Interview

République du Congo : partir de zéro

Combler le vide juridique, une première étape pour améliorer la vie en détention ?

Les autorités pénitentiaires congolaises font face à de nombreux défis pour faire respecter la dignité des personnes détenues : surpopulation importante, établissements vétustes, budgets restreints, manque de formation pour les personnels de surveillance. La vie en détention était, jusqu’à récemment, régie par des textes très anciens, sans cadre légal dédié. Les autorités du pays entament une révision des différents codes juridiques du pays. Un nouveau Code pénitentiaire entre en vigueur en avril 2022 et implique divers acteurs nationaux et internationaux qui coopèrent pour son élaboration.

Paul Mbanzoulou est directeur de la recherche, de la documentation et des relations internationales à l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) française et expert international. Il a été médiateur pénal du procureur de la République et Maître de conférences associé à l’Université de Pau et des pays de l’Adour de 2000 à 2006 avant de rejoindre l’ENAP en tant qu’enseignant chercheur. Il entreprend, de 2015 à 2016, une mission d’expertise pour la rédaction du code pénitentiaire de la République du Congo. Prison Insider lui pose trois questions.

L'absence de texte de départ était une difficulté, mais laissait de la place à la créativité.

Il y avait l'envie de moderniser l'administration et ce code est devenu l'instrument pour y parvenir.

Il y a un vrai enjeu de formation des agents pour en faire un personnel spécifique de l'administration pénitentiaire.