention plus strict. Un défenseur des droits humains estime que l‘administration pénitentiaire d’Oregon a ”délibérément et sciemment ignoré la menace pour la santé publique” présentée par l’épidémie. Il juge que les mesures prises sont des “demi-mesures”.
8 avril. Au moins 1 324 personnes liées au milieu carcéral (personnels, prisonniers, agents de probation) sont testées positives à travers le pays. Trente-deux personnes décèdent. Ces données sont probablement sous-estimées. Toutes les administrations ne transmettent pas leurs chiffres.
En Californie, les infirmières qui exercent dans les établissements pénitentiaires durant le lockdown peuvent être appelées à travailler sur des plages horaires de 16 heures consécutives. Elles doivent ”s’y plier ou s’attendre à des représailles”.
Les prisonniers prennent leur repas en cellule. Ils disposent encore d’un accès à la cour de promenade et aux cabines téléphoniques, quartier par quartier.
7 avril. Les autorités de Louisiane prévoient de transférer des détenus porteurs de la Covid-19 dans un quartier dédié, Camp J, au sein de la prison d’Angola. Le bâtiment a fermé en 2018 après avoir été épinglé pour mauvais traitements, “infrastructures en ruine” et aération insuffisante. Un défenseur des droits humains le décrit ainsi :”C’est un cachot dans lequel on a jeté des lits et une serpillière.” Un représentant de l’administration pénitentiaire explique que les cas sévères seront conduits à l’hôpital. La prison d’Angola est actuellement en procès en raison de ses mauvaises conditions d’incarcération et son manque d’accès aux soins.
5 avril. Un document interne de l’administration pénitentiaire d’Alabama prévoit environ 185 morts dans les prisons, dans le pire cas de figure. Les détenus de deux établissements de cet État participent à la confection de masques. Entre 2 000 et 2 500 unités sont produites quotidiennement.
4 avril. Un avocat de New York témoigne : ”On ressent de la terreur, beaucoup de personnes ne reçoivent pas de soins médicaux, le personnel est effrayé et les détenus ont de plus en plus l’impression qu’ils sont laissés ici pour mourir.”
1er avril. La situation à Oakdale (Louisiane), établissement endeuillé par le décès de deux prisonniers, est présentée comme “vraiment désespérée”. Les autorités sanitaires indiquent à l’administration pénitentiaire qu’il n’est plus nécessaire de dépister qui que ce soit et de présumer que toutes les personnes qui présentent des symptômes de la Covid-19 “l’ont certainement”.
31 mars. L’ancien médecin chef de Rikers Island (New York) explique que les prisons sont “parfaitement organisées pour favoriser la transmission de maladies contagieuses”. Pénurie de produits d’hygiène, aération insuffisante, promiscuité : le médecin pointe les carences de l’univers carcéral et l’état de santé des personnes détenues. Les prisonniers de 50 ans ont l’état de santé d’une personne ordinaire de 60 ans, avec des maladies cardio-vasculaires et rénales.
18 mars. La prison de San Quentin (Californie) place près de 1 800 détenus en quarantaine après détection de symptômes grippaux. Deux bâtiments sont concernés, dont le quartier des arrivants.
17 mars. Les personnels font face à de nombreuses arrivées de prisonniers qui doivent être placés en quarantaine. Les agents sont pris de court et s’inquiètent d’avoir à transférer les prisonniers vers l’hôpital de secteur. Une surveillante au Texas rapporte : “Je n’imagine pas bien le personnel hospitalier soigner en priorité un prisonnier s’il se retrouve dans la situation d’avoir à faire des choix pour sauver des vies”. Et ajoute : ”Nous ne disposons pas de respirateurs. Nous ne sommes pas un hôpital, nous n’avons pas d’équipe médicale.”
6 mars. L’American Civil Liberties Union (ACLU) explique les raisons de l’inquiétude ambiante : “les prisons sont perçues comme des mondes hermétiques. Ce n’est pas le cas. Des médecins, des agents pénitentiaires et des visiteurs entrent chaque jour en détention puis rentrent chez eux”. Les prisonniers eux-mêmes circulent entre les tribunaux, les commissariats et les lieux de soins. Les conditions matérielles de détention sont mauvaises : promiscuité, locaux surpeuplés et peu aérés, manque de savon et de produits d’hygiène. L’ACLU publie une liste pour orienter les décisions que prennent les administrations. Par exemple:
(1) Quelles sont les circonstances qui conduisent à tester les personnes ? Combien de tests sont à prévoir ?
(2) Si des personnes détenues doivent être placées en quarantaine ou traitées, quelle organisation est prévue ?
Système judiciaire¶
19 août. Les audiences en présence reprennent progressivement dans certains États, avec des différences selon les districts. La suspension des audiences en présence physique est l’une des cinq mesures qui avait été préconisée par le National Center for State Courts.
Aménagements de peine¶
29 décembre. En Californie, les autorités indiquent avoir procédé à la libération anticipée de 18 300 personnes depuis le début de la pandémie. Le nombre des libérations pour raisons médicales aurait fléchi au pic de l’épidémie, mais l’administration pénitentiaire explique que les prisonniers libérés relèvent fréquemment de plusieurs catégories. Le gouverneur de l’État de Californie, Gavin Newsom, explique étudier chaque demande afin de ne pas libérer “en masse”.
9 décembre. En Oregon, des prisonniers dont la libération avait été acceptée attendent toujours de sortir. Les autorités indiquent avoir du mal à trouver un hébergement convenable pour ces personnes.
8 décembre. Dans le Minnesota, les conditions pour être libéré sur des motifs médicaux sont étendues. Plus de 2 300 personnes détenues dans les prisons d’État déposent une demande. Un peu plus de 150 sont acceptées mais aucune libération supplémentaire n’est prévue.
30 novembre. À New York, une réforme sur la libération sous caution fait diminuer la population prévenue, au début de la pandémie, de 40 %. Cette tendance est de courte durée : l’introduction d’un nouveau texte vient en amoindrir la portée et des juges en exploitent les vides juridiques. Le recours à la détention provisoire augmente ainsi, entre avril et novembre, de 28 %.
18 novembre. Au Nevada, deux détenus sur une population carcérale totale de 14 000 sont jugés éligibles pour une libération anticipée sur des motifs de vulnérabilité à la Covid-19. Des organisations, dont l’ACLU, demandent à ce que le dispositif soit étendu à plus de personnes.
4 novembre. Dans le New Jersey, les autorités annoncent libérer plus de 2 000 détenus d’un coup. Un millier de libérations supplémentaires devrait survenir dans les semaines et mois à venir. La population carcérale diminue, depuis mars, de 35 %. Les détenus qui purgent la dernière année de leur peine (hors meurtres et agressions sexuelles) sont éligibles. Ils sont, à leur libération, conduits vers des centres de transition (transit hubs), des centres de semi-liberté ou vers leur ville d’origine. “Nous essayons de compresser en un minimum de temps un processus qui prend habituellement six mois”, indique le porte-parole du Gouverneur. Une professeure et ancienne avocate s’inquiète : ”On libère ces personnes en leur souhaitant bonne chance, avec leur chemise sur le dos, 10 dollars et un ticket de bus en poche. (…) On les libère en raison de la pandémie pour les y remettre. À moins qu’elles ne puissent rejoindre un lieu sûr, que faisons-nous pour leur permettre de commencer à construire une nouvelle vie ?”
17 août. En Pennsylvanie, 177 des 300 dossiers approuvés en 2019 par le comité des grâces sont en attente de validation par le gouverneur. L’impact de ce retard est considérable, selon la Philadelphia Lawyers for Social Equity, dans le contexte actuel de la pandémie.
12 août. En Californie, près de 300 des 10 000 détenus libérés de façon anticipée depuis le début de la pandémie étaient infectés au moment de leur sortie. “L’administration pénitentiaire ne peut pas imposer la quarantaine d’un détenu comme condition de libération anticipée, car cela n’est pas lié à une conduite criminelle”, déclare le porte-parole de l’administration pénitentiaire. La réinsertion des détenus pose des défis considérables, avec un système d’encadrement submergé. “Il n’y aucun système en place pour gérer ça”, affirme une responsable d’une association de réinsertion. Elle s’inquiète que des prisonniers vulnérables soient relâchés sans aucun accompagnement social.
11 août. Dans le Wisconsin, le gouverneur rejette la quasi-totalité de demandes de libération pour condition médicale, malgré la canicule. Les températures excessives dans les établissements augmentent à la fois les risques de contagion et les conséquences de la maladie, selon des experts médicaux. “Une personne malade de la Covid-19 ne devrait absolument pas être maintenue dans un environnement chaud”, déclare Dr. Susi Vassallo, docteur en médecine à l’université de New York.
6 août. Dans le New Jersey, un projet de loi relatif aux aménagements de peine est soumis au vote. La mesure permettrait de libérer 3 000 détenus au reliquat de peine de moins d’un an, à l’exclusion de ceux incarcérés pour des crimes à caractère sexuel. Depuis le début de la pandémie, 338 prisonniers vulnérables ont été libérés des établissements fédéraux et 700 des prisons des comtés. L’ACLU du New Jersey salue cette loi, qui serait une première pour le pays : ”Certaines personnes ont été condamnées à des longues peines, mais elles n’ont pas été condamnées à mourir en prison.”
16 juillet. La population carcérale diminue, entre mars et juin, de plus de 100 000 prisonniers, soit de 8 %. Cette baisse, qui concerne les prisons fédérales et d’État, serait en partie due à la suspension des transferts des personnes détenues depuis les prisons des comtés. Les données collectées en Virginie, en Caroline du Nord, dans le New Jersey et l’Illinois indiquent que les libérations ne joueraient qu’un rôle mineur dans la baisse de la population carcérale. Celle-ci résulterait plutôt de la moindre activité judiciaire et de la baisse du nombre personnes sous contrôle judiciaire.
En Pennsylvanie, une mesure rendait, en avril, 1 500 prisonniers éligibles à une libération anticipée. Trois mois après, ils sont moins de 160 à en avoir bénéficié.
29 juin. En Californie, les autorités en charge de la réinsertion et de la probation annoncent que les détenus dont le reliquat de peine est inférieur à 180 jours seront placés en détention à domicile (home confinement under post-release supervision). Les premiers aménagements doivent débuter le 1er juillet. Sont exclues de la mesure : les personnes condamnées pour des infractions à caractère violent ou sexuel ou auteures de violences conjugales. L’État aurait déjà procédé à la libération de 3 500 détenus malades, âgés, vulnérables ou en fin de peine. Autant de prisonniers seraient éligibles à la libération grâce à cette deuxième mesure.
22 juin. En Californie, les détenus dont le reliquat de peine est inférieur à 180 jours peuvent prétendre à une libération conditionnelle. Les personnes condamnées pour des infractions à caractère violent, pour des violences conjugales ou figurant sur le registre des infracteurs à caractère sexuel sont exclus du dispositif.
9 juin. Dans le Michigan, le nombre de prisonniers chute de 5,2 % en trois mois. Cette baisse qualifiée d’historique résulte des mesures d’aménagements de peine, de la baisse du nombre d’entrées, ainsi que du peu de retours en détention suite à des violations des conditions de mesures probatoires. Les autorités indiquent avoir “accéléré” les processus de libération.
13 avril. Le gouverneur de l’Arkansas exclut toute libération de prisonniers : ”ces détenus sont dans une prison de sécurité maximale pour une raison, donc il n’en est pas question pour l’instant”. Il ajoute qu’en cas de propagation plus étendue, certains “plans” pourraient être examinés mais que cette possibilité n’était “pas à l’ordre du jour”. L’État compte alors près de 1 500 cas.
6 avril. Une ordonnance fixe, en Californie, le montant de la caution à 0$ pour la plupart des délits et des infractions dites mineures. Cette disposition est présentée comme une mesure de “grande envergure” et la ”tentative de vider les prisons pour freiner la propagation du nouveau coronavirus”.
31 mars. La Californie prévoit la libération de 3 500 détenus condamnés pour des infractions mineures dites “non-violentes”. L’administration pénitentiaire prévoit de faciliter la libération conditionnelle des détenus en fin de peine et de suspendre l’arrivée des détenus depuis les jails. Elle entend diminuer ainsi sa population carcérale de 3 000 personnes en un mois.
Les autorités indiquent travailler à des solutions d’hébergement pour les personnes libérées qui se retrouveraient sans logement. Les chambres vacantes des hôtels locaux accueillent certains libérés.
30 mars. Le shérif du comté de Los Angeles (Californie) procède à la libération, durant le mois de mars, de 1 700 détenus en fin de peine.
27 mars. La libération de 1 100 détenus est ordonnée par le Gouverneur de l’État de New York. Ce dernier compte 80 000 personnes détenues.
23 mars. Les exécutions de deux condamnés à mort sont repoussées. Les conditions sanitaires ne permettent pas de garantir la sécurité des témoins et des personnels. L’épidémie de coronavirus entraîne la suspension des procédures judiciaires et l’arrêt des activités des tribunaux. Des milliers de détenus âgés ou en attente de jugement auraient été libérés dans le Kentucky, l’Ohio et le Texas.
21 mars. Une douzaine de femmes détenues enceintes sont libérées. Les autorités du comté de Harris (Houston, Texas) tentent de faire diminuer la population carcérale. Des demandes de libération sont déposées pour les prisonniers âgés de plus de 50 ans et les plus vulnérables. La population carcérale diminue de 6,5 %.
Les autorités du comté d’Alameda (Californie) procèdent à la libération de 300 personnes détenues à Santa Rita.
19 mars. L’ACLU de l’Arkansas demande la libération des détenus dont le reliquat de peine est inférieur à un an ainsi que la libération des prisonniers malades. Le gouverneur dit ne pas l’envisager. Il estime que les mesures prises dans les prisons d’État sont suffisantes et appropriées. Les visites ont été suspendues et les détenus arrivants sont isolés du reste de la détention pendant quinze jours. L’État de l’Arkansas compte 26 000 prisonniers. 18 000 d’entre eux sont détenus dans des prisons d’État.
16 mars. Le comté de Los Angeles (Californie) procède à la libération de 600 prisonniers. Le shérif recommande aux forces de l’ordre de diminuer drastiquement les arrestations. Celles-ci passent en moyenne de 300 à 60.
Liens avec l’extérieur¶
16 novembre. Dans l’Illinois, le shérif du comté de Cook suspend à nouveau les visites en raison d’une augmentation des cas. Celles-ci reprendront dès que possible.
19 août. Les visites reprennent progressivement dans les prisons fédérales. Elles sont autorisées sous certaines conditions dans neuf États et restent totalement suspendues dans 16 autres États. Les visites d’avocats sont les seules autorisées dans 27 États, selon l’information mise à disposition par le Marshall Project.
18 août. En Floride, la suspension des visites est prolongée jusqu’au 14 septembre. Les détenus ont accès à leurs proches par le biais d’emails, d’appels téléphoniques et de visioconférences.
7 août. En Arizona, la suspension des visites est prolongée jusqu’au 13 septembre. La moitié des 1 066 personnes détenues dans l’établissement de Whetstone ont été testées positives début août.
1er août. En Californie, les autorités peinent à trouver du personnel qualifié pour lutter contre les incendies du fait du confinement des prisons (lockdown). Le quart des effectifs de pompiers de l’État provient en effet des prisons, grâce aux centres de formation de lutte contre les incendies (prison fire camps). Seule la moitié des détenus pompiers est disponible. Les détenus pompiers sont rémunérés entre deux et cinq dollars par jour, avec un bonus d’un dollar par heure sur un site d’incendie.
22 juillet. Dans huit États, les visites des proches reprennent avec quelques aménagements et limitations. Dans le Minnesota par exemple, elles reprennent dans sept prisons qui ont enregistré moins de deux cas dans les quinze jours précédents. Dans le Dakota du Nord et l’Ohio, des établissements organisent des visites à l’air libre.
Vingt-six États autorisent les visites de la part des avocats. En Caroline du Nord, les aumôniers sont également autorisés.
Dix-huit États maintiennent la suspension totale des visites. Seules quelques exceptions s’appliquent. Le Marshall Project effectue un tour d’horizon.
30 juin. En Floride, la suspension des visites est reconduite jusqu’au 15 juillet. La reprise des visites sera décidée par des experts en santé publique. Les prisonniers peuvent maintenir le lien avec leurs proches via courrier, email et téléphone.
10 juin. En Caroline du Nord, l’épidémie a contribué au sous-effectif de personnels en détention. L’administration pénitentiaire passe un contrat avec une société privée pour embaucher des agents, payés jusqu’à deux fois et demi le salaire d’un fonctionnaire. Le porte-parole de l’administration pénitentiaire se défend de vouloir privatiser les prisons. Une clause prévoit le recours à des agents privés pour une durée de deux ans.
17 mars. Les visites de contrôle des établissements pénitentiaires sont suspendues. Le Marshall Project explique “nous n’avons plus aucune visibilité sur ce qui se passe en prison”. Les instances indépendantes de contrôle dans l’Illinois ou dans l’État de New York n’ont plus accès aux prisons. Les avocats, les journalistes et des membres d’organisations de la société civile pointent le manque de transparence des autorités.
14 mars. L’administration pénitentiaire de l’État de New York annonce une série de mesures pour maintenir les liens familiaux :
• la fourniture de cinq timbres gratuits par semaine
• l’obtention de deux e-mails par semaine via une tablette
• l’obtention d’un appel gratuit par semaine
12 mars. L’administration pénitentiaire de Floride annonce un accord avec les entreprises Securus technologies et son prestataire Jpay. Chaque détenu pourra bénéficier de deux appels de 15 minutes, quatre envois d’e-mails (payants à l’unité) et une visite par visioconférence jusqu’au 5 avril. Les familles réclament la gratuité de ces services. Elles critiquent également la brièveté de ces appels et les inégalités technologiques qui empêchent un accès équitable aux visites par visioconférence.
Mouvements de protestation¶
13 décembre. Au Texas, des détenus déclenchent des douzaines de feux, tout au long de la pandémie, pour protester contre leurs conditions d’incarcération. Ces événements seraient “facilement ignorés” par les agents car de nombreux établissements ne disposent pas d’une installation correcte de détection de fumée ou d’alarme à incendie. Une inspection de 2019 rapportait près de 3 000 dysfonctionnements. Moins de 6 % avaient donné lieu à une réparation.
14 novembre. Au moins 106 mouvements de personnes détenues surviennent, entre mars et juin, pour protester contre la gestion de l’épidémie. Le rapport du projet Perilous, sorti ce jour, liste les grèves de la faim, les tentatives d’évasion et les émeutes rapportées sur une période de 90 jours.
10 août. Un personne détenue à San Quentin, en Californie, entame en juillet une grève de la faim pour protester contre les conditions de détention : “Ne déplacez pas les détenus s’ils sont malades. Isolez-les et soignez-les sur place. Déplacer les détenus d’un bâtiment à un autre et d’un établissement à un autre va à l’encontre de l’objectif de stopper la diffusion du virus. J’aimerais que les autorités pénitentiaires écoutent véritablement la population carcérale et les personnels qui travaillent sur le terrain.”
1er août. En Géorgie, un soulèvement a lieu dans la prison de Ware State. Trois prisonniers et deux membres du personnel sont, selon l’administration pénitentiaire, blessés au cours des affrontements. Les sources de la Human and Civil Rights Coalition font état de 10 blessés parmi les détenus et 3 parmi le personnel. Les prisonniers protestaient contre le confinement (lockdown) imposé par les autorités depuis le 17 juillet, suite à quatre suspicions d’homicides.
Plusieurs vidéos du soulèvement sont tournées par des détenus et circulent sur les réseaux sociaux.
27 juin. En Caroline du Nord, une émeute éclate à la prison de Salisbury. Les nouveaux arrivants protestent contre leur placement en quarantaine.
30 mars. Deux prisonniers âgés de 69 et 73 ans portent plainte contre l’administration pénitentiaire du Texas. Ils l’accusent de ne pas garantir la sécurité des détenus à sa charge. Les autorités annoncent avoir pris des mesures, notamment la réduction du nombre de participants à des activités et de personnes au réfectoire et la suspension des visites. Celles-ci sont jugées insuffisantes par les plaignants. Ils indiquent qu’elles ne sont pas toujours appliquées.
Appels et recommandations¶
21 octobre. En Californie, l’administration pénitentiaire aurait fait preuve d’une “indifférence délibérée” à la santé et à la sécurité des personnes détenues. Les mesures prises sont considérées comme inadéquates. Dans une décision rendue, la First District Court of Appeal estime que les autorités n’ont pas pris la mesure de l’urgence de la situation et que cette insouciance était ”moralement indéfendable et constitutionnellement intenable”. Elle enjoint l’administration pénitentiaire de diminuer la population carcérale de moitié.
