C’est une magnifique photo que ce couple de danseurs !
On pourrait imaginer qu’ils sont à la verticale en regardant la photographie, et la femme s’accrochant de sa main gauche aux aspérités d’un mur, retient l’homme par la tête pour ne pas qu’il tombe.
Une femme, parfois, peut être un tuteur pour l’homme, l’aidant à ne pas tomber ou à se relever, un soutien physique et psychologique essentiel dans la construction d’une vie ou d’un moment.
Quel sens donner à sa vie sans la présence d’une femme auprès de soi ? La cohésion d’un couple est pour moi le ciment dans une construction de vie.
En prison, une poignée de main à l’un, ou une accolade à l’autre, en signe de solidarité entre détenus, est un rituel important au quotidien. Ignorer quelqu’un est une offense ; ça ne se fait pas, sauf exception, pour un détenu qui ne serait pas fréquentable.
**À part ce rituel de salut quotidien à tous les détenus, il n’y a pas de contact physique, mis à part les rares bagarres dans mon établissement. **
Personnellement, je compense le manque de contact avec les personnes que j’aime mais qui ne sont pas avec moi, par le contact avec la matière. En cellule, je fais de la sculpture ; des petites figurines en savon, je les façonne, les frotte, les caresse ; ça me détend et ça me calme.
La privation de liberté ne s’arrête pas à être coupé des citoyens et enfermé dans un lieu. Elle engendre beaucoup de maux, mais ce n’est pas le thème de notre photographie.