Le Portugal abolit, en 1976, la peine de mort. La prohibition de la torture est, la même année, inscrite dans la Constitution. Le pays participe, le 18 septembre 2017, au lancement d’une alliance mondiale pour un commerce sans torture. Malgré cette position politique salutaire et alors que le nombre de personnes incarcérées au Portugal chute fortement en 2008 (13 918 prisonniers en 2002 contre 10 807 en 2008), l’enfermement connaît aujourd’hui, et depuis les années 2010, une recrudescence. Le taux d’incarcération augmente en conséquence, entre 2010 et 2018, de 15%.
Le recours accru à la prison concerne principalement les adultes. Le Portugal organise sa politique pénale en faveur des mineurs sur des mesures éducatives. Les enfants peuvent être incarcérés à partir de 16 ans. La priorité est donnée au placement dans l’un des huit centres éducatifs du pays. Si la justice portugaise prévoit plusieurs aménagements de peine, nombreux à pouvoir être décidés dès le prononcé de la sanction, la durée moyenne de la détention – 31 mois – semble indiquer un faible recours aux courtes peines. La surpopulation carcérale, globalement négative, est cependant préoccupante dans certains établissements.
L’année 2012 est marquée par une réforme législative réunissant, au sein d’un même département, la direction générale de la réinsertion et les services pénitentiaires. Elle intervient sur l’ensemble du territoire et uniformise la politique pénale d’un système carcéral complexe. Le Portugal distingue deux types d’établissements pénitentiaires pour adultes, selon des critères de « complexité de gestion ».
L’information ici présentée constitue la description du système pénitentiaire portugais. Elle offre une lecture du cadre légal et permanent. Prison Insider veut renseigner cette fiche tout au long de l’année 2019 grâce à un travail collaboratif. Le souhait de voir cette fiche en constante évolution, faisant la part entre la règle et son application, appelle à la participation de chacun.
Contributrices, contributeurs :
António Dores (CIES/ISCTE-IUL)
Carlos Pinto de Abreu & Diana Silva Pereira (Carlos Pinto de Abreu et Associés)