21 octobre. Au Texas, les droits de centaines de mineurs incarcérés dans cinq prisons différentes seraient régulièrement bafoués. Les organisations Texas Appleseed et Disability Right Texas demandent au ministère de la Justice de se pencher sur leurs conditions de détention, difficiles à contrôler en raison de la pandémie. Une plainte est déposée au niveau fédéral et évoque des agressions sexuelles, des soins de santé mentale inadaptés, un usage fréquent de la force (menottes, entraves, spray au poivre) et des personnels non diplômés.
29 septembre. Au Texas, un jugement est rendu suite au dépôt d’une plainte de détenus âgés et vulnérables contre l’administration pénitentiaire (Texas Department of Criminal Justice). Les prisonniers pointaient des mesures inadéquates et réclamaient des équipements de protection et des produits d’hygiène. Dans sa décision, le juge leur donne raison. Il indique que les agents ont agi “avec une indifférence délibérée à l’égard des besoins médicaux des détenus et négligé imprudemment les risques évidents pour la santé posés par le virus”. Les autorités pénitentiaires annoncent faire appel de cette décision et indiquent prendre toutes les précautions sanitaires nécessaires. Le juge dit douter de ces affirmations et s’appuie sur des SMS échangés entre agents visant à se présenter sous un jour plus favorable. Au cours du procès, deux autres détenus décèdent.
16 août. Plusieurs associations de défense de prisonniers appellent à réagir en réponse à ce qu’ils décrivent comme des “provocations gratuites” et les “infections intentionnelles de détenus noirs” de la part de personnels pénitentiaires en Californie. Le site Liberation news rapporte ce témoignage d’un détenu : “Les surveillants pénitentiaires tentent à tout prix d’agiter et de provoquer des réactions violentes. Nous pensons qu’ils tentent délibérément d’infecter les prisonniers, pour amoindrir leurs chances d’obtenir une libération anticipée”. Le détenu poursuit : “nous pensons que le racisme est la raison derrière l’usage excessif de la force sur des prisonniers noirs non-armés ou endormis.”
13 août. Le transport de détenus sans test préalable est un vecteur de propagation de la Covid-19 dans les établissements du pays, selon le Marshall Project. Le système fédéral déplace des prisonniers à travers tout le pays pour comparution devant la cour, urgence médicale ou transfert. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’absence de test, le non-port de masque et l’inexistence de quarantaine suite au transfert à un nouvel établissement.
3 août. En Géorgie, la Human and Civil Rights Coalition dénonce le manque de soins dans l’établissement de Ware State. Les détenus d’une aile entière seraient contaminés et sans accès suffisant aux soins. Un ancien surveillant déclare que la prison est en sous-effectif grave.
21 mai. Une tribune fustige la gestion de l’épidémie par le Bureau of Prisons. Son auteur, Andrew Cohen, estime que les autorités n’ont pas pris la mesure du danger représenté par la Covid-19 et qu’elles n’ont pas “protégé de manière adéquate les prisonniers et les personnels”. Il critique également la décision de maintenir les ateliers en état de marche lorsque la plupart des commerces et des industries suspendent leurs activités. Enfin, il regrette le manque de transparence de l’administration vis-à-vis du public.
12 mai. En Arizona, cinq personnes détenues à la santé fragile portent plainte contre le directeur de la prison de Florence, le Bureau of Prisons (administration pénitentiaire au niveau fédéral) et les US Marshals (service de police du gouvernement fédéral). La plainte est portée par l’ACLU et le cabinet d’avocats Perkins Coie. L’une des demandes principales est de diligenter un expert indépendant sur place pour constater si les mesures sanitaires ont bien été prises.
7 avril. En Oregon, sept prisonniers incarcérés dans quatre établissements différents attaquent des membres du personnel en justice. Ils les accusent de ne pas avoir suffisamment su prévenir l’épidémie de coronavirus dans les prisons. Les plaignants présentent tous des états de santé qui les rendent particulièrement vulnérables à la Covid-19.
4 avril. En Californie, un panel de juges fédéraux rejettent une demande de remise en liberté “massive” formulée par différents avocats. Ils déclarent ne ressentir “aucune satisfaction” à rejeter une question qu’ils estiment “importante”. Une autre décision de justice encourage l’État à libérer 6 500 prisonniers. Les trois juges enjoignent les autorités pénitentiaires à “faire plus”.
31 mars. Des avocats s’inquiètent pour leurs clients placés en détention provisoire. Ces derniers doivent patienter en détention tandis que l’examen de leur situation est repoussé. Leur dossier risque d’être étudié après l’arrivée de nouvelles affaires plus importantes une fois les tribunaux réouverts.
30 mars. Des experts en santé publique et plusieurs avocats demandent au Gouverneur de l’État de New York de procéder à des libérations conditionnelles pour raisons médicales (prisonniers âgés et malades chroniques notamment), d’accorder une libération anticipée aux détenus en fin de peine et de libérer les 4 000 personnes qui sont incarcérées pour violation des termes de leur conditionnelle (rendez-vous non honoré avec un agent, par exemple).
27 mars. Une plainte déposée à la Cour fédérale de Brooklyn (New York) demande la libération immédiate de 540 prisonniers jugés particulièrement vulnérables.
18 mars. L’ACLU de l’Arkansas demande la libération des détenus dont le reliquat de peine est inférieur à un an ainsi que la libération des prisonniers malades. Le gouverneur dit ne pas l’envisager. Il estime que les mesures prises dans les prisons d’État sont suffisantes et appropriées. Les visites ont été suspendues et les détenus arrivants sont isolés du reste de la détention pendant quinze jours. L’État de l’Arkansas compte 26 000 prisonniers. 18 000 d’entre eux sont détenus dans des prisons d’État.
17 mars. Des appels se succèdent, pour procéder à la libération des détenus, notamment ceux de Rikers Island (État de New York).
6 mars. L’ACLU publie une liste pour orienter les décisions que prennent les administrations. Par exemple :
(1) Quelles sont les circonstances qui conduisent à tester les personnes ? Combien de tests sont à prévoir ?
(2) Si des personnes détenues doivent être placées en quarantaine ou traitées, quelle organisation est prévue ?
Condamnés à mort¶
5 août. Le département de la Justice programme deux exécutions fédérales pour la fin du mois de septembre. Trois exécutions ont été pratiquées en juillet. Deux autres sont prévues en août. Cette reprise des exécutions met fin à une pause de 17 ans dans les exécutions fédérales.
20 mai. Les exécutions reprennent. Dans le Missouri, Walter B. reçoit une injection létale. Il s’agit de la première exécution depuis le 5 mars. Une dizaine avait été reportée, notamment dans l’Ohio et le Tennessee.
Cas identifiés¶
29 décembre. En Californie, le nombre total de prisonniers testés positifs depuis le début de la pandémie s’élève à 32 000. Plus d’un tiers d’entre eux sont enregistrés au cours des deux derniers mois. Le taux d’incidence est, en prison, de 390 pour 1 000 habitants. Il est, à l’extérieur, de 53.
28 décembre. Dans le Colorado, quatre prisonniers décèdent. L’État dénombre un total de 24 décès liés au coronavirus. Il enregistre, en décembre, 1 500 cas “actifs” parmi les personnes détenues et 1 200 parmi les agents.
27 décembre. En Alaska, la prison pour femmes de Hiland Mountain compte 109 cas positifs.
19 décembre. Un prisonnier sur cinq a été testé positifà la Covid-19. C’est quatre fois plus que dans la population générale. Le nombre de décès s’élève à 1 700. Ce chiffre serait largement sous-estimé, selon un médecin officiant anciennement à la prison de Rikers.
Dans le Kansas, la moitié des prisonniers ont été contaminés. Dans l’Arkansas, quatre prisonniers sur sept ont été contaminés, soit le deuxième taux d’infection le plus élevé du pays.
16 décembre. En Californie, la prison de Donovan (San Diego) compte 400 cas parmi les personnes détenues. Elles sont hébergées et isolées dans le gymnase de l’établissement. Des masques, des équipements de protection sont distribués, des campagnes de dépistage sont en cours.
15 décembre. En Alaska, l’établissement de Goose Creek compte désormais 708 cas positifs. D’autres établissements de l’État dénombrent des cas : Anchorage (112), Yukon-Kuskokwim (68).
Les villes, comtés et États qui dénombrent le plus de personnes incarcérées sont également les plus touchés par l’épidémie de Covid-19. L’organisation Prison Policy Initiative publie un rapport pour démontrer le lien entre l’“incarcération de masse” et la propagation du coronavirus au sein de la “communauté et des environnements” de la prison. Le recours excessif à l’incarcération serait à l’origine de 500 000 cas supplémentaires en l’espace de trois mois. L’organisation détaille ces résultats et prend le comté de Marion (Ohio) pour exemple.
14 décembre. En Pennsylvanie, la prison de Westmoreland compte 114 cas. Deux quartiers sont placés en quarantaine pour 14 jours. Les douches et un temps d’exercice quotidien sont prévus.
12 décembre. LAlabama est le quatrième État le plus endeuillé, en prison, par la Covid-19.
11 décembre. À Hawai, la prison de Halawa compte 68 prisonniers positifs à la Covid-19. D’autres prisons de l’État sont touchées : Oahu (449), Waiawa (213).
10 décembre. En Alabama, les prisons font l’objet de nombreuses plaintes : violences, conditions de détention dégradées et dégradantes… L’irruption du coronavirus en détention en souligne les nombreuses failles, avec 43 morts depuis le début de l’année.
9 décembre. Dans le Nevada, les cas de Covid-19 se multiplient en détention. Certains établissements sont presque entièrement touchés. Les malades représentent, à l’échelle de l’État, 12 % des personnes détenues et des personnels. L’administration pénitentiaire défend son bilan et ses actions. Elle pointe la responsabilité d’autres acteurs.
8 décembre. L’administration pénitentiaire fédérale indique que 5 000 prisonniers fédéraux et 1 500 personnels sont porteurs de la Covid-19.
Dans le Minnesota, la prison de Duluth compte 41 prisonniers et trois personnels positifs à la Covid-19.
5 décembre. En Alaska, l’épidémie à la prison de Goose Creek s’intensifie. Le nombre de prisonniers positifs à la covid-19, soit 581 personnes, représente 46 % de la population totale de l’établissement. Un foyer se déclare à la prison de Yukon Kuskokwim, avec 46 cas identifiés. Treize détenus sont actuellement hospitalisés au sein de l’État.
2 décembre. En Pennsylvanie, la prison de Laurel Highlands compte 444 cas positifs, soit la moitié de sa population carcérale. Huit décès sont rapportés au cours de 15 derniers jours. L’établissement occupe les locaux d’un ancien hôpital psychiatrique et héberge la plupart des détenus âgés et malades de l’État. L’administration pénitentiaire affirme que la moitié des cas identifiés est aujourd’hui rétablie et que son plan de prévention porte ses fruits. Les mesures prises sont présentées comme modèles (annulation des visites, dépistage de masse, limitation des promenades).
1er décembre. En Alaska, un nouveau décès est enregistré. L’homme était âgé de 77 ans.
30 novembre. Au niveau national, un total de 200 000 prisonniers ont, à ce jour, été testés positifs. Au moins 1 450 détenus et personnels pénitentiaires sont décédés des suites de la Covid-19.
24 novembre. En Alaska, le nombre de cas à la prison de Goose Creek continue d’augmenter, avec 299 prisonniers positifs à la Covid-19. Un tiers est considéré comme “rétabli”. Un homme de 69 ans décède.
En Californie, la prison située en centre-ville de Los Angeles, le Metropolitan Detention Center, enregistre 219 cas parmi les personnes détenues et 12 parmi les personnels. C’est le quatrième plus important foyer épidémique du système pénitentiaire.
20 novembre. Dans l’Iowa, 3 400 cas et neuf décès sont enregistrés parmi les personnes détenues et le personnel. Les trois quarts des détenus de la prison d’Anamosa sont testés positifs.
17 novembre. Dans le Delaware, près de 20 détenus sont testés positifs à la prison de James T. Vaughn. Parmi eux, 18 sont transférés dans un centre de soins rattaché à l’établissement. L’État a enregistré 590 cas depuis le début de la pandémie et 11 décès.
16 novembre. En Alabama, le nombre de personne détenues testées positives s’élève, depuis le début de la pandémie, à 761.
15 novembre. Au Texas, le nombre de décès des suites de la Covid-19 s’élèverait à 231, dont 204 personnes détenues. Neuf d’entre elles attendaient leur libération suite à un aménagement de peine et 21 avaient purgé 90 % de leur peine.
Dans le Mississippi, le Marshall County Correctional Center compte 53 détenus positifs à la Covid-19.
13 novembre. Dans le Nevada, plus de 80 % des détenus de la prison de Carson City sont testés positifs.
Dans l’Iowa, les autorités rapportent, en l’espace d’une semaine, plus d’un millier détenus testés positifs supplémentaires. L’État est l’un des trois qui comptent le plus de cas. Cinq détenus sont morts depuis le début de la pandémie dans les établissements suivants : Fort Dodge (3), Coralville (1), Anamosa (1).
9 novembre. En Alaska, la prison de Goose Creek, la plus importante de l’État, connaît une explosion du nombre de cas, avec 110 détenus testés positifs. Les autres prisons de l’État sont également touchées, comme celles de Fairbanks (104 cas), Anchorage (2) et Wildwood (1). Les autorités ne rapportent aucun décès.
18 octobre. En Alaska, 33 détenus de la prison de Fairbanks sont testés positifs. L’établissement est placé en quarantaine pour une durée de 14 jours.
16 octobre. Dans le Dakota du Sud, 127 détenus de la Mike Durfee State Prison sont testés positifs. Les transferts, les activités et les cours sont suspendus.
14 octobre. Dans l’État de New York, les établissements du comté de Greene voient le nombre de cas de Covid-19 fortement augmenter. Les prisonniers positifs seraient au nombre de 89, la plupart incarcérés à la prison de Coxsackie. Dans le Wisconsin, une troisième prison d’État fait face à un grand nombre de nouvelles contaminations. La prison de Racine/Sturtevant compte 127 cas. Cette situation vient s’ajouter à la crise des établissements de Kettle Moraine (352 cas) et Oshkosh (347 cas). L’ACLU pointe les défaillances des autorités et estime ”assister aux conséquences du manque d’action”. L’association avait demandé la libération des détenus les plus fragiles, sans résultat.
13 octobre. Dans le Michigan, la prison de Marquette Branch compte 158 détenus positifs à la Covid-19. Les personnels sont en nombre insuffisant : 79 sont pour l’heure isolés à leur domicile. Les agents ne suivraient pas tous les règles sanitaires, selon le porte-parole de l’administration pénitentiaire. De la vidéosurveillance vise à y remédier.
6 octobre. Dans l’Utah, l’une des prisons du complexe carcéral de Draper compte 60 % de personnes détenues positives au Covid-19. Ces 196 personnes sont incarcérées à Wasatch, l’un des établissements de l’ensemble pénitentiaire.
29 septembre. Au Texas, le nombre de décès liés à la Covid-19, à hauteur de 162, dépasse à lui seul celui enregistré dans l’ensemble du système fédéral. Depuis le début de la pandémie, 23 000 personnes détenues et 4 800 agents sont testés positif.
28 septembre. En Californie, une sixième personne détenue à la prison d’État de Avenal décède des suites de la Covid-19. Les décès comptabilisés dans les prisons d’État sont désormais au nombre de 64.
Dans le Michigan, la prison de Muskegon compte 997 cas positifs, soit 75 % des personnes détenues. Vingt-sept membres du personnel sont également contaminés. Les décisions prises par les autorités et des agents auraient fortement participé à la propagation de l’épidémie.
27 septembre. En Californie, un premier détenu décède des suites de la Covid-19 à la prison de Folsom. L’établissement compte 527 cas.
23 septembre. En Virginie, 10 personnes détenues meurent des suites de la Covid-19 à la prison de Deerfield. Trente-six surveillants sont testés positifs.
Dans le Minnesota, 88 personnes détenues sont testées positives à la prison fédérale Waseca, soit 15 % de sa population. L’établissement accueille uniquement des femmes. Deux membres du personnel sont également positifs.
8 septembre. En Oregon, un détenu décède à la prison de Snake River. Il est le sixième prisonnier de cet État à mourir de la Covid-19.
4 septembre. Dans le Michigan, la prison de Muskegon compte 885 cas positifs sur les 1 300 détenus que compte l’établissement. Vingt-six membres du personnel sont également contaminés. Ces chiffres surpassent ceux enregistrés dans la prison de Lakeland, dans laquelle la moitié de la population carcérale, soit 815 personnes, avait été infectée.
3 septembre. Le taux de mortalité des personnes détenues est deux fois plus important que pour la population générale. Le taux d’infection, lui, est de quatre fois supérieur.
1er septembre. Dans l’Indiana, plus de 100 détenus de la prison de Terre Haute sont positifs à la Covid-19. Un prisonnier était décédé, en mai, dans ce même établissement.
21 août. En Arizona, les détenus de Yuma rapportent des faits d’intimidation de la part des responsables de la prison pour qu’ils refusent de se soumettre à un dépistage. Selon plusieurs proches de détenus, les responsables pénitentiaires entendaient ainsi réduire les chiffres de la contagion.
20 août. Dans le Michigan, près de la moitié des 1 300 détenus de l’établissement de Muskegon est testée positive. Des prisonniers rapportent que certains de leur co-détenus testés positifs n’avaient pas été isolés immédiatement : “On lui a dit qu’il était positif. Il avait ramassé ses affaires et attendaient d’être déplacé… il se tenait juste devant six ou sept d’entre nous, sans masque, devant un grand ventilateur”. L’administration pénitentiaire affirme que tous les prisonniers de l’établissement sont considérés comme ayant eu un contact à risque, étant donné que repas et médicaments sont distribués dans les ailes depuis mi-août.
14 août. Dans le Michigan, un détenu incarcéré à la prison privée de North Lake décède des suites de la Covid-19. Il est fait état de graves négligences médicales “s’inscrivant dans une culture plus large d’indifférence à la santé des détenus”. Le détenu avait été transféré depuis la prison privée de Taft en Californie. Ces deux établissements sont des Criminal Alien Requirement prisons, où sont détenus les étrangers risquant le renvoi à l’issue de leur peine. La transparence de ce type d’établissement a souvent été remise en cause.
14 août. Un détenu se suicide à l’aide de son masque de protection, selon l’administration pénitentiaire du Connecticut. Une enquête de police est en cours et l’administration pénitentiaire va examiner les risques représentés par le matériel de protection distribué. Certains établissements, en Alabama et en Pennsylvanie notamment, ont été accusés d’avoir retiré du matériel de protection en raison de potentiels détournements de son utilisation.
5 août. Le taux moyen d’infection est cinq fois et demie plus élevé en prison qu’à l’extérieur : 3 251 contre 587 pour 100 000 pour la population générale. Les décès sont au nombre de 39 pour 100 000 en prison, et de 29 pour 100 000 à l’extérieur.
En Arizona, 517 détenus de la prison de Tucson Whetstone sont testés positifs. Ce nombre représente la moitié de la population de l’établissement. Ils sont isolés du reste des détenus.
Une campagne massive de tests dans l’établissement pénitentiaire de Muskegon, au Michigan, révèle 155 cas positifs. La plupart d’entre eux sont asymptomatiques.
4 août. En Californie, 8 300 détenus sont testés positifs et 49 sont décédés. L’établissement pénitentiaire fédéral de San Quentin totalise à lui seul 2 469 cas et 21 décès depuis la fin du mois de mai. La contagion est liée au transfert de 121 détenus depuis l’établissement de Chino, dans le Sud de l’État.
3 août. La Kentucky State Reformatory compte un total de 811 détenus positifs au coronavirus. Six détenus y sont décédés des suites de la Covid-19.
22 juillet. Au Texas, 510 femmes sont testées positives au coronavirus dans une prison fédérale.
21 juillet. En Arizona, une prison privée gérée par l’entreprise CoreCivic fait état de 69 cas parmi les détenus. L’établissement en question accueille des prisonniers de différents États (Kansas, Hawai, Nevada). Toutes les personnes testées positives proviennent du Nevada. Aucune ne présente de symptômes. Les prisonniers ayant été en contact avec les malades sont placés en quarantaine par mesure de précaution.
16 juillet. Au moins 64 119 détenus ont été testés positifs à la Covid-19. Plus de 7 300 nouveaux cas sont découverts par rapport à la semaine précédente, soit une augmentation de 13 %.
Le Texas est l’État qui compte le plus de prisonniers malades (plus de 12 000), avant la Californie et l’Ohio. Le plus grand nombre de malades pour 10 000 personnes détenues est enregistré dans l’Arkansas, le New Jersey et le Tennessee.
