Espagne
Capitale — Madrid
Dernières mises à jour
Nombre de personnels de santé (ETP)
909
Le CPT fait état d’un manque de personnel soignant. Il souligne le manque d’infirmières et de médecins en détention ainsi que le manque de psychiatres et de psychologues. Le rapport énonce globalement de mauvaises conditions de travail pour le personnel médical.
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Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) fait état d’un manque de personnel soignant. Le rapport souligne le manque d’infirmières et de médecins en détention ainsi que le manque de psychiatres et de psychologues. Le rapport énonce globalement de mauvaises conditions de travail pour le personnel médical.
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Le nombre de médecins en prison est jugé insuffisant. L’établissement pénitentiaire de Valence compte cinq médecins et une directrice médicale adjointe sur les 21 personnels de santé recommandés. La prison de Valdemoro dispose, pour 870 détenus, de quatre médecins dont deux prennent leur retraite en septembre.
Le syndicat médical CESM indique que sept établissements pénitentiaires entament la période estivale sans médecin. Le ministère de l’Intérieur, responsable de la santé en prison, ne répondrait pas aux sollicitations du syndicat à ce sujet.
Des espaces sont dédiés aux activités physiques et sportives
dans la plupart des établissements
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Les activités en détention sont drastiquement réduites suite à la pandémie de Covid-19. Un seul espace reste quotidiennement ouvert dans le centre sportif polyvalent de la prison Castellón II. Il s’agit du seul endroit où les personnes détenues peuvent pratiquer une activité physique et sportive tous les jours. Les autres quartiers proposent une séance de football par semaine, à destination d’une vingtaine de détenus.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
Les deux principales organisations syndicales sont :
- le Regroupement des corps de l’administration pénitentiaire (ACAIP), la plus influente
- l’Association professionnelle des fonctionnaires pénitentiaires (APFP).
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Les agents de la prison d’Alicante manifestent. Ils protestent contre la précarité de leur travail, le manque de sécurité et leur sous-effectif. Les syndicats dénoncent, depuis plusieurs années, l’absence de dialogue avec les autorités pour améliorer leurs conditions de travail. Les personnels demandent à être reconnus comme agents de l’autorité pénitentiaire par l’État.
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Le syndicat de agents pénitentiaires “Tu Abandono Me Puede Matar” dénonce les conditions de travail dans la prison de Villena. Trois incidents survenus en août 2021 semblent constituer le point de départ des protestations. Les membres du personnel auraient été blessés et hospitalisés. Ils dénoncent les violences et une mauvaise gestion de l’établissement. Le syndicat interpelle le ministère de l’Intérieur à ce propos
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Des organisations de personnels pénitentiaires alertent sur les conditions de travail. Des agents s’estiment de plus en plus exposés à la violence. Ils rapportent au moins une agression par jour au sein des 84 prisons espagnoles. Les personnels de la région d’Estrémadure se rassemblent pour protester contre leurs conditions de travail et le manque de personnel. Sur 24 346 postes en prison, 3 287 sont vacants.
Les agents se plaignent aussi du manque d’équipement pour se défendre. Ils sont équipés de talkies walkies. Ils précisent que le profil des personnes détenues aurait changé et qu’ils seraient confrontés à des hommes jeunes parfois issus de formations militaires. Les agents pénitentiaires souhaitent voir leur statut requalifié en “agents de l’autorité”.
Évolution du taux d'incarcération
diminution de 1,9 %
entre 2010 et 2020
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Le taux d’incarcération passe, entre 2016 et 2020, de 133 personnes détenues pour 100 000 habitants à 117.
Évolution du nombre de personnes incarcérées
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diminution
La population carcérale diminue. Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) explique cette baisse par le développement des sanctions alternatives et la diminution de la longueur de peines liées à certaines infractions. Des réformes avaient été engagées en ce sens.
Un examen médical est pratiqué à l’entrée en détention
Les arrivants sont soumis à des tests sanguins et autres examens médicaux.
Un entretien avec un médecin doit être effectué dans les 24h après l’admission. Il doit, entre autres, permettre de détecter la présence de troubles mentaux chez la personne.1
Le CPT recommande que tous les établissements tiennent un registre des traumatismes subis par les détenus avant leur admission ou pendant leur détention.
Commission européenne, Les personnes souffrant de troubles mentaux dans les systèmes pénitentiaires européens - Besoins, programmes et résultats, octobre 2007, p. 28. (en anglais) ↩
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Un examen est effectué à l’arrivée en détention. Un médecin et une infirmière listent les antécédents et procèdent à une “évaluation des risques“ : risque suicidaire, consommation de drogues (type de drogue, fréquence, voie d’administration, symptômes de manque…). Les comportements à risque, tels que le partage du matériel d’injection, les rapports sexuels sans protection et la pose de tatouages sont également pris en compte. L’évaluation relative aux maladies transmissibles couvre des infections telles que la tuberculose, le VIH, le VHC, le VHB et la syphilis. Cet examen oriente la prise en charge à suivre (traitement de substitution ou soins à prodiguer).
