Cette privation de contact humain a fait l’objet de nombreuses études. Toutes, sans exception, soulignent des conséquences en terme de troubles mentaux, émotionnels et sociaux.
La plupart des pays civilisés ont banni ce type de traitement. L’isolement total n’est utilisé qu’en dernier recours, dans des situations extrêmes, et généralement pour une courte période de temps. Le Japon, lui, fait usage de cette pratique sans raison valable, et particulièrement en ce qui concerne les détenus étrangers, qui sont en attente d’extradition ou en cours de jugement. C’est le cas de tous les détenus étrangers à la prison d’Osaka.
Quant à l’environnement pseudo-militaire, il se caractérise par la marche rapprochée accompagnée du chant “Ichi…ni…ichi…ichi…ni”, qui se traduit par “1-2-1-2”, “1” étant le pied gauche et “2” le droit.
Toutes les commandes et instructions sont criées ou hurlées. Un tel traitement est à la fois humiliant et rabaissant. Les recherches concluent qu’il entraîne une dévalorisation de l’estime de soi et des problèmes comportementaux.
En règle générale, au cours de la semaine de travail de cinq jours, deux périodes de 15 minutes sont prévues pour la douche, le bain et le rasage ; elles sont augmentées pendant les mois d’été avec, en plus, une douche de 10 minutes et deux périodes de 2 minutes pour s’asperger le visage. De nombreuses règles s’appliquent, mais elles évoluent sans cesse et sont criées via des haut-parleurs.
Tous les mouvements à l’extérieur sont surveillés par des agents et se font en trois files indiennes. Les zones d’exercice (à l’extérieur du terrain) sont délimitées pour la pratique de la marche, de la course à pied, de la marche, de l’assise et d’autres sports. Pour une raison obscure et inconnue, il est interdit de courir et de parler. Dans la mesure du possible, le groupe de détenus doit se former en trois rangs et compter de 1 à 5, selon le nombre de corps. Une fois que l’agent a décidé que la période d’exercice est terminée, tout le monde doit faire l’objet d’une fouille par palpation ou d’une fouille à nu et toute conversation doit cesser immédiatement.
Le volume des règles dépasse l’entendement et l’entendement, et elles sont modifiées presque quotidiennement. Il en résulte que tout détenu qui n’est pas certain des règles exactes et correctes à un moment donné, ce qui augmente le niveau de stress et, par conséquent, le niveau de ressentiment à l’égard des agents.
Le personnel qui se trouve en première ligne subit le même traitement militaire que les détenus, quoique beaucoup plus doux dans son application.
Il en résulte un phénomène d’abus hiérarchique du type “ le capitaine donne un coup de pied au garçon de cabine, le garçon de cabine donne un coup de pied au chat “. Il a été affirmé qu’une telle discipline a pour but de maintenir une atmosphère calme et que le personnel pénitentiaire est censé agir en tant qu’éducateurs et gardiens de la morale.
En réalité, l’objectif principal des agents est d’attraper quelqu’un qui contrevient à une règle réelle ou imaginaire afin que le détenu puisse être dénoncé pour être puni.
L’opinion générale est qu’un agent qui a l’intention d’obtenir une promotion assurera un taux quotidien élevé de détenus, se livrant à une infraction à de telles règles, de sorte qu’ils puissent être placés sous rapport. Il s’agit là d’une conjecture, mais elle semble être une conclusion exacte fondée sur des observations.
Mon témoignage s’est concentré sur la routine qui est rigoureusement appliquée pendant les journées de travail. J’ai mentionné que toute transgression entraîne des réprimandes sévères et des périodes passées dans des sections de punition, appelées “shobatsu”.
On peut conclure que les violations des droits de l’homme fondamentaux ne sont pas seulement tolérées par les autorités et le gouvernement japonais, elles sont activement encouragées et promues. La seule voie qui peut être d’un quelconque succès est celle de l’information : aux citoyens du Japon et à la population mondiale.