30 juin. En Floride, les prisons comptent 1 963 cas positifs et 24 décès. L’administration pénitentiaire rapporte également 438 cas positifs parmi les personnels.
29 juin. En Californie, dans la prison de San Quentin, 900 cas supplémentaires sont identifiés au cours des deux dernières semaines. Les transferts opérés entre établissements participeraient à la propagation de l’épidémie.
29 juin. Dans le Michigan, deux détenus de la prison privée de North Lake décèdent des suites de la Covid-19. L’administration pénitentiaire fédérale (Federal Bureau of Prisons) indique que 100 autres sont guéris. L’ensemble des aspects de la détention, y compris les soins, est entièrement géré par l’entreprise GEO. Les autorités présentent cet établissement comme “modèle”.
22 juin. Les prisons de San Quentin et Corcoran (Californie) comptent respectivement plus de 300 et 150 cas positifs. A San Quentin, le nombre de malades est multiplié par six en l’espace de 48 heures. Deux quartiers de détention sont placés en quarantaine. Cette augmentation fait suite à un transfert de détenus depuis les établissements de Chino, où plus de 850 cas sont identifiés. Les personnes transférées n‘auraient pas été testées avant leur départ. Le nombre de cas positifs dans les prisons californiennes s’élève à 3 700, le nombre de décès, à 19.
10 juin. Dans l’Oregon, l’épidémie de coronavirus de la prison Shutter Creek est “résolue”, selon les autorités. L’apparition de nouveaux cas semble ralentir. Le nombre de détenus positifs au coronavirus s’élève à 167.
En Alabama, un deuxième prisonnier décède. Il avait alerté les autorités depuis deux ans sur son état de santé fragile.
9 juin. Le Michigan est l’un des deux seuls États à procéder au dépistage de l’ensemble des prisonniers, indiquent les autorités. Elles rapportent que 68 prisonniers sont décédés et que 3 944 sont positifs.
8 juin. Au Texas, le nombre de cas dans les prisons d’État s’élève à 6 900. Les agents testés positifs sont au nombre de 1 000. Le nombre de cas a “explosé” depuis les campagnes de test massives dans les prisons de l’État.
7 juin. En Louisiane, deux prisons pour femmes présentent un taux de contamination au coronavirus de respectivement 87 % et 6 0%. Depuis le début de l’épidémie, deux femmes et 12 hommes incarcérés dans cet État sont décédés.
En Californie, la prison de San Quentin recense 14 prisonniers porteurs de la Covid-19 ainsi que six membres du personnel.
2 juin. En Virginie-Occidentale, 118 détenus sont testés positifs à la prison d’Huttonsville.
1er juin. En Californie, un premier décès parmi le personnel pénitentiaire est annoncé.
Dans le Tennessee, des centaines de prisonniers et de personnels sont testés positifs à la prison de Bledsoe. Cela fait de cet établissement l’un des plus touchés de l’État. Certains dénoncent une prise en charge défectueuse et une épidémie qui “aurait pu être évitée à 100 %”. L’absence de personnels pourrait conduire les autorités à faire appel à la Garde nationale.
20 mai. En Californie, 3 200 prisonniers sont malades et au moins 16 sont morts.
19 mai. ”Les prisons ont été submergées par le virus”, titre le New York Times. Il rapporte plus de 42 000 cas identifiés et 432 décès parmi les personnes détenues et le personnel. Les trois plus importants “clusters” comptent plus de 1 200 cas chacun. Presque toutes les prisons d’État seraient touchées, bien que de nombreuses personnes soient asymptomatiques.
18 mai. Dans le Michigan, un responsable syndical représentatif des shérifs estime que ”travailler dans une prison du comté de Wayne est une condamnation à mort”.
Reuters indique de certains établissements ont recours à des dépistages de grande ampleur. Les 37 prisons d’État qui l’ont fait comptent 10 000 cas confirmés sur une population totale de 44 000. Les prisons fédérales réservent les dépistages aux personnes qui présentent de lourds symptômes. Près de 4 200 cas y sont confirmés. La plus grande inconnue réside dans les prisons locales (local jails) où la situation est ”opaque”. Aucun suivi n’est effectué.
12 mai. En Arizona, les données rendues publiques ne permettent pas de connaître avec précision le nombre de personnes testées parmi les 4 000 que compte la prison de Florence. Au moins 400 sont placées en quarantaine.
5 mai. En Louisiane, la prison de Oakdale compte 113 personnes détenues positives.
30 avril. Au Texas, une détenue âgée de 30 ans décède des suites de la Covid-19. Ce décès survient deux jours après qu’elle ait mis au monde un bébé. L’accouchement s’était déroulé sous ventilateur.
En Californie, l’administration pénitentiaire fédérale rapporte un taux de de contamination à hauteur de 70 % parmi les prisonniers testés.
29 avril. Le Marshall Project recense le nombre de cas identifiés, l’État dans lequel ils se trouvent ainsi que le nombre de décès. Le nombre de détenus porteurs de la Covid-19 s’élève alors à 14 513. Des États comme l’Ohio et le Michigan participent largement à la forte augmentation au cours des derniers jours.
28 avril. La prison de Sterling dans le Colorado compte 238 cas confirmés. C’est l’établissement où l’épidémie est la plus importante dans cet État.
20 avril. Dans l’Ohio, plus de 1 800 prisonniers de l’établissement pénitentiaire de Marion sont testés positifs, de même que 109 agents pénitentiaires.
19 avril. En Californie, un premier prisonnier décède des suites de la Covid-19.
18 avril. Dans l’Alabama, un premier prisonnier décède des suites de la Covid-19.
13 avril. Dans l’Illinois, près de Chicago, 306 personnes détenues à la prison du comté de Cook sont testées positives. Deux prisonniers décèdent. Vingt détenus sont hospitalisés, 32 sont placées dans un lieu de rémission (recovery facility) et 48 sont testés négatifs. Cinq prisonniers du Stateville Correctional center sont décédés.
En Arkansas, 44 des 47 personnes détenues au sein d’un même bâtiment de la prison de Cumins sont testées positives. La porte-parole de l’administration pénitentiaire explique que les prisons d’État reçoivent encore des nouveaux arrivants (transférés depuis les local jails) mais que ces derniers sont placés en quarantaine durant deux semaines.
8 avril. En Californie, le nombre de personnes testées positives s’élève à 81, dont 19 détenus. Le personnel compte 62 cas, dont deux infirmières.
Au Texas, 15 établissements sont placés en lockdown (confinement). Le bilan fait état de 56 agents et de 47 prisonniers testés positifs. Des centaines de personnes sous main de justice sont en observation.
Dans l’Illinois, les prisons de Chicago sont présentées comme celles parmi les plus touchées par l’épidémie de coronavirus. Plus de 350 personnes sont testées positives au cours des deux dernières semaines.
7 avril. En Louisiane, 28 prisonniers et 22 membres du personnel sont testés positifs à la Covid-19. En Californie, 17 prisonniers et 53 surveillants sont déclarés porteurs du virus.
6 avril. Dans l’Ohio, trois prisonniers décèdent des suites de la Covid-19 à la prison d’Elkton. L’administration dénombre 23 détenus et deux agents testés positifs dans ce même établissement. La Garde nationale est appelée en renfort. Ses agents ne seront pas armés et ne feront aucun acte relatif à la sécurité. ”C’est une mission médicale”, rappelle le Gouverneur.
4 avril. Peu de tests sont effectués dans les établissements pénitentiaires de New York. Sept détenus sont testés parmi les 1 700 que compte le Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn.
1er avril. Un deuxième prisonnier incarcéré à Oakdale meurt des suites de la Covid-19. Vingt autres sont hospitalisés.
Les prisons d’États enregistrent sept morts des suites de la Covid-19.
31 mars. Vingt-deux agents et quatre prisonniers sont testés positifs.
30 mars. Au Texas, deux prisonniers et sept agents sont testés positifs dans différents établissements. Les mouvements de centaines de détenus sont limités.
Cent-un prisonniers et une douzaine d’agents sont testés positifs dans une prison à Chicago (Illinois). Les autorités du Michigan en dénombrent 78 dans les prisons de l’État. L’établissement de Rikers Island (New York) en compte 167.
29 mars. En Louisiane, un prisonnier incarcéré à Oakdale meurt des suites de la Covid-19. Il s’agit du premier décès rapporté par les autorités fédérales. Un prisonnier est testé positif à la prison de East Baton Rouge. Quatre-vingt-quatorze détenus sont placés en quarantaine.
25 mars. Soixante-quinze détenus et 37 agents (New York) sont testés positifs.
23 mars. Dans l’État de New York, un prisonnier est testé positif à la Covid-19 à Rikers Island. Un syndicat pénitentiaire rapporte également l’infection d’un surveillant. Le médecin chef de la prison de Rikers Island interpelle le ministère de la Justice : “Pensez à un paquebot de croisière qui embarquerait de nouveaux passagers chaque jour. S’il vous plaît, libérez autant de personnes que possible”. Une vingtaine de surveillants et des prisonniers sont contaminés dans cette prison.
17 mars. Un enquêteur de l’administration pénitentiaire de la ville (Department of Correction investigator) décède des suites de la Covid-19.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
19 juin. La direction générale de l’administration pénitentiaire lance, trois mois après le premier cas recensé dans le pays, des appels d’offres visant à l’acquisition de médicaments, de matériel sanitaire, ainsi que des prestations de nettoyage.
28 mai. La Procuraduría de los Derechos Humanos (PDH) déplore le manque de matériel sanitaire dans les lieux de privation de liberté du pays.
22 mai. Les autorités annoncent aménager des zones d’isolement pour les détenus les plus vulnérables et rénover des établissements, comme la prison Fraijanes II. Ces lieux seraient dédiés à l’accueil de détenus testés positifs.
13 mai. Les rapporteurs du bureau national pour la prévention de la torture constatent que la surpopulation endémique dans les prisons du pays empêche toute distanciation sociale. Ils déplorent par ailleurs l’absence de désinfection des colis, ainsi que l’insuffisance de matériel de protection pour les détenus et le personnel pénitentiaire. Les détenus doivent alors se procurer par eux même du gel hydroalcoolique ou des masques.
8 mai. Luis Rodolfo Escobar, chef de la direction générale du système pénitentiaire annonce qu’il n’y aura pas de nouveaux tests réalisés sur les détenus en l’absence de symptômes car le virus ”n’est pas à l’intérieur des prisons ”.
14 avril. Deux détenus du centre de détention de Mariscal Zavala présentent des symptômes et sont testés, avec un résultat négatif. L’établissement héberge 240 détenus pour 135 places.
30 mars. Les détenus mineurs du centre juvénile Las Gaviotas, au Sud de Guatemala City, cousent 5 000 masques en deux semaines. Les masques seront distribués à des institutions et familles qui ne sont pas en mesure de s’en procurer. ”Si j’ai pu nuire au Guatemala par le passé, je souhaite aujourd’hui réparer mes erreurs”, témoigne Jason. Le projet doit être étendu aux quatre centres correctionnels gérés par le Secretaría de Bienestar Social de la Presidencia de la República (SBS). Les matériaux utilisés sont certifiés par des médecins militaires, et des messages d’encouragement seront imprimés sur les masques dans le cadre du programme de réinsertion.
Système judiciaire¶
8 juin. Les autorités publient les statistiques du système pénitentiaire. Malgré les recommandations des experts et des différentes instances internationales, les prisons du pays comptent plus de détenus qu’au début de l’épidémie.
Aménagements de peine¶
4 juillet. La Cour suprême de justice libère 140 détenus de manière anticipée sous la pression du Haut-commissaire auprès des Nations unies. Elle annonce qu’elle présentera dans les prochains jours des réformes judiciaires pour libérer des prisonniers et réduire les risques d’épidémie en prison. Les cas de 380 autres prisonniers sont actuellement étudiés, chaque libération étant traitée individuellement.
23 juin. l’Instituto de la Defensa Pública Penal (IDPP) confirme la libération anticipée de 61 personnes détenues, sur 159 demandes examinées depuis l’apparition du premier cas. Le Défenseur des droits juge ces libérations anecdotiques. Ces libérations ne seraient que le résultat minimal des dispositions prévues par la loi, et démontrerait le peu d’intérêt des autorités pour la santé des personnes privées de liberté.
Mouvements de protestation¶
16 avril. Deux patients en convalescence du Covid-19 s’évadent de l’hôpital temporaire de Parque de la Industria. L’un d’entre eux est repris. Tous deux sont passibles d’une peine d’emprisonnement de un à six ans.
Liens avec l’extérieur¶
Les visites sont interdites dans les prisons et les centres de détention pour mineurs.
Appels et recommandations¶
10 juin. Des experts et la Procuraduría de los Derechos Humanos (PDH) estiment qu’il est nécessaire de généraliser les tests dans les prisons du pays. Ils seraient jusque-là largement insuffisants.
21 avril. Une personne détenue s’inquiète de ses conditions de détention. Elle transmet à Prison Insider une lettre exposant les mesures d’aménagements de peine qu’il conviendrait de prendre, selon lui.
Cas identifiés¶
22 Juillet. La direction de l’administration pénitentiaire recense 200 personnes détenues testées positives dont 18 décédées.
26 juillet. L’ancien directeur de l‘administration pénitentiaire guatémaltèque est décédé des suites de la Covid-19. Il était détenu dans la prison Mariscal Zavala.
28 juillet. L’Office national pour la prévention de la torture dénonce les lacunes des protocoles sanitaires et des mesures de confinement liées à la surpopulation des établissements. Sur les 26 000 prisonniers du pays, seulement 433 ont été testés dont 198 se sont révélés positifs.
17 juillet. Les autorités font état de 15 personnes détenues décédées du virus, lors du dernier rapport établi il y a deux semaines, le nombre de décédés s’élevait à 11. Sur les 201 cas testés positifs, 197 sont des hommes et 4 sont des femmes. Jusqu’à cette date, 108 détenus ont reçu un traitement et ont récupérés.
14 juillet. Les autorités font état de 20 personnes détenues testées positives à la prison de Mariscal Zavala.
12 juillet. Les autorités confirment le décès d’un détenu à la prison de Mariscal Zavala.
24 juin. Les autorités pénitentiaires font état de 103 cas avérés et neuf décès parmi les personnes privées de liberté. Par ailleurs, elles annoncent la rémission de 35 personnes. Les prélèvements seraient effectués en nombre insuffisant.
18 juin. Les autorités font état de huit décès parmi les prisonniers. Elles indiquent que ceux-ci souffraient d’autres maladies et présentaient des vulnérabilités.
15 juin. Le ministère de la Santé annonce 91 cas positifs parmi les détenus après la réalisation de 170 tests dans deux établissements du pays. Ils ont tous été transféré à la prison de Fraijanes II.
10 juin. Les autorités font état de 10 cas dans les prisons du pays. Les rapports de l’Office national contre la torture (Oficina Nacional de Prevención de la Tortura) rapportent eux 51 détenus contaminés. Par ailleurs, il est fait état d’au moins cinq décès.
9 juin. Le ministère de la Santé confirme la présence de 51 cas positifs dans le secteur I du Centro de Detención Preventiva de la zone 18.
6 juin. Le vice-ministre de la Santé informe après réalisation d’une vingtaine de tests, que huit personnes parmi les détenus et membres du personnel sont testées positifs dans un établissement de la zone 18. Le placement en quarantaine, concerne 534 personnes dans le secteur 11 et 65 dans le secteur “El Hospitalito”.
5 juin. Le ministère de la Santé confirme le décès de deux détenus du Centre de détention de la zone 18 après avoir été transféré à l’hôpital.
29 mai. Un détenu du Centro Preventivo décède des suites du Covid-19. Le ministère de la Santé ne donne pas d’information quant à des campagnes de tests. L’établissement accueille 4 555 personnes pour une capacité 1 500 places.
28 mai. La Procuraduría de los Derechos Humanos (PDH) fait état de deux femmes détenus testées positives dans la prison de Fraijanes I. Deux autres cas sont signalés, l’un dans la prison de la Torre de Tribunales et l’autre dans celle de Quetzaltenango.
23 mai. Un détenu est testé positif à la prison Fraijanes II, un établissement géré par la police nationale à Quetzaltenango. Les autorités annoncent transférer ce détenu et renforcer les mesures sanitaires. Elles déclarent par ailleurs qu’aucun cas n’est à déplorer dans les établissements administrés par les autorités pénitentiaires.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
26 septembre. Les autorités n’ont pas ouvert d’enquête concernant la contamination de plus d’une centaine de détenus dans la prison de Lusignan. Le directeur des prisons explique que le virus a pu rentrer de plusieurs façons.
23 août. Le ministre de l’Intérieur et l’administration pénitentiaire communiquent leur préoccupation face aux conditions de détentions très insatisfaisantes dans la prison de Lusignan. Plusieurs mesures sont évoquées, dont un projet de construction de locaux additionnels pour permettre la distanciation sociale.
Aménagements de peine¶
18 novembre. Les autorités libèrent 65 détenus condamnés pour des infractions dites mineures.
7 avril. Des prisonniers au reliquat de peine inférieur à un mois sont libérés. L’administration annonce la libération prochaine de prisonniers souffrant de maladies chroniques.
Mouvements de protestation¶
20 septembre. Une mutinerie éclate à la prison de Lusignan. Les détenus protestent contre les longs délais entre les audiences et contre la surpopulation. Ils s’inquiètent du risque de contagion suite au dépistage de deux détenus. Certains essaient de s’évader lors du soulèvement. Les surveillants tirent sur sept d’entre eux. Deux meurent, les cinq autres sont hospitalisés.
Cas identifiés¶
18 novembre. Les autorités rapportent que, en octobre, plus de 290 détenus sont testés positifs à la prison de Lusignan.
22 septembre. Le nombre de détenus testés positifs s’élève à 140 à la prison de Lusignan. Ce résultat fait suite au dépistage déployé à la suite de la détection de deux premiers cas.
15 septembre. Deux détenus de la prison de Lusignan, sont testés positifs. Le chef de l’établissement indique que tout personne présentant des symptômes sera suivie et examinée.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
5 juin. L’agence Caricom Impacs relève la surpopulation extrême des prisons de pays. Elle répond alors à la demande “d’assistance urgente” des autorités et fait don de matériel sanitaire.
27 mai. Le Protecteur du citoyen et de la citoyenne estime que les autorités minimisent la crise. Il déplore l’inaction que cela entraîne face à la propagation du virus dans les prisons du pays. Des dizaines de prisonniers porteurs de symptômes n’auraient pas accès aux tests. L’ombudsman craint le décès de plusieurs centaines de détenus.
22 mai. Le directeur de l’administration pénitentiaire annonce un plan de dépistage du personnel et des détenus après la découverte de plusieurs cas positifs. Ceux-ci vont être réalisés progressivement par groupe de 50. La prison de Port-au-Prince compte plus de 3 600 détenus pour 778 places. Certaines cellules destinées à recevoir moins d’une vingtaine de personnes en hébergent parfois quatre fois plus. La surpopulation et les conditions sanitaires font craindre une propagation rapide au sein de l’établissement.
12 mai. L’administration pénitentiaire annonce le développement d’actions de sensibilisation, la mise à disposition de matériel de prévention et un renforcement du nettoyage des locaux. Quatre établissements pénitentiaires seront aménagés en centres de prise en charge pour les détenus infectés.
Aménagements de peine¶
2 juillet. Le premier ministre demande la suspension temporaire des 415 libérations anticipées après que la liste des personnes concernées ait suscité la converse.
23 juin. Le Président gracie 415 détenus afin de favoriser une baisse de la surpopulation carcérale. Jusque-là, seules 800 personnes avaient été libérées. Cette décision fait suite à de vives critiques quant à l’impossibilité de mettre en place des conditions sanitaires adéquates dans les prisons du pays.
8 avril. L’administration pénitentiaire dresse une liste de 600 personnes à libérer parmi les condamnés. Une seconde liste concernant les prévenus devrait suivre sous peu. Les personnes prévenues représentent les trois quarts des 11 300 prisonniers du pays, avec des durées de détention provisoire dépassant fréquemment les délais légaux. Le directeur de l’administration pénitentiaire dénonce que certains restent incarcérés depuis cinq ans ou six ans alors que leur peine ne devrait pas dépasser un an.
Liens avec l’extérieur¶
27 juin. Les personnes détenues souffrent de malnutrition depuis l’interdiction de visite par les familles. Sans l’apport des proches, les personnes détenues bénéficient d’une alimentation trop pauvre pour être suffisante. La direction de l’administration pénitentiaire recense au moins 5 décès dus à la malnutrition.
Appels et recommandations¶
8 avril. Une militante du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) alerte du risque de ”faire face à une hécatombe”. Elle indique que la surpopulation atteint 380% dans certains établissements. Des cellules rassemblent jusqu’à 80 détenus au lieu des 10 à 20 prévus. Elle rapporte que celles-ci “sont très mal éclairées et pas aérées”.