Les mouvements collectifs sont recensés
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Une tentative d’émeute est rapportée à la prison Las Palmas II. Des dégâts matériels sont constatés. Cinq détenus, considérés comme les instigateurs de l’incident, sont placés à l’isolement.
Nombre d’évasions
13
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Trois personnes détenues d’origine marocaine s’évadent de la prison de Melilla. Elles auraient profité d’une permission de sortir pour tenter de rejoindre le Maroc en jet ski.
Les cellules/dortoirs sont équipés d’un dispositif de régulation de la température
oui
Les établissements sont habituellement équipés d’un dispositif de chauffage. Certains détenus se plaignent du manque de chauffage en cellule et attestent que seuls certains lieux collectifs sont chauffés.
Les cellules disposent, à Cordoba, d’un mécanisme d’air conditionné. Il est hors d’usage. Les établissements ne disposent habituellement pas de ces installations.
L’administration fait le constat que les fortes chaleurs influent sur l’agressivité des personnes détenues.
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Les prisons andalouses ne disposeraient pas de climatisation. La région enregistre de très fortes chaleurs en été. L’association APDHA alerte les autorités sur cette situation. Le mécanisme national de prévention avait déjà souligné cette situation problématique dans son rapport de 2014.
Évolution du nombre de décès attribués à un suicide
augmentation de 17 %
35 décès sont dus, en 2017, à des suicides.
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Le nombre de suicides augmente au cours de l’épidémie de Covid-19. Onze décès sont déjà constatés au mois d’avril 2021. L’année 2019 compte 49 suicides, l’année 2020 en enregistre 51. De tels chiffres se situeraient 25 % au-dessus de la moyenne européenne. Les mesures d’isolement prises au cours de la pandémie seraient en partie responsables de cette hausse. L’Asociación Famílies de Presos de Catalunya rappelle que quatre suicides sont rapportés au cours des trois dernières semaines dans les prisons catalanes. Elle exprime des doutes sur ces décès et s’interroge sur des homicides présentés en suicide.
Nombre de décès en détention
246
210 décès dans les établissements sous la responsabilité du SGIP et 36 dans ceux de la DGSP en 2018.
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Un détenu décède des suites d’un incendie dans la prison de Castellón II, à Albocàsser. Il aurait mis le feu à son matelas alors qu’il était détenu dans une cellule d’isolement vitrée. Il s’agit du troisième incendie en 15 jours. Un syndicat de personnels réclame plus de moyens ainsi que des formations. Il demande un changement de législation en vue d’interdire la possession de briquets en détention.
Évolution du nombre de postes de surveillants
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La nouvelle prison de Soria reçoit un accord du gouvernement en vue de créer une centaine d’emplois. Ceux-ci d’ajoutent aux 133 postes déjà existants. Ces offres d’embauche font partie du projet visant à rendre la prison de Soria la “plus moderne d’Espagne”. La nouvelle prison sera inaugurée au mois de juillet 2021.
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Les personnes détenues montrent un réel intérêt pour les activités organisées et leur participation est jugée satisfaisante. Les personnes assignées premier grade (régime fermé) ont un accès limité aux activités.
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Neuf prisons proposent, depuis le mois de mars, un programme dédié aux personnes condamnées pour fraude et/ou corruption. L’objectif est de les sensibiliser aux conséquences de leurs actes. Les détenus volontaires participent à 32 séances de thérapie de groupe, réparties sur 11 mois. Les séances, encadrés par des psychiatres, portent entre autres sur les “valeurs” ou les “compétences personnelles”. Le programme ne donne pas accès à une remise de peine. Il est proposé aux 2 044 détenus condamnés pour fraude dans le pays.
Toutes les personnes détenues disposent d’un droit de visite
Chaque personne détenue a droit à deux visites “ordinaires” par semaine d’une durée de 20 mn chacune ou d’une seule de 40 mn. Les visites “ordinaires” sont accessibles aux détenus classés premier et deuxième grade. Ceux classés troisième grade ne connaissent en journée de restrictions pour les visites que celles liées à leurs horaires de travail.
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Les associations œuvrant avec les détenus indiquent que la population carcérale semble être “oubliée“ lors de la réouverture du pays après les confinements mis en place lors de l’épidémie de Covid-19. La moitié des prisons n’a toujours pas autorisé les visites des familles. Les autorités pénitentiaires indiquent que ces dernières ont pu reprendre dans les zones où les bas taux de contagion le permettent.
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Le ministère de l’Intérieur annonce que les visites, y compris celles des avocats, sont suspendues à la prison de Picassent. La mesure est prévue pour une période initiale de deux semaines.