Témoignage

Tunisie : l’acharnement est continu

“Ces conditions de détention visent à la détruire. Pour le moment, elles n’y arrivent pas."

< image © Valentin Lombardi.

Sonia Dahmani est avocate spécialisée dans la défense des droits humains, particulièrement ceux des femmes. Chroniqueuse télé et radio, elle est fréquemment interviewée dans les médias tunisiens, où elle dénonce les abus des régimes successifs en matière de droits fondamentaux. En raison de ses propos, elle est violemment arrêtée à la Maison des Avocats de Tunis, le 11 mai 2024, par des hommes cagoulés entrés de force. Elle est immédiatement incarcérée à la prison pour femmes de la Manouba.

Ramla Dahmani, sa sœur, arrive en Tunisie le jour de l’arrestation. Elle a dû depuis quitter le pays. Elle témoigne, pour Prison Insider, des conditions de détention de Sonia.

— Ce témoignage fait partie de la série Pris dans la spirale.

Ce ne sont pas des procès, ce sont des mises en scène.

"Tu es debout, un lézard te tombe sur la tête. Tu es couchée, un rat vient frôler ton pied."

Être une femme en prison, c'est vraiment la double peine.

Les soupes que nous apportons à Sonia gèlent en cellule.

Cet été, elle a refusé de sortir pour aller à l’hôpital à cause de la manière dont cela se déroulait.

Avec ces humiliations constantes, elle n’est jamais tranquille. L’acharnement est continu.

Tout mot contre le président ou le gouvernement est passible d’emprisonnement. La prison est un moyen de répression.