L’administration pénitentiaire s’alarme du stock insuffisant de masques pour le personnel pénitentiaire et les intervenants extérieurs.
5 avril. Des représentants de la société civile s’inquiètent du risque de propagation parmi les détenus incarcérés dans les prisons surpeuplées du pays.
24 mars. Les tribunaux et les prisons sont insalubres. Les mesures annoncées sont impossibles à mettre en oeuvre, selon la Fédération des barreaux d’Haïti (FBH), dans le contexte de la pandémie. Elle alerte sur le “silence des autorités concernant le sort des détenus entassés dans des cellules surpeuplées et souffrant, pour beaucoup, de malnutrition”. Les proches parviennent de moins en moins à fournir les vivres nécessaires aux détenus. La FBH appelle à organiser des audiences spéciales afin de libérer ceux qui sont incarcérés pour des délits jugés mineurs.
Cas identifiés¶
27 juin. La direction de l’administration pénitentiaire recense 70 cas positifs et 332 cas suspects. A ce jour, 210 tests auraient été effectués.
10 juin. La direction sanitaire départementale confirme la présence de 12 cas positifs au sein la prison de Jérémie.
2 juin. Les organisation locales annoncent qu’au moins deux détenus sont décédés au Pénitencier National. La semaine précédente, le directeur administratif déclarait que la situation était “sous contrôle”.
28 mai. Un détenu malade placé sous respirateur artificiel décède à la prison de Port-au-Prince, suite à une coupure d’électricité. La mort du détenu serait à l’origine d’un mouvement de panique à l’intérieur de la prison. Le directeur de l’administration pénitentiaire fait état de 11 cas avérés dans cet établissement.
22 mai. Les autorités effectuent des tests sur 12 détenus à la prison de Port-au-Prince. Onze sont déclarés positifs. Par ailleurs, une cinquantaine de détenus présentent des symptômes.
12 mai. Le responsable de l’administration pénitentiaire annonce ne recenser aucun cas positif dans les prisons malgré la propagation du virus dans le pays. Il réfute les rumeurs en indiquant que le décès d’un détenu de 61 ans en avril aurait été causé par d’autres pathologies. L’inspecteur général constate toutefois plusieurs cas de fièvres parmi les détenus. L’administration pénitentiaire attend les résultats des tests effectués par une équipe du ministère de la Santé publique.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
19 juin. Les autorités pénitentiaires commencent à réaliser des tests à la Penitenciara Nacional. Jusque-là, 122 détenus sont déclarés positifs.
21 mai. Une enquête révèle une absence de dépistage et de prise en charge de détenus qui ont été en contact avec des malades. Seuls 22 tests auraient été effectués dans les prisons d’El Pozo et deTamara. Les personnes testées positives auraient été en contact avec plus de 7 000 personnes. Si l’institut national pénitentiaire (INP) se veut rassurant en mettant en avant un “protocole de biosécurité”, les conditions de détention et la surpopulation font craindre une multiplication des risques de contagion au sein des établissements du pays.
16 mai. L’association des proches de détenus indique que les masques donnés par la Croix-rouge hondurienne n’ont pas été distribués aux prisonniers du centre pénitentiaire Marco Aurelio Soto. Par ailleurs, elle déplore l’absence d’eau courante ne permettant pas aux détenus de se laver les mains.
14 mai. Un témoignage rapporte les conditions de détention de la prison La Esperanza durant la pandémie. Celle-ci, comptant 454 détenus pour 70 places, amasse jusqu’à 130 prisonniers dans une même cellule. L’accès à l’eau est difficile et les détenus partagent une seule salle de bain commune. Les maladies respiratoires sont courantes notamment du fait des nuits à même le sol sur des lits de fortune exposés aux courants d’airs. Certains médecins craignent que la situation actuelle ait un impact important sur la santé mentale des détenus. Des inquiétudes remontent quant aux ravages que pourrait faire le virus s’il se propage au sein des prisons, jusque-là relativement épargnées. Les lieux de privation de liberté du pays présentent une surpopulation globale de 220 %.
Système judiciaire¶
28 juillet. Plus de 80 000 audiences, dont 70 % d’ordre pénal ont été suspendues depuis le début de la pandémie.
Aménagements de peine¶
6 juillet. La Cour suprême de justice accorde, depuis le début de l’épidémie, des mesures de pré-libération à plus de 1 500 personnes.
16 juin. Les autorités annoncent la libération anticipée de 1 642 personnes détenues. Une série de mesures est venue faciliter l’octroi de libérations conditionnelles ou la commutation de peines.
15 juin. Le gouvernement annonce qu’au moins 1 600 détenus ont bénéficié de libérations anticipées.
Liens avec l’extérieur¶
14 mai. La prison de La Esperanza dispose de trois téléphones pour 454 détenus, disponibles à un tarif prohibitif.
12 mars. Le gouvernement prononce l’état d’urgence sanitaire. Toutes les visites sont suspendues. Les personnels et personnes détenues reçoivent des masques de protection lors des extractions médicales ou au tribunal.
Mouvements de protestation¶
29 juillet. Vingt-deux détenus asymptomatiques s’opposent à leur transfert de la prison Marisca Zavala à la prison de Fraijanes 2. Les autorités accèdent à leur demande de rester en isolement dans leur établissement actuel.
22 juillet. Des prisonniers de l’établissement de Tamara se révoltent. Ils attaquent avec des armes automatiques et des grenades les militaires assurant la sécurité de l’établissement pénitentiaire, blessant un soldat. Une vingtaine d’armes et de la marijuana sont saisies lors d’une inspection.
Appels et recommandations¶
18 juin. La Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) enjoint les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir les droits des personnes détenues. Elle se dit notamment préoccupée par l’opacité des informations relatives aux campagnes de tests effectués au sein des établissements pénitentiaires. Les mesures de libération et d’isolement font l’objet d’inquiétude. Le Haut-commissaire aux droits de l’homme (HCDH) fait part de préoccupations similaires.
15 juin. Les organisations de défense des droits de l’homme exigent une intervention humanitaire au sein de l’établissement pénitentiaire de Tamara ainsi qu’une prise de conscience des autorités. Ils dénoncent l’insuffisance du système de santé en détention.
16 mai L’association des proches de détenus demande aux autorités pénitentiaires de fournir des masques et du gel hydroalcoolique à toutes les personnes privées de liberté dans le pays.
Cas identifiés¶
29 juillet. Sur les 2 114 tests réalisés dans des différentes prisons du pays, 1 084 personnes sont révélées positives au virus dont 902 personnes détenues.
27 juillet. Plus de 21 détenus sont déclarés positifs dans la prison de Santa Rosa de Copán.
19 juillet. Une femme détenue à la prison de Tegucigalpa décède. Une enquête est en cours pour en déterminer la cause.
Les autorités rapportent avoir réalisé 1 143 tests. Deux cents quatre-vingts trois sont positifs.
6 juillet. Trente-six personnes de la prison de Trujillo sont testées positives : 14 prisonniers et 21 surveillants.
6 juillet. Le président du Comité pour la défense des droits de l’Homme annonce qu’au moins 2 500 personnes détenues ont été touchés par le virus, et 16 sont morts. Au moins un millier se trouvait à la prison de Tamara.
29 juin. L’institut national pénitentiaire informe que les 80 personnes détenues ayant contracté le virus dans la prison de Tamara sont asymptomatiques. Il y aurait 228 personnes, personnel et détenus confondus, infectées dans les onze établissements du pays. La multiplication d’autres maladies rend difficile l’identification des personnes malades. Les autorités interviennent pour détecter les cas de VIH, dengue et tuberculose.
17 juin. Le représentant du Comité pour la défense des droits humains déclare que les établissements pénitentiaires du pays comptent au moins 300 cas positifs. Cette affirmation est formellement démentie par les autorités qui affirment n’enregistrer que 122 cas et un décès.
15 juin. Le président du Comité pour la défense des droits de l’Homme enjoint les autorités à prendre les mesures nécessaires pour éviter une tragédie au sein de l’établissement pénitentiaire Marco Aurelio Soto. Au moins 1 000 détenus présenteraient des symptômes, certains seraient dans un état grave.
12 juin. Il est fait état de 120 détenus testés positifs au sein de l’établissement pénitentiaire de Tamara.
10 juin. Le Sistema Nacional de Gestión de Riesgos (Sinager) fait état d’au moins 121 détenus testés positifs au Penitenciaria Nacional de Tamara, dans les environs de Tegucigalpa. Cet établissement concentre 32% des détenus du pays. À ceux-ci s’ajoutent trois cas aux centre d’El Porvenir et un cas à El Pozo. Au moins trois nouvelles personnes seraient décédées des suites de la Covid-19, mais les autorités les attribuent à d’autres maladies.
6 juin. Les autorités pénitentiaires font état de 65 cas positifs au Penitenciaría Nacional situé dans les environs de Tegucigalpa. Les familles affirment, pour leur part, que plus de 800 détenus présentent des symptômes. Les autorités attribuent ces symptômes à une épidémie de dengue ou de grippe.
29 mai. Les autorités font état de 30 détenus positifs. Vingt-huit d’entre eux sont incarcérés au Penitenciarío Nacional.
19 mai. Un détenu est testé positif à la prison d’El Porvenir. Les autorités annoncent refuser toute nouvelle entrée jusqu’à nouvel ordre.
16 mai. Les autorités confirment un cas positif au sein du centre pénitentiaire Marco Aurelio Soto situé dans le village de Támara. Celui-ci est placé à l’isolement et l’administration annonce avoir effectué 80 tests sur les autres détenus et le personnel pénitentiaire. C’est le deuxième cas avéré dans les prisons du pays après le décès d’un détenu à la prison d’El Pozo.
19 mai. Les autorités recensent deux cas positifs dans la prison de Northward. L’administration pénitentiaire annonce procéder à l’isolement de certains quartiers pour éviter toute propagation. Des détenus et personnels sont toujours en attente des résultats de leurs tests de dépistage.
21 avril. Le directeur de la prison de Northward annonce le rapatriement de quatre ressortissants étrangers pour réduire la surpopulation carcérale. Quatorze prisonniers avaient déjà été libérés fin mars, dont six de l’unité de réinsertion (Enhanced Reintegration Unit). D’autres libérations sont envisagées.
17 mars. Toutes les visites sont suspendues pour 30 jours, à l’exception des visites des avocats et des forces de l’ordre sous certaines conditions. Deux établissements du pays ont préparé des zones d’isolement. Les autorités pénitentiaires mettent en œuvre des consignes d’hygiène strictes et imposent des restrictions sur les mouvements de détenus. D’autres mesures sont envisagées dont une restriction sur la présence des personnels, une réduction des programmes internes et la mise en place d’alternatives visant à maintenir le contact avec les proches.
Liens avec l’extérieur¶
17 mars. Toutes les visites sont suspendues pour une durée de 30 jours.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
24 septembre. Les autorités confirment la présence de cas parmi les détenus de l’établissement pénitentiaire de Kingston. Les déplacements au sein de la prison sont restreints. Un quartier est libéré pour servir de lieu de quarantaine. Un détenu souligne le manque d’équipements, de matériel médical et de protections individuelles.
31 août. Les autorités ne rendent pas le port du masque obligatoire malgré la résurgence de cas au sein d’un établissement pénitentiaire. La directrice de Stand up for Jamaica critique cette décision au regard de la surpopulation endémique rendant impossible la distanciation sociale.
23 avril. Plusieurs personnes détenues reçoivent, dans chaque établissement, une formation sanitaire en vue d’assurer un rôle préventif dans le contexte de la pandémie. Le personnel médical n’étant pas présent de façon continue dans les établissements, ces “auxiliaires de santé” de facto seront amenés à escorter des codétenus dans les ailes d’isolement. Ils sont formés à le faire sans s’exposer à la contagion. La formation couvre également les procédures de port de masques, de désinfection des mains et de prise de température.
29 mars. Deux détenus sont placés à l’isolement après avoir développé des symptômes grippaux. Ils ont été testés négatifs à la Covid-19 mais terminent leur quarantaine. Les détenus et les surveillants des prisons de St Catherine et de Tower Street font part de leur grande inquiétude.
Le département des services pénitentiaires (DCS) isole, pour une durée de 14 jours, tout détenu ou surveillant amené à circuler entre la prison et l’extérieur (rendez-vous médical, escorte, audience…). Les personnes fiévreuses sont susceptibles d’être placées en quarantaine. Les personnels sont soumis à des examens médicaux et des mesures de décontamination. Ils ne portent leurs uniformes qu’à l’intérieur des prisons et sont tenus de maintenir une distance d’un mètre entre eux et tout autre individu.
Les détenus nettoient vigoureusement leur cellule depuis l’irruption du virus, selon un surveillant. Certains prisonniers doivent composer avec des normes hygiéniques problématiques. Des cellules disposent encore d’un seau pour recueillir les excréments.
Liens avec l’extérieur¶
22 avril. La suspension des visites est prolongée jusqu’au 31 mai.
Les détenus voient leurs horaires d’appels aménagés pour faciliter le maintien du lien avec leurs proches. Le recours à la visioconférence est en cours de mise en place.
Le département des services pénitentiaires (DCS) “continue à fournir les repas pour les détenus”, en rappelant que les proches peuvent déposer jusqu’à 132 euros par mois sur le compte des prisonniers. Les autorités judiciaires suspendent l’autorisation d’amener des colis pour prévenir le risque de propagation.
29 mars. Les visites sont suspendues. Le contact reste possible par téléphone, et les proches sont autorisés à déposer jusqu’à 130€ par mois sur le compte personnel des détenus.
Aménagements de peine¶
31 août. Le gouvernement continue de s’opposer à la libération anticipée de personnes détenues dites “à faible risque” dans les établissements surpeuplés. Des associations comme Stand up for Jamaica soulèvent la dangerosité d’une telle décision pour la santé des personnes aussi bien au regard des risques de contraction de la maladie et que des risques psychologiques pour les détenus, isolés du monde extérieur depuis plusieurs mois.
Appels et recommandations¶
29 mars. La conseillère de la Reine, avocate de renom, appelle à la libération de certains prisonniers, accompagné par un isolement en hôpital. Des groupes de défense des droits humains expriment la même demande.
Cas identifiés¶
10 novembre. Les autorités affirment que 96 cas positifs, parmi les personnes détenues et le personnel, ont été identifiés depuis le début de la pandémie.
22 septembre. Deux détenus sont testés positifs à prison de Tower Street, à Kingston. Cinq autres personnes détenues infectées avaient été identifiées à la prison Horizon quelques semaines auparavant.
31 août. Quatre personnes détenues sont testées positives dans l’établissement pénitentiaire Horizon à Kingston. Elles sont placées à l’isolement. L’établissement suspend l’admission de nouveaux détenus.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
26 novembre. La délégation de la Commission des droits humains (CNDH) de la Ville de Mexico rapporte avoir reçu, depuis le début de la pandémie, un total de 221 plaintes relatives au manque de soins médicaux et de traitements d’autres maladies, comme par exemple le VIH/SIDA. L’association AsiLegal affirme que la Covid-19 révèle les problèmes existants en matière de santé, depuis plusieurs années, dans le système pénitentiaire du pays.
7 juillet. La Commission nationale des droits humains (CNDH) rend publics les rapports détaillant les mesures sanitaires prises dans chaque Etat du pays. Les mesures, y compris le nombre de tests effectués, sont très inégales. Certains n’ont pas effectué de tests ou n’en ont pas communiqué le nombre. L’Etat de Chihuahua affirme avoir réalisé plus de 5 000 tests depuis le début de la pandémie.
La CNDH déclare que l’accès aux soins est insuffisant. Les prisons sont surpeuplées, les installations sont précaires, l’accès à l’eau potable est impossible. La Commission indique qu’il manque du personnel médical et des médicaments.
6 juin. La Commission des droits de l’homme fait état de conditions de détention problématiques : surpopulation, insalubrité ou encore inaccessibilité des soins de santé. Un détenu sur deux partagerait sa cellule avec au moins cinq codétenus et 30 % n’auraient pas accès à l’eau potable en cellule. Seuls 8 % recevraient des produits d’hygiène.
27 mai. Le gouverneur de l’Etat de Puebla annonce l’aménagement du premier centre de détention spécialement dédié à l’accueil des 52 détenus contaminés que compte la région. Il est prévu d’augmenter la capacité de l’établissement de 150 à 280 places.
18 mai. La présidente de la Commission des droits de l’homme de l’État de Mexico rapporte que plus de 200 détenus suspectés d’être porteurs sont isolés de la population générale. Parmi eux, une majorité sont de nouveaux arrivants, systématiquement isolés pendant 14 jours.
14 mai. Des proches de détenus rapportent plusieurs cas de personnes présentant des symptômes et n’étant ni isolées ni testées. La directrice de l’association Reinserta dénonce l’impossibilité de mettre en œuvre la distanciation, demandée par les autorités, quand des cellules de 16m² rassemblent plus de 40 personnes.
9 mai. Le directeur de l’assistance juridique pour les droits de l’Homme José Luis publie une critique virulente sur l’état de la surpopulation des prisons mexicaine et en particulier celles d’Acapulco ou de Chilpancingo : ”il y a jusqu’à 10 ou 15 personnes qui dorment dans une seule cellule, comment voulez-vous isoler quelqu’un”. Il dénonce par ailleurs une défaillance généralisée des services de santé en détention, notamment dans la prison de Guerrero.
7 mai. Plusieurs experts et associations alertent sur l’absence de confinement et dénoncent une mise en danger des personnes incarcérées dans un débat intitulé “Las cárceles: una bomba de tiempo en la contingencia”. La dépendance des détenus aux colis apportés par leurs familles, notamment de nourriture, empêche un confinement effectif des établissements. L’urgence sanitaire est aggravée par le manque d’hygiène et de matériel de protection faisant craindre, à terme, des contagions massives et des émeutes pouvant mener au décès de personnes incarcérées.
13 avril. Le gouvernement fédéral établit un plan d’action pour prévenir la propagation dans les 18 centres fédéraux de réinsertion sociale (Cefereso). Plus de 17 000 personnes y sont détenues, soit 8,4% de la population carcérale.
11 avril. “Nous avons décidé de ne pas lui rendre visite pour éviter le risque de contagion” témoigne Mónica, épouse d’un détenu de 58 ans souffrant du diabète. Dans l’établissement de Seguridad penitenciaria 1, ”on ne lui a donné aucune information sur le Covid-19, et pas de quoi de protéger non plus. Nous avons pu lui apporter un litre de chlore, mais ce n’est pas assez. Ni le gouvernement, ni la société ne se préoccupent de la survie des détenus.”
2 avril. Les prisons de Mexico City n’ont pas l’équipement de santé nécessaire pour soigner des malades de la Covid-19. Les produits apportés lors des visites accroît le risque de contamination depuis l’extérieur.
31 mars. La promiscuité et les conditions sanitaires déplorables rendent les mesures de prévention très difficiles. Près de la moitié des prisonniers sont détenus dans des cellules collectives (plus de 5 personnes). La population carcérale comprend 11,2 % de détenus de plus de 50 ans. Un tiers n’a pas accès à l’eau potable.
26 mars. L’administration pénitentiaire annonce la mise en place des mesures renforcées d’hygiène et de désinfection.
Les prisonniers confectionnent des masques dans plusieurs prisons du pays, dont celle de Reclusorio Norte à Mexico City. Une partie des masques est destinée aux détenus.
18 mars. L’administration pénitentiaire publie un plan de prévention pour les détenus, les personnels et les visiteurs. Les préconisations comprennent la prise de température et l’isolement de ceux présentant un état fiévreux, le lavage de main, l’utilisation de gel antibactérien et de masques. Le dispositif prévoit un accès accru à l’hygiène et la distribution de matériel d’information sanitaire. Les détenus malades ne nécessitant pas d’hospitalisation seront assignés en zone d’isolement.
Système judiciaire¶
15 décembre. La population carcérale augmente de 7 % (13 840 personnes) au cours des dix mois de crise sanitaire. La surpopulation s’aggrave et plus de 40 % des établissements pénitentiaires sont surpeuplés. L’augmentation de nombre de personnes détenues serait dû au recours croissant à la détention provisoire. Les prévenus représentaient, en décembre 2019, 37 % de la population carcérale. Ils sont désormais 42 %, environ 90 000 personnes, en octobre 2020.
5 mai. Le ministère de l’Intérieur enjoint fermement les États à ne pas recourir à des peines de prison pour des délits liés au coronavirus. Des peines allant de deux à cinq ans, annoncées par l’État de Queretaro, sont dénoncées par le ministère comme ”disproportionnées, potentiellement anticonstitutionnelles et discriminatoires envers les pauvres”.
