Interview

Iran : répandre la peur

Des centaines de personnes sont emprisonnées dans les couloirs de la mort en Iran. Leur nombre exact reste inconnu.

Plus de 800 personnes condamnées à mort en Iran ont été exécutées en 2023, le deuxième nombre le plus élevé d’exécutions recensées en plus de 20 ans. Le nombre de femmes exécutées est le plus élevé depuis dix ans. Les condamnations à mort pour des infractions liées à la drogue ont été appliquées bien plus fréquemment qu’au cours de l’année précédente. Les autorités ont repris les exécutions publiques, un outil utilisé pour instiller la peur au sein de la population. Les ONG Iran Human Rights et Ensemble contre la peine de mort (ECPM) ont publié un rapport qui détaille le recours à la peine de mort et sa perception par la société iranienne dans un contexte politique troublé.

Mahmood Reza Amiry-Moghaddam est avocat, neuroscientifique et directeur d’Iran Human Rights. Julia Bourbon Fernandez est experte juridique et responsable MENA chez ECPM. Les deux organisations collaborent depuis 2011 à une publication annuelle pour faire toute la lumière sur la peine de mort en Iran. Prison Insider leur a posé trois questions.

L’exécution des condamnations à mort est liée aux dynamiques politiques : le régime iranien utilise la peine de mort comme un outil politique pour instiller la peur.

Les qisâs permettent au régime de rendre complices les familles des victimes.

Qui dit moins de vigilance dit moins de comptes à rendre.

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