Panama
Capitale — Panama
Population du pays
Taux d'incarcération (pour 100 000 habi…
Nature du régime
Indice de développement humain
i2016/ PNUDMinistère(s) en charge de l'administrat…
Nombre de personnes incarcérées
Taux d'occupation
Nombre d'établissements
i2016Un MNP est créé
Femmes incarcérées
Mineurs incarcérés
i2015/ Département d'Etat des Etats-UnisPourcentage de personnes en détention p…
La peine de mort est abolie
Ouidepuis 1916
Le système pénitentiaire
Le parc immobilier
Les prisons du Panama sont gérées par l’administration pénitentiaire, sous direction du ministère du Gouvernement et de la Justice (équivalent des ministères de l’Intérieur et de la Justice). Seule la prison de sécurité maximale de Punta Coco appartient au ministère de la Sécurité publique (voir Violences et mauvais traitements).
La construction de la prison de Nueva Joya, dans la province de Panama, aboutit en 2015. Elle permet d’accueillir 5 500 personnes. Elle se dresse sur une superficie de 35,7 hectares. Son coût est évalué, en 2013, à environ 158 millions de dollars. Il s’agit de la plus grande prison du pays, destinée à réduire la surpopulation carcérale. Elle est voisine des prisons de La Joya et de La Joyita qui comptent déjà parmi les plus gros établissements pénitentiaires.
La Human Rights Clinic de l’université de Stanford s’inquiète déjà, en 2013, de la politique panaméenne de construction d’établissements pénitentiaires. Le montant investi dans l’infrastructure des prisons est exorbitant par rapport au budget alloué au système pénitentiaire. De grandes prisons sont construites, mais ne sont pas conformes aux lignes directrices internationales garantissant les droits humains. La Commission interaméricaine des droits humains souligne, la même année, la dérive d’une solution inappropriée et non-durable. La surpopulation pourrait être réglée par une réforme de la justice et non par la construction de nouveaux établissements.
Le gouvernement panaméen se dit, en mai 2015, “conscient que la construction de prison ne permet pas à elle seule de résoudre les problèmes qui touchent le système pénitentiaire”. Le manque de personnel pénitentiaire rend inefficace la construction de nouvelles prisons. Des rénovations seront réalisées à Nueva Esperanza (province de Colón), à La Joya, à La Joyita et au Centre de réhabilitation pour femmes (CEFERE) “Doña Cecilia Chiari Orillac” (province de Panama)1.
La construction du centre pénitentiaire de David, dans le district de Chiriqui, doit aboutir début 2017. Le chantier a un coût de 18 millions de dollars. Il remplacera la prison actuellement installée dans l’ancienne caserne de David, un bâtiment inadapté. Celle-ci héberge déjà 1 073 personnes pour 300 places2. Le nouvel établissement accueillera 950 prisonniers dans 209 cellules. Il disposera de trois terrains de sport, d’une salle à manger de 372 places et d’un auditorium. Douze salles de classes et six ateliers serviront aux programmes de réinsertion3.
“Mil presos por año entran a las cárceles” dans La Prensa, 26 mars 2016 (en espagnol) ↩
Idem ↩
Construcción de nueva cárcel avanza en 83%“ dans La Strella, 17 octobre 2016 (en espagnol) ↩
Les personnels
Le nombre de personnels est insuffisant et les agents ne sont pas correctement formés. Les surveillants sont, en septembre 2015, 710 pour un système qui en requiert 1 400. 112 d’entre eux sont embauchés en juillet 2015. Les six centres pour mineurs sont encadrés par 141 surveillants, principalement des femmes1.
La loi 55 sur la réorganisation du système pénitentiaire, adoptée en 2003, prévoit une réforme. Celle-ci est mise en œuvre tardivement, en 2010.
La réforme est soutenue par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime et par l’Union européenne dans le cadre du projet SECOPA (Security Cooperation in Panama). Cette collaboration permet la mise en place d’une campagne contre la corruption. Une ligne téléphonique est ouverte, permettant de dénoncer les cas de corruption. La diffusion de fascicules de formation à disposition du personnel est également mise en place Elle a permis, au 30 septembre 2015, la formation de 1 238 agents pénitentiaires.
Cette réforme vise à professionnaliser le service pénitentiaire. Le directeur général de l’administration pénitentiaire, Armando Medina, devrait mettre en œuvre, en 2017, une grille de carrière pénitentiaire2. Un diplôme doit être créé. Il permet d’échelonner les différentes catégories de surveillants et de techniciens. L’Académie de formation pénitentiaire devrait être agrandie et améliorée3.
Le manque de surveillants est un problème important. Les agents désertent leur poste, notamment parce qu’ils sont trop peu payés. L’augmentation des salaires de 400$ à 690$ ne suffit pas. Ce manque de moyens favorise également la corruption. Un projet de loi prévoit également des sanctions pour le personnel. L’acceptation de pot-de-vins, le trafic d’armes ou de drogue et l’effacement des données des dossiers seront désormais passibles de licenciement. La sécurité devrait être renforcée, grâce à la technologie et à des unités canines4.
Département d’État des États-unis, “Country report on human rights practices for 2015 - Panama” (en anglais) ↩
“Designan a Armando Medina como director del Sistema Penitenciario” dans La Estrella de Panama, 11 janvier 2017 (en espagnol) ↩
“Mil presos por año entran a las cárceles” dans * La Prensa*, 26 mars 2016 (en espagnol) ↩
Ibid. ↩