13 avril. Une peine d’emprisonnement de quatre ans est prononcée par vidéoconférence. C’est la première fois que ce dispositif de jugement à distance est mis en œuvre. L’annonce en avait été faite le lundi précédent par le président du pouvoir judiciaire de Coahuila.
20 mars. Les activités juridiques et administratives sont suspendues jusqu’au 20 avril, à l’exception de plusieurs cours spécialisées. Les juges travailleront selon un système de rotation pour traiter les cas urgents.
Aménagements de peine¶
22 octobre. L’ONG AsiLEGAL fait état de 3 760 libérations depuis le début de la pandémie. La plupart des personnes libérées étaient incarcérées dans des établissements de l’État de Mexico (2 583).
1er septembre. Les autorités informent que, entre mars et juillet, 415 personnes âgées incarcérées dans des prisons de la Ciudad de México ont été libérées. Les personnes libérées souffrent d’une maladie chronique dégénérative ou à un stade terminal.
7 juillet. La loi d’amnistie n’aurait profité qu’à entre 100 et 150 prisonniers, selon un rapport publié par la Commission nationale des droits humains.
6 juin. Human Rights Watch déclare la loi d’amnistie “insuffisante”. L’organisation invite le gouvernement, les procureurs fédéraux ainsi que les États à utiliser l’ensemble des pouvoirs que leur confère la législation mexicaine afin de collaborer avec les juges et réduire le nombre de prisonniers. Cette loi toucherait actuellement 2 à 3% des 200 000 personnes incarcérés.
25 mai. Le président AsilLEGAL déplore un arrêt des libérations anticipées tandis que le nombre de cas augmente.
14 mai. Le gouverneur de l’Etat de Mexico demande la libération de 380 détenus. Il annonce avoir un plan pour libérer jusqu’à 4 000 personnes.
13 mai. L’ONG Asilegal recense 2 680 détenus ayant bénéficié d’une libération anticipée.
7 mai. Des experts du système carcéral mexicain critiquent la loi d’amnistie, appliquée uniquement dans les prisons fédérales. La majorité des détenus concernés par les infractions visées par cette législation sont incarcérés dans les prisons d’Etat.
5 mai. Le gouvernement annonce la libération de 88 détenus, et de 248 autres dans les semaines à venir. Il prévoit, suite à l’adoption de la loi d’amnistie le 20 avril, d’en libérer plus de 800 à terme. Quelques 1 835 détenus auraient déjà bénéficié d’un placement à l’extérieur sous surveillance électronique dans l’Etat de Mexico.
21 avril. Le responsable fédéral de la politique de réinsertion annonce que le nombre de personnes pouvant être libérées s’élève à “800 prisonniers, c’est-à-dire moins que les 2 600 calculés par le Sénat”. Des mesures d’aménagement de peine, dont l’assignation à domicile, pourraient concerner 400 prisonniers supplémentaires, y compris certains en détention provisoire. L’administration pénitentiaire appelle à la mise en place de processus facilités, afin que ces mesures mises en œuvre “en l’espace de quelques jours”.
20 avril. Le Sénat vote une loi d’amnistie qui pourrait permettre la libération de 5 000 à 6 000 personnes détenues pour des “délits mineurs”, dont le “vol sans violence”, les délits liés à la drogue hors visée de distribution, et l’IVG qui n’est légale que depuis 2007 (2019 dans l’Etat de Oaxaca). Cette mesure est critiquée pour différentes raisons: l’opposition politique la considère dangereuse, tandis que l’ancien Juge de la Cour Suprême qui la juge trop timorée. “Elle concernera peu de prisonniers car il s’agit de peines fédérales. Les Etats locaux décideront, ensuite, pour les autres.”
Le gouvernement annonce la libération anticipée de 400 prisonniers âgés de plus de 65 ans.
18 avril. L’État de Mexico libère 1 972 prisonniers.
Liens avec l’extérieur¶
29 août. Le développement des cours télévisés et des visioconférences permet une évolution inédite de l’accès à l’enseignement pour les femmes en détention. L’accès aux cours était, par le passé, limité par des questions logistiques de déplacement et de sécurité. La fondation Plan B lance un site web permettant d’inscrire les professionnels désireux d’enseigner leurs savoirs aux personnes détenues.
17 juin. Le Secretaría de Seguridad Pública annonce que les visites sont de nouveaux autorisées dans les Centros de Reinserción Social de Quintana Roo. Des mesures sanitaires sont mises en place. Les personnes mineures et âgées sont exclues des visites.
11 juin. L’État de Jalisco suspend les visites. Des appels en visioconférence sont possibles tous les 15 jours afin de garantir le maintien des liens familiaux. Certains appels ne dureraient que quelques minutes.
13 mai. Des proches de détenus font irruption dans une prison de Chalco de l’Etat de Mexico en renversant une clôture. Ils demandent des informations suite à des échauffourées entre une dizaine de détenus. Cet évènement s’explique par les inquiétudes constantes des familles depuis l’instauration de mesures restrictives liées à l’épidémie.
11 mai. Les détenues de la prison pour femme de Santa Martha demandent la prise en charge de leurs enfants à l’extérieur de l’établissement. Une douzaine d’enfants en auraient déjà bénéficié. Certaines femmes ne disposent pas de proches pouvant les prendre en charge. L’association Reinserta suggère que ces enfants soient transférés au Centro de Prevención Social Federal (CPS 16) de Morelos.
2 avril. Les visites diminuent de 40 % dans la prison de Reclusorio Norte. Elles sont toujours autorisées pour les quelques 25 000 détenus des 13 établissements de Mexico City.
26 mars. Les visites sont diminuées de moitié et se déroulent de façon alternée. Les personnes vulnérables ne sont plus admises aux visites. Une évaluation sanitaire avec prise de température est organisée à l’entrée de visiteurs. Les visites sont totalement suspendues dans certains établissements fédéraux. Les détenus dépendent de leurs proches pour leurs besoins de première nécessité (nourriture, eau potable, produits d’hygiène et de nettoyage, produits anti-bactériens …).
18 mars. Les visites sont restreintes à un visiteur à la fois par détenu. Les visiteurs de moins de 12 ans ou plus de 60 ans ne sont pas admis. Les visites sont suspendues pour les détenus âgés ou vulnérables.
Mouvements de protestation¶
23 juillet. Les détenus de la prison de haute-sécurité Altiplano manifestent pour exprimer leur mécontentement en raison de la suspension des visites conjugales. Ils avaient entamé une grève de la faim deux semaines plus tôt pour dénoncer la gestion de l’établissement, notamment la distribution d’aliments avariés, la manque d’accès à l’eau des prisonniers et l’interdiction de revoir des médicaments de l’extérieur.
10 juin. Des détenus de San Cristóbal font une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour protester contre l’absence d’accès aux soins et aux produits d’hygiène. Ils s’inquiètent du manque d’informations transmises par l’administration pénitentiaire à propos de l’épidémie. Cette opacité exacerberait les tensions en détention, les prisonniers ayant “le sentiment que la mort les entoure”.
22 mai. Les autorités rapportent un violent affrontement dans la prison fédérale dePuente Grande, dans l’Etat de Jalisco ayant fait huit décès et autant d’hospitalisés parmi les détenus. L’ONG AsiLEGAL attribuerait cet évènement aux tensions liées à la propagation du virus dans les prisons de pays.
12 mai L’ONG AsiLEGAL affirme que des émeutes dans le Centro Preventivo y de Readaptación Social Huitzilzingo à Chalco ainsi que dans le Centro de Reinserción Social de Colima ont entrainé le décès de trois détenus et que 29 blessés ont également été comptabilisés. L’ONG dénombre neuf incidents de ce type depuis le début de la pandémie.
31 mars. Des émeutes éclatent dans plusieurs prisons. L’association Fair Trials explique qu’elles résultent de la peur de la contagion, de l’inquiétude des proches et de leur difficulté à fournir des articles de première nécessité.
Appels et recommandations¶
17 juillet. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) juge les mesures insuffisantes pour limiter la propagation du virus. Il incite le pays à réduire le nombre de personnes incarcérées et à prononcer des aménagements de peine.
18 juin. L’ONG AsiLEGAL fait part de son inquiétude face aux nouvelles mesures nationales préparant un “retour à la normale”. Elle rappelle la situation catastrophique des établissements pénitentiaires, l’augmentation du nombre de cas et l’insuffisance du nombre de libérations anticipées. Elle insiste sur l’impossibilité de concilier la situation sanitaire actuelle et la “vieille normalité”. L’organisation plaide pour un “nouvel horizon pénitentiaire où la réinsertion sociale cesse d’être une utopie et devient un fait”.
8 juin. Le gouvernement fédéral cherche à accélérer les libérations anticipées de certaines personnes âgées de plus 65 ans ayant accompli 70% de leur peine et celles de plus de 60 ans ayant commis des infractions jugées peu graves.
14 mai. L’ONG AsiLEGAL dénonce une désinformation généralisée autour de la pandémie dans les prisons du pays ainsi que le manque de libérations anticipées. Elle pointe du doigt les inquiétudes et les émeutes que cela engendre entrainant des risques pour les détenus. L’ONG appelle à plus de transparence ainsi qu’une accélération du processus de libération anticipée.
D’autres associations comme Reinserta appellent à un changement de paradigme dans la répression pénal au Mexique.
7 mai. L’ONG EQUIS Justicia para las Mujeres publie un rapport dénonçant un manque de considération des autorités judiciaires au regard des conditions de détention. L’ONG recommande certaines mesures telles que des libérations anticipées. Elle exhorte les autorités à reconnaître les risques de contagion inhérents à la vie en milieu carcéral et à agir en conséquence
12 avril. La majorité des 200 000 détenus sont mis en danger du fait des conditions de détention et de l’insuffisance des mesures prises, selon le récent rapport de la CNDH. Plus d’un détenu sur dix doit partager son lit pour cause de surpopulation. Un tiers d’entre eux n’ont pas accès à l’eau potable dans leur cellule.
27 mars. Le réseau Alerta Temprana adresse aux autorités nationales et internationales un appel urgent au respect des règles Nelson Mandela. Il demande le recours à l’assignation à résidence pour certaines catégories de détenus (prisonniers politiques, éligibles à une libération anticipée, ceux jugés pénalement non-responsables) et la libération des plus vulnérables (prisonniers âgés ou souffrant de maladies chroniques dégénératives). Le réseau recommande l’accès facilité aux services de santé et la mise à disposition de l’équipement nécessaire.
18 mars. Plusieurs voix s’élèvent pour demander des mesures. La Commission nationale pour les droits humains (CNDH) et 14 organisations de la société civile émettent des recommandations : renoncer à la détention pour des crimes non-violents, limiter le recours à la détention provisoire, libérer des détenus âgés ou vulnérables, mettre en place des mesures de prévention et de protection, notamment.
Cas identifiés¶
8 décembre. Au total, 3 289 personnes détenues sont testées positives et au moins 272 sont décédées des suites de la COVID-19.
26 novembre. Dans la Ville de Mexico, 59 détenus sont décédés, depuis mars, des suites de la Covid-19.
30 septembre. Le nombre de personnes détenues testées positives s’élève à 2 926. Deux cent soixante-et-une décèdent. Au total 429 membres du personnel pénitentiaire sont infectés et 65 sont morts.
25 septembre. Dans l’Etat de Basse-Californie, la prison La Paz compte 21 détenus positifs. Les autorités affirment que les détenus contaminés sont stables, qu’ils sont isolés et que leur famille a été prévenue.
18 août. Le nombre de personnes décédées en prison en 2020 est de 464, contre 191 à la même période l’année précédente. Cette surmortalité serait directement due à la pandémie, selon plusieurs associations de droits humains. Asilegal rapporte 215 décès de prisonniers des suites de la Covid-19. Au total, 2 498 détenus sont testés positifs. L’ONG Documenta dénonce le manque de transparence du système pénitentiaire. Elle propose un tableau synthétique des mesures de prévention par établissement.
25 juillet. Le nombre de détenus décédés de la Covid-19 a triplé depuis mi-juillet selon le groupe parlementaire PRD. Ce dernier accuse le gouvernement fédéral de laisser la population carcérale à la dérive et l’exhorte à élaborer une stratégie pour prévenir la contagion et éviter davantage de décès.
13 juillet. Les autorités rapportent 73 cas dans les prisons de l’État de Ciudad de México. Le nombre de décès s’élève à 54.
9 juillet. L’ONG AsiLegal recense plus de 1 000 cas positifs dans les prisons du pays. Parmi eux, 939 sont des personnes détenues.
5 juillet. La CNDH (Comisión Nacional de los Derechos Humanos) fait état de 106 décès parmi les prisonniers depuis le début de la pandémie. Les détenus malades seraient au nombre de 686. La plupart se trouve dans l’État de Puebla, avec 195 cas.
1er juillet. Le nombre de décès dans les prisons du pays a augmenté de 500 % depuis le début de l’épidémie. L’augmentation est de 214 % entre le mois de juin et le mois d’avril.
24 juin. La Commission de défense des droits de l’homme (CNDH) confirme le décès de 5 personnes détenues dans le centre pénitentiaire de Huimanguillo dans l’état de Tabasco.
22 juin. Dans l’État d‘Hidalgo, 12 cas sont recensés dans les trois centres Cereso. Ceux-ci sont placés en quarantaine, et deux sont hospitalisés. L’organisation AsiLEGAL fait état, au niveau national, de 638 personnes privées de liberté infectées et 79 décès.
15 juin. Le secrétariat du gouvernement de l’État de Puebla recense huit détenus décédés, 144 cas positifs dont 10 hospitalisés dans la prison de San Miguel. Au niveau national, l’ONG AsilLEGAL comptabilise 512 cas et 46 décès parmi les personnes détenues.
11 juin. L’État de Jalisco rapporte 95 cas positifs et six décès parmi les détenus de l’établissement éenitentiaire de Puente Grande.
9 juin. L’ONG AsiLEGAL fait état de 422 cas positifs et de 36 décès dans les prisons du pays.
3 juin. L’ONG AsiLEGAL décompte 372 cas positifs et 34 décès. La présidente de l’association Réinserta dénonce l’absence de suivi officiel des détenus contaminés. Le manque de visibilité sur les personnes malades ou décédées entraîne une mauvaise prise en charge de l’épidémie dans les établissements.
1er juin. Les ONG déplorent une augmentation particulièrement préoccupante du nombre de cas dans les prisons du pays cette dernière semaine. L’organisation AsilLEGAL recense plus de 326 détenus positifs et 31 décès.
25 mai. L’association civile AsiLEGAL recense 211 cas positifs et 29 décès parmi les détenus du pays. L’association craint que le nombre réel de cas soit bien plus élevé.
19 mai. Alors que les autorités locales restent silencieuses, la Commission nationale pour les droits de l’homme signale qu’au moins trois détenus seraient décédés des suites de l’épidémie dans les prisons de l’État de Tabasco. L’ONG recense au moins 120 cas positifs, 21 décès et 74 cas suspects dans les prisons du pays.
15 mai. Des organisations de la société civile remettent en question les chiffres officiels et affirment que la pandémie a un impact bien plus important sur les prisons.
12 mai. La Commission des droits de l’Homme du Mexique confirme 100 cas de détenus testés positifs et 79 cas suspectés. Par ailleurs, neuf décès ont été enregistrés.
Un premier détenu est testé positif dans le Centro de Reinserción Social (CERESO) de León. Les autorités annoncent que des mesures de confinement sanitaire ont été installés à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de l’établissement.
7 mai. Des experts et militants présentent leurs doutes sur les chiffres officiels des infections dans les prisons du pays au regard de la surpopulation et du maintien des visites. Ils suspectent la dissimulation d’au moins 92 cas.
21 avril. Moins de 10 cas seraient confirmés dans les Etats de Mexico, Yucatan et Jalisco. Les autorités pénitentiaires mentionnent, en revanche, environ 150 cas suspects dans le pays. Aucun cas suspect n’est identifié dans les prisons fédérales, établissements de haute sécurité les moins peuplées.
20 avril. Il est fait état de six prisonniers testés positifs à la Covid-19, dans les États de Mexico et du Yucatan. La Commission mexicaine de défense des droits de l’homme (CNDH) s’alarme de la présence de 24 cas suspects dans un établissement de Tamaulipas, dans un contexte de surpopulation importante.
12 avril. Les autorités déclarent un nouveau cas dans l’établissement de Mérida au Yucatán. Le détenu, âgé de 60 ans, présente des symptômes légers et est suivi médicalement dans une zone séparée des autres détenus.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
9 septembre. Celia Cruz, femme trans activiste et originaire de l’île de Ometepe, témoigne sur ses conditions de détention. Elle est détenue dans une petite cellule, avec six hommes, sans eau, nourriture et médicaments. Aucune mesure de protection contre la propagation de la Covid-19 n’est mise en place. Son avocat critique la gestion de la pandémie par les autorités : “La Covid-19 est utilisée comme une arme contre des militants emprisonnés. Beaucoup de détenus ont été infectés par le virus à cause de la négligence des autorités, de la surpopulation et du manque d’eau potable. Ils ne sont pas testés, donc il n’y a pas de preuve, mais les prisons sont touchées par cette pandémie”.
13 juillet. Les autorités annoncent la réception du second don indien de médicaments en vue de lutter contre l’épidémie.
28 juin. Un détenu rapporte que les autorités pénitentiaires de La Modelo pulvérisent les cellules de produits phytosanitaires tous les jours, prennent la température et photographient les personnes détenues. “Il n’y a pas de consultation médicale, encore moins de médicaments. La nourriture est rationnée.”, raconte ce prisonnier politique.
6 juin. Les détenus rapportent leur quotidien en temps de pandémie au sein de l’établissement pénitentiaire Jorge Navarro. Ils bénéficient d’une seule visite médicale en 10 semaines et disposent de deux bacs d’eau par jour. L’accès aux produits d’hygiène est limité. Les visites sont toujours suspendues et les quartiers de détention ne communiquent pas. Une aile est dédiée aux prisonniers présentant des symptômes. Certains ont adopté des mesures de prévention individuelles en nettoyant les locaux ou en adoptant des stratégies de distanciation. L’arrivée de la saison des pluies pourrait favoriser l’épidémie.
8 mai. L’Alienza Civica critique l’absence d’information des autorités alors que la surpopulation et l’absence de réelle mesures sanitaires font craindre une propagation rapide du virus. Elle signale plusieurs prisonniers montrant différents symptômes dont des problèmes respiratoires.
Amnesty International rapporte qu’une douzaine de prisonniers politiques présentent des symptômes. Ils restent détenus dans des conditions de surpopulation et ne bénéficient pas de soins adéquats. Certains d’entre eux ont déjà souffert de pathologies pouvant les rendre particulièrement vulnérables.
5 mai. Les autorités pénitentiaires se félicitent des mesures prises pour empêcher la propagation du virus. Parmi celles-ci figurent la prise de température, le lavage des mains des visiteurs, la désinfection des colis, des chaussures, ainsi que l’utilisation de supports audiovisuels pour promouvoir les gestes préventifs. Les établissements bénéficieraient aussi d’équipes médicales pouvant dispenser des soins 24h/24.
Aménagements de peine¶
4 août. Les autorités libèrent 4 515 prisonniers entre avril et mai et 1 605 en juin. À la mi-juillet, quatre activistes et dissidents politiques sont relâchés.
5 juin. Le gouvernement libère 42 prisonniers honduriens de la prison de haute sécurité La Modelo afin de lutter contre la propagation du virus. Ceux-ci sont expulsés du territoire.
13 mai. Le gouvernement annonce la libération de 2 815 détenus. La décision est prise suite à une plainte de proches de détenus concernant une éventuelle propagation de l’épidémie dans les prisons du pays. Le comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui assiste les autorités dans leur gestion de la crise, confirme ces libérations. Aucun prisonnier politique ne serait concerné par cette mesure.
Liens avec l’extérieur¶
19 mai. Les familles de détenus rapportent avoir appris la fermeture de la prison La Modelo a Tipitapa lorsqu’elles s’apprêtaient à apporter de la nourriture. Les autorités ont refusé la livraison de colis et n’ont pas donné d’explication quant à cette fermeture. Les proches s’inquiètent d’une mise en quarantaine liée à l’apparition de nouveaux cas.
Mouvements de protestation¶
29 mai. Un groupe de prisonniers politiques entame une grève de la faim à la prison de La Modelo. Ils demandent leur libération. Ce mouvement est soutenu par les familles des détenus et de nombreuses personnalités dans le pays.
Appels et recommandations¶
4 août. Des défenseurs des droits humains dénoncent la prise en charge insuffisante des prisonniers positifs à la Covid-19. Ils accusent les autorités pénitentiaires de minimiser les symptômes que déclarent les prisonniers : plusieurs se sont vu répondre qu’il s’agissait d’un simple rhume ou que leurs symptômes étaient psychologiques.
