Les statistiques publiées en mars de chaque année par Statistique Canada sont des moyennes sur l’année révolue.

Le nombre moyen de personnes incarcérées, dans l’ensemble du pays, est, pour l’année 2015/2016, de 41 145 dont 998 mineurs. Il est, en 2014/2015, de 39 623 adultes. Le taux d’incarcération, 113 prisonniers (majeurs et mineurs confondus) pour 100 000 habitants, ne varie pas.

Le nombre de personnes incarcérées dans un service correctionnel est, pendant l’année 2014/2015, de 205 019. Elles sont 126 949 sous surveillance, pour un total de 331 968 personnes prises en charge par l’un ou l’autre des systèmes correctionnels.

La période passée en détention dans les prisons provinciales et territoriales tend à être courte. Plus de la moitié (53 %) des personnes ayant été libérées de détention provisoire dans les 12 provinces et territoires (à l’exception de l’Alberta) sont détenues, la même année, pendant une semaine ou moins. Plus des trois quarts (78 %) l’ont été pendant un mois ou moins.

Les condamnés incarcérés dans les établissements provinciaux ou territoriaux sont, pour 28 %, détenus pendant une semaine ou moins. Environ 6 condamnés sur 10 (59 %) purgent une peine d’un mois ou moins.

Les adultes de moins de 35 ans représentent, en 2014/2015, 58 % des admissions aux services correctionnels provinciaux et territoriaux. Ce pourcentage demeure stable depuis quelques années. Les 50 ans et plus comptent pour 12 % des admissions.

Les admissions dans les pénitenciers fédéraux sont, pour la majorité (54 %), des adultes entrants âgés de moins de 35 ans. Les 50 ans et plus atteignent 15 % des entrants et environ 25 % de la population incarcérée.

Seule une donnée chiffrée relative aux mineurs détenus est disponible. Cette rubrique demande à être enrichie. Si vous pouvez apporter votre aide sur l’une des rubriques manquantes, contactez-nous !

Comparez cette donnée avec celles d’autres pays dans notre rubrique dédiée, et dégagez les grandes tendances de l’enfermement dans le monde. Cet espace vous invite à voir ailleurs pour ne plus détourner le regard.

— Publié le 1er août 2017.¶

Statistique Canada ignore l’origine ethnique et/ou religieuse des personnes détenues dans ses statistiques criminelles et relatives aux systèmes correctionnels. Seuls les autochtones font l’objet d’une étude. L’identification à une catégorie revient au détenu au moment de son admission et non au système correctionnel.

Les adultes autochtones sont surreprésentés lors de l’admissions dans les services correctionnels provinciaux et territoriaux. Ils représentent, pour l’année 2015-16, 26 % des admissions alors qu’ils constituent environ 3 % de la population adulte du pays. Les femmes autochtones représentent, sur la même période, 38 % des admissions après condamnation dans les établissements provinciaux et territoriaux. Ce taux s’élève respectivement à 73 % et 76 % dans les régions de Manitoba et Saskatchewan.

Dans les pénitenciers (SCC), les femmes autochtones représentent 31 % des admissions après condamnation. Ce taux s’élève à 23 % chez les hommes autochtones.

La composition de la population carcérale du SCC évolue sensiblement entre 2010-2011 et 2014-2015. Le nombre de prisonniers blancs diminue en passant de 14 597 (soit 64.4 % de la population carcérale) à 13 859 (60.4 %).
A l’inverse, le nombre de prisonniers appartenant à une minorité ethnique augmente. La plus forte augmentation revient aux autochtones dont la présence a crû, depuis 2010-11, de près de 20 % dans les pénitenciers. Sur la même période, le nombre de prisonniers noirs passe de 1 818 (soit 8 % de la population carcérale) à 1 887 (8.2 %) ; les Asiatiques de 1 121 (soit 4.9 % de la population carcérale) à 1 305 (5.7 %) ; et les Hispaniques de 209 (soit 0.9 % de la population carcérale) à 249 (1.1 %).

L’Enquêteur correctionnel (EC) note, en 2013, que le taux de détenus appartenant aux minorités visibles correspond essentiellement à leur taux de représentation dans la société canadienne.

Les prisonniers noirs font cependant exception : ils représentent environ 3 % de la population canadienne mais constituent 37 % de la population du pénitencier de Joyceville, 27 % de celle de Collins Bay et 8 % de celle de Dorchester.

L’EC remarque, en 2015, que le recours excessif à l’isolement n’est pas uniforme. Certains groupes incarcérés sont plus touchés que d’autres, notamment les autochtones et les noirs. Les prisonniers autochtones subissent la plus longue moyenne de période en isolement de tous les groupes.

Des repas prenant en compte les considérations religieuses sont servis dans les prisons provinciales du Québec. En 2015-2016, sur les 6 921 645 repas qui y sont servis, 91 988 sont des repas halal (soit 1.32 %), et 11 759 des repas casher (soit 0.16 %).