Marc Nève. Les cellules d’isolement comprennent aussi bien les cachots que les cellules de sécurité qui sont notamment dédiées aux personnes condamnées pour terrorisme et placées sous régime de sécurité particulier individuel (RSPI). Ce sont deux choses très différentes. Pour autant, elles restent toutes les deux des cellules d’isolement. Les cellules disciplinaires, ou cachots, sont utilisées à plusieurs fins, qui, à mon sens, ne sont pas toujours cohérentes. Sa première fonction est bien entendu punitive. Il s’agit d’isoler un détenu en raison d’une infraction commise en détention ordinaire. Les raisons pour lesquelles une personne détenue est placée en cellule de sécurité , sont en revanche difficiles à connaître. En effet, le registre qui précise qui est envoyé à l’isolement et pourquoi n’est pas toujours complet. Donc pas toujours fiable. On constate que la mesure est disciplinaire et à vocation coercitive sans pour autant connaitre les raisons exactes qui ont poussé à la prendre.
Une autre fonction du cachot est la suivante : parfois, les personnes détenues demandent elles-mêmes d’y être placées. C’est en ce sens que je parle d’incohérence, puisque la mesure n’a plus réellement de visée coercitive. Bien souvent, les personnes détenues qui formulent cette demande souhaitent avoir un contact immédiat avec le directeur de l’établissement. Lorsqu’une personne est placée à l’isolement, le directeur de la prison est tenu d’effectuer chaque jour un tour des cellules. Certains voient dans le placement au cachot une opportunité de pouvoir parler régulièrement avec le directeur, chose qui n‘est pas envisageable en détention ordinaire.
Enfin, les cellules d’isolement sont également utilisées pour les personnes condamnées pour des faits de terrorisme. Ce ne sont pas des cellules punitives, ce sont des cellules de sécurité. La personne est alors soumise à un régime de sécurité particulier individuel (RSPI).
Les deux types de cellules n’ont pas la même utilité. L’une aura pour finalité la discipline, l’autre la surveillance accrue d’un détenu affilié à une catégorie particulière.