12 juin. L’association Víctimas de Abril fait état de conditions “inhumaines” de détention des 86 prisonniers politiques dont 45 présentent des symptômes. L’association accuse le président de profiter de la pandémie pour imposer une “guerre biologique” aux citoyens qui protestent contre le régime depuis 2018.
12 mai. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme exhorte le régime d’Ortega Murillo à réduire la surpopulation carcérale en insistant notamment sur la libération des prisonniers politiques.
Michael G. Kozak, diplomate au Département d’Etat des Etats-Unis dénonce la propagation du virus dans les prisons nicaraguayennes. Il enjoint le régime d’Ortéga de prendre les mesures nécessaires pour enrailler l’épidémie et demande par la même occasion la libération des prisonniers politiques. Il met, par ailleurs, en doute la véracité des statistiques publiées par les autorités.
11 mai. L’Association du barreau du Nicaragua propose la libération anticipée des détenus âgés ou souffrants d’une maladie chronique. Cette mesure bénéficierait aux détenus incarcérés pour des délits “mineurs”, ceux ayant déjà purgé une grande partie leur peine ou les prévenus.
8 mai. La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) exhorte les autorités de Managua à adopter des mesures pour réduire la surpopulation carcérale et de se conformer aux recommandations.
11 mars. Le vice-président Rosario Murillo annonce qu’un “plan spécial’ pour les systèmes pénitentiaires du pays sera publié sous peu. Des spécialistes de la santé s’inquiètent que rien ne soit encore mis en place, craignant que le coronavirus fasse des ravages dans les prisons du pays.
Cas identifiés¶
16 mai. Un observatoire civil indépendant indique que 37 prisonniers politiques présentent des symptômes. Cette estimation est corroborée par les estimations des proches de détenus.
12 mai. Au moins neuf prisonniers seraient décédés des suites de la Covid-19.
Un groupe de proches de prisonniers politiques signale qu’au moins 23 de ces prisonniers ainsi qu’un nombre indéterminé d’autres détenus présentent des symptômes dans La Modelo.
L’association des Víctimas de Abril (AVA) signale la disparition d’un prisonnier politique, Uriel Pérez, présentant des symptômes. Celui-ci n’a pas été présenté à son audience.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
27 juillet. La ministre de l‘Intérieur déplore le manque d’accès à l’eau potable dans les prisons pour faire face à l’épidémie. Elle déclare : “Le manque d’eau potable est l’une des plus grandes lacunes du système pénitentiaire du pays,(…) d’ici la fin de l’année, toutes les prisons seront équipées d’eau potable”.
24 juin. La ministre régionale de la santé confirme que des mesures ont été prises pour imposer une quarantaine dans la prison de Chiriqui après des tests positifs sur 25 gardiens.
19 mai. L’administration pénitentiaire annonce une série de mesures : chaque nouvel arrivant est isolé pendant 14 jours ; les détenus positifs sont également isolés et transférés ; la fourniture de masques et de matériel sanitaire est prévue ; une désinfection des locaux et une assistance médicale, comprenant des tests, est mise en place en coordination avec les autorités sanitaires.
12 mai. La ministre Janina Tewaney assure que des mesures strictes sont prises pour empêcher la propagation du virus. Un membre du comité consultatif du ministère de la Santé s’inquiète du risque de contagion élevé au sein des établissements pénitentiaires panaméens notamment en raison de la surpopulation, de l’espace limité, du manque de ventilation et de la rareté de l’eau. Ces facteurs seraient aggravés par prévalence de la malnutrition, du tabagisme, de l’alcoolisme et de la dépression.
7 mai. Le défenseur des droits considère, après une visite au Centro Feminino de Rehabilitacion, que les zones d’isolement ainsi que les mesures appliquées dans l’ensemble de l’établissement respectent les droits humains ainsi que les standards recommandés d’hygiène et d’assainissement.
Aménagements de peine¶
10 juin. Les peines de 24 détenus sont réduites suite à une mesure à visée “humanitaire”. Les détenus de droits communs sont 253 à avoir bénéficié d’une libération anticipée.
12 mai. Le président accorde des réductions de peine à près de 200 détenus. Le système pénitentiaire compte toujours plus de 18 393 détenus pour une capacité nationale de 14 591 places.
Liens avec l’extérieur¶
3 juin. La direction générale du système pénitentiaire prévoit la mise en place de visioconférences pour les communications entre les détenus et leurs avocats. Certains dénoncent ce dispositif, craignant qu’il ne puisse garantir la confidentialité des communications.
Mouvements de protestation¶
23 juin. Une mutinerie éclate au centre pénitentiaire de Ciudad del este afin d’exiger la réalisation de tests. Actuellement, trois cas positifs sont signalés dans l’établissement : deux surveillants et une personne détenue.
Appels et recommandations¶
1er juin. Human Rights Watch exhorte les autorités à inclure les détenus dans la réponse nationale face à la pandémie, à généraliser l’accès aux mesures de prévention, de détection et de soin. Cet appel insiste notamment sur la libération des personnes en détention provisoire.
5 juin. Le chef du département juridique de la Defensoria del Pueblo fait part de sa préoccupation relative à la surpopulation de différents établissements, notamment celui de Santiago.
29 mai. La présidente de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) appelle les autorités du pays à prendre des mesures urgentes face à la forte augmentation du nombre de cas dans les prisons du pays. Elle insiste sur l’importance d’endiguer la surpopulation en demandant aux institutions judiciaires de limiter l’utilisation de la détention provisoire.
Cas identifiés¶
10 novembre. Un nouveau cluster est identifié à la prison de Penonome, dans la province de Cocle. Au moins 390 détenus sont testés positifs, soit 75 % de la population de l’établissement. Aucun cas positif est confirmé parmi le personnel pénitentiaire. Des kits sont distribués aux détenus malades. Ils contiennent notamment des masques, des compteurs d’oxygène et des antidouleurs. Six détenus sont décédés des suites de la Covid-19 depuis de début de la pandémie.
18 juillet Les autorités annoncent le décès de deux détenus après leur transfert à l’hôpital.
16 juillet. Quatre jeunes détenus au centre Aurelio Granados de Chiriqui sont déclarés positifs.
6 juillet. Les autorités pénitentiaires indiquent que 266 prisonniers sont actuellement porteurs du Covid-19 dans tout le pays dont 128 personnes dans la prison de Chiriqui.
6 juillet. Un communiqué de presse liste les cas positifs dans les prisons du pays : Chiriqui (128 cas actifs), La Joya (41), Cefere (34), La Joyita (21), Bocas del Toro (19), Transicion La Chorrera (13), Tinajita (6) et La Nueva Joya (6).
29 juin. Les autorités font état de 88 personnes détenues testés positives dans la prison de Chiriqui. Elles affirment réaliser quotidiennement de tests et isoler les patients atteints de maladies chroniques.
20 juin. L’administration pénitentiaire rapporte 105 personnes testées positives dans tout le pays. Elle annonce que 734 seraient guéris. La majorités des personnes contaminées se trouvent à La Nueva Joya.
16 juin. L’administration pénitentiaire annonce que parmi les 815 détenus testés positifs dans les cinq prisons du pays, 703 sont en rémission. La majorité des personnes présentant encore des symptômes se trouvent à La Joya.
9 juin. Les autorités font état de 501 détenus en rémission.
5 juin. Les autorités font état de plus de 700 détenus positifs.
2 juin. L’administration pénitentiaire annonce le décès d’un premier détenu des suites du Covid-19 dans la prison Santiagos à Veraguas. Dans la prison Nueva Joya, le nombre de cas détectés est désormais de 228. Les établissements du pays comptent 664 détenus testés positifs.
29 mai. Les autorités sanitaires constatent une forte augmentation du nombre de cas dans les prisons du pays. Plus de 333 détenus sont testés positifs dans la prison Santiago à Varagas. Cela représente plus des deux tiers de la population de l’établissement prévu initialement pour accueillir 150 personnes. Dans la prison Nueva Joya à Pacora, 48 cas sont identifiés. Le pays compte désormais 503 détenus testés positifs.
Le comité consultatif du ministère de la Santé attribue cette augmentation soudaine du nombre de cas aux conditions de surpopulation empêchant la mise en place de distances sociales.
25 mai. Le ministère de la Santé annonce que 15 détenus de la Nueva Esperanza seraient guéris.
20 mai. Un premier cas est identifié dans la prison de La Nueva Joya. De nouveaux détenus testés positifs sont également à déplorer dans la prison de Santiago. Les autorités confirment la présence de 133 cas dans les prisons du pays et annoncent garantir les soins et les mesures sanitaire nécessaires ”dans le but de sauvegarder la vie et la santé de la population privée de liberté.”
19 mai. L’administration pénitentiaire annonce avoir détecté trois nouveaux cas dans la prison de Santiago à Veraguas.
12 mai. La prison de Nueva Esperanza de Colón compte 26 cas positifs parmi les détenus. Ceux-ci s’ajoutent aux détenues du Centro Feminino de Rehabilitacion portant à 117 le total des détenus infectés. Onze gardiens sont également signalés positifs dans trois établissements.
7 mai. La contamination de 91 personnes détenues sur 653 sont rapportés au centro feminino de rehabilitacion. Il est prévu de placer les détenues testées positives à l’hôtel.
15 avril. Les sources officielles font état de six cas confirmés parmi les détenus, dont cinq à la prison de Nueva Esperanza à Colón. Les prisonniers positifs au coronavirus sont transférés dans l’ancien établissements pénitentiaire pour mineurs de Basilio Lakas.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
7 septembre. Un membre du personnel de la prison de Concepción est testé positif. Les autorités annoncent le maintien du protocole sanitaire et surveillent l’apparition d’éventuels symptômes chez les personnes détenues.
Liens avec l’extérieur¶
31 mai. Les visites reprennent dans tous les établissements pénitentiaires et centres éducatifs du pays. Les visiteurs suivent un protocole sanitaire avec prise de rendez-vous en avance, présentation de la carte d’identité, remplissage d’un questionnaire de santé, port de masque, lavage des mains. Certaines catégories de visiteurs sont encore exclues : les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent leurs enfants, celles présentant une température supérieure à 37,5°.
Aucun cas de coronavirus dans les prisons n’est identifié à cette date.
Les détenus de sept établissements indiquent vouloir prolonger la suspension des visites au moins jusqu’au 6 juin (Tacumbú, Pedro Juan Caballero, Missiones, Buen Pasto, San Pedro, La Esperanza et Encarnación), afin d’éviter tout risque de contagion.
10 mai. La ministre de la Justice examine la possibilité de rétablir certaines visites. Elle se déplace, suite aux mouvements de protestation, dans différents établissements pour écouter les revendications des personnes détenues. La ministre rapporte que la principale plainte concerne la suspension des procès.
17 mars. Les visites sont suspendues dans les prisons et les centres éducatifs pour mineurs jusqu’à la fin de la quarantaine. Certains intervenants peuvent, exceptionnellement, continuer leur travail en détention. Des mesures sont mises en place, en collaboration avec les forces de l’ordre, pour éviter la présence de public dans les environs des établissements pénitentiaires. La ministre de la Justice fait appel à la compréhension et la patience des proches de détenus. Elle annonce que, afin d’“apaiser les esprits”, les établissements organiseront des championnats sportifs, des projections de films, des karaokés, des concours de danse et des rencontres spirituelles.
Mouvements de protestation¶
16 août. Un groupe de détenus proteste à la prison d’Esperanza à Asunción. Les détenus réclament la reprise des visites, la régularisation de la situation pénale de détenus non condamnés et de meilleures garanties sanitaires. Ils publient une vidéo dans laquelle ils apparaissent masqués et munis des bâtons. Ils réclament le respect de leurs droits ainsi que le placement en quarantaine du personnel pénitentiaire après la détection d’un cas positif. Le ministre accepte d’examiner les demandes et adresse les propositions aux institutions compétentes.
Cas identifiés¶
8 octobre. Un détenu décède des suites de la Covid-19 à la prison Pedro Juan. Au total, 180 personnes (détenus et surveillants) sont testées positives dans cet établissement.
1er septembre. Une première personne détenue est testée positive au sein de l’établissement pénitentiaire de Villarrica. Un protocole sanitaire est enclenché et toutes les personnes du même quartier sont isolées dans leur cellule.
19 août. Les autorités font état de 142 cas positifs au sein de la prison de Tacumbú, dont 99 détenus. Une centaine de personnes sont encore en attente du résultat de leur test.
6 août. Quarante-neuf personnes (14 surveillants et 35 détenus) sont testées positives à la prison de Tacumbú, à Asunción.
22 juillet. Un détenu décède des suites de la Covid-19 à la prison de Ciudad del Este.
26 juin. Le ministre de la Santé, Julio Mazzoleni, exprime son inquiétude lors d’une conférence de presse face à la propagation des cas dans le département d’Alto Paraná à la frontière du Brésil, qu’il définit comme “zone la plus rouge du pays“. La prison de Ciudad del Este est particulièrement touchée. Les prisonniers et surveillants malades pourraient être au nombre de 140.
25 juin. Les autorités s’alarment d’une propagation rapide de la Covid-19 dans l’établissement pénitentiaire de Ciudad del Este. Au moins 105 personnes sont testées positives (40 prisonniers et 65 membres du personnel). La ministre de la Justice affirme que la plupart sont asymptomatiques. Cette prison est la plus surpeuplée du pays, avec 1 100 détenus pour une capacité de 500.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
23 juin. Les prisonniers de Lurigancho s’organisent pour contenir le virus. Ils mettent en place, avec l’aide des autorités pénitentiaires, des équipes de prévention chargées d’évaluer leurs codétenus et d’informer les professionnels de santé des éventuels cas. Ils sont équipés de thermomètres infrarouges, de fumigateurs et des masques qu‘ils ont eux-mêmes confectionné. Une équipe est présente dans chaque quartier. Chaque membre est habillé en combinaison de sécurité biologique et reçoit d’une formation aux outils dont ils disposent.
Les porteurs de symptômes légers reçoivent des médicaments et sont placés en quarantaine. En cas de symptômes plus sévères, les prisonniers peuvent être placés dans un quartier spécial géré par des professionnels de santé ou transférés à l’hôpital. Six patients y sont présents à ce jour, alors que 40 lits étaient occupés lors du pic épidémique. Le directeur de l’administration pénitentiaire déclare son intention de “créer un anneau de confinement au sein de la prison, d’y stabiliser le détenu afin d’éviter les transferts vers le réseau de santé publique, qui est assez saturé”.
20 avril. Les autorités annoncent la mise en place de 60 “installations temporaires” pour traiter les personnes détenues souffrant de la Covid-19. Trente modules seront destinés aux établissements pénitentiaires de la capitale, dont 21 à la prison de San Jorge. Celle-ci, auparavant fermée, a été réouverte pour héberger les personnes détenues touchées par le coronavirus. D’autres mesures sanitaires incluent la fourniture de gants et de désinfectant pour les surveillants et les personnes détenues, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’eau, à l’électricité et à la nourriture.
3 avril. Des personnes détenues travaillants dans les ateliers de production des prisons d’Arequipa, Iquitos et Pucallpa fabriquent des masques pour approvisionner les établissements pénitentiaires du pays.
Aménagements de peine¶
15 juin. Le ministère de la Justice rapporte que 1 500 détenus ont été libérés depuis deux mois, soit la moitié de ce que le gouvernement avait annoncé en avril.
5 juin. Les autorités publient deux décrets visant la réduction de la population carcérale. Un premier prévoit des mesures de libération ou la suspension de la détention provisoire des personnes condamnées ou inculpées pour des infractions dites mineures. Le second décret favorise le recours au placement sous surveillance électronique. L’administration pénitentiaire annonce qu’environ 50 millions de sol péruvien (environ 14,5 millions de dollars) seront alloués à l’acquisition de 8 000 bracelets. La mise en place de ces derniers sera intégralement à la charge de l’administration pénitentiaire. Ce décret permet de recourir au placement sous surveillance électronique dans le cadre d’aménagements de peine, à condition que les personnes concernées bénéficient d’un régime de “danger minimal” (regimen mínima peligrosidad). Leur attitude en détention est également examinée. Celle-ci doit être exemplaire.
2 juin. Le nombre de personnes ayant bénéficié d’une libération s’élève à 1 355, don 37 mineurs.
20 mai. Le ministère de la Justice envisage la libération d’environ 10 000 prévenus et d’au moins 2 500 condamnés.
19 mai. Au moins 933 personnes détenues sont libérées suite à une grâce présidentielle (187 personnes) ou à une remise de peine (746). Les bénéficiaires sont des personnes âgées d’au moins 60 ans et condamnées pour des infractions dites mineures, telles que le non-paiement des pensions alimentaires ou des parties civiles.
9 mai. Au moins 559 personnes sont remises en liberté depuis le 14 avril. Elles exécutaient une peine pour abandon de famille et ont obtenu leur sortie anticipée après avoir payé leur dette et des réparations.
13 avril. Des membres du Défenseur du Peuple (Defensoría del Pueblo) visitent la prison Ancon 1 suite à une mutinerie. Ils constatent que 10 agents de sécurité et 20 personnes détenues ont été blessés. Le Défenseur demande aux autorités davantage de personnel de santé et des médicaments pour les détenus. La prison Ancon 1 compte une seule personne en charge de la santé de plus de 2 700 détenus.
23 avril. Près de 3 000 personnes détenues pourraient bénéficier, selon le ministre de la Justice, de la grâce présidentielle. Le Commission des grâces présidentielles est en charge d’évaluer les cas de personnes atteintes d’une maladie chronique, de femmes enceintes, de femmes détenues avec des enfants, de personnes âgées de plus de 60 ans, de personnes condamnées à une peine de moins de quatre ans ou de personnes dont le reliquat de peine est inférieur à six mois.
Les personnes récidivistes, les personnes en détention provisoire et celles condamnées pour certains délits (trafic de drogues “aggravé”, blanchiment d’argent, violences faites aux femmes…) sont exclues de cette mesure.
18 avril. La leader du parti d’opposition Fuerza Popular, Keiko Fujimori, demande sa libération. Son avocate évoque un “grand risque de contagion du coronavirus” dans son établissement. Fujimori est placée en détention provisoire depuis le 29 janvier. D’autres femmes détenues dans le même établissement dénoncent que les mesures sanitaires ne sont pas respectées et qu’aucun protocole pour le personnel n’est mis en place.
Mouvements de protestation¶
11 mai. Les femmes détenues à la prison Santa Monica réclament de l’aide face à la Covid-19 à la suite d’un cas détectés en détention. De nombreux cris sont entendus et enregistrés par les riverains.
27 avril. Une mutinerie éclate à la prison Miguel Castro Castro à Lima, où 5 500 détenus partagent 1 140 places. Les détenus mettent feu à des matelas et protestent contre le refus de libérer les plus vulnérables. Une opération de la police et de surveillants a lieu pour reprendre le contrôle de l’établissement. Trois détenus sont tués suite à l’intervention, dans des circonstances “pas éclairées” par les autorités.
22 avril. Les familles des personnes détenues dans les prisons Ancon 1 et 2 organisent un rassemblement. Elles demandent à l’administration de mettre en place des mesures pour éviter la propagation du virus et de traiter les détenus malades. Les familles affirment que l’administration pénitentiaire les empêche d’apporter aux détenus des gants, des masques, du matériel désinfectant et des médicaments.
18 avril. Des familles des personnes détenues se réunissent devant la prison de Picsi, où s’est déroulé une mutinerie dans laquelle deux détenus sont décédés. Les familles, plus particulièrement les épouses et conjointes, demandent des informations sur l’état de santé de leurs proches.
15 avril. Les personnes détenues à la prison d’Ancon II publient une lettre (carta abierta) adressée aux autorités. Elles réclament des mesures de libération pour réduire la surpopulation dans leur établissement. Elles demandent notamment la mise en liberté de des personnes détenues âgés de 60 ans ou plus, celles ayant des maladies mortelles, des femmes enceintes, des personnes incarcérées pour n’avoir pas payé leur pension alimentaire et de celles ayant déjà accompli plus de la moitié de leur peine.
24 mars. Le ministère de la Justice et des Droits humains destitue le directeur de l’administration pénitentiaire (Instituto Nacional Penitenciairio, INPE) et tous les membres du Conseil national de l’INPE. La décision est une conséquence des récentes mutineries. L’administration pénitentiaire fait également appel au ministère de l’Intérieur afin de renforcer la sécurité du périmètre de l’ensemble des établissements pénitentiaires du pays.
22 mars. Des manifestations éclatent. Il est fait état de la mort de deux détenus. Parmi les blessés figurent six prisonniers et 11 surveillants.
Cas identifiés¶
15 juin. Les autorités affirment qu’au moins 212 détenus sont décédés des suites de la Covid-19 et 67 sont hospitalisés. Quinze surveillants sont décédés et des centaines d’entre eux ont démissionné depuis le début de la pandémie par peur de la contagion en détention.
