Explorer
Océanie : coronavirus, la fièvre des prisons
Accès aux soins, aménagements de peine, mouvements de protestation, liens avec l'extérieur : quelles sont les conséquences de la pandémie sur les conditions de vie en prison en Océanie ? // Mise à jour le 31 décembre 2020 à 20h00 CEST.
Cas confirmés parmi les prisonniers : 48
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
5 septembre. Les personnels de la prison Arthur Gorrie (Queensland) reçoivent l’ordre de ne se déplacer qu’entre leur domicile et leur lieu de travail, sans s’arrêter, afin de réduire les risques de propagation. Le syndicat Together fait part de son incompréhension et demande des explications.
27 juin. Environ 160 détenus de la prison de Bunbury en Australie occidentale font part de leur intention de rejoindre le programme dédié à la réinsertion des personnes toxicomanes géré par l’association Doors Wide Open. Les autorités pénitentiaires estiment, à partir des saisies et dépistages effectués, que la consommation et le trafic de drogues ont diminué de 75 % depuis la suspension des visites.
22 mai. Un hôpital de campagne d’une capacité de 33 places est aménagé dans un entrepôt de la prison de Long Bay à Sydney, en prévision d’une propagation éventuelle. Les autorités de Nouvelles Galles du Sud affirment avoir élaboré et appliqué des stratégies de prévention dès le mois de janvier.
20 avril. Des dépistages sont systématiquement effectués à la prison de Silverwater dans la banlieue de Sydney, où arrivent la plupart des prévenus.
1er mai. Un juge de la Cour suprême ordonne au gouvernement de Victoria et à la société G4S, en charge de la prison de Port Phillip, d’améliorer les mesures de prévention en détention suite à la plainte d’un prisonnier.
22 avril. Les services pénitentiaires de Tasmanie réorientent la production de leurs ateliers textiles afin de faire fabriquer par des personnes détenues des masques de protection. Plus d’un millier ont ainsi déjà été produits.
8 avril. Les détenus arrivants dans les prisons du Queensland sont désormais placés à l’isolement pendant deux semaines. Tous les détenus sont testés à leur entrée et à leur sortie de prison. Seuls les personnels pénitentiaire et de santé essentiels sont autorisés à pénétrer dans les établissements.
31 mars. Les autorités sanitaires fédérales publient une directive à destination des établissements pénitentiaires. Cette dernière précise les mesures de prévention et d’isolement des détenus soupçonnés d’être porteurs.
Le ministre fédéral de la Santé annonce, pour la durée de l’épidémie de coronavirus, l’incorporation des hôpitaux privés au service public de santé. Ces derniers recevront en priorité les prisonniers malades.
Des membres du personnel et des personnes détenues sont soumis à des tests, dans l’État du Queensland par mesure de précaution. Les autorités de la région d’Australie-Méridionale élaborent des scénarios de crise pour gérer une éventuelle propagation du coronavirus en prison. L’État du Queensland et d’Australie occidentale annoncent la création d’unités spéciales pour gérer la situation.
Système judiciaire¶
24 octobre. La procureure générale de Victoria envisage une série de réformes qui inscriraient dans la durée des mesures prises lors de la pandémie. L’une d’elles vise à réduire le nombre de personnes placées en détention provisoire et concernerait la loi sur la mise en liberté sous caution. Le nombre de personnes concernées par cette mise en liberté sous caution augmente, en sept ans, de 640%. Certaines mesures temporaires, tels que les hébergements de transitions pour les personnes libérées de prison, devraient également être rendues permanentes.
10 mai. Le bureau des statistiques des services pénitentiaires de Nouvelle Galles du Sud enregistre une diminution, ente le 15 mars et le 10 mai, de 10,7 % de la population carcérale. Celle-ci passe de 14 157 à 12 649 prisonniers. Cette évolution s’explique principalement par une chute importante du nombre de personnes placées en détention provisoire, en lien avec les mesures de prévention contre la Covid-19.
9 juin. Les autorités pénitentiaires et judiciaires de Victoria enregistrent une diminution de la population carcérale. L’État compte désormais 7 902 prisonniers, soit 10 % de moins qu’un an auparavant. Les juges privilégieraient notamment, depuis le début de l’épidémie, des mesures alternatives à la détention.
5 mai. Le gouvernement fédéral débloque $63,3 millions en urgence pour le système judiciaire. La dotation vise à lutter contre les violences domestiques et à appuyer son développement numérique.
Aménagements de peine¶
25 septembre. Le gouvernement de l’État de Victoria accorde une réduction de peine exceptionnelle de un jour par jour de confinement strict. Ce sont ainsi 4 313 prisonniers qui bénéficient d’une réduction de peine de l’ordre de 16,4 jours en moyenne. Un responsable de l’administration pénitentiaire rappelle que cette dernière se réserve le droit de mettre fin à cet aménagement en cas de mauvaise conduite. Il reconnaît toutefois que, ”malgré les défis actuels et les restrictions que connaissent les prisonniers, nous observons les plus bas niveaux de violence entre détenus depuis six ans”.
11 mai. Le programme FreeHer, de l’ONG Sisters Inside, permet la libération conditionnelle de 125 femmes détenues depuis le début de l’épidémie. L’organisation paie leur caution et en leur procure un logement ainsi qu’un soutien matériel et psychologique.
1er mai. L’ancien centre de rétention Maribyrnong à Melbourne est réaménagé pour recevoir des personnes sortant de prison et dépourvues de logement. Les personnes condamnées dans des affaires de mœurs sont exclues de ce dispositif d’urgence. Du personnel de surveillance et un réseau de vidéosurveillance sont prévus. Les premiers résidents sont attendus début juin.
25 mars. Plusieurs douzaines de prisonniers du Territoire du Nord jugés “non dangereux” s’apprêtent à être libérés.
