Interview

Maroc : peine obsolète

Contradictions légales et isolement interminable

Le Maroc vient de célébrer 30 ans de moratoire sur la peine de mort. Les tribunaux du pays continuent pourtant de prononcer la peine capitale. Ensemble contre la peine de mort (ECPM), accompagnée de ses partenaires, publie le rapport de sa nouvelle mission d’enquête dans les prisons marocaines. Elle met en lumière les conditions de détention des personnes condamnées à mort et appuie le plaidoyer pour l’abolition de cette peine, jugée vétuste dans l’arsenal législatif marocain.  

Carole Berrih (chercheuse, juriste spécialisée en droit et directrice de Synergies Coopération), Maître Abderrahim Jamaï (avocat pénaliste, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons) et Julia Bourbon Fernandez (responsable de la région Moyen-Orient Afrique du Nord d’ECPM) participent à la réalisation de cette mission d’enquête. Prison Insider leur pose trois questions.

On observe une volonté d’instrumentaliser la peine pour obtenir le soutien de l’opinion publique.

L’absence de visibilité sur les critères est inquiétante, à la fois pour la société civile, les personnes détenues et leurs familles.

La véritable souffrance des personnes condamnées à mort réside dans le manque de contact entre elles, avec l’extérieur et avec leurs familles.