20 mai. Plus de 2 800 membres du personnel (sur 11 000) et 3 212 détenus (sur 96 870) sont dépistés. Au total, 674 personnels et 1 223 détenus sont testés positifs.
23 avril. La prison de sécurité maximale E.P Callao (aussi connue sous le nom de Sarita Colonia) dans la province de Callao, compte 430 cas positifs à la Covid-19 chez les personnes détenues.
La Sarita Colonia est l’une des prisons les plus surpeuplées du pays : 3 267 personnes y sont incarcérées pour 572 places soit 463 % de surpopulation (Inpe, 2020). Elle est la plus affectée par le virus. Les cas de Covid-19 confirmés dans cette prison sont plus importants que dans la région entière d’Ancash (365 cas), où vivent plus d’un million d’habitants.
22 avril. Les autorités confirment que 113 membres du personnel pénitentiaires sont testés positif à la Covid-19. Deux d’entre eux sont décédés.
18 avril. Les autorités confirment qu’au moins sept personnes détenues sont décédées et 40 autres sont infectées. Vingt-six surveillants sont testés positifs.
Conditions sanitaires¶
28 avril. L’administration pénitentiaire annonce que des tests seront effectués sur les 9 000 personnes détenues et les 6 000 personnels pénitentiaires du territoire.
Aménagements de peine¶
11 mai. Le sénat adopte une loi autorisant le département des services correctionnels et de réadaptation (DCR) à aménager les peines de certaines catégories de détenus afin qu’ils puissent purger leur peine en dehors des établissements et minimiser ainsi les risques de propagation du virus.
3 avril. ”Le système pénitentiaire n’a pas les moyens de faire face au risque de la contagion”, selon le sénateur Héctor Martínez. Il appelle à la libération conditionnelle de nombreux prisonniers, dont ceux à qui sont appliquées des mesures de sécurité minimales (custodia mínima), ceux qui ne représentent pas un risque pour la communauté, les détenus en fin de peine, ceux âgés de plus de 65 ans ou avec des problèmes de santé graves. “Dans le système pénal, il y a toujours des quarantaines, puisque personne ne sort. Mais il n’y a jamais de distanciation sociale”, ajoute-t-il. Le sénateur demande que des fonds d’urgence soient transférés pour l’achat de matériel de prévention.
Cas identifiés¶
23 juillet. Le président du tribunal fédéral avertit que la prison de Guayanabo ne peut recevoir d’autres prisonniers venant des Etats-Unis. Des cas positifs ont été détectés depuis l’arrivée des 40 détenus américains.
18 juillet. Quarante prisonniers venus des États-Unis sont transférés. Sept d’entre eux sont testés positifs. Ce transfert n’était pas prévu. Le pays compte désormais 10 cas positifs.
8 mai. Le ministère de la Justice annonce qu’aucun nouveau cas n’a été identifié après un dépistage de la totalité des détenus du pays. Deux cas avaient été identifiés au Centro de Tratamiento Social de Ponce, un établissement pour mineurs.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
24 juin. Une soixantaine de prévenus sont contraints de passer plusieurs semaines dans un bus aménagé servant de ”prison mobile” à Saint-Domingue. Ceux-ci dorment, mangent et font leurs besoins dans un espace de trois mètres de long sur un mètre de large. La Défenseure du peuple demande au procureur général de la République de mettre fin à cette situation de toute urgence.
2 juin. Le procureur général de la République reconnait que la pandémie révèle l’ampleur de la surpopulation carcérale du pays. Il prévoit la mise en place d’un “plan d’humanisation” du système pénitentiaire comprenant notamment l’agrandissement de plusieurs établissements.
5 avril. La prison de La Victoria effectue 1 000 tests parmi les 8 500 détenus. Il serait nécessaire de tester la totalité des prisonniers, selon la candidate d’opposition à la vice-présidence. Celle-ci salue toutefois les mesures d’isolement, les actions de désinfection et la “relocalisation de prisonniers”. Le procureur de la République appelle les entreprises chargées de construire la prison de La Nueva Victoria d’accélérer la fin des travaux afin de résorber la suroccupation des établissements.
Mouvements de protestation¶
6 mai. Des détenus de la prison de La Romana protestent, notamment en brûlant des matelas, face à l’inaction de l’administration pénitentiaire. Ils prétendent que des cas positifs seraient présents dans l‘établissement et demandent donc à être testés. Des rumeurs font état d’un détenu décédé. Selon les autorités, aucun cas n’est à déplorer.
10 avril. Une émeute éclate dans la prison La Victoria à Santo Domingo.. Les détenus mettent le feu à des matelas. Ils demandent à être libérés, après le décès de quatre de leurs codétenus. La police riposte par des tirs de balles en caoutchouc. Cinq prisonniers et un policier sont blessés. La prison de La Victoria compte 9 000 personnes détenues pour 1 500 places.
Appels et recommandations¶
29 mai. Face à la crise, le juge Rafael Báez appelle à la réforme en vue de désengorger les prisons. Il propose de réfléchir aux raisons sociales qui conduisent à l’incarcération plutôt que d’encourager les incarcérations de manière systématique.
15 mai. Le bureau de défense publique de San Cristóbal appelle à une réduction des mesures de détention provisoire, ”principal facteur favorisant la surpopulation carcérale”. Parmi les 294 nouveaux détenus arrivés en avril, 253 étaient en détention provisoire.
Cas identifiés¶
1er juillet. Les autorités font état de 917 cas positifs, dont 346 sont toujours actifs.
17 juin. Le bureau du Procureur général de la République fait état de 32 détenus testés positifs. Ces résultats sont communiqués après 171 tests effectués au sein de la prison de San Juan de la Maguana. De nouveaux tests sont annoncés.
6 juin. Les autorités font état de 643 détenus testés positifs et de 17 décès dans les établissements du pays. La prison de La Victoria est celle qui enregistre le plus de cas. Cette situation est attribuée à la surpopulation de l’établissement. Le sous-procureur général se félicite de ”l’impact minime” de l’épidémie.
27 mai. Les autorités sanitaires annoncent la présence de 28 cas dans la prison de la province de La Altagracia. Tous seront transférés puis placés à l’isolement.
11 mai. Les 41 établissements pénitentiaires du pays comptent 468 cas positifs parmi les détenus. Parmi eux, les autorités annoncent que 48 ne présentent plus de symptômes. Le procureur général de la République précise que 11 300 tests ont été effectués sur les détenus présentant des symptômes.
27 avril. Plus de 239 cas sont confirmés dans la prison de La Victoria, sur 5 500 détenus testés.
21 avril. Le procureur général de la République annonce le décès de sept détenus dans la prison de La Victoria. Il est fait état par ailleurs du décès d’une personne en détention provisoire. Ces chiffres sont plus bas que les éléments avancés par de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux.
10 avril. Le ministère de la Santé annonce que quatre prisonniers sont décédés de la Covid-19. Il ajoute que 25 détenus sont testés positifs et que 50 ont été mis en quarantaine
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
12 novembre. Les autorités pénitentiaires affirment que les protocoles sanitaires, mis en place depuis mars, sont toujours en vigueur. Ces protocoles incluent le port du masque et la désinfection des mains pour le personnel, ainsi que la vérification de la température corporelle pour toute personne à leur entrée en détention. Le parc pénitentiaire compte trois cellules dédiées à la mise en quarantaine (14 jours) des nouveaux arrivants. L’administration pénitentiaire affirme que ces protocoles sanitaires resteront en place jusqu’à la fin de la pandémie.
27 mai. Les autorités reçoivent des dons importants de matériel sanitaire de l’organisation régionale Caricoms Impacs afin de prévenir la propagation de l’épidémie. D’autres livraisons d’équipement sont prévues. Aucun cas n’est rapporté parmi les détenus. L’organisation craint toutefois un désastre sanitaire si l’épidémie venait à toucher les prisons du pays.
7 mai. Le Commissaire des services correctionnels se félicite de la mise en place de mesures de précautions dès le début de l’épidémie. Elles auraient permis de préserver la santé des détenus. Il précise que les visites sont suspendues et que des actions de sensibilisation sont menées dans les lieux de privation de liberté. Il annonce par ailleurs la mise en place de mesures de désinfection.
Aménagements de peine¶
7 mai. Le Commissaire des services correctionnels annonce la mise en place d’un dispositif de libération anticipée des détenus.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
6 juin. L’administration pénitentiaire détaille les protocoles mis en place au sein de l’établissement de Bordelais. Toutes les visites sont suspendues à l’exception de celles des avocats. Tout nouveau détenu est soumis à un examen médical. Les nouveaux entrants sont placés à l’isolement pendant 14 jours. Ils sont soumis à un nouvel examen médical, reçoivent des masques et leur température est relevée quotidiennement. Aucun cas n’aurait été signalé. Les autorités affirment disposer des moyens nécessaires pour faire face à une éventuelle épidémie, notamment grâce au matériel fourni par l’agence Caricom Impacs.
Liens avec l’extérieur¶
6 juin. Les autorités annoncent la mise en place de visites par visioconférence avec les familles.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
5 septembre. Les prisons de Quezaltepeque et Izalco présentent des conditions de détention ne permettant pas de respecter les mesures de distanciation physique entre les personnes détenues. Elles sont entassées dans des cellules non adaptées avec comme seule protection un masque en tissu.
17 août. L’ambassade du Qatar et l’UNODC fournissent du matériel médical et de prévention pour les personnels des prisons du pays.
24 juin. Des députés membres du Comisión de Seguridad de la Asamblea Legislativa sollicitent une audience au ministère de la Justice et de la Sécurité pour s’enquérir des mesures prises en détention.
5 juin. Le Bureau international de lutte contre les stupéfiants et des affaires répressives (INL) des États-Unis fait don de 500 matelas d’hôpital et 250 cabines pour endiguer la propagation de l’épidémie.
3 juin. Des mesures sanitaires sont mises en place pour endiguer la propagation de l’épidémie en détention. Selon les autorités, tous les détenus disposeraient de traitements médicaux “comme s’ils étaient des Salvadoriens ordinaires”. Les organisations de défense des droits humains déplorent l’absence de garanties visant à empêcher la propagation du virus.
27 avril. Certaines mesures strictes visant le contrôle des personnes détenues sont levées afin limiter la propagation du coronavirus. Les conditions sanitaires sont réputées extrêmement mauvaises dans les prisons du pays. Les maladies respiratoires y sont prévalentes, et la tuberculose y est 50 fois plus présente qu’à l’extérieur, selon le journal panaméricain de santé publique.
25 mars. ”Les prisons sont une bombe à retardement pour la propagation du coronavirus”, selon l’infectiologue Jorge Panameño. Il appelle à des mesures urgentes de prévention, dont la suspension des visites des proches et des avocats.
Aménagements de peine¶
8 juillet. Le ministre de l’Intérieur publie la septième liste des 22 nouvelles personnes bénéficiant d’une liberté anticipée accordée. Le nombre de personnes libérées avant la fin de leur peine initiale s’élève maintenant au nombre de 253.
27 avril. Aucun mesure de libération n’est annoncée dans le pays, malgré un taux d’occupation supérieur à 210 %.
25 mars. Les autorités judiciaires, pénitentiaires, et des représentants du Comité international de la Croix-Rouge envisagent la libération provisoire des détenus de plus de 60 ans et de ceux atteints de maladies graves “en phase terminale”. Des sources judiciaires mentionnent également la libération d’anciens fonctionnaires incarcérés pour des délits liés à la corruption. Les membres de gangs seraient exclus de ces mesures.
Liens avec l’extérieur¶
25 avril. Le président annonce un confinement généralisé (lockdown) d’une durée de 24 heures, des prisons où sont détenus des membres de gangs. Cette sanction comprend les mesures suivantes : fermeture des cantines, aucun contact avec l’extérieur, suspension des activités, placement en isolement des leaders de gangs. Cette mesure vient en réaction à 22 homicides commis dans le pays en l’espace d’une journée. La politique de “tolérance zéro” mise en place par le Président prévoit d’infliger des sanctions aux prisonniers en cas de hausse de la criminalité hors des prisons. Près de 80 % des attaques commises à l’extérieur seraient commanditées depuis l’intérieur.
Les prisonniers sont contraints de s’entasser dans les cours des prisons, assis avec les membres étroitement imbriqués, le temps de la fouille de leur cellules.
Mouvements de protestation¶
19 juin. Une mutinerie éclate à la prison de San Roque. Cet événement fait suite au premier cas positif au sein de l’établissement. Les personnes détenues réclament un meilleur accès aux soins. Les autorités interviennent et mettent fin à l’incident à l’aide ”d’agents chimiques”.
Appels et recommandations¶
14 mai. Le Centre pour la justice et le droit international (CEJIL) dénonce la surpopulation carcérale. Il déplore le sort réservé aux femmes détenues depuis le début de la pandémie. Les autorités ne pallient pas les manques engendrés par le placement en quarantaine des établissements. Les femmes détenues sont dans l’incapacité de recevoir des protections hygiéniques, du lait ou des couches pour enfants. Le Centre demande aux autorités de prendre une série de mesures pour protéger les détenus et garantir la fourniture de produits de première nécessité.
29 avril. Human Rights Watch (HRW) dénonce les ”traitements cruels et les atteintes à la dignité” infligés aux personnes détenues lors du lockdown du 25 avril. Le directeur de HRW rappelle que la privation de la liberté ne justifie pas la mise en danger et l’exposition des prisonniers au risque de contagion.
Cas identifiés¶
16 juin. Le directeur de l’administration pénitentiaire fait état de 1 097 détenus présentant des symptômes.
2 juin. Le directeur des centres pénitentaires annonce plus de 1 000 cas potentiels. Un certain nombre sont rapportés à la prison de San Vicente (396 cas), à La Esperanza (513 cas) et à Quezaltepeque (154 cas).
30 mai. Les prisons du pays enregistrent 142 détenus testés positifs et 945 cas suspects. Selon le directeur de l’Institut des droits de l’homme de l’Université d’Amérique centrale, cette augmentation brutale est liée aux punitions collectives pratiquées au cours des dernières semaines. Les détenus étaient alors rassemblés dans une grande promiscuité.
26 mai. Les autorités sanitaires signalent au moins 36 cas positifs parmi les détenus. Vingt-cinq ont été identifiés dans une prison de San Vincente et 11 dans la prison de Quezaltepeque. Des zones d’isolement aurait été aménagées. Ces cas se manifestent dans un contexte de durcissement extrême des conditions de détention à la suite des violences des dernières semaines. De nombreuses images ont circulé, montrant les détenus regroupés en sous-vêtement, sans protection adéquate ni respect des distances physiques. Les portes des cellules des membres de gangs ont été recouvertes pour, selon les autorités, empêcher leur communication. Ils n’ont pas de lumière et et ne peuvent pas voir ce que se passe à l’extérieur.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
14 octobre. Les détenus testés positifs à la Covid-19 sont transférés dans un immeuble du département des ressources marines et de la pêche. Le bâtiment est aménagé à cet effet et sera utilisé de façon temporaire. Les personnes malades qui y sont détenues sont placées à l’isolement.
24 septembre. Une note vocale circulant sur les réseaux sociaux contient les explications d’un détenu sur des conditions de détention ”déplorables”. Le commissaire des prisons (acting prisons commissionner) dément et affirme qu’il s’agit d’une fausse information. D’après lui, aucun décès dû à la Covid n’est à déplorer au sein des établissements pénitentiaires.
24 août. L’administration pénitentiaire annonce la mise en place de mesures de prévention et de dépistage dans les prisons du pays.
8 juin. L’administration pénitentiaire reçoit, de la part de l’agence Caricom Impacs, 10 stations de lavage des mains. D’autres mesures comprendraient des relevés de températures, une mise en quarantaine de tout nouveau détenu ainsi que la mise à disposition de produits d’hygiène.
Appels et recommandations¶
24 novembre. Un syndicat de surveillants appelle le ministère de la Santé à tester toutes les personnes détenues. Il fait état d’une augmentation “exponentielle” des cas en détention. “Le ministère de la Santé doit prendre des dispositions pour que tous les détenus soient testés par groupes de 200, tous les deux jours, jusqu’à ce que nous ayons une idée précise des clusters et de l’évolution de l’infection dans nos prisons”, insiste le syndicat. Celui-ci affirme que le matériel de protection est insuffisant ou parfois absent dans les établissements pénitentiaires.
17 novembre. Le Centre des Caraïbes pour les droits humains (Caribbean Centre for Human Rights, CCHR) réitère son appel aux autorités, face à l’augmentation des cas positifs dans la prison de sécurité maximale. Il affirme aussi que le gouvernement n’a pas tenu sa promesse de libérer des détenus condamnés pour des infractions dites mineures. “Il est impossible d’établir une distanciation sociale dans les prisons surpeuplées et cela met en danger non seulement la population carcérale, mais aussi la communauté au sens large, car les prisons ne fonctionnent pas de manière isolée”, affirme le CCHR.
17 septembre. Le Centre des Caraïbes pour des droits humains (Caribbean Centre for Human Rights, CCHR) réitère son appel au gouvernement. Il l‘encourage à produire plus d’efforts afin d’éviter le risque de propagation de la Covid-19.
Aménagements de peine¶
17 septembre. Le CCHR affirme que les personnes pouvant bénéficier d’une libération anticipée ne sont toujours pas libérées.
3 avril. Le procureur général annonce la libération de 388 prisonniers sur les 3 959 que comptent les prisons du pays. Seules les personnes incarcérées pour des infractions “mineures”, dont beaucoup étaient libérables sous caution, seront éligibles. Elles seront soumises à un examen médical avant leur sortie.
Liens avec l’extérieur¶
5 décembre. Les autorités pénitentiaires annoncent la reprise des visites dans les prisons du pays, à l’exception de la prison de Claxton Bay. Chaque établissement organisera 50 visites par jour. Les personnes en détention provisoire pourront rencontrer un proche une fois par semaine. Les personnes condamnées pourront, quant à elles, recevoir une visite une fois par mois. Les visiteurs doivent faire leur demande via le compte WhatsApp de l’administration pénitentiaire. Ils ne sont pas autorisés à amener des biens à leurs proches incarcérés. Les autorités continueront de proposer des visites virtuelles via la plateforme Zoom.
6 avril. Des alternatives aux visites telles que les courriers électroniques et des appels vidéo sont organisées dans les établissements pour prévenus, pour femmes et dans l’établissement de sécurité maximum de Golden Grove. Chaque prisonnier pourra bénéficier d’un appel vidéo d’une durée de 10 minutes toutes les deux semaines.
31 mars. Les visites sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Mouvements de protestation¶
22 septembre. Au moins 139 détenus étrangers demandent aux autorités pénitentiaires de pouvoir communiquer avec les ambassades de leurs pays. Ces détenus prennent part à la grève de faim entamée la semaine précédente. La majorité d’entre eux (96 personnes) sont en détention provisoire. L’administration pénitentiaire affirme que les officiers des ambassades peuvent visiter les prisons et qu’elle n’a “rien à cacher”.
16 septembre. Des détenus de la prison de Port of Spain entament une grève de la faim. Ils demandent que le montant de la caution soit abaissée pour les auteurs d’infractions dites mineures. Ils réclament des vêtements et des médicaments. Les grévistes accusent les policiers et surveillants de torturer les prévenus du quartier numéro 13 de la prison de haute-sécurité afin de leur extorquer des aveux. Ils appellent à la libération de tous les détenus de ce quartier et demandent le jugement rapide des prévenus. Ils affirment que ce quartier est “un environnement clos, inhumain et parfait pour la contagion de la Covid-19”. Les autorités pénitentiaires déclarent que les accusations des détenus sont “infondées et fausses”.
Cas identifiés¶
18 novembre. À la prison de sécurité maximale de Arouca, le nombre de détenus testés positifs s’élève à 86. Un syndicat de surveillants alerte les autorités quant à la “situation explosive” dans cet établissement.
10 novembre. Les autorités annoncent que plus de 200 personnes détenues seront testées à la prison de sécurité maximale de Arouca. Les personnes testées sont des cas contacts directs ou indirects des 18 détenus déclarés positifs lors du précédent weekend. La prison est actuellement en quarantaine. Au total, 57 personnes détenues ont, à ce jour, été testées positives dans le pays.
20 septembre. Plus de 250 membres du personnel sont placés en quarantaine, dont 26 testés positifs.
16 septembre. Les autorités font état de cinq cas positifs parmi les détenus. Toutes les personnes infectées identifiées sont détenues à la prison de Port of Spain.
27 août. Plus de 230 personnels pénitentiaires sont placés en quarantaine, et 28 autres sont testés positifs. L’administration annonce qu’ils seront remplacés par 300 nouvelles recrues.