22 mars. Plusieurs centaines de prisonniers de Nouvelle-Galles du Sud devraient être libérés prochainement. Plusieurs associations d’Aborigènes accueillent cette décision avec soulagement mais demandent des mesures plus ambitieuses. Les Aborigènes, qui ne comptent que pour 2,5% de la population australienne, représentent 27,4% de la population carcérale du pays. Ils sont davantage exposés à de nombreuses pathologies.
Liens avec l’extérieur¶
21 novembre. Les autorités distribuent 800 tablettes électroniques dans les prisons de Dillwynia, de John Morony et de Clarence. Les bénéficiaires peuvent appeler leurs proches de leurs cellules trois fois par semaine sans contrainte horaire. Ils ont accès aux actualités, à des formations en ligne et à des services dédiés à leur réinsertion (soutien psychologique, cours axés sur le comportement). Les autorités souhaitent mettre en place cette mesure dans d’autres prisons, si l’expérience s’avère positive.
Les visites physiques reprennent à partir du 23 novembre.
16 novembre. En Nouvelle-Galles du Sud, les visites reprennent. Le nombre de visiteurs et la durée de la visite sont limitées. Des mesures de distanciation physique sont mises en place.
20 octobre. Les visites dans les États de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria sont toujours interdites. Bien que les appels vidéos soient autorisés, le manque de liens physiques pèse sur la santé des détenus et de leurs proches.
29 septembre. Les mineurs incarcérés dans les prisons de Parkville et Malmsbury (Victoria) sont privés de contact physique depuis maintenant sept mois. Les bénévoles leur rendant autrefois visite ne peuvent désormais le faire que par visioconférence.
16 septembre. L’ensemble des ateliers et des enseignements sont annulés à la prison de Risdon (Tasmanie).
13 septembre. Les activités reprennent progressivement à la prison Arthur Gorrie (Queensland) après un confinement total de deux semaines. Les visites dites “non essentielles” sont toutefois toujours interdites.
20 août. Les visites sont suspendues dans les prisons de Brisbane, Arthur Gorrie, Wolston, Borrallon et du Queensland méridional.
29 juillet. Les autorités sanitaires obtiennent la suspension des visites de proches dans toutes les prisons du sud-ouest du Queensland. Elles étaient de nouveau autorisées depuis le 10 juillet. Les visites professionnelles d’avocats et officielles sont encore autorisées mais doivent se plier à des consignes strictes de distanciation physique.
24 juillet. Le confinement total encore en vigueur à la prison privée de Ravenhall et à la prison pour mineurs de Malmsbury, dans l’Etat de Victoria, n’autorise les détenus adultes à ne sortir de cellule que pour passer des appels téléphoniques. Les détenus mineurs bénéficient de promenades raccourcies. Nombre de personnes détenues à la prison de Ravenhall ne seraient pas sorties de leur cellule depuis plusieurs jours.
21 juillet. Les prisons de Ravenhall, Hopkins, Langi Kal Kal, Barwon, Fulham et Loddon dans l’Etat de Victoria sont totalement confinées après le dépistage de plusieurs cas positifs parmi les prisonniers et le personnel.
13 juillet. L’Etat d’Australie méridionale autorise une reprise limitée des visites de proches en prison à partir du 13 juillet. De nombreuses mesures de prévention sont appliquées, comme la limitation du nombre de visiteurs, la prise de leur température, une distance obligatoire de 1,5 mètre entre le détenu et son visiteur lors d’entrevues limitées à 45 minutes.
8 juillet. Un chauffeur de camion est accusé de contrebande après avoir été surpris en train d’introduire du tabac et des stéroïdes à la prison Geoffrey Pearce, dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Il affirme que faire de la contrebande en prison est ”facile”, que les produits sont payés par les proches à l’extérieur, et dit s’y être personnellement résolu afin de compenser les coupes dans son salaire suite au confinement.
5 juillet. Des agents des services pénitentiaires de l’Etat de Victoria sont chargés de la surveillance de l’hôtel à l’aéroport de Melbourne où les voyageurs sont placés en quarantaine. Leur expertise doit permettre aux services de santé de mieux contenir l’épidémie. Des personnes condamnées et devant être expulsées du territoire, vers la Nouvelle Zélande notamment, sont également placées à l’isolement dans de tels centres avant leur déportation.
1er juillet. Les autorités du Queensland préparent la reprise des visites en prison pour le 10 juillet. De nouvelles conditions sont imposées : prise de température, lavage des mains et interdiction des contacts physiques. Une visite par semaine et par détenu est autorisée.
27 juin. Les visites en prison reprennent en Australie occidentale. Le gouvernement introduit de nouvelles lois punissant d’amendes et de peines de prison les visiteurs coupables d’apporter de la drogue ou des objets interdits en détention.
12 juin. Les activités sportives et religieuses reprennent en Australie occidentale. L’administration pénitentiaire prépare également la reprise des visites pour les prochaines semaines. Les détenus et leurs proches devront se plier à des mesures de distanciation physique. Les dispositifs numériques de visioconférence resteront disponibles.
Les visites d’officiels, d’intervenants extérieurs, d’aumôniers et de chefs spirituels reprennent dans les prisons du Queensland. Les autorités préparent la reprise des visites de proches pour le 10 juillet.
5 juin. L’administration pénitentiaire du Queensland met en place un service de messagerie vocale afin de faciliter les contacts entre les prisonniers et leurs proches. Ce nouveau dispositif s’ajoute à la correspondance par e-mails et aux appels vidéo. La suspension des visites reste en vigueur.
5 mai. Le gouvernement fédéral lance un programme intitulé ”Safe travel plans”. Il vise à accompagner le retour des prisonniers aborigènes en fin de peine au sein de leur communauté avec la mise à disposition du transport et d’un hébergement. Le sortant de prison doit observer une période obligatoire d’isolement.
