OR. Le guide explique comment identifier les signes de souffrance psychique et les meilleurs réactions à avoir. Il s’agit de briser la stigmatisation et les discriminations associées aux problèmes psychiques.
Parmi les symptômes que nous relevons, notons le mutisme, les signes de tristesse ou de détachement, les sautes d’humeur, la difficulté à reconnaître ses propres problèmes et besoins ou à en faire part à autrui. Il s’agit simplement là d’exemples d’une liste très complète, que nous communiquons pour permettre aux personnels pénitentiaires d’identifier la souffrance psychique éventuelle des personnes avec lesquelles ils travaillent.
Le guide comprend également un résumé des maladies psychiques les plus répandues, et des explications permettant de détecter les symptômes d’une santé psychique fragile. Il donne des éléments-clés sur certains thèmes : “Comment les personnels pénitentiaires peuvent-il aider au bien-être psychique des femmes en prison”, sous forme de guide rapide. Un exemple : connaître, à propos d’une personne en particulier, les dates qui peuvent constituer des déclencheurs et accorder sa vigilance à l’approche de celles-ci : l’anniversaire d’un enfant, par exemple, ou l’anniversaire de la mort d’un proche. On sait aussi que les visites sont des moments importants, et le guide explique les effets variables qu’elles peuvent avoir sur chacun.
Le guide fait énormément de propositions aux personnels afin de leur permettre de mettre en avant l’importance des besoins des femmes incarcérées en termes de santé psychique, et d’agir en fonction de ceux-ci. Pour ne citer que quelques exemples : accorder de l’importance aux sentiments d’une femme détenue ; prendre au sérieux tout signe ou expression de souffrance psychiques ; ne pas ignorer certaines détenues ou les cataloguer comme cherchant à attire l’attention sur elles ; encourager les femmes détenues à parler de leurs besoins et des meilleures solutions pour elles (les impliquer dans des échanges réguliers, non superficiels, seules en groupe). Il est également très important de concevoir chacun, en prison, comme une ressource positive ; des personnes de confiance peuvent ainsi être encouragées à échanger avec une codétenue particulièrement isolée, notamment à travers de programmes plus formels dans lesquels un prisonnier peut en prendre un autre sous son aile, qui existent dans certains pays et rencontrent des résultats positifs. D’autres possibilités existent autour des programmes en prison. Fixer des objectifs réalistes pour permettre l’implication, encourager les progrès et formuler des retours positifs… autant d’exemples des différentes manières dont le personnel peut améliorer le bien-être psychique des femmes.
Le guide communique également des méthodes permettant de créer un environnement sûr et sécurisé, et de s’assurer que les femmes ont le plus de contacts possible avec l’extérieur. Point essentiel, on y retrouve aussi des indications sur les comportements à adopter face à des comportements autodestructeurs ou suicidaires.
Le guide détaille également deux exemples de bonnes pratiques, dans le cadre d’une peine en milieu ouvert et dans un établissement pour femmes, pour inciter au changement. Enfin, un appendice propose une liste de contrôle de la politique de santé psychique et des droits humains à destination des décideurs dans les domaines sanitaire et carcéral.
Nous espérons que notre guide sera utile aux personnels pénitentiaires (et à toute personne au contact des femmes dans le contexte de la justice pénale) pour mettre en œuvre les règles de Bangkok qui fêteront leur dixième anniversaire au mois de décembre.
Le guide a été financé par le Better Community Business Network (BCBN) et le Eleanor Rathbone Charitable Trust.