Argentine
Capitale — Buenos Aires
Population du pays
i2015Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
i2014/ SNEEPNature du régime
Indice de développement humain
i2016/ PNUDMinistère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
i2014/ SNEEPTaux d'occupation
i2014/ SNEEPNombre d'établissements
i2015/ Observatoire international des prisons (OIP) Section ArgentineUn MNP est créé
Ouicréé en 2014
Femmes incarcérées
i2014/ SNEEPMineurs incarcérés
i2014/ SNEEPPourcentage de personnes en détention p…
i2014/ SNEEPLa peine de mort est abolie
Ouidepuis 2008
Le système pénitentiaire
Le parc immobilier
Il existe officiellement 250 établissements pénitentiaires en Argentine : 34 prisons fédérales, 55 prisons à Buenos Aires et 161 maisons d’arrêt dans les provinces. Ce chiffre ne prend pas en compte les nombreux commissariats, utilisés depuis peu comme lieux de détention et déjà mentionnés.
Une résolution de 2010 prévoit que le régime pénitentiaire de chaque établissement dépende de son niveau de sécurité. Au sein du Système pénitentiaire fédéral (SPF), du Système pénitentiaire de Buenos Aires (SPB) et du Système pénitentiaire provincial (SPP), il existe trois types de régime :
- Fermé pour les délits graves ;
- Demi-ouvert pour la “phase de confiance” ;
- Ouvert pour la fin de peine.
Pour les régimes semi-ouverts, les centres doivent être entourés par des clôtures de sécurité et non par des murs d’enceinte. La surpopulation carcérale et la corruption entraînent le non respect de ces critères. Il existe également des “établissements polyvalents” dans lesquels s’appliquent des régimes différents selon le secteur. Le complexe pénitentiaire fédéral IV pour femmes d’Ezeiza, de niveau de sécurité haute/moyenne, dispose d’un centre de réhabilitation pour toxicomanes ainsi que d’un service psychiatrique.
Il existe huit maisons centrales. La majorité d’entre elles dispose de clôtures externes, de murs d’enceinte, de capteurs de mouvement et de caméras de sécurité. Des évasions sont pourtant signalées.
Les personnels
Il n’existe pas de statistiques globales concernant le personnel depuis 2003.
Le SPF est placé sous la tutelle du ministère de la Justice. Les différents SPP sont placés sous la tutelle des ministères de la Justice correspondant à chaque province et, à Santa Fe, le SPP est sous la tutelle du ministère de la Sécurité publique.
Le SPF dispose d’un centre de formation pour le personnel pénitentiaire. Pour intégrer l’échelon “Corps général et administratif” (60 % du personnel), une formation de trois ans au sein de l’Ecole pénitentiaire de la Nation est exigée. Pour l’échelon professionnel, qui comprend les criminologues, juristes, travailleurs sociaux, personnels de santé et professeurs, des études universitaires sont nécessaires, ainsi qu’une formation de trois mois. L’Institut supérieur N°6001, dédié à la formation du personnel pénitentiaire, est rattaché au SPB.
Le salaire d’un inspecteur général du SPF – l’échelon le plus haut – s’élève à 16 326 pesos (1 140 USD). Un élève officier en deuxième année – l’échelon le plus bas – gagne 6 074 pesos (424 USD). Les conditions de travail sont très difficiles et le personnel pénitentiaire ne dispose pas d’un syndicat pour défendre ses droits.
Une étude du Bureau du procureur spécialisé contre la violence institutionnelle (PROCUVIN) montre qu’actuellement 749 agents pénitentiaires font l’objet d´une enquête. L’organisme reconnait des avancées mais alerte sur le fait que les indicateurs de violences policières ou d’autres corps de métier ne cessent d’augmenter. Le personnel est rarement sanctionné. L’OIP Argentine estime que les autorités judiciaires ont tendance à culpabiliser les victimes plutôt que de les reconnaître.
Une enquête, menée par l’Université Tres de Febrero en 2015, indique que sur dix détenus, sept assurent avoir payé des fonctionnaires pour obtenir certains avantages (faire rentrer des aliments, obtenir des visites intimes, posséder des objets interdits comme des téléphones portables) ; 25 % affirment que le personnel pénitentiaire leur vend des produits stupéfiants. Selon le rapport, la corruption résulte du manque de contrôles rigoureux. L’administration pénitentiaire fait valoir que ces pratiques évitent les tentatives de rébellion ou d’évasion. Des détenus affirment que s’ils ne se plient pas au jeu de la corruption des surveillants, ceux-ci les harcèlent ou les enferment dans des cellules disciplinaires.