1 mai. Les services pénitentiaires de l’état de Victoria indiquent permettre jusqu’à 600 visites virtuelles par jour.
16 avril. La suspension des visites pousserait les prisonniers à utiliser des moyens alternatifs pour se procurer des stupéfiants. Les courriers scellés des cabinets d’avocats, dont la correspondance n’est pas contrôlée, seraient réemployés par les détenus.
13 avril. Environ 1 200 visites virtuelles ont lieu dans les prisons de Nouvelle-Galles du Sud. Les 14 000 détenus de cet État sont confinés depuis un mois et privés de visite présentielle.
10 avril. Des détenues de la prison pour femmes de Darwin dans le Territoire du Nord poursuivent, malgré le confinement, leur émission de podcast Birds Eye View.
26 mars. Les visites en prison sont suspendues dans le Queensland.
25 mars. Les visites en prison sont suspendues dans le Territoire du Nord.
23 mars. Les visites en prison sont suspendues en Australie Méridionale.
22 mars. Les visites en prison sont suspendues dans le district de Canberra.
21 mars. Les visites en prison sont suspendues dans l’État de Victoria et en Tasmanie.
20 mars. Les visites en prison sont suspendues en Australie Occidentale. Les prisonniers reçoivent un crédit téléphonique supplémentaire.
19 mars. L’État de Nouvelle-Galles du Sud suspend toutes les visites jusqu’à nouvel ordre. Il annonce fournir aux personnes détenues 600 tablettes pour effectuer des visites par visioconférence.
Mouvements de protestation¶
3 septembre. Quelques personnes détenues à la prison de Borallon, à l’ouest de Brisbane, protestent contre le verrouillage de l’établissement. Ils endommagent quatre cellules, jettent des détritus par les fenêtres et tentent d’allumer un feu. Deux surveillants sont évacués vers un établissement de santé à cause d’”une réaction aux produits chimiques émanant d’un extincteur”.
1er septembre. Les personnes détenues à la prison Arthur Gorrie, dans la région de Brisbane (Queensland), se soulèvent suite à un retard dans la distribution des repas et des médicaments. Le verrouillage (lockdown) de l’établissement, après le dépistage de deux surveillants infectés, les maintient depuis plusieurs jours confinés en cellule sans possibilité de sortie (promenade) ni de communication. Les personnes détenues tentent de démarrer des incendies, brisent des fenêtres, jettent des détritus dans les cours et inondent leur cellule pour manifester leur exaspération. Deux détenus et un surveillant sont évacués vers un hôpital après avoir inhalé de la fumée.
28 juin. Un responsable syndical compte plus d’une vingtaine d’agressions de surveillants pénitentiaires au cours des deux dernières semaines dans l’Etat du Queensland. Trois surveillants sont blessés à la prison de Borallon au cours du même incident, un autre est frappé au visage à la prison de Woodford et un surveillant est passé à tabac lors de l’ouverture d’une cellule à Townsville. Le responsable incrimine les effets conjugués du confinement, de la surpopulation carcérale et de l’absence de formation pour traiter avec les personnes souffrant de troubles psychiatriques.
13 mai. Une vingtaine de prisonniers de la prison de Darwin dans le Territoire du Nord protestent contre les mesures de distanciation sociale. Ils s’échappent de leurs cellules et montent sur les toits de l’établissement. Ils allument des feux qui endommagent trois bâtiments et en détruisent un. Les dégâts sont estimés à plusieurs millions de dollars. Une centaine de surveillants et de policiers sont mobilisés pour mater le mouvement. Au moins deux prisonniers sont blessés dont un mordu par un chien.
7 mai. Trois prisonniers décèdent dans les prisons de Woodford et Wolston dans le Queensland en l’espace de quatre jours. Deux d’entre eux sont retrouvés avec des traces d’auto-mutilation. Des enquêtes sont en cours. Debbie Kilroy, de l’ONG Sisters Inside, met en cause la pression psychologique démultipliée par le confinement.
13 avril. Des soulèvements ont lieu dans les prisons de Wellington et Goulburn en Nouvelle-Galles du Sud. Les surveillants matent le mouvement en utilisant du gaz.
6 avril. Des prisonniers se réfugient sur le toit de la prison privée Arthur Gorrie, protestant contre la suspension des visites dans les prisons du Queensland. Le commissaire aux prisons ordonne un confinement général des établissements de l’État afin de prévenir d’autres soulèvements.
28 mars. Deux prisonniers mettent le feu à leur cellule dans l’aile de haute sécurité de la prison de Cessnock (Nouvelle-Galles du Sud). Ils protestent contre les restrictions qui leur sont appliquées. La suspension des parloirs réduit, selon l’administration pénitentiaire, le trafic de drogues en détention et accroit les tensions.
Appels et recommandations¶
14 décembre. Des avocats de défense des droits humains demandent la fin de la quarantaine de 14 jours obligatoire à la prison de Victoria pour les détenus arrivants. L’établissement pénitentiaire n’enregistre actuellement aucun cas de Covid-19. Une défenseure des droits humains dénonce “l’isolement cellulaire, qui est une pratique inhumaine et dégradante connue pour infliger des dommages à long terme et irréversibles aux personnes“. Selon le gouvernement, depuis juillet, 24 détenus ont été testés positifs au cours de leur quarantaine. Les visites en personne dans cette prison sont suspendues. Elles devraient reprendre à la fin de la semaine.
Les établissements pour mineurs ont stoppé la quarantaine obligatoire depuis le 30 novembre. Les nouveaux détenus sont isolés jusqu’à ce qu’ils soient testés négatifs.
