Interview

Europe : "mais pensez à vos enfants !"

La maternité est placée au cœur du processus de réinsertion des femmes. Pour le meilleur ou pour le pire ?

< image © Valentin Lombardi.

Le maintien des liens familiaux en prison s’analyse différemment selon qu’il se conjugue au féminin ou au masculin. Les stéréotypes de genre s’exacerbent en détention. Il est ainsi attendu des femmes détenues que la maternité, avec toutes les difficultés qui en découlent, oriente leur parcours de réinsertion. Ariane Amado mène des travaux de recherche sur la place de l’autre parent d’un enfant en prison, le recours à l’adoption ou à la procréation médicalement assistée dans les prisons belges, françaises et anglaises. Elle revient, pour Prison Insider, sur la place particulière attribuée à la maternité en détention.

Ariane Amado est docteure en droit pénal et sciences criminelles comparées et chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Prison Insider lui pose trois questions.

— Cette interview fait partie du dossier Unis vers dehors.

La famille hétéroparentale continue d’être véhiculée comme le modèle, toute autre cadre est très difficile à concevoir.

On inculque aux femmes que leur épanouissement passe par leur rôle de mère. Les femmes incarcérées n’y échappent pas.