Dernièrement, j’ai assisté un jeune de 17 ans qui a été arrêté pour usurpation d’identité. L’action de se travestir est puni par la loi. Elle est considérée comme une usurpation d’identité. Ce jeune a été détenu avec des adultes alors qu’il existe un quartier pour mineurs dans la prison. Je l’ai rencontré lors de sa détention. Il m’a raconté qu’un surveillant pénitentiaire avait annoncé aux codétenus qu’ils pouvaient “se servir de la jeune fille qui venait d’entrer”, en parlant de lui. Le jeune ne comprenait rien ! L’homme le plus âgé de la cellule se serait approché et lui aurait proposé sa protection en l’échange d’une somme l’argent. Se sentant en danger, il aurait accepté. Le lendemain, le même surveillant serait revenu pour s’assurer que le jeune avait subi la rigueur de ses codétenus. Le “protecteur” aurait rassuré le surveillant et affirmé “s’être servi lui-même toute la nuit“. Le surveillant aurait applaudi et crié : “bravo, bravo, tu mérites une bière”.
Le prix convenu pour la protection était de 25000 francs CFA, une somme que le jeune ne pouvait pas payer dans les délais. Il ne pouvait pas faire appel à ses parents, qui ne connaissaient pas son orientation sexuelle. J’ai pu intervenir pour l’aider et commencé à travailler pour le faire sortir.
Lors de sa dernière nuit de détention, la personne qui assurait sa “protection“ a senti qu’il n’allait pas recevoir sa somme d’argent. Le jeune a été violé par les plus âgés de la cellule.
À la suite de l’aide juridique, le jeune a pu sortir. À sa sortie de cellule, tous les surveillants attendaient pour le voir, constater son état, se moquer et l’humilier. J’ai été choqué et horrifié par l’état du jeune.
Il est impossible de déposer une plainte pour ce genre de cas. Les parents de la victime ne sont toujours pas informés de l’orientation sexuelle de leur enfant. Ils le rejetteront s’ils l’apprennent. Le jeune peut être exposé à une stigmatisation plus grande encore car l’audience est publique. Il n’y a pas d’issue.