24 octobre. Des avocats notent une forte baisse du recours au soutien spécialisé dont bénéficient habituellement les détenus souffrant de déficience intellectuelle. Les audiences disciplinaires internes et les sanctions attribuées à ces détenus se tiendraient en l’absence de soutien extérieur. Un membre du RMIT’s Centre for Innovative Justice ajoute : “De nombreuses personnes ne seraient pas identifiées comme ayant besoin d’un [agent de soutien]. Si elles ne sont pas diagnostiquées … elles sont plus susceptibles d’avoir des problèmes disciplinaires. Pour couronner le tout, ils ont des audiences sans soutien adéquat.“
30 septembre. Un membre de la Commission pour les enfants et les jeunes (Commission for Children and Young People) s’inquiète de l’état de santé physique et mental des mineurs incarcérés dans l’État de Victoria. Ces jeunes détenus n’ont eu aucun lien physique avec leurs proches depuis sept mois. : “Ces enfants ont vécu un confinement de sept mois, bien pire que ce que pourrait imaginer tout habitant de Melbourne. Ces enfants ont été suffisamment punis. Ils sont exposés à la violence du système carcéral depuis très jeune. Il est temps de relever l’âge de la responsabilité pénale. Il est temps de libérer ces enfants”.
24 août. Des avocats et l’ONG Sisters Inside réclament la libération immédiate des adolescents détenus à la prison pour mineurs de Brisbane (Queensland).
22 juin. Des chercheurs publient un appel dans l’Australian & New Zealand Journal of Psychiatry pour alerter leurs collègues et le public sur la santé mentale des personnes détenues, en particulier en période confinement.
30 juillet. Un porte-parole de l’Australian Lawyer Alliance (ALA) appelle le gouvernement à autoriser la libération des détenus non-violents afin de décongestionner les établissements pénitentiaires. Il estime que ”le confinement des prisons ne peut être la solution. Confiner une prison signifie imposer l’isolement cellulaire, l’absence de programme de réinsertion et de visite des proches, et représente un risque accru de troubles psychiques”.
24 juillet. Le commissaire aux droits de l’homme de Victoria presserait le gouvernement de l’Etat de libérer en urgence des prisonniers en raison de l’épidémie de coronavirus.
17 juillet. Le parti écologiste appelle à la libération des prisonniers en fin de peine, en détention provisoire, incarcérés pour de petits délits ou souffrants de pathologies graves ”afin de protéger les détenus et le personnel d’une éventuelle propagation de l’épidémie”.
27 mai. La coalition d’ONG Change the record invite les gouvernements fédéraux et des États à prendre en considération la situation des populations incarcérées aborigènes et originaires du détroit de Torres. La coalition recommande de libérer l’ensemble des prisonniers aborigènes jugés non-dangereux, ainsi que les personnes âgées, gravement malades, mineures et prévenues. Elle demande que soient garantis leurs droits à la justice, au maintien des liens familiaux, à des soins psychiatriques adaptés et à l’éducation. Le système judiciaire doit, selon la coalition, faire rapidement l’objet de réformes structurelles afin de protéger les Aborigènes et insulaires du détroit de Torres.
15 avril. Human Rights Watch compare le coronavirus à “une bombe à retardement pour les prisons du pays”. L’organisation s’inquiète particulièrement de la situation des personnes détenues en situation de handicap, régulièrement victimes de privations et d’agressions. Elle appelle à libérer les personnes en détention provisoire et celles condamnées pour des faits non-violents et à garantir la bonne santé mentale et physique des personnes détenues.
5 avril. Le commissaire aux droits de l’homme de l’État du Queensland et Amnesty International Indigenous s’inquiètent de l’incarcération massive de personnes mineures et du durcissement des politiques pénales à leur égard. Ils recommandent la libération rapide des mineurs et l’adoption de politiques sociales ambitieuses afin de les protéger de l’épidémie de coronavirus.
La vaste majorité des adolescents incarcérés sont d’origine aborigène et issus de milieux défavorisés.
Cas identifiés¶
16 novembre. Un membre du personnel pénitentiaire de la prison de Yatala est testé positif. Les autorités pénitentiaires cherchent d’autres cas potentiels parmi les détenus ou le personnel de l’établissement.
10 septembre. Une personne détenue à la prison pour femmes d’Adelaïde (Australie méridionale) présente des symptômes. Plusieurs autres sont placées à l’isolement de manière préventive.
28 août. Un formateur de l’académie pénitentiaire du Queensland est testé positif.
26 août. La procureure-générale de l’État de Victoria annonce que, depuis le début de l’épidémie, 23 détenus adultes, 19 détenus mineurs ainsi que dix fonctionnaires pénitentiaires ont été testés positifs.
24 août. Une dizaine de cas positifs sont détectés parmi le personnel de la prison pour mineurs de Brisbane.
19 août. Une éducatrice septuagénaire travaillant à la prison pour mineurs de Brisbane, dans le Queensland, est testée positive. Elle est admise à l’hôpital. Les 127 détenus de l’établissement, pour la plupart dans l’attente de leur jugement et dont certains sont âgés de 13 ans, sont confinés en cellule.
30 juillet. Un détenu est testé positif à la prison privée de Parklea, dans les environs de Sydney (Nouvelle Galles du Sud). Les services pénitentiaires le transfèrent au sein d’un quartier dédié à la prison de Silverwater.
24 juillet. Six éducateurs de la prison pour mineurs de Malmsbury (Victoria) sont testés positifs. L’un d’entre eux confie que l’administration ne leur fournissait pas des équipements de protection, contrairement au personnel de surveillance.
21 juillet. Un surveillant employé par l’entreprise GEO à la prison privée de Ravenhall dans l’Etat de Victoria est testé positif.
20 juillet. Un éducateur de la prison pour mineurs de Malmsbury dans l’Etat de Victoria est testé positif.
17 juillet. Une personne mineure est testée positive au moment de son incarcération à la prison pour mineurs de Parkville à Melbourne.
15 juillet. Une personne est testée positive au moment de son incarcération à la prison pour prévenus de Melbourne dans l’Etat de Victoria.