24 août. La prison de Golden Grove compte deux prisonniers et plusieurs personnels positifs. L’administration annonce un plan renforcé de prévention.
13 août. Un troisième membre du personnel pénitentiaire est testé positif et 77 sont mis en quarantaine.
10 août. Un détenu de la prison de Port of Spain est testé positif. L’administration pénitentiaire affirme que suite à ce résultat, le détenu a été transféré à un hôpital et que la famille en a été informée. Le détenu est escorté par un surveillant et contrôlé par des caméras de surveillance.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
13 avril. Treize détenus présentant des symptômes respiratoires caractéristiques de la Covid-19 sont testés. Huit d’entre eux sont testés négatifs et cinq, placés en quarantaine, attentent les résultats. Un quartier d’une capacité de 400 places, dans prison Unidad 4 Santiago Vázques, est équipé pour examiner et héberger des détenus présentant des symptômes. Des locaux similaires sont aménagés dans d’autres prisons du pays.
16 mars. Un protocole sanitaire est mis en place dans l’ensemble des établissements pénitentiaires. Les détenus qui présentent des symptômes grippaux sont placés en quarantaine. Le plan prévoit la distribution de produits d’hygiène aux personnels (gel hydro-alcoolique, masques, gants), de savons neutres et de l’hypochlorite de sodium aux détenus ainsi que la fumigation des lieux collectifs et des véhicules utilisés pour les transferts des détenus.
Liens avec l’extérieur¶
27 mai. Cinq homicides ont eu lieu au mois de mai à la prison Unidad 4 Santiago Vázques (l’ancien Comcar). Le ministre de l’Intérieur affirme que l’augmentation de la violence et des tensions entre les détenus est une des conséquences de la pénurie de drogues dans les prisons. Cette pénurie résulterait, selon le ministre, d’un contrôle renforcé à l’entrée des établissements. Huit détenus sur dix ont un “usage problématique” des drogues, selon Institut national de réhabilitation. Aucun programme de réduction des risques n’est mis en place pour faire face à ce problème.
16 mars. Un protocole sanitaire prévoit la limitation des visites à un visiteur adulte par détenu, le découpage des horaires des visite pour éviter tout rassemblement, la prise de température de toutes les personnes entrant en détention (surveillants, intervenants, détenus arrivants). Les personnes présentant une température supérieure à 37,5° sont interdites de rentrer et sont conduites à un centre de soins.
Appels et recommandations¶
13 avril. Le Syndicat médical de l’Uruguay (SMU) et l’organisation Nada crece a la sombra réclament des mesures sanitaires urgentes et proposent :
• la mise en quarantaine pour sept jours des nouveaux détenus dès leur arrivée en détention. Un test de dépistage du coronavirus doit être réalisé à la fin de cette période. La quarantaine doit être prolongée à 14 jours en cas d’impossibilité d’effectuer le test.
• la fourniture de masques aux personnes détenues et au personnel. Le port de masque doit être obligatoire pendant les soins et les visites, et lorsque la distance d’un mètre et demi est impossible à respecter.
• la création d’un “comité inter-institutionnel d’urgence” pour renforcer la coordination entre les différentes entités travaillant en milieu carcéral.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
15 octobre. L’ONG Una Ventana a la Libertad révèle, dans un rapport, que les personnes détenues dans les locaux de police des États de Vargas et de Miranda manquent d’eau et de nourriture. De nombreux détenus sont malades : 558 souffrent de malnutrition, 183 ont la tuberculoses et 10 sont porteurs du VIH/SIDA.
10 septembre. Le nombre de détenus décédés double pendant la pandémie, selon une étude de Insight Crime. L’organisation relève, entre mars et août, 287 décès dans les prisons (162) et dans les locaux de police (125). Ce chiffre était de 137 pour la même période en 2019. La plupart des décès en prison sont liés à des maladies comme la tuberculose (51) et la malnutrition (40). Près d’un tiers des décès en prison ont eu lieu suite à une mutinerie en mai : 47 détenus ont été abattus par la garde nationale à Los Llanos. Dans les locaux de police, la plupart des décès ont eu lieu suite à des tentatives d’évasion (74). Insight Crime suggère que “l’explosion” des décès est directement liée à la suspension des visites en avril.
4 août. Les familles des personnes privées de liberté de la prison de Mérida dénoncent le manque de soins médicaux et le manque de tests pour les détenus.
27 juillet. Une journée de soins médicaux et de dépistage du coronavirus se déroule au commissariat de police de Vargas. Les 24 personnes détenues dans ce commissariat sont testées négatives. Des médicaments sont livrés à des détenus présentant d’autres maladies.
Quarante-six personnes détenues à la prison de San Carlos, à Zulia, sont dépistées suite à des mouvements de protestation organisés par des détenus et leurs proches. Ceux-ci dénoncent le manque de soins médicaux et de médicaments. Plus de 400 personnes sont détenues à la prison de San Carlos.
26 juillet. Des autorités sanitaires mènent une journée de désinfection à la prison d’El Hatillo, à Caracas. Les familles se plaignent du procédé et affirment que les personnes détenues ont du mal à respirer pendant l’application des produits.
20 mai. Les 438 détenus transférés de Cepello à la prison David Viloria suivent un protocole sanitaire à leur arrivée. Ils sont alignés dans une cour pour se faire couper les cheveux. Ils reçoivent des tenues pénales jaunes et bleues, des kits d’hygiène personnels et des produits d’entretien. Des membres du personnel expliquent les règles aux arrivants avant leur affectation en cellule.
2 mai. Les personnels de santé demandent aux proches des prisonniers blessés lors de la mutinerie de fournir des produits d’hygiène, des blouses chirurgicales et des gants. Ils affirment ne pas être en mesure d’assurer les soins ou les examens médico-légaux en raison de la pénurie de matériel médical.
avril. À la prison d’El Llanito, 56 prisonniers sont placés dans un conteneur où ils souffrent de la promiscuité et de la chaleur.
23 avril. La ministre du services pénitentiaire, Iris Varela, déclare avoir visité plusieurs prisons pour vérifier que le protocole sanitaire de prévention est respecté. Le ministère travaille en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge. Ce dernier met à disposition des kits d’hygiène, des pompes à eau et des stations de lavage de mains.
15 avril. Les personnes qui ne respectent pas les mesures de confinement peuvent être arrêtées, placées en détention provisoire et forcées de participer à des ateliers de sensibilisation sur l’épidémie de la Covid-19. Le Vicariat des droits de l’homme de l’archidiocèse de Barquisimeto se montre préoccupé par cette mesure. Il souligne que l’entrée de personnes extérieures met en danger la population carcérale, elle-même dans une très grande vulnérabilité. Certains ateliers ont accueilli jusqu’à 400 participants.
Les prisonniers du centre de détention provisoire de Zulia souffrent de la faim et les tensions entre les codétenus augmentent, révèle Una Ventana a la Libertad. Les familles peuvent continuer à apporter des colis, malgré la suspension des visites. Elles rencontrent des difficultés pour se rendre jusqu’aux établissements, ce qui limite fortement la fourniture de produits de base (nourriture, savon et médicaments). Les familles évoquent la suspension des transports publics intercommunaux, l’obligation de présenter un laissez-passer et la pénurie d’essence. Les familles déclarent craindre la confiscation de leurs provisions par le personnel ou par les chefs des gangs. Deux évasions massives ont eu lieu en trois semaines dans l’établissement de Zulia.
Una Ventana a la Libertad s’inquiète de la situation des personnes détenues dans les postes police (calabozos). Elle affirme que la police n’a ni les ressources pour nourrir la population carcérale, ni la logistique ou le personnel nécessaires pour prévenir les évasions, les protestations et les émeutes. L’ONG souligne, dans un communiqué, que “l’enfermement de ces prisonniers dans des espaces réduits, avec des conditions de détention précaires et sans nourriture peut donner lieu à des tragédies”.
2 avril. Des détenus de l’établissement de El Hatillo (Caracas) envoient à UVL des photos et des vidéos témoignant de l’état alarmant de promiscuité et de délabrement des cellules. Ils racontent que les agents pénitentiaires ont soudé les portes des cellules pour les maintenir fermées. Nombre d’entre eux rapportent depuis avoir des difficultés à respirer et que certains se sont évanouis. L’établissement, situé dans la région la plus affectée par le virus, ne dispose ni de gel hydroalcoolique ni de masques. Les détenus demandent à être transféré vers des établissements qui puissent garantir leur sécurité.
1er avril. Le gouvernement de Carabobo étend le programme de désinfection des espaces collectifs aux centres de détention provisoire (CDP) de Valencia.
Système judiciaire¶
19 juillet. Le directeur de l’Institut autonome de police de l’État de Nouvelle-Sparte indique que des mesures sont prises avec les tribunaux, le ministère public et les organismes de sécurité de la région afin d’accélérer les audiences des personnes placées en détention provisoire. Ces mesures concernent les détenus ayant commis des infractions “mineures” et sont appliquées dans les six établissements pour prévenus de cet État (plus de 700 détenus).
Aménagements de peine¶
10 août. Les tribunaux autorisent la libération de 18 détenus dans l’État de Miranda, dans le cadre du plan de réduction de la surpopulation des postes de police. Ces personnes étaient incarcérées pour des délits dits mineurs.
8 août. Plus de 50 prisonniers en attente de jugement détenus dans l’État de Falcón obtiennent une libération conditionnelle. Les bénéficiaires de cette mesure doivent remplir les conditions suivantes : admettre les faits, avoir commis une infraction passible d’une peine d’emprisonnement de moins de cinq ans et ne pas avoir été en mesure d’assister à l’audience sur le placement en détention provisoire.
27 juillet. Le tribunal pénal d’Apure autorise la libération conditionnelle de 88 personnes placées en détention provisoire pour des délits mineurs dans les prisons de San Fernando et Biruaca.
15 juin. Au moins 1 410 personnes détenues sont libérées entre avril et juin. La plupart d’entre elles était incarcérée dans des prisons à Carabobo, Miranda, Guárico, Falcón et Portuguesa. Des familles de détenus affirment que les libérations sont dues à la reprise par l’administration pénitentiaire des dossiers non-traités avant la pandémie. Elles critiquent le retard de l’administration, depuis des années, dans la conduite des procédures.
23 avril. Un total de 382 personnes détenues, dont 25 femmes, sont libérées de la prison de Tocuyito (État de Carabobo). Seuls les prisonniers purgeant des peines inférieures à huit ans peuvent prétendre à une libération. Les autorités indiquent avoir procédé à des analyses avant chaque octroi.
1er avril. Les autorités commencent à mettre en œuvre un plan de désengorgement des prisons. Les juges de Táchira autorisent la libération de 32 personnes et le transfert de 72 détenus vers le centre pénitentiaire de Occidente.
Liens avec l’extérieur¶
7 septembre. Les visites reprennent à la prison de CICPC Amazonas. Les visiteurs sont tenus de respecter une distance de 10 à 15 mètres de leur proche détenu. Ils sont autorisés à apporter de la nourriture et des médicaments.
3 août. Des familles de détenus rapportent que des surveillants demandent de l’argent en échange d’autorisation de visites (officiellement suspendues). À la prison de Boleíta, les surveillants demandent 5 dollars pour une visite de 30 minutes et 10 dollars pour une visite conjugale. À la prison de San Agustín del Sur les surveillants réclament 2 dollars pour une demi-heure de visite.
20 juillet. Les familles des prévenus placés à Oculare del Tuy (État de Miranda) s’inquiètent de l’état de santé de leurs proches. Les prisonniers ne reçoivent aucune assistance médicale et comptent sur leurs familles pour recevoir des antibiotiques et autres médicaments. Les conditions générales de cet établissement empirent en raison de la paralysie du système judiciaire.
19 juillet. Les compagnes des prisonniers de El Hatillo (Caracas) protestent contre le manque de communication. L’échange de lettres est interdit. Les familles demandent que des défenseurs des droits humains puissent réaliser des visites de contrôle dans cet établissement.
18 juin. La suspension de visites aurait aggravé la faim et l’épidémie de tuberculose en prison. L’accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments est essentiellement assuré par les proches lors des visites.
15 avril. L’interdiction des visites et la restriction des déplacements entre les différentes régions du pays rendent certains détenus éloignés de leur famille très vulnérables. Des prisonniers à Carabobo et à Lara partagent leur nourriture avec leurs codétenus empêchés d’en recevoir. Le ministère précise que les colis alimentaires ne peuvent bénéficier à plusieurs détenus. Des virements d’argent permettent de contourner l’interdiction.
Mouvements de protestation¶
2 septembre. Les proches des prisonniers de Caraballeda rapportent une émeute au sein d’une cellule de Retén de Caraballeda, où environ 100 personnes sont détenues. Les familles expliquent que des mouvements de protestation sont de plus en plus fréquents, en raison notamment de la surpopulation et des procédures judiciaires à l’arrêt.
16 juillet. Les familles des personnes détenues dans différents établissements de Caracas rapportent les violations des droits observées depuis le début de la pandémie.
Des détenus de la prison d’El Llanito entament une grève de la faim, en avril, pour réclamer l’accélération de leur procès, sans résultat.
Les proches des prisonniers de El Polihatillo protestent contre les difficultés rencontrées pour pouvoir visiter leurs proches et leur apporter de la nourriture.
À la prison de Polibaruta, les familles dénoncent l’interdiction d’apporter des médicaments et le manque de soins médicaux.
16 mai. Plus de 2 000 personnes détenues sont évacuées de Los Llanos Occidentales (Cepello), suite à la fermeture de l’établissement. La ministre des services pénitentiaires annonce que 1 718 détenus sont transférés dans une autre prison et 380 sont placés dans des “prisons de transition”. Le centre pénitentiaire de Los Llanos pourrait rouvrir dans trois mois avec “un nouveau visage”. La ministre déclare que l’évacuation de cet établissement clôt un “chapitre honteux du système carcéral vénézuélien”.
8 mai. Le Procureur général annonce que 12 personnes, dont des membres du personnel et des détenus, sont inculpées pour leur participation aux actes de violence du 1er mai au centre pénitentiaire Los Llanos. Aucun détail sur leur identité n’est communiqué.
3 mai. Les proches des prisonniers décédés à la suite de la mutinerie de Los Llanos font état de grandes difficultés pour reconnaître les corps et organiser les enterrements. L’un d’eux affirme que les autorités prévoient d’enterrer les corps dans une fosse commune, dans des bâches en plastique et sans funérailles. La député Maria Beatriz Martinez dénonce l’intention des autorités de dissimuler ainsi la nature des blessures des victimes.
2 mai. Un détenu de Los Llanos décrit le déroulement des faits qui ont conduit au massacre : “depuis que les visites ont été interdites, nous avons faim. La réception des colis alimentaires ne se déroule plus de la même façon. Un groupe de prisonniers a commencé à se plaindre car les surveillants ne laissaient passer qu’un colis sur deux et en gardaient certains”.
Près de 18 heures après le massacre, la ministre Iris Varela donne sa version des faits et déclare que l’émeute fait suite à “une tentative d’évasion”. Elle indique rejeter la violence et regretter ”profondément la situation [dans laquelle sont plongés] les foyers d’humbles familles vénézuéliennes (…) Nous serons fermes avec ceux qui, pour des raisons ignobles, génèrent une violence qui fait souffrir la famille vénézuélienne“.
Maria Beatriz Martinez, député et membre de la sous-commission de défense des droits humains du Parlement, estime que la Gendarmerie (Guardia Nacional Bolivariana) est responsable. Le chef de brigade aurait ordonné l’intervention au sein de la prison alors qu’il n’est pas habilité à le faire. Le “chef prisonnier” (dit Pran) est soupçonné d’avoir initié les protestations.
1er mai. Au moins 47 détenus sont morts et 75 sont blessés lors d’une mutinerie au centre pénitentiaire Los Llanos, à Guanare. Le chef de l’établissement est également blessé. L’Observatoire vénézuélien des prisons rapporte que les surveillants ont ouvert le feu à suite du soulèvement.
2 avril. Plus de 1 000 personnes détenues dans les locaux de la police de Boleíta (PNB de Boleíta) entament une grève de la faim. Ils protestent contre les retards dans les procédures judiciaires accentués depuis le début du confinement. Des centaines de femmes se sont rendues devant les locaux pour soutenir leurs proches détenus. Des personnes condamnées et des prévenus sont également détenus dans des postes de police.
18 mars. L’évasion de 84 des 518 détenus de la prison de San Carlos, dans l’Etat du Zulia, se solde par la mort de 10 d’entre eux.
Appels et recommandations¶
21 juillet.. Les familles des prisonniers de Los Teques à Miranda exigent la mise en place de tests sur l’ensemble de la population carcérale après la confirmation de deux cas.
25 mai. Les personnes détenues à Nueva Esparta et leurs familles demandent aux autorités judiciaires de reprendre les audiences, suspendues depuis mars. Ils réclament la reprise des activités du palais de Justice de La Asunción, avec des protocoles respectant les gestes barrières.
2 avril. Des familles de détenus demandent aux autorités la mise en place d’une journée de désinfection dans les CDP de Caraballeda, Macuto et La Guaira.
17 mars. L’épidémie de la Covid-19 vient s’ajouter à la situation présentée comme précaire des prisonniers. L’organisation Una ventana a la libertad (UVL) demande au gouvernement de porter une attention immédiate aux personnes détenues. Elle souligne que des prisons sont gravement surpeuplées (205 % de taux d’occupation en moyenne) et s’inquiète de la suspension des visites. Les personnes détenues comptent en grande partie sur l’assistance de leurs proches pour se nourrir et se vêtir.
Cas identifiés¶
5 septembre. Les autorités rapportent 12 nouveaux cas de coronavirus parmi les prévenus incarcérés dans les locaux de police Base III, à La Asunción (État de Nueva Esparta). Le nombre de détenus testés positifs dans cet État s’élève à 76.
27 août. Una Ventana a la Libertad rapporte qu’au total 85 personnes placées en détention provisoire sont testées positives. Un détenu est décédé des suites de la Covid-19.
9 août. Trente-six détenus sont testés positifs à la prison de Porlamar, dans l’État de Nueva Esparta.
6 août. Les autorités municipales confirment huit cas positifs parmi le personnel pénitentiaire et quatre parmi les prisonniers à la prison de Los Teques, dans l’État de Miranda. Les familles des prisonniers dénoncent l’absence de traitement médical adapté pour ces détenus. Elles affirment que les malades sont isolés dans un bureau et reçoivent seulement des analgésiques et des vitamines.
4 août. Una Ventana a la Libertad rapporte que 51 personnes placées en détention provisoire sont testées positives.
Les autorités confirment le premier décès d’un prisonnier des suites de la Covid-19 dans la prison de Bermúdez dans l’État de Sucre.
26 juillet. Trente-six prévenus de la prison de Mariño, à Nueva Esparta, sont testés positifs. Les autorités affirment que ces personnes sont isolées et médicalement pris en charge.
8 juillet. Un député de l’Assemblée nationale confirme la présence d’un cas positif dans la prison de Ramo Verde. Il s’inquiète qu’aucune mesure de prévention ne soit prise pour le reste des prisonniers afin d’éviter la propagation de l’épidémie dans cette prison surpeuplée. Elle accueille 500 prisonniers pour une capacité de 125.
Liens utiles
Rapports.
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Le rapport de la Sociedad de Criminología Latinoamericana sur les effets du coronavirus dans les prisons d’Amérique latine
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Les synthèses de LEASUR sur le coronavirus dans les prisons chiliennes : mars, avril et mai
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Le rapport de l’association vénézuélienne Une ventana a la Libertad sur les premiers 50 jours de quarantaine dans les établissements pour prévenus.
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Le reportage du Centre d’études de journalisme de l’Université des Andes (Uniandes) sur la mutinerie du 21 mars à la prison La Modelo
Appels et recommandations.
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Les recommandations aux autorités d’Amérique latine sur le traitement des femmes détenues durant la pandémie, élaborées par le Centro de Estudios y Acción por la Justicia -CEA (Mexique), Justicia-Asociación Civil (Mexique), et le Département de psychologie de l’université du Chili
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Le communiqué de presse du Haut-Commissariat des droits de l’Homme des Nations unies sur les conditions de détention en Amérique Latine
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La résolution adoptée par la Commission interaméricaine de droits humains (CIDH) établissant des normes standards et émettant des recommandations aux États membres
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L’ONG chilienne LEASUR propose des lignes d’action et des recommandations à des autorités nationales et internationales
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L’appel de Corpora en Libertad à prendre en compte les conséquences de la pandémie sur les personnes détenues LGBTI+
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La tribune signée par Nathalie Alvarado (coordinatrice du domaine “sécurité des citoyens et justice” de la Banque interaméricaine de développement) sur l’importance d’empêcher l’entrée du coronavirus dans les prisons
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Le communiqué de Human Rights Watch sur l’Amérique latine