Interview

Suisse : dans l’engrenage des expertises psychiatriques

Peut-on prédire le risque ?

Les expertises jalonnent les parcours pénaux et les parcours de soins. Celles qui sont réalisées avant le prononcé de la peine visent à déterminer la responsabilité ou l’irresponsabilité pénale de la personne inculpée. D’autres expertises se tiennent à l’issue de la peine purgée et visent à évaluer le risque de récidive. Ces dernières sont, au cours des dernières années, de plus en plus sollicitées alors que l’usage des premières demeure stable. À croire que les priorités ont changé ?

Philippe Delacrausaz est psychiatre psychothérapeute. Il est médecin chef, directeur de l’Institut de psychiatrie légale du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et professeur associé à l’UNIL. Nous lui posons trois questions.

Les instruments employés pour l'expertise peuvent varier mais la méthode de réalisation d’expertise demeure toujours la même.

Il est impossible d’évaluer la dangerosité d’une personne. En revanche, on est capable d’évaluer les risques de récidive.