11 mai. Trois prisonniers sont testés négatifs au coronavirus à la prison d’Hopkins, dans l’État de Victoria, après qu’un premier test les ait identifiés comme positifs. L’établissement demeure confiné tandis que 200 autres prisonniers sont dépistés.
23 avril. Un deuxième membre du personnel pénitentiaire est testé positif à la prison de Wolston. Une vingtaine de prisonniers sont placés à l’isolement après avoir été en contact avec lui.
2 avril. Soixante-neuf personnes détenues en Nouvelle-Galles du Sud présentent des symptômes caractéristiques de la Covid-19. Elles sont placées à l’isolement et des premiers tests sont effectués.
26 mars. Deux membres du personnel de l’hôpital pénitentiaire de Long Bay en Nouvelle-Galles du Sud sont testés positifs au coronavirus.
25 mars. Un membre du personnel pénitentiaire de la prison de Wolston dans le Queensland est testé positif au coronavirus.
25 avril. La Croix-Rouge micronésienne intervient auprès d’une trentaine de personnels et de détenus à la prison de Yap afin de leur présenter les mesures de prévention. L’organisation fait également don d’équipements et de produits hygiéniques.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
22 septembre. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait parvenir 20 000 équipements de protection (masques, gants, visières, tenues de protections, etc.) ainsi que des thermomètres infrarouges à l’administration pénitentiaire.
25 juin. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à travers l’Access to Justice Project financé par l’Union européenne, facilite le déploiement de dispositifs de visioconférence dans les prisons de l’archipel. Les autorités pénitentiaires envisagent désormais d’organiser certaines audiences de prisonniers, notamment devant la Cour Suprême, par visioconférence.
15 mai. L’administration pénitentiaire et les autorités judiciaires envisagent d’effectuer les audiences des personnes détenues par visioconférence. Les établissements ont récemment installé le logiciel Skype afin de permettre des contacts entre les prisonniers et leurs proches ou leur avocat sans déplacement ni visite.
22 avril. La coalition pour les droits de l’homme aux Îles Fidji déplore le décès, le 14 avril, d’un prévenu à la prison de Suva. Le décès serait dû à des violences de la part des personnels pénitentiaires. La coalition appelle les forces de l’ordre à ne pas porter atteinte aux droits humains sous prétexte de mesures d’urgence en lien avec la pandémie. Quatre surveillants sont poursuivis pour meurtre.
14 avril. Le comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait don à l’administration pénitentiaire de 200 cartons de gants, de produits sanitaires, de gel hydroalcoolique et de savon.
19 mars. Les visites en prison sont suspendues.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
19 juillet. L’administration pénitentiaire prépare le dépistage de l’ensemble du personnel et de la population carcérale.
21 avril. Les autorités pénitentiaires déclarent commencer à distribuer des masques aux 600 prisonniers de l’île. Chaque personne détenue de la prison de Mangilao en reçoit un. Les personnes détenues à la prison de Hagåtña en reçoivent deux par personne. Les autorités s’engagent à distribuer en quantité suffisante des produits hygiéniques.
Le nombre d’admissions en détention est descendu de 11 à 4 personnes par jour entre février et avril.
8 avril. L’administration pénitentiaire affirme fournir aux détenus les produits d’hygiène et de nettoyage nécessaires. Un proche d’un prisonnier dénonce l’inconformité des déclarations officielles avec la réalité : “les détenus n’ont même pas de papier toilette, et encore moins de produits de nettoyage ou d’autres produits d’hygiène”. L’annulation des visites prive les détenus de leur source de recevoir de leurs familles des produits hygiéniques. Il ajoute que “les gardiens doivent fournir leurs propres masques et gants. La plupart d’entre eux n’en portaient même pas jusqu’à aujourd’hui”.
14 mars. Le défenseur public fédéral recommande d’isoler les détenus infectés au sein des hôpitaux et que seuls les prisonniers considérés comme “violents” soient désormais incarcérés. Il demande à l’administration pénitentiaire de fournir du savon et des produits désinfectants aux personnes détenues. Il craint que les établissements, surpeuplés et insalubres, ne facilitent la propagation du coronavirus.
Système judiciaire¶
5 mai. Un budget d’urgence spécialement voté dans le cadre de la lutte contre le coronavirus attribue deux millions de dollars à l’administration pénitentiaire.
Appels et recommandations¶
10 juillet. Le défenseur public fédéral déplore l’absence de transparence de l’administration pénitentiaire envers la population carcérale, les détenus découvrant l’existence de surveillants infectés dans les médias. Il considère par ailleurs problématique le fait qu’aucun prisonnier n’ait été testé et que les autorités sanitaires n’aient pas pris la peine de rechercher les personnes ayant été en contact avec des personnes infectées en détention.
Cas identifiés¶
26 juin. Un surveillant du quartier pour femmes de la prison de Mangilao est testé positif. L’établissement est totalement confiné alors que les services de santé tentent d’identifier d’autres cas parmi les autres surveillants et les détenues. Toutes les visites, y compris celles des avocats, sont suspendues.
6 avril. Un membre du personnel pénitentiaire est testé positif à la Covid-19 après avoir passé une semaine à la prison de Mangilao. Les services pénitentiaires de l’île assurent que les surveillants portent gants et masques en détention. Les visites et services religieux sont suspendues. Les détenus arrivants sont placés à l’isolement et leur température est prise. Les déplacements sont limités au strict minimum.
8 août. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait parvenir du savon, de la lessive et des produits désinfectants à la prison d’Arorangi.
3 mai. Les visites hebdomadaires en prison sont à nouveau autorisées. Le gouvernement met fin à la plupart des restrictions après avoir déclaré l’archipel épargné par le coronavirus.
