• Peine de mort. L’assemblée générale des Nations unies appelle, en décembre 2020, à la mise en place d’un moratoire mondial sur la peine de mort ; 123 pays se prononcent en faveur de cette instauration. La peine capitale reste en vigueur dans un tiers des pays du monde. L’année 2020 compte au moins 483 exécutions dont 16 femmes. Ce nombre est en baisse par rapport à l’année précédente. Il est le plus bas jamais enregistré.

• Prison à vie. De plus en plus de pays appliquent la peine à perpétuité pour des crimes non passibles de la peine de mort. La prison à vie tendrait ainsi à remplacer la peine capitale. Davantage d’infractions deviennent passibles de la peine à perpétuité, certaines sans possibilité de libération conditionnelle. D’autres pays mettent en place de nouvelles réformes visant à réduire l’utilisation de l’emprisonnement à vie.

Des conflits régionaux, des événements météorologiques ou des épidémies peuvent bouleverser, parfois durablement, le fonctionnement des prisons.

• Crise sanitaire. Les conditions de détention et le manque de produits d’hygiène de base fragilisent l’état de santé des personnes détenues. Les rapports officiels font état de 532 100 personnes testées positives à la Covid-19 dans les prisons de 122 pays et de 3 931 décès dans 47 pays. Ces chiffres sont considérés comme inférieurs à la réalité. Le manque de personnel médical et de budget pour la santé, couplé aux restrictions mises en place, affectent la qualité des soins. Plus de 46 systèmes pénitentiaires dans le monde adoptent des mesures de quarantaine. Ces mesures s’accompagnent souvent d’un placement à l’isolement et d’une interdiction des visites. Ces suspensions se compensent, par endroit, par la mise à disposition d’outils numériques de communication. L’accès est inégal, la fracture numérique laisse certains prisonniers dans une grande solitude.

• Prison en temps de conflit. L’approvisionnement en nourriture et en eau est entravé par des situations de conflits. Il en résulte, pour les autorités, une incapacité à exercer leurs fonctions. Les violations des droits humains, non documentées, se multiplient et la vacance de certains mécanismes de protection ne peuvent empêcher les abus.

• Prison et catastrophes naturelles. Sous l’effet du dérèglement climatique, les prisons se trouvent exposées aux avaries. Les personnes détenues, soumises aux fortes chaleurs, inondations, et tremblements de terre ne peuvent évacuer de leur propre chef. Vulnérables, elles en subissent les conséquences . De nombreux établissements ne disposent pas de de plan d’évacuation en cas de crise.

• Femmes. Les femmes détenues sont au nombre de 740 000, soit 100 000 de plus que dix ans auparavant. Elles sont particulièrement affectées par les mesures prises lors de la pandémie de Covid-19. Certaines ne peuvent maintenir le contact avec leur enfant. L’État de New-York vote une loi, en mars 2021, pour mettre fin au placement à l’isolement des femmes enceintes et dans les huit semaines suivant leur accouchement, dans les limites suivantes : pas plus de 15 jours consécutifs et pas plus de 20 jours sur une période de 60 jours.

• Enfants. L’interruption des contacts avec l’extérieur empêche toute visite des familles ainsi que l’intervention des services socio-éducatifs et/ou thérapeutiques dont ils bénéficient habituellement. Dans l’État de New-York, les mineurs de moins de 21 ans ne peuvent être placés à l’isolement, dans les mêmes conditions que les femmes enceintes. Au Royaume-Uni, les jeunes détenus sont maintenus à l’isolement pendant 23h30 sur 24.L’UNICEF indique que des moyens sont déployés, dans au moins 37 pays, pour éviter l’incarcération de mineurs. Elle rapporte la libération de plus de 11 600 jeunes, mesure impulsée par le contexte sanitaire.

• Personnes âgées. La prison engendre un vieillissement prématuré des personnes détenues. Des personnes âgées de 50 ans en détention ont un état de santé proche de celui d’une personne de 60-65 ans à l’extérieur. Il en résulte une plus grande vulnérabilité. Des aménagements de peine permettent la libération de certaines personnes âgées, particulièrement exposées au coronavirus. L’exclusion quasi automatique de personnes condamnées à de longues peines de ces mesures bride l’envergure de telles mesures.

• Personnel pénitentiaire. Les agents sont exposés, dans le cadre de leur travail, au coronavirus. Certains employés sont contraints de travailler sur de plus larges plages horaires, d’autres doivent se confiner sur place. Certains pays considèrent les employés pénitentiaires comme des travailleurs essentiels. Des mécontentements se font entendre lorsque, dans certains pays, les gouvernements restent sourds face aux alertes formulés par les personnels. Des cas de Covid-19 sont rapportés parmi les personnels de 48 pays. Les personnels représentent, dans certains pays, jusqu’à 88 % des cas de Covid-19 enregistrés en prison.