LE. Il y avait un quartier pour mineurs dans chacune des 13 prisons civiles. Actuellement, en raison de la pandémie de la Covid-19, l’État a rassemblé les mineurs dans les quartiers pour mineurs de quatre prisons. Il utilise les cellules vidées comme lieu d’isolement.
Les conditions de détention sont vraiment rudes. Les centres de détention manquent cruellement d’infrastructures adéquates, y compris des matelas et des toilettes. L’hygiène y est déplorable, il y a peu de ventilation et peu d’accès aux soins. Dans les quartiers pour mineurs, les infirmeries manquent de personnel médical, de médicaments et de matériel. Les enfants ont souvent des maladies infectieuses et dermatologiques et leur prise en charge n’est pas systématique. Certains enfants n’ont pas d’accès aux sanitaires et font leurs besoins dans des pots à côté desquels ils mangent et dorment. Ils ne bénéficient pas de programmes éducatifs ou d’activités proposées par l’administration pénitentiaire. Les ONG palliaient cette lacune avant la pandémie. Ce n’est plus le cas depuis la suspension des visites.
Depuis décembre 2020, la brigade pour mineurs , seul centre de détention pour mineurs situé à Lomé, est remplacée par un centre d’accès, aux droits et à la justice pour les enfants (CADJE). Ce centre dispose de treize (13) dortoirs tous équipés de matelas et de sanitaires internes. Ce centre correspond un peu plus aux normes des standards internationaux au niveau des infrastructures. Cependant, il manque encore de budget et du personnel, notamment des surveillants. Un autre centre pour mineurs a été inauguré le 8 octobre 2020, au nord du pays (Kara) mais il n’est toujours pas opérationnel.
Bien que la construction de ces centres constitue une avancée, la réalité sur les conditions de détention des enfants demeure toutefois inchangée. Les centres manquent de moyens financiers, matériels et techniques et n’ont pas de mission clairement définie.
Il arrive que des enfants des rues se retrouvent en détention. La police a tendance à “ramasser” les enfants des rues et à les mettre en détention dans l’attente de chercher et trouver leurs parents car il n’y a pas de structures spécifiques qui leur sont dédiées. Ils sont mélangés aux mineurs soupçonnés d’avoir commis un crime ou un délit. Les enfants nés en détention vivent également dans des conditions déplorables. Ils ne font pas l’objet d’une protection particulière, ou d’un traitement favorable. Ils vivent avec leur mère dans les mêmes conditions de détention que les autres détenues des quartiers pour femmes. Il ne semble pas non plus y avoir de protection ou traitement spécifique pour les mères qui ont eu des enfants en détention (alternatives à la détention ou autres…).