27 mars. Les visites à la prison d’Arorangi, la seule de l’archipel, sont suspendues. Des personnes détenues et des surveillants participent à une campagne de nettoyage et d’enlèvement des ordures visant à participer à la lutte contre le coronavirus et prévenir la propagation de la dengue.
28 mai. Le commissaire aux prisons annonce qu’aucun cas positif n’est relevé, tant parmi les détenus que parmi le personnel pénitentiaire.
18 mai. Les personnes détenues sont dépistées 20 jours après le personnel.
17 mars. Les Cours de justice sont fermées au public et leurs activités sont limitées. Les auditions de prisonniers se poursuivent à distance par écran interposé.
2 juin. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait parvenir des produits hygiéniques à l’administration pénitentiaire.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
1er septembre. Le groupe de coordination d’urgence des services pénitentiaires visite la prison de Gizo dans la province occidentale. Il s’assure des mesures de prévention mises en place à l’entrée et dans l’établissement : relevé de la température, lavage régulier des mains, désinfection et nettoyage des lieux, simulation d’entraînement. Le commissaire de l’administration pénitentiaire félicite ses services pour leur état de préparation. Des visites similaires ont déjà été effectuées dans les prisons de Lata et Kirakira.
13 mai. Le comité international de la Croix-Rouge (CICR) fait don à l’administration pénitentiaire de 116 cartons de savon, 85 litres de liquide détergent, 45 litres de chlore, 20 litres de produits sanitaires et 27 flacons de gel hydroalcoolique.
Liens avec l’extérieur¶
15 juillet. L’administration pénitentiaire indique que, en raison de l’état d’urgence sanitaire, les programmes et ateliers habituellement proposés aux détenus demeurent suspendus jusqu’à nouvel ordre. Elle rappelle cependant que ces ateliers ont un rôle essentiel à jouer dans la réinsertion des prisonniers.
31 mars. Les services pénitentiaires de l’archipel reçoivent du comité international de la Croix-Rouge (CICR) neuf téléphones portables et 500 cartes prépayées destinés à l’ensemble de la population carcérale. Les prisonniers sont privés de visites depuis le 23 mars.
31 mai. Une mission diplomatique et technique taïwanaise établit une ferme au sein de la prison de Topside. Ses membres espèrent notamment aider Nauru à assurer sa sécurité alimentaire dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et du réchauffement climatique.
9 avril. L’ancienne prison de Yaren est remise en activité pour placer à l’isolement les personnes arrêtées, notamment pour avoir enfreint le couvre-feu en vigueur sur l’île.
Cas confirmés parmi les prisonniers : 1
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
6 octobre. La prison de Spring Hill détecte un cas de tuberculose. Le détenu est dans un état stable, il est actuellement en isolement et reçoit un traitement. Les surveillants pénitentiaires n’en ont pas été informés immédiatement. Le syndicat des agents pénitentiaires reproche au département correctionnel son manque de communication en période de crise sanitaire.
15 septembre. Deux personnes détenues et une vingtaine de surveillants sont placés à l’isolement à la prison d’Auckland suite au test positif d’un proche du personnel.
Cas identifiés¶
9 mai. Une femme est détenue pendant 10 jours après avoir refusé d’être testée à son retour des États-Unis. Elle est testée positive le lendemain de sa sortie de la prison d’Auckland. L’administration pénitentiaire indique par ailleurs que deux de ses membres ont été testés positifs au coronavirus et sont depuis considérés comme guéris. Ces derniers n’étaient pas au contact de la population carcérale.
27 mars. Deux détenus de la prison régionale d’Hawk Bay sont suspectés d’avoir contracté le Covid-19 et sont à placés l’isolement. L’un d’eux refuse d’être testé.
Liens avec l’extérieur¶
13 août. L’administration pénitentiaire suspend à nouveau les visites en prison dans la région d’Auckland. Les visites de l’Ombudsman et des services d’inspection sont maintenues tandis que les visites des proches, les entretiens avec les avocats et les commissions d’aménagement de peine sont organisés en visioconférence.
6 juillet. Les audiences d’attribution et de suivi des aménagements de peine reprennent en prison. La commission (parole board) a, au cours du confinement, conduit 600 entretiens par visioconférence.
26 juin. Des proches de personnes détenues à la prison de Rimutaka déplorent le maintien des mesures de distanciation physique, alors que le niveau d’alerte minimale des prisons autorise à nouveau les contacts. L’administration pénitentiaire centrale affirme avoir ordonné aux chefs d’établissement de mettre fin à ces mesures.
13 mai. L’administration pénitentiaire organise la reprise des visites des proches, avocats, bénévoles et chercheurs en détention. Une caméra thermique est installée à l’entrée des établissements afin d’interdire l’accès aux personnes présentant une température supérieure à 38°C. Les visiteurs sont priés de se laver régulièrement les mains et doivent se munir d’un masque. Certaines mesures de distanciation sociale sont encore mises en place pour limiter le nombre de visiteurs présents dans un même espace.
L’administration maintient le crédit téléphonique hebdomadaire alloué aux prisonniers pendant le confinement. Elle encourage les détenus et leurs proches à recourir à l’échange de courriels et aux dispositifs d’appel vidéo.
6 avril. Les personnes détenues demeurent confinées dans leur cellule entre 20 et 23 heures par jour. Certains établissements, comme celui de Spring Hill, n’acceptent plus les colis venus de l’extérieur.
27 mars. Les établissements pénitentiaires appliquent un confinement de niveau 4. Tous les nouveaux entrants sont placés à l’isolement quatorze jours à leur arrivée. Les entretiens avec les avocats ne sont plus possibles que par téléphone. L’administration distribue des cartes prépayées de 5 dollars néo-zélandais chaque semaine et facilite l’accès aux e-mails. Les surveillants portent désormais des masques et des gants à l’intérieur des établissements. Ils doivent également se munir de lunettes et d’une blouse de protection lorsqu’un prisonnier est suspecté d’être porteur du coronavirus.
