Interview

République centrafricaine : sorcellerie

Une infraction qui enferme les indésirables

< image © Valentin Lombardi.

Les représentations sorcellaires sont très répandues dans la société centrafricaine. Le code pénal réprime néanmoins certaines pratiques de sorcellerie et de charlatanisme. Les accusations, poursuites et condamnations sur ces bases sont nombreuses. Dans le viseur, on retrouve souvent les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier des femmes âgées et isolées. Avocats Sans Frontières (ASF) et le bureau d’étude Inanga publient, fin 2022, une étude relative à l’instrumentalisation de cette infraction, ainsi qu’aux conséquences sociales et juridiques de celle-ci.1

Bruno Langhendries travaille chez ASF et Julien Moriceau au sein d’Inanga. Prison Insider leur pose trois questions.

— Cet article fait partie de la série Pris dans la spirale.

  1. L’étude réalisée ne traite pas de l’existence de la sorcellerie ni de ses expressions, mais elle en analyse l’infraction comme un enjeu de société. 

On accuse des personnes vulnérables, considérées comme indésirables, avec l’objectif de se débarrasser d’elles.

On constate un fort désintérêt des autorités, qui ne proposent aucune prise en charge étatique ou paraétatique.