24 mars. Les visites et permissions de sortie sont suspendues.
Système judiciaire¶
14 décembre. La Covid-19 retarde les procédures d’expulsion. Les personnes qui ont purgé leur peine ou celles qui ont dépassé leur durée autorisée de séjour passent parfois plus de 200 jours en prison. Un avocat dénonce “une absence totale de compassion et d’empathie”. Aucune loi ne limite la durée de détention d’une personne qui fait l’objet d’une expulsion. Les autorités attendent la réouverture des frontières et l’augmentation du nombre de vols pour reprendre les procédures d’expulsion.
22 juin. L’ombudsman présente les résultats de son enquête sur le confinement des prisons. Des personnes détenues dans différents établissements n’ont pas bénéficié d’un accès quotidien à l’air libre. L’organisation a été difficile dans les prisons dans lesquelles les admissions se sont poursuivies.
17 juin. Les autorités judiciaires estiment que 60 000 procès ont dû être repoussé depuis le mois de mars. Ces derniers devraient reprendre en août. Une commission spéciale est instaurée afin d’organiser la reprise rapide des procès. Les dossiers reposent majoritairement sur de l’écrit et une transition numérique pourrait être nécessaire. Elle estime que ”le nombre de personnes en détention provisoire est inacceptable. Ils attendent leur procès, sans avoir accès au moindre programme de réinsertion et sont souvent jugés puis relâchés immédiatement. Cela devrait nous inquiéter tous en tant que société”.
16 avril. Les audiences sont suspendues jusqu’au 31 juillet.
Mouvements de protestation¶
30 décembre. Vingt-et-un détenus déclenchent des incendies dans la prison de Waikeria. Ils protestent contre l’aggravation de leurs conditions de détention depuis le début de la pandémie. Les prisonniers passent parfois jusqu’à 23 heures dans une cellule ”en forme de cage” quasiment dépourvue de lumière naturelle. Ils dénoncent le manque d’eau, de nourriture, de fournitures de base et de soins médicaux de qualité. Des négociations sont en cours.
8 mai. Les surveillants se plaignent d’être plus souvent la cible de crachats en détention que d’habitude.
Appels et recommandations¶
10 septembre. La coordinatrice nationale d’Amnesty International critique l’organisation de l’administration pénitentiaire, en particulier dans certains établissements comme la prison pour femmes d’Auckland. Le confinement des prisons a, selon elle, exposé les défaillances du système actuel. Elle appelle la Première ministre et le gouvernement à revoir urgemment leur politique en prison.
24 avril. L’Ombudsman regrette que l’administration pénitentiaire tente de le ”décourager” d’accéder aux établissements du pays. Ce dernier s’inquiète des effets du confinement en prison alors que les personnes détenues passent l’essentiel de leur journée en cellule.
17 avril. L’organisation Just Speak fait part de son inquiétude quant aux demandes de l’avocate générale et aux dernières mesures prises par l’administration pénitentiaire. Elle alerte sur le déni des droits des prisonniers et la mise en danger que ces mesures représentent pour certains d’entre eux. Elle invite les citoyens néo-zélandais à contacter et faire pression sur leurs représentants législatifs et sur les autorités gouvernementales.
16 avril. L’avocate générale demande aux autorités judiciaires de s’opposer aux libérations sous caution et aux aménagements de peine des personnes détenues testées positives ou suspectées d’être infectées. Elle demande également de refuser les libérations anticipées de personnes dont l’hébergement se situerait dans un environnement jugé à risque.
Aménagements de peine¶
11 avril. Huit détenus étrangers en attente de rapatriement demeurent en prison malgré l’aménagement ou la fin de leur peine. Ils resteront dans les prisons de l’archipel jusqu’au début du mois de mai, suite à la demande de l’administration pénitentiaire.
19 mars. Chercheurs et personnels pénitentiaires redoutent l’arrivée du coronavirus dans les prisons de Nouvelle Zélande. Plusieurs cas suspects isolés dans les prisons de Waikeria et Rotorua se sont révélés négatifs.
L’administration pénitentiaire avait mis en application certaines mesures de précaution sanitaires l’année dernière à l’occasion d’une épidémie de rougeole à la prison de Mt Eden et à la prison pour femmes d’Auckland.
18 mars. Les visites en prison sont suspendues.
Conditions sanitaires et accès aux soins¶
24 août. Le directeur de la prison de Buiebi refuse à son tour d’accepter de nouveaux détenus qui n’auraient pas été testés négatifs.
19 août. Les détenus doivent désormais porter un masque en détention afin de prévenir la propagation de l’épidémie dans un contexte de surpopulation carcérale. Le centre national de contrôle s’apprête à livrer 80 000 masques et 19 200 flacons de gel hydroalcoolique aux 19 prisons du pays alors que des détenus des prisons de Buimo, Manus ou Bomana cousent déjà leurs propres masques.
Le directeur de la prison de Bihute, qui ne dispose pas de quartier d’isolement, refuse d’accepter de nouveaux détenus avant qu’ils ne soient testés négatifs par les autorités sanitaires.
27 juillet. L’administration pénitentiaire indique mettre en place des mesures de prévention supplémentaires afin de protéger les personnes détenues, notamment à la prison de Bomana. Les autorités sanitaires sont appelées à épauler l’administration pénitentiaire en venant dépister les détenus, les surveillants ainsi que les familles de ces derniers.
7 mai. Une entreprise privée et des responsables politiques locaux livrent des vêtements et des produits hygiéniques à la prison de Buimo. La cheffe d’établissement indique que les gestes barrières y sont impossibles à appliquer.
25 avril. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) distribue des masques pour 700 prisonniers et 200 membres du personnel à la prison de Bomana. L’organisation finance également la réparation du réseau hydrique du commissariat de Mount Hagen. Elle fait parvenir des produits hygiéniques à ceux de Tari, Wabag, Mendi et à la prison de Bui Lebi. Le commissariat de Buka et les prisons de Beikut et Kerevat à Bougainville reçoivent un stock d’un mois de produits hygiéniques et sanitaires.
24 mars. Les personnes détenues qui présentent des symptômes doivent rester confinées en cellule. Les personnels souffrants sont invités à rester chez eux. De la chloroquine est prescrite à ceux ayant de la fièvre. Tout cas suspect est transféré à l’hôpital de secteur. Le personnel médical du pays, en grève depuis plus d’un mois, alerte sur son manque de moyens.
Système judiciaire¶
12 juin. Une magistrate regrette que l’administration pénitentiaire n’ait pas assuré, au cours de l’état d’urgence, l’accès des détenus aux tribunaux. Elle affirme que des mesures auraient dû être prises, ”l’administration étant régulièrement confrontée à des épidémies de typhoïde et de tuberculose”.
Aménagements de peine¶
30 avril. Le directeur de l’administration pénitentiaire annonce la libération prochaine de 100 prisonniers âgés, malades et jugés non dangereux afin de décongestionner 20 établissements pénitentiaires et postes de police. Les prisons du pays, d’une capacité totale de 4 000 places, sont occupées par plus de 50 000 prisonniers. Les gestes barrières et la distanciation physique sont impossibles à appliquer. La peur de l’épidémie pèse autant sur la population carcérale que sur le personnel pénitentiaire. Le directeur n’exclut pas, si la situation devait empirer, ”de faire sortir tout le monde”.
8 avril. Le gouvernement rapatrie 60 ressortissants papous détenus dans les prisons indonésiennes de Doyo Baru (Jayapura) et Bolangi (Sulawesi). Ils seront placés à l’isolement à leur arrivée sur le territoire.
Liens avec l’extérieur¶
29 juillet. Les permissions de sortie et les activités de réinsertion à l’extérieur sont suspendues jusqu’à nouvel ordre à la prison de Bomana du fait de la propagation de la Covid-19 à Port Moresby. Un agent pénitentiaire indique que des activités d’intérieur, sport ou tâches ménagères, permettent d’occuper les prisonniers. Les visiteurs doivent porter un masque et se laver les mains à l’entrée de l’établissement. Les nouveaux arrivants et les détenus transférés depuis d’autres établissements sont placés deux semaines à l’isolement avant d’intégrer le reste de la population carcérale.
1er mai. Les visites sont progressivement amenées à reprendre. Les personnes détenues comptent habituellement sur leurs proches pour obtenir des produits hygiéniques de première nécessité et de la nourriture.
24 mars. Les visites, les permissions de sortir et les offices religieux sont suspendus. Les établissements sont soumis à un couvre-feu de 20h à 5h durant lequel les entrées et sorties sont proscrites. Les visites des proches du personnel pénitentiaire ainsi que les livraisons sont contrôlées.
19 mars. Alors que des cas de malaria et de fièvre typhoïde sont attestés, les prisons se préparent à l’épidémie de coronavirus. L’administration pénitentiaire annonce un confinement total des établissements. Chaque nouvel entrant est testé à son admission. Les visites sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. L’administration s’apprête à recruter de nouveaux soignants, avec le concours du ministère de la Santé.
Mouvements de protestation¶
16 août. Une cinquantaine de détenus, en majorité des personnes en attente de jugement, tentent de s’évader de la prison de Buimo. Parmi eux, onze personnes sont abattues par les surveillants pénitentiaires. Les autres s’échappent.
Cas identifiés¶
16 août. Un surveillant de la prison de Buimo est testé positif.
8 mai. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fournit des produits sanitaires et hygiéniques aux 300 personnes détenues à la prison de Tanumalala.
6 mai. Les autorités autorisent la reprise des visites dans les deux prisons de Tunamalala et Vaiaata. Les proches doivent cependant faire une demande dans un commissariat une semaine à l’avance pour chaque visite.
24 mars. Une vingtaine de prisonniers s’évadent de la nouvelle prison de Tanumalala. L’administration pénitentiaire, subissant là une deuxième évasion en quatre mois, repasse sous le contrôle de la police.
20 mars. Le gouvernement instaure l’état d’urgence. Les visites en prison sont suspendues. Les visites dans les postes de police, dans lesquels les personnes sont gardées à vue ou en détention provisoire, sont limitées à une seule personne à la fois.
Les Samoa ne déplorent encore aucun cas attesté de coronavirus. L’archipel demeure cependant traumatisé par une récente épidémie de rougeole en 2018-2019.
18 mars. Les visites à la Territorial Correctional Facility (TCF), l’unique prison du territoire, sont suspendues.
24 mars. Les visites d’intervenants extérieurs sont suspendues à la prison de Hu’atolitoli.
13 août. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) remet à l’administration pénitentiaire des équipements de protection (masques, gants) et des produits d’hygiène (savon, lessive, chlore).
18 mars. Les visites en prison sont suspendues. Des téléphones portables sont mis à disposition de la population carcérale. Les proches ne peuvent plus envoyer de la nourriture aux personnes détenues.
Les personnes détenues suspectées d’être infectées sont confiées aux équipes médicales et isolées au sein des établissements de santé publics. Des kits sanitaires sont distribués dans les établissements pénitentiaires. Un service de bus dédié transporte le personnel pénitentiaire entre le domicile et le lieu de travail, leur évitant le contact avec le public.
Les gouvernements néo-zélandais, australien et des îles Salomon ainsi que des organisations internationales telles que le comité international de la Croix-Rouge apportent leur soutien à l’administration pénitentiaire afin de prévenir la propagation de l’épidémie.
Liens utiles
- L’appel du réseau ADPAN, relayé par le projet australien